L’instant Glam’: Monica Bellucci, Tommy Lee Jones, Mélanie Laurent, Gérard Depardieu, les Expandables…

Posté par cynthia, le 18 mai 2014

Oyé, oyé cinéphiles! Ce cinquième jour du Festival de Cannes est sous le signe de l'audace ! Vacancier, clown et narcissique, voici un petit récapitulatif de ce qui a fait les Marches hier soir.

On commence par celle que l'on ne présente plus. En prononçant son nom, des millions d'hommes et de femmes ont des étoiles pleins les yeux. Le glamour par excellence : Monica Bellucci. L'actrice, tout de noir vêtue, représente à elle-même la beauté à l'italienne dans sa longue robe. Il ne manquait plus qu'un verre de San Pellegrino, et on se serait cru sur la terrasse d'un café à Naples.

Après la terrasse d'un café, on bascule dans les rues de Saint-Tropez avec Gérard Depardieu en mode Les bronzés. L'acteur est arrivé sur la Croisette sans cravate ni nœud papillon, la chemise légèrement entr'ouverte. Bref, en mode vacances (en Russie ?).

Mélanie Laurent, quant à elle, a débarqué en tenue digne des robes des personnages féminins de Game of Thrones. Part-elle en croisade ? Veut-elle faire une apparition dans la série signé HBO ? En tout cas, ce n'est pas sa robe si étrange qui lui faire perdre le Nord lorsque le reporter Didier Allouch lui demande comment était son travail de metteur en scène sur le film Respire. En effet, la blonde platine répond avec toute la modestie qu'on lui connaît "C'est un travail facile à faire!" Bah oui quelle question! Mélanie Laurent est la reine du septième art et des tapis rouges - sarcasme- elle excelle dans son art - sarcasme - et elle joue divinement bien dans tous ses films - sarcasme bis - ! Mais on me dit dans mon oreillette que le film est réussi, alors on lui pardonne.

Juste après l'actrice-réalisatrice-chanteuse, c'est la somptueuse Hilary Swank qui a fait son entrée toute stressée. Normal me direz-vous, puisqu'il s'agissait de sa première venue à Cannes. Et qui ne stresse pas avant une première fois ? La belle était tellement enthousiasmée qu'elle a photographié l'assemblée. Et toc les photographes, à votre tour d'être flashés!

Pendant que l'actrice aux deux Oscars tremblait dans sa robe blanche, Tommy Lee Jones (son partenaire dans The Homesman) signait des autographes malgré son retard sur les marches. Un grand monsieur ! Il avait même mis ses lunettes de vue pour mieux voir ses fans.

Ce qui était bien visible en revanche, et même sans lunettes, c'était Sylvester Stallone, qui, pour l'occasion, rendait un hommage au personnage des Simpsons Krusty le clown en arborant un maquillage plus qu’exagéré et une veste couleur lavande. Il ne manquait plus que le nez rouge et on se serait cru au cirque Pinder. Juste derrière lui le Papa Noël... heu attendez deux secondes... ah non c'est Mel Gibson ! Je ne l'avait pas reconnu avec sa barbe en mode Russell Crowe dans le film Noé.

D'ailleurs en parlant de noyade,  n'est-ce pas ce qu'à subi la Croisette avec la vague de hurlements à la vue de l'acteur Jason Statham? Oh oui, on en avait mal aux oreilles! Mais cela se comprend, car l'acteur remontait le blason du film Expendables 3 de son costard classe et de ses lunettes de soleil très Experts à Miami. A croquer ! On peut en dire autant d'Harrisson Ford qui, malgré les années qui passent, reste toujours aussi attirant en costume.  Pourtant, même si le style de chacun fut différent, on salue la bonté de tout le casting du film d'avoir arpenté les marches de Cannes en brandissant fièrement les pancartes "Bring back our girls". Voir des légendes du cinéma d'action porter un intérêt à une si noble cause, ça donne des frissons. Et ça change du tank qui défilait cet après-midi dans Cannes pour assurer la promotion du film.

Des frissons, on en attend aussi ce soir avec encore du beau monde (ou pas), encore du mauvais goût, encore du glamour... Cannes au sommet! On pense frôler l'hystérie avec Robert Pattinson, qui montera les marches ce soir et demain soir!

Cannes 2014 : Lettre à… Wild bunch

Posté par MpM, le 18 mai 2014

Un bon professionnel du cinéma ne refuse jamais un petit scandale qui permette de faire le buzz autour d'un film, et la projection exclusive de Welcome to New York d'Abel Ferrara en marge du Festival de Cannes était à ce titre un coup de génie.

Même l'idée de placer la soirée de lancement sous le signe du "mauvais goût" peut avoir ses adeptes. Après tout, cette "affaire DSK" comme on la nomme pudiquement n'a rien de particulièrement raffiné.

Mais elle n'a rien de très amusant non plus, quand on y songe. Un crime est censé avoir eu lieu dans cette chambre du Sofitel qui était reconstituée lors de la soirée, et sur lequel les festivaliers étaient invités à se prendre en photo. Distribuer des peignoirs, ainsi que des menottes ou des préservatifs, pour évoquer une tentative de viol va au-delà du mauvais goût. Distribuerait-on des revolvers et des poches d'hémoglobine à une soirée de film parlant d'un meurtre ?

Cette mise en scène d'un crime qui frappe tant d'êtres humains (des deux sexes) a quelque chose d'indécent, même involontairement, et renforce insidieusement l'idée que le viol peut être un sujet de plaisanterie, de farce ou de moquerie. Or, sous couvert de second degré, de publicité, de provocation ou de je ne sais quoi, ce genre d'action participe à la banalisation des agressions sexuelles.

A l'heure où le viol est encore utilisé comme punition et acte de guerre à travers toute la planète, aucune campagne marketing au monde ne mérite qu'on le prenne à la légère.

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Présentation du film par Depardieu, Ferrara et Bisset

Cannes 2014 : Danis Tanovic reçoit le Prix media de l’Union Européenne

Posté par kristofy, le 18 mai 2014

danis tanovicChaque année durant le Festival de Cannes le Programme MEDIA de la Commission Européenne remet un prix à un cinéaste, afin de récompenser un nouveau projet de film. Ce programme a pour but de développer des mesures pour encourager le développement de l’industrie audiovisuelle.  Dans les diverses sélections de Cannes cette année se retrouvent d’ailleurs 21 films qui ont bénéficié d’un soutien du Programme MEDIA.

Cette année, le réalisateur bosniaque Danis Tanovic partage le Prix avec son co-scénariste Predag Kojovic et sa productrice Amra Baksic Camo, pour son futur film What are you looking at ? Après la cérémonie, il s’est confié  à propos de ce qui a inspiré ce futur film : « J’ai réalisé que je n’avais jamais fait de film à propos de la ville où je suis, Sarajevo. Il y a tant de choses à dire sur la Bosnie d’aujourd’hui. Les politiciens se rencontrent ensemble plus souvent au restaurant qu’au parlement, il y a de la corruption. Les citoyens vivent toujours dans une certaine peur, qui est ravivée à chaque élection ».

Androulla Vassilou, la commissaire européenne chargée de la culture, a quant à elle déclaré : « L’Europe ce n’est pas seulement un marché économique, c’est aussi un projet culturel. Le cinéma aujourd’hui se pense dans un environnement digital, le numérique c’est autant un challenge que des défis et des opportunités. La première bonne chose est que les jeunes puissent accéder plus largement à la culture et puissent y contribuer. »

Cannes 2014 – Les télex du Marché : Kiyoshi Kurosawa, Catherine Breillat, Gwyneth Paltrow, Jim Jarmusch

Posté par vincy, le 18 mai 2014

marché du film - cannes

- Kiyoshi Kurosawa va tourner en France. Une première pour le cinéaste japonais. Grâce aux Productions Balthazar, il va réaliser La femme de la plaque argentique, avec des comédiens français. Le film, dont le tournage est prévu pour la fin de l'année, est une histoire de fantômes, autour d'un jeune chômeur embauché comme assistant d'un photographe de mode...

- Chemin inverse pour Catherine Breillat qui va aller tourner au Japon en 2015 Bridge of Floating Dreams, son premier film en langue anglaise dont elle n'est pas l'auteur. Il s'agit d'une rencontre sensuelle et charnelle entre un voyageur australien et une japonaise, 20 ans après le bombardement d'Hiroshima.

- Gwyneth Paltrow et Chewitel Ejiofor (12 Years a Slave) vont être réunis dans le remake du film Dans ses yeux, Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2009 et énorme succès en Argentine. Le film sera réalisé par Billy Ray (Capitaine Phillips, Hunger Games). Le tournage est prévu cet automne. Paltrow reprendra le rôle de Soledad Villamil et Ejiafor celui de Ricardo Darin.

- Jim Jarmusch, en compétition à Cannes l'an dernier avec Only Lovers Left Alive, sorti en février dans les salles françaises, prépare un documentaire sur le groupe d'Iggy Pop, The Stooges. Ce projet qui lui tient à coeur depuis longtemps retracera l'ensemble de leur carrière et le contexte dans lequel ils ont émergé. Pour l'instant, le projet est en phase de recherche de financements. Et selon les informations de Screen, c'est plutôt bien parti.

Les années Jajacobbi : Cannes 1984 et 1985

Posté par vincy, le 18 mai 2014

paris texas kinski wendersA l'Est du nouveau

Deuxième année dans le Bunker. Tout le monde critique le blockhaus. Après la catastrophe l'édition 1983, le Festival adopte difficilement ce bâtiment massif. Le génie de Jacob est d'avoir rendu les marches spectaculaires. Il a créé le cérémonial de cette montée sur tapis rouge. Comme un sacre.

1984, c'est l'année de la Palme pour Wim Wenders et son Paris, Texas. Un film passionnel où les êtres errent seuls dans des paysages fordiens somptueux. La Palme d'or reçoit 15 minutes d'applaudissements. Les cinéastes nous font une invitation au voyage. On pourra revoir le film mercredi 21 mai dans le cadre de Cannes Classics.

On découvre Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, le Voyage à Cythère de Theo Angelopoulous, un certain Lars von Trer et son Element of Crime, Sous le Volcan de John Huston... La sélection française est plus faible. L'absence de Bertrand Blier fait polémique. Fort Saganne ouvre avec faste et glamour un Festival qui croise tous les cinémas. Ailleurs sur la Croisette, on découvre Leos Carax (Boy meets Girls), Stephen Frears (The Hit) et surtout Jim Jarmusch (Caméra d'or avec Stranger than Paradise).

1985 sera du même genre. Moins de stars. Mais l'émergence de cinéastes qui vont devenir des fidèles du Festival. A la Quinzaine on croise Mike Newell, Wayne Wang, et même Madonna (Recherche de Susan désespérément), à Un certain regard, on côtoie Wenders, Depardon, Charef, Marker, ...
Youssef Chahine, Alan Parker, Clint Eastwood, Luis Puenzo, Claude Chabrol, André Techiné, John Boorman, Jean-Luc Godard, Istvan Szabo, Woody Allen et Peter Weir composent une sélection dont plusieurs films restent dans les mémoires. William Hurt chez Babenco et Cher chez Bogdanovitch font sensation. Mais la Palme d'or est décernée à un jeune cinéaste yougoslave : Emir Kusturica avec Papa est en voyage d'affaires. Une métaphore de la politique d'un pays à travers celle d'une famille, quatre ans avant la chute du Mur de Berlin. Le film surprend tout le monde mais conquiert un jury piloté par Milos Forman.

Désormais, le jury monte sur scène lors de la cérémonie du palmarès.

Cannes 2014 – Les mots de Cannes : File d’attente

Posté par MpM, le 18 mai 2014

file d'attente cannes 2013 © vincy thomasDe l'extérieur, on imagine Cannes comme un monde de rêve, où le champagne coule à flot dans une atmosphère de paillettes et de glamour. Du point de vue de Nicole Kidman, peut-être. Mais pour le festivalier lambda, noyé dans la masse, et privé de gardes du corps, Cannes est surtout une longue succession d'attentes. Pour entrer dans le Palais, sortir du Palais, boire un café au stand nespresso, accéder à la salle de presse... et on ne parle pas des toilettes pour femmes.

Là où l'on attend logiquement le plus , c'est pour assister aux projections. Selon les badges et les séances, cela peut aller de 20 minutes à 2h. Plus si l'hystérie s'en mêle, comme en 2011 pour le 4e Indiana Jones, ou si la salle est trop petite. Ou si le film fait le buzz, s'il met en scène une star, ou montre un caniche nain. En gros, dans la plupart des cas. Le festivalier cannois est en effet le seul à se battre pour voir des films que, quelques mois plus tard, les spectateurs découvriront dans des salles aux 3/4 vides.

Mais on finit par se faire à ces longs temps d'attente, voire à leur trouver une fonction : chance unique de se restaurer au bout du 3e film de la journée, moment de méditation, voire micro-sieste pour les plus efficaces, temps de travail supplémentaire (combien d'articles écrits à deux doigts sur son téléphone portable sous un soleil de plomb ?), pause jeu sur son téléphone portable ou sa tablette (avec des records battus à 2048 en perspective), ou encore occasion rêvée de téléphoner à la terre entière pour se vanter d'être à Cannes (festival de mythomanes en perspective, sur l'air de "je te laisse, y'a Ryan Gosling qui m'apporte une coupe").

Parfois, deux festivaliers présents dans la même file en viennent aux mains, pour de sombres raisons de resquillage ou de bousculade. Ce n'est jamais méchant, ça fait un peu d'animation pour les voisins... et au pire, si les deux s'entretuent, c'est toujours deux places de gagnées.

Cannes 2014: Qui est Alice Rohrwacher ?

Posté par vincy, le 18 mai 2014

Alice Rohrwacher

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES

A 32 ans, Alicie Rohrwacher, italienne de Toscane au patronyme germanique, est l'une des grandes promesses du cinéma italien. Fille d'un père allemand et d'une mère italienne, elle a présenté son premier long métrage, Corpo Celeste, à la Quinzaine des réalisateurs en 2011. Trois ans après, son deuxième film, Les merveilles (Le Meraviglie) a les honneurs de la compétition cannoise. Elle y fait jouer sa soeur, Alba, déjà deux fois primée au Festival de Venise, et Monica Bellucci, qui signe ici son grand retour dans le cinéma d'auteur.

Corpo Celeste était une révélation. Pourtant, avant ce premier film, Alice a été monteuse, scénariste et réalisatrice de documentaires. Avec Corpo Celeste, on sent l'empreinte de son regard documentariste. Le film est comme une photographie du présent, réaliste. "Le documentaire a été pour moi une grande école qui m'a appris à me poser des questions et à prendre position" expliquait-elle au moment de la sortie de son premier film.

Le style de Rohrwacher est tout en retenue. Elle a misé sur l'élévation vers la grâce dans son premier film, honnêtement, humblement. Ceci est mon corps semble clamer son héroïne qui doit exister face à la famille et face à l'église, face à la vie et face à Dieu. Il y a surtout un regard laïc sur cette communauté catholique qui croit fidéliser ses ouailles en régressant culturellement. Un anticléricalisme assumé qui montre l'envers du décor d'une société italienne en perdition. Rohrwacher ne veut pas rassurer le spectateur. Elle ne veut pas donner de réponses. Elle aime susciter les interrogations, provoquer l'inquiétude.

Alice "pense que de la crise peuvent naitre des choses précieuses". Les merveilles est né de la crise. Après la Calabre, elle nous emmène en Ombrie. Son film parle de la famille, du déclin de la société, d'écologie dans un monde où l'étranger est dangereux et la télévision satanique. Le repli sur soi ou l'ouverture au monde. Tout un débat.