Cannes 2014 : Lettre à… Gilles Jacob

Posté par MpM, le 25 mai 2014

Gilles JacobCher Gilles Jacob,

Voilà, c'est fini. Cette 67e édition du Festival de Cannes se referme (déjà) sur une multitude d'impressions, d'images et d'émotions. Nous avons vécu tant d'histoires pendant ces dix jours. Tant de destins, de coups du sort, d'émerveillement et de drames. De quoi nous accompagner longuement sur nos chemins respectifs.

Et que dire alors des presque 40 ans que vous avez passé dans l'organisation du Festival ? De ces milliers de films qui ont défilé devant vos yeux, des choix sensibles qu'il a fallu faire, des regrets, des amertumes et des immenses joies ?

Avec votre départ, c'est une page primordiale de l'histoire de Cannes qui se tourne. On ne dira jamais assez ce que le Festival vous doit : le Certain Regard, la caméra d'or, la Cinéfondation... et une certaine idée du cinéma mondial. Tout au long de cette 67e édition, notre série "les années Jajacobbi" est ainsi revenue sur ces cinéastes que vous avez révélés et qui nous ont depuis offert des énergies et des fulgurances inoubliables.

Pour nous tous, amoureux de Cannes et du cinéma (qui se confondent), votre départ va laisser un vide immense, incommensurable. La sensation que plus rien ne sera jamais pareil.

Heureusement, vous continuerez à veiller sur le festival de loin, et notamment à travers la Cinéfondation. On vous imagine riant sous cape en découvrant tous les hommages qui vous sont rendus et balayer joyeusement la nostalgie qui nous gagne déjà. Il vous reste plein d'idées, plein d'envies, plein de découvertes à faire et de choses à raconter. On attend désormais le nouveau volume de vos mémoires de Cannes. Et, qui sait, d'autres surprises.

Car comme vous l'avez si bien dit lors de la clôture de la section un Certain Regard, au sujet de cette sélection parallèle qui gagne chaque année en qualité : "on est là pour mettre en question, repousser les limites, inventer inlassablement." Soit ce qui devrait être le but de toute existence.

Aussi, de notre côté, comme vous nous avez exhortés à le faire, nous continuons notre route avec Cannes et avec le cinéma. Et ce faisant, notre vie de festivalier cannois, malgré votre éloignement, passera comme un rêve.