Mike Nichols (1931-2014) rejoint Mrs Robinson

Posté par vincy, le 20 novembre 2014

mike nichols

Le réalisateur Mike Nichols est mort aujourd'hui à l'âge de 83 ans. Mikhail Igor Peschkowsky de son vrai nom, Mike Nichols était né en Allemagne en 1931.

Il est l'un des rares artistes a avoir réussi le carré d'as Oscar (1967)/Grammy (1961)/Tony (1964)/Emmy (2001). Audrey Hepburn, Whoopi Goldberg et Mel Brooks font partie de ce club très fermé. Il a également été nominés aux Oscars comme producteur des Vestiges du jour, réalisateur de Working Girl et du Mystère Silkwood.

Fils d'émigrés russes juifs, le new yorkais Mike Nichols a réalisé quelques un des films les plus marquants d'Hollywood au cours de ses quatre décennies d'activité: de Qui a peur de Virginia Woolf ? en 1966 à La Guerre selon Charlie Wilson en 2007, le prince de l'ironie, celui qui donnait ses lettres de noblesses à la comédie transgressive, ce grand observateur des moeurs et des classes sociales, a filmé les plus grandes stars, séduites par son élégante écriture, que ce soit dans le thriller, le drame social, la comédie ou la satire politique. Nichols était avant tout un conteur qui aimait gratter l'Amérique là où ça la démangeait: le féminisme et la parité (les femmes avaient souvent le rôle des puissantes), la corruption en politique, l'absurdité de notre civilisation, l'infidélité et la tentation sexuelle... Il aimait dépeindre la cruauté humaine, jamais trop méchamment, plutôt avec dérision. Cela ne doit pas occulter ses drames: certains de ses films sont même tragiques et sombres. Mais il avait surtout le talent de créer des plans iconiques, de ceux dont on se souvient même sans avoir vu le film. C'est avec délectation mais néanmoins gravité qu'il aimait dépeindre les nantis "décadents" comme les classes laborieuses, les ultraconservateurs comme les candides, les ambitieux comme les honnêtes gens. Son cinéma, parfois subversif, souvent romantique, toujours réaliste, a influencé de nombreux cinéastes. Il avait le sens du rythme, un don pour la direction d'acteur, et ne s'est jamais compromis (hormis pour Le jour du dauphin, qu'il considère comme le film le plus idiot qu'il ait fait). L'image devait toujours être classe. la musique avait une importance déterminante (ses BOF sont parmi les plus soignées et comportent quelques très grands noms). Mais ce sont souvent les silences qui rendaient ses scènes inoubliables. un comble pour un aussi bon dialoguiste. Son objectif était une forme d"pure : le bonheur ne souffre pas d'angles ou d'accidents. Il est fluide, circulaire.

Evidemment son film le plus marquant est Le Lauréat, qui révéla Dustin Hoffman et consacra Anne Bancroft, cougar avant l'heure. Mrs Robinson et ses ce plan inoubliable d'un "puceau" interdit devant une jambe aguicheuse reste sans aucun doute l'un des symboles d'un cinéma américain illustrant la révolution sexuelle des années 60.

mike nichols julia roberts closerUn casting cinq étoiles compose sa filmographie: Elizabeth Taylor (oscarisée pour Qui a peur de Virginia Woolf ?) et Richard Burton, Jack Nicholson (Ce plaisir qu'on dit charnel, avec Candice Bergen, La bonne fortune, avec Warren Beatty, La brûlure, Wolf, avec Michelle Pfeiffer), Meryl Streep (Le mystère Silkwood, avec Cher et Kurt Russell, La brûlure, Bons baisers d'Hollywood, avec Gene Hackman, Shirley MacLaine et Dennis Quaid), George C. Scott (Le jour du dauphin), Harrison Ford (Working Girl, avec Melanie Griffith et Sigourney Weaver, A propos d'Henry, avec Annette Bening), Mathhew Broderick et Christopher Walken (Biloxi Blues), Gene Hackman (The Birdcage, remake de La cage aux folles), John Travolta et Emma Thompson (Primary Colors, qui ouvrit le Festival de Cannes en 1999), Natalie Portman, Jude Law, Clive Owen et Julia Roberts (Closer, entre adultes consentants), Tom Hanks et Philip Seymour Hoffman (La guerre selon Charlie Wilson, avec Julia Roberts de nouveau).

On lui doit aussi l'immense série TV sur les années Sida, Angels in America (avec Al Pacino, Emma Thompson et Meryl Streep).

Mike Nichols s'était fait connaître en 1957, aux côtés d'Elaine May, avec qu'il il forme pendant 4 ans le duo Nichols et May.

En 2010, il a reçu un Life Achievement Award décerné par l'American Film Institute pour l'ensemble de sa carrière. Il a aussi gagné un Golden Globe, un prix du jury à Berlin et deux prix de la Director's Guild (en plus d'un prix honorifique).

Jean Dujardin prépare la suite de Brice de Nice (et rêve d’un nouvel OSS)

Posté par vincy, le 20 novembre 2014

Dans un entretien pour Allociné, Jean Dujardin se verrait bien à la tête de deux franchises: OSS 117 et Brice de Nice.
Pour cette dernière, c'est plus inattendu. L'acteur oscarisé avoue "avoir des envies de Brice de Nice". "Je n'ai aucune raison de le faire et donc je vais le faire" explique-t-il, annonçant que l'écriture de la suite des aventures du surfeur loser était commencée. Est-ce bien raisonnable vu son âge (42 ans) de rendosser sa marque jaune? En tout cas, la suite de Brice de Niiiiice s'appellera "Brice 3 parce que je casse le 2". "Cassééééé!" est devenu le "Okaaaay" des années 2000. Sorti en 2005, le film avait attiré 4,4 millions de spectateurs en France.

Autre envie de Jean Dujardin, reprendre son personnage d'Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117. "On me dit OSS 3 et je dis demain. Mais ça dépend aussi de Michel Hazavanicius. Je ne conçois pas de faire le (numéro) 3 sans lui. Comme lui j'espère" précise le comédien.

Le réalisateur de The Artist et The Search a donc répondu, toujours sur Allociné: "Je serais dingue, et lui aussi, de ne pas vouloir retourner à ce personnage-là". Mais pour l'instant, ce n'est qu'une idée: aucun scénario n'est en cours. "Ça passera par un désir fort, une bonne idée et du travail. L'envie théorique, on l'a. C'est un personnage en or massif, avec un acteur en or massif" et "je n'imagine pas faire OSS sans lui", "Quoique..." ajoute-t-il avec ironie.

OSS 117: Le Caire nid d'espions (2006) et OSS 117: Rio ne répond plus (2009) ont enregistré respectivement 2,3 et 2,5 millions d'entrées en France.

Jean Dujardin est actuellement en promotion pour le film La French. Bankable, l'acteur a eu 17 films millionnaires en France. Son dernier véritable flop remonte à 2009 (Un homme et son chien).