Cannes 2014 : le Palmarès (et l’anti-Palmarès) d’EcranNoir.fr

Posté par vincy, le 24 mai 2014, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

2014, année étrange pour la compétition du Festival de Cannes.

Aucun film de la compétition ne méritait d'être rejeté, mais certains n'étaient vraiment pas dignes de la compétition. On aurait bien échangé trois ou quatre d'entre eux par des films plus audacieux ou/et intéressants présentés à Un certain regard.

Mais c'est aussi une année où la plupart des films avaient de grosses qualités comme de sérieux défauts. Ainsi des oeuvres ambitieuses, souvent longues, se sont avérées assez ennuyeuses malgré leur perfection stylistique , une mise en scène impeccable ou une interprétation de haut niveau. A l'inverse, d'autres ont souffert de leur scénario alors que l'ensemble était séduisant.

Notre palmarès a été difficile à établir. Notre anti-palmarès plus facile. Preuve que l'homogénéité de cette compétition laisse entrevoir un palmarès officiel, celui du jury, très ouvert et sûrement surprenant.

Si notre Palme va au Dolan, parce que c'est un coup de coeur mais aussi parce que la Palme récompense un film qui a un fort potentiel populaire, et si nous décernons le Grand Prix à Naomi Kawase, parce que ce prix récompense normalement un film audacieux, ils sont en fait ex-aequo dans nos esprits. Le jury de Jane Campion osera-t-il donner cette Palme à un jeune cinéaste de 25 ans (qui deviendrait le plus jeune cinéaste palmé, battant le record de Soderbergh, 26 ans en 1989, mais aussi le premier canadien à recevoir ce prix)? Ou la seule réalisatrice palmée fera-t-elle entrer une autre femme dans le club des Palmes d'or avec la japonaise Naomi Kawase? A moins que Nuri Bilge Ceylan ne la reçoive. Ce serait la première Palme d'or pour la Turquie depuis 1982 avec Yol.

Le palmarès de V

Palme d’or : Mommy
Grand prix : Still the Water
Mise en scène : Mike Leigh pour Mr. Turner
Scénario : Les nouveaux sauvages
Interprétation féminine : Julianne Moore dans Maps to the Stars
Interprétation masculine : Gaspard Ulliel dans Saint Laurent
Prix du jury ex-aequo : Timbuktu et Sommeil d'hiver

Le palmarès de MpM

Palme d’or : Mommy
Grand prix : Still the Water
Mise en scène : Nuri Bilge Ceylan pour Sommeil d'hiver
Scénario : Les nouveaux sauvages
Interprétation féminine : Mia Wasikowska dans Maps to the Stars
Interprétation masculine : Gaspard Ulliel dans Saint Laurent
Prix du jury ex-aequo : Timbuktu et Adieu au langage

L’anti-palmarès, soit

1) ceux qui pourraient être au palmarès mais pas forcément pour les bonnes raisons.
2) ceux qui ne doivent vraiment pas être au palmarès

Palme introuvable : The Search. Mélo raté, film de guerre réussi. Dialogues ineptes. Direction d'acteur inégale. Et une fin complètement à côté de la plaque. La fin dure quand même 30 mn.

Grand prix du non-dit : Les merveilles. Le misérabilisme, la marginalité, ça plait toujours. Encore faut-il qu'on puisse comprendre les intentions de l'auteur, les trous du récit et les personnages sans avoir à lire le dossier de presse.

Mise en scène paresseuse : Deux jours, une nuit. Les Dardenne ont inventé une histoire improbable, morale et didactique, engagé une star pour toucher un plus large public, mais surtout, comparé à leurs oeuvres précédentes, on cherche le souffle, le réalisme, l'intimité qui faisaient la force de leurs cinéma.

Scénario télévisé : Captives. Atom Egoyan a imaginé une histoire qui voyage dans le temps et tente de nous manipuler avec un montage puzzle. Mais si c'est pour écrire la moitié du film comme s'il s'agissait d'un épisode de FBI portés disparus, on ne voit pas l'intérêt.

Interprétation féminine comprise dans l'invitation : Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit. Jamais deux sans trois? Après De rouille et d'os et The Immigrant, en misant sur les Dardenne, Cotillard semble favorite. Ce serait un peu trop facile et on en soupçonnerait même un deal caché avec le jury. Mais surtout, en comparant avec les actrices de Maps to the Stars et Sils Maria, du Xavier Dolan, et dans une moindre mesure celles de Sommeil d'hiver, c'est loin d'être l'actrice la plus bluffante de la compétition.

Interprétation masculine incohérente : Tommy Lee Jones dans The Homesman. Le film pourrait avoir un prix mais surtout pas celui-là. L'acteur cabotine et fait du Tommy Lee Jones. Steve Carell, Timothy Spall : ça au moins c'est de la performance.

Prix du jury anti-jeune : Mommy. Parce que définitivement, s'il se retrouvait si bas dans le Palmarès, ce serait un scandale. On peut être jeune et doué. Au moins, il se renouvelle (contrairement à la plupart des cinéastes) et reste inventif. Tout ce qu'on demande à un grand film cannois.

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