GOOD BYYYYYE ROBIN WILLIAMS!

Posté par vincy, le 12 août 2014, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

Coup de tonnerre en plein mois d'août. L'acteur Robin Williams a été retrouvé mort à son domicile lundi 11 août: « un suicide par asphyxie », mais il faudra attendre les résultats de l'autopsie pour confirmer la cause du décès.

A 63 ans, dépressif cyclique, jamais à l'abri des tentations comme la drogue et l'alcool, le comique achève son parcours en tragique. Cela faisait plus de dix ans que l'acteur n'avait pas connu un succès ou joué dans un film digne de son talent, hormis des performances vocales toujours sidérante (Happy Feet) ou des seconds-rôles délirants (La nuit au Musée). Ses deux dernières sorties sur grand écran ont été des flops (Boulevard, The Angriest Man in Brooklyn). On se souviendra davantage de lui en président-peintre dans Le majordome ou dans la série The Crazy Ones. Il avait achevé trois tournages (Merry Friggin' Christmas, La nuit au musée 3 et une voix pour Absolutely Anything). La suite de Mme Doubtfire, en cours d'écriture, a été annulée une fois sa mort apprise.

10 films marquants

Sur grand écran, sa carrière commença en 1980 avec Popeye de Robert Altman. Comique génial, acteur dramatique sensible, clown parfois triste ou tragédien toujours un peu décalé, il avait composé une filmographie ponctuée de quelques très beaux films ou d'oeuvres cultes : Le Monde selon Garp de George Roy Hill (1982), Good Morning, Vietnam de Barry Levinson (1987), avec son bonjour radiophonique légendaire, Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir (1989), immense succès populaire où il fut le professeur dont tout le monde rêvait, The Fisher King de Terry Gilliam (1991), inoubliable en Madame Doubtfire de Chris Columbus (1993), Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry) de Woody Allen (1997), qui le flouta volontairement, Good Will Hunting de Gus Van Sant (1997) et Insomnia, de Christopher Nolan (2002), et Photo Obsession (One Hour Photo) de Mark Romanek (2002), où, dans ces deux derniers cas, il avait pris le risque de devenir un tueur inquiétant. On devrait ajouter son rôle dans le dessin animé de Disney, Aladdin, où sa prestation vocale est sans aucun doute la meilleure de l'histoire du studio.

Williams a également tourné dans de grands succès au box office (Jumanji), dans des films d'auteur (pour Kenneth Branagh dans Dead Again et Hamlet, pour Coppola dans Jack), dans de mauvais remakes (La cage aux folles devenue Birdcage, Neuf mois aussi, Toys), des mélos (L'éveil, Docteur Patch, Au-delà de nos rêves), pour Spielberg (Peter Pan dans Hook), et dans pas mal de productions rarement à la hauteur de son talent.

Un génie dès qu'il sortait de sa lampe magique

Oscar du meilleur acteur dans un second rôle 1998 pour Will Hunting, trois fois nominé pour la statuette (Good Morning Vietnam, Le Cercle des poètes disparus et The Fisher King), plusieurs fois gagnant d'un Golden Globe (Meilleur acteur pour Good Morning Vietnam, The Fisher King et Madame Doubtfire, pour sa contribution spéciale dans Aladdin, pour l'ensemble de sa carrière en 2005), Robin Williams était un acteur polyvalent, qui crevait souvent l'écran. Populaire et sympathique, il avait réussi à alterner drames et comédies avec succès. Il avait ce génie de pouvoir être burlesque, grotesque, démesuré, outrancier, manipulant notre hilarité avec son auto-dérision déjantée. Et puis il savait être ultra-sensible, à fleur de peau, se laissant couler dans les vagues à l'âme de ses personnages, dans leur part de démence comme on s'accroche à un tic ou un toc. Le jeu de Robin Williams reposait intégralement sur ses failles béantes, capable de tout dès lors qu'on lui laissait l'espace pour dévoiler l'invisible part de la tragi-comédie humaine. L'imprévisible, alors, se déchaînait à l'écran, avec une rare maîtrise. Il y avait du Peter Sellers, des Marx Brothers et du Chaplin en lui.

Pas étonnant qu'Hollywood croule sous les larmes après avoir encaissé le choc de cette nuit. Personne n'a envie de rire à cette sale blague. "Robin était un éclair de génie comique et notre rire était le coup de tonnerre qui le faisait avancer. Il était un ami et je n'arrive pas à croire qu'il ne soit plus là" a commenté Steven Spielberg. Et le président Barack Obama lui-même s'est souvenu que "Robin Williams était un animateur de radio, un médecin, un génie, une nounou, un président, un professeur, un bangarang Peter Pan, et tout ce qu'on peut imaginer d'autre. Mais surtout il était unique".

"On ne vous donne qu'une petite étincelle de folie. Il ne faut pas la perdre" disait-il.

"Capitaine oh mon capitaine", ... le poète a disparu.

Tags liés à cet article : , , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.