Transpalux reprend les studios de Bry-sur-Marne

Posté par vincy, le 7 mars 2015

Selon l'AFP, les studios de cinéma et de télévision de Bry-sur-Marne ne sont plus morts. Plusieurs sources confirment que les studios ont trouvé un nouvel exploitant, permettant la continuation du lieu. Ils étaient censés fermer au printemps (lire Les studios de Bry-sur-Marne victimes de la spéculation immobilière?).

Le promoteur immobilier Nemoa, propriétaire du site, aurait signé hier, 6 mars, un bail commercial «de long terme» avec la société de location de matériel pour le cinéma Transpalux.

Le locataire, la société Euro Media, avait décidé de partir à l’expiration de son bail, le 15 avril.

Une pétition, une page Facebook et un compte Twitter pour «sauver Bry-sur-Marne» avaient été lancés il y a quelques mois, suite à la menace qui planait sur ce site, à 20 minutes de Paris.

Transpalux reprendra l’exploitation des studios (8 plateaux), ateliers et décors dès le 15 avril, soit un peu plus de la moitié de la surface globale du site. Transpalux est la marque la plus connue de TranspaGroup, fournisseur de matériel technique pour l'audiovisuel, avec d'autres filiales comme Transpagrip, Transpasets, Transpacam et Lumex.

Le documentariste Albert Maysles pose sa caméra (1926-2015)

Posté par vincy, le 7 mars 2015

Né le 26 novembre 1926, le documentariste Albert Maysles s'est éteint le 5 mars à l'âge de 88 ans. Psychologue de formation et de métier, il est l'auteur d'une trentaine de documentaires et à l'origine d'un style, le "cinéma direct". A 29 ans, il s'en va en vacances en Union soviétique, en pleine Guerre froide, et filme les hôpitaux psychiatriques du pays grâce à une caméra de la chaîne CBS. Ce sera son premier film, Psychiatrie en Russie (Psychiatry in Russia). Deux ans plus tard, c'est la jeunesse polonaise qui l'intéressera.

Avec Richard Leacock et D.A. Pennbaker, ils réalisent Primary en 1960, considéré comme le premier film de cinéma direct: ils sont munis de caméras mobiles et filment le débat entre deux candidats démocrates lors des primaires de leur parti, dont le futur vainqueur de l'élection présidentielle, John F. Kennedy. Pas de point de vue, pas de commentaires, pas de préjugés, pas même un angle éditorial ou une interview. La prise de "vie" directe.

Suivent d'autres films, des courts métrages documentaires (sur Marlon Brando, Orson Welles, Truman Capote) ou des docus pour la télévision. Entre ces nombreuses réalisations, avec son frère, on remarque quelques longs métrages comme Showman (avec Sophia Loren) en 1963, Salesman en 1968, sur des vendeurs de bibles dans une Amérique pauvre et à l'écart de l'American Dream, et Gimme Shelter en 1970, où il suit les Rolling Stones en tournée (il avait filmé Les Beatles pour la TV six ans plus tôt), révélant un groupe qui ne comprend pas sa notoriété et qui va devoir affronter la mort de spectateurs lors du concert au Festival d'Altamont. Sa caméra était toujours flottante, curieuse.

Grey Gardens en 1975 (sur deux cousines excentriques et vivant recluses de Jacqueline Kennedy Onassis), Running Fence en 1977 (sur une installation de Christo et Jeanne-Claude) puis des films sur Vladimir Horowitz, Jessie Norman, Christo, suivront. Outre la musique et l'art contemporain (Jeff Koons ou la décoratrice Iris Apfel), la boxe le passionne. Il fut le chef op du documentaire When We Were Kings, oscarisé en 1997.

Il fut nominé aux Oscars (Christo's Valley Curtain en 1974), aux Directors Guild of American Awards (Soldiers of Music en 1991), aux Independent Spirit Awards (LaLee's Kin: The Legacy of Cotton en 2001), et surtout à Sundance où il remporta même quelques prix: la meilleure image dans la catégorie documentaire pour Christo in Paris (1990) et LaLee's Kin: The Legacy of Cotton (2001).