Samba sortira aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 18 septembre 2014

Samba, le nouveau film d'Eric Toledano et Olivier Nakache (Intouchables) a séduit le distributeur américain Broad Green Pictures, selon les informations d'Indiewire, confirmées sur le mur Facebook de la société.

Avec Omar Sy, Tahar Rahim et Charlotte Gainsbourg en vedettes, Samba est l'un des films très attendus de cet automne en France où il sort le 15 octobre. Il fera la clôture du Festival de San Sebastian qui débute aujourd'hui.

Broad Green Pictures est un nouveau venu dans la distribution américaine. Ils ont également acquis pour 3 millions de $ 99 Homes de Ramin Bahrani, présenté à Venise, Telluride et Toronto, et Learning to Drive, deuxième prix du public à Toronto.

Samba devrait sortir au premier semestre 2015 aux Etats-Unis. Le film sortira également en Amérique latine, au Canada, en Corée du Sud, en Espagne, en Israël (les contrats ont été confirmés au marché du film de Toronto). A Cannes, il avait été vendu au Japon, en Allemagne, en Suisse, en Grèce, en Rouamnie, en Turquie, en Italie, en Belgique et en Russie.

P’tit Quinquin sur Arte, une série policière hilarante et gonflée signée Bruno Dumont

Posté par MpM, le 18 septembre 2014

ptit quinquinSi l'on avait annoncé aux admirateurs du cinéaste Bruno Dumont (Hors Satan, L'Humanité, Camille Claudel 1915) qu'un jour ils se tordraient de rire devant une de ses œuvres et qu'en plus il s'agirait d'une fiction télé à rebondissements, il est probable qu'ils auraient trouvé l'idée ridicule. C'est pourtant bien avec une mini-série policière hilarante et gonflée que le faussement austère réalisateur de Flandres est de retour.

A Cannes, où il fut projeté en mai dernier pour la première fois sous la forme d'un film de 3h20, P'tit Quinquin reçut un accueil plus qu'enthousiaste de la part d'un public pas franchement réputé pour son indulgence, ni très enclin à rester une demi-journée entière dans la salle par simple politesse. Mieux que ça, c'est probablement le film devant lequel on a entendu le plus de rires en quinze jours.

C’est désormais au tour de la France entière de découvrir cet objet burlesque et irrévérencieux, mélange des Experts et des Deschiens, diffusé sur Arte à partir de ce soir en deux fois deux épisodes. Première aventure télévisuelle pour Bruno Dumont que l’on n’attendait pas forcément dans ce registre. Mais qu'on ne s'y trompe pas : filmé avec une élégance folle, P'tit Quinquin est un petit bijou cinématographique qui joue à la fois avec les codes télévisuels en vogue (rebondissements mystérieux, suspense, sens du rythme et du découpage...) et les obsessions habituelles du cinéaste.

Fidèle à ses habitudes, Bruno Dumont observe, décortique et célèbre l'humanité dans ce qu'elle a de plus essentiel. Devant sa caméra, l'être humain est â la fois émouvant et insupportable, terrifiant et fragile, désespérant et désespéré. Il s'avère surtout éminemment drôle, que ce soit volontaire ou non. Le réalisateur s'en donne ainsi à cœur joie dans le registre comique : situations décalées, gags répétitifs, dialogues absurdes, personnages outrageusement stéréotypés... D'une certaine manière, la liberté de ton et l'ironie du film évoquent La cité de la peur, avec lequel P'tit Quinquin partage une certaine philosophie, ainsi qu’une jolie brochette d'anti-héros maladroits prétextes à des répliques devenues cultes et à une réjouissante foire au nonsense. Dans un cas comme dans l'autre, quoiqu’à 20 ans d’intervalle, on est dans la plus pure tradition de parodie "à la française" des séries policières américaines un peu basiques.

Mais cette filiation osée n'empêche pas Bruno Dumont de développer, en parallèle des éléments comiques, son thème favori, celui du mal et de ses multiples incarnations et manifestations. La réflexion qui hante son d'œuvre de cinéaste trouve ici un écho dans des meurtres à la fois terribles et grotesques ainsi que dans le portrait peu amène qu’il dresse des différents protagonistes. Chez lui, le mal est constitutif de l’être humain, une facette indissociable qu’il ne faut pas avoir peur de regarder en face, mais dont il est tout à fait revigorant de se moquer.

Après le succès des Revenants en 2013, P'tit Quinquin pourrait ainsi être la confirmation d’un frémissement dans le monde jusque-là assez terne de la fiction télévisée française. Nouvelle preuve que, lorsque l’on confie la caméra à de vrais auteurs, et qu’on leur donne toute liberté artistique, on est capable de rivaliser avec les meilleurs (sous-entendu les Anglo-saxons). Avec, qui sait, un Emmy Award à la clef ?

Présentation de la série sur le site d'Arte