Chris Evans : «Ce n’est pas parce que vous avez le rôle principal dans un film que vous avez une carrière»

Posté par cynthia, le 27 mars 2014

Le deuxième opus de Captain America a séduit 111 000 spectateurs lors de son premier jour dans les salles françaises, soit le 5e meilleur démarrage de l'année. Interviewé par le magazine américain Variety à l'occasion de la sortie du film, Chris Evans a partagé son envie de passer derrière la caméra à la fin de son contrat avec Marvel.

Difficile d'échapper à ses yeux bleus envoutants, à ses muscles saillants et à son bouclier étoilé : l'acteur réjouit les fans de Marvel mais lui n'est pas aussi enthousiaste. Cela fait déjà trois fois que l'acteur de 32 ans porte le célèbre costume patriotique en comptant le film Avengers. Alors qu'il en plein promo, l'acteur s'apprête déjà à remettre son costume- qui selon lui est énervant à enfiler (une assistante doit l'aider) - début avril à Londres pour le tournage d'Avengers 2 (sortie le 29 avril 2015). Il rejoindra ses amis super héros : Robert Downey Jr. (Iron Man), Chris Hemsworth (Thor), Scarlett Johansson (Black Widow), Jeremy Renner (Hawkeye) et Scarlett Johansson. (Black Widow).

Un contrat prenant avec Marvel

Le rôle de Captain America lui collera à la peau pour encore longtemps. Prévu au départ pour 9 ans puis réduit à 6 ans, son contrat Marvel semble peser sur l'acteur «Je n'ai pas l'opportunité de leur dire écoutez j'ai besoin d'une putain de pause. Ça me fait tout simplement flipper».

Le beau gosse (10e plus beau cul d'Hollywood si l'on en croit le classement de Buzzfeed, qui oublie au passage le fessier de Charlie Hunnam) en aurait-il marre d'incarner le même rôle? Un peu. Il confie d'ailleurs au magazine américain sa peur d'être catalogué «acteur de comic books» (il a incarné à deux reprises le rôle de la torche humaine dans Les quatre fantastiques et sa suite avant de devenir Captain America.

En s'inspirant de sa propre expérience en tant qu'acteur, son ami et collègue Robert Downey J.R a rassuré Chris Evans. «Il m'a passé un coup de fil et m'a dit écoute mec je sais que tu as joué un super héros dans le passé (la torche) mais tu sais ce genre de rôle te laisse aussi d'autres libertés» confie-t-il à Variety. Tranquillisé le beau gosse sur patte a donc poursuivit une carrière adjacente à l'industrie Marvel.

Un costume (et un bouclier) collé à la peau

Débutant sa carrière à l'âge de 17 ans dans une série américaine inconnue chez nous (Opposite sex), il passe sur grand écran pour la première fois avec le teen movie Academy et se fait connaître du grand public quelques années plus tard en tenant le rôle principal du thriller de série B Cellular aux côtés de Kim Basinger et Jason Statham. «Ce n'est pas parce que vous avez le rôle principal dans un film que vous avez une carrière» explique l'acteur. Il enchaîne donc les films (notamment Le journal d'une baby-sitter, avec, déjà Scarlett Johansson) avant que la malédiction Marvel ne pointe son nez.

Pourtant en dehors des blockbusters, Chris tente de faire des petits films d'auteurs mais sans succès. «Personne ne veut voir mes petits films!» déplore l'acteur. En effet, si Chris Evans a voulu convaincre la critique qu'il n'était pas uniquement à Hollywood pour sa belle gueule (London, Iceman), le public a encore du mal à l'imaginer sans un costume de super héros. Pour cette raison, il fonce dans le projet de Snowpiercer : le personnage est basique, mais plus sombre et loin du musclor puceau.

Forcément, comme tous ses acteurs tristement catalogués dans ses personnages, Chris Evans à décidé de s'émanciper plus violemment qu'avec de simple films d'auteurs. Comment? En jouant nu comme Daniel Radcliffe dans la pièce Equus? En faisant sa crise d'adolescence en acceptant de passer du côté obscur de la force hollywoodienne à la Shia LaBeouf (Nymphomaniac, Charlie Countryman)? Non! A l'instar de James Franco ou Ben Affleck, Chris Evans a choisi une manière plus intelligente et plus professionnelle: passer derrière la caméra.
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Cinélatino 2014: Opus Dei ou puzzle, chacun sa passion

Posté par Morgane, le 27 mars 2014

marcela saidDocumentaires ou fictions, films gores ou fantastiques, dans La Muestra de CinéLatino cette année tous les genres sont à l’honneur mais ont tous pour point commun d’avoir été réalisés par des femmes. Pour cette édition, « La Muestra, Femmes de Cinéma » fait un tour d’horizon des regards féminins sud-américains sur le monde contemporain.

Petit coup de projecteur sur deux films, le documentaire Opus Dei, une croisade silencieuse de la chilienne Marcela Said et le premier long-métrage de la réalisatrice argentine Natalia Smirnoff, Puzzle.

Opus Dei, une croisade silencieuse - Marcela Said

Marcela Said est née en 1972 au Chili, juste un an avant le coup d’état du général Pinochet et a vécu sous la dictature militaire jusqu’à ses 24 ans. Elle quitte le Chili pour aller s’installer à New York puis à Paris (pendant 10 ans) où elle étudie à la Sorbonne. Elle réalise quatre documentaires, Valparaiso (1999), I love Pinochet (2001) puis Opus Dei (2006) et El Mocito (2011) avec son mari Jean de Certeau. En 2013 elle réalise son premier long métrage de fiction L’été des poissons volants qui sort en salles en France le 23 avril et qui était présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes l’année dernière.

Dans ce documentaire, Marcela Said ne remonte pas à la fondation (1928) de l’Opus Dei mais au jour où son fondateur, le Père José Maria Escriva, vient faire un séjour de 11 jours au Chili en 1974, quelques semaines après le coup d’état de Pinochet. La réalisatrice s’intéresse donc à ce mouvement, tente, avec une caméra discrète, d’en comprendre les rouages, les fonctionnements, de trouver la faille dans les discours de ses membres. Mais la chose est bien difficile tout étant tellement calculé, la parole comme les actes. Rien n’est affiché au grand jour, tout se fait dans l’ombre. L’Opus Dei est officiellement une organisation pauvre qui oeuvre pour les plus pauvres, mais en réalité elle détient de nombreux lieux plus prestigieux et grandioses les uns que les autres (par exemple l’Université de los Andes et sa très fameuse bibliothèque qui a coûté si chère mais dont les rayons sont loin d’être remplis. Rassurons-nous, un professeur nous certifie face caméra que l’Opus Dei n’exerce aucune censure, elle fait juste des « choix » pour orienter l’éducation de ses membres) et ses comptes sont bien garnis même si tout reste dissimulé. Ses membres surnuméraires sont des familles chiliennes très aisées qui reversent 10% de leur salaire à l’organisation. Quant aux membres numéraires choisis par Dieu, ils font promesse de chasteté et vivent en communauté dans les maisons de l’Opus Dei. Leurs lectures sont contrôlées, la flagellation corporelle est chose courante et le prosélytisme fait partie de leur quotidien.

Mais ce qui intéresse particulièrement Marcela Said n’est pas tant ce qui peut se passer dans la sphère privée des membres de l’Opus Dei mais comment ces derniers peuvent interagir dans la sphère publique, quel pouvoir réel ils exercent au sein du gouvernement chilien et quel pouvoir économique ils détiennent!

Ce documentaire d’une petite heure est le résultat d’un travail de longue haleine réalisé sur cinq années. Difficile d’obtenir l’accès aux membres de l’organisation, de se faire ouvrir les portes et tous ceux qui apparaissent à l’écran sont des personnes autorisées par le service de communication de l’Opus Dei à rencontrer Marcela Said. Et le résultat est devant nous, en images; un documentaire fort et poignant qui parait parfois absurde par les dires des membres qui seraient presque comiques s’ils n’étaient pas si réels et si puissants.

Puzzle - Natalia Smirnoff

Natalia Smirnoff est une réalisatrice argentine née elle aussi en 1972. En 2009 elle réalise son premier long-métrage de fiction Puzzle qui remporte l’aide Cinéma en Construction de Cinélatino. Cette année, elle présente également son deuxième long-métrage qui est en compétition, El cerrajero.

Puzzle, prix du meilleur premier film en Argentine, plonge dans la vie d’une femme de milieu modeste qui vient de souffler ses 50 bougies. Entourée de son mari et de ses deux garçons, grands adolescents, elle est femme au foyer, s’occupe de tout et manque cruellement de reconnaissance de la part de ses trois hommes. Elle va alors se réfugier dans une nouvelle passion, les puzzles!

Le titre original Rompecabezas, littéralement « casse-têtes », montre bien le côté prenant et obsédant qu’exerce le puzzle sur cette femme. Mais Maria del Carmen aborde cette nouvelle passion de manière très légère… C’est tout d’abord pour elle une chose dans laquelle elle va se révéler, se redécouvrir et pouvoir se retrouver malgré les incompréhensions qui l’entourent, notamment de la part de son mari.

Alors comme ça, sur le papier, un film sur une femme de 50 ans qui se découvre une passion pour les puzzles, ça ne fait pas forcément rêver. Eh bien, détrompons-nous! Car bien sûr derrière c’est tout autre chose qui est abordé, le rôle de la femme à la maison, la liberté intérieure, la place de l’inutile dans une société où tout est consommation et rapidité… Lorsque le générique apparait sur l’écran, on est surpris et on en redemande.

Premier long-métrage de la réalisatrice, celui-ci ne souffre quasiment d’aucune maladresse. On s’identifie très bien à cette femme, même si dans la réalité, on s’en sent très éloigné. La caméra glisse sur elle, tourne autour d’elle, délivre peu à peu la féminité qu’elle retrouve à petits pas, révèle la confiance en elle qu’elle réapprend et filme aussi, tout en subtilité, cette femme qui en se retrouvant semble échapper petit à petit à son quotidien qui ne lui appartenait plus pour s’en créer un nouveau dans lequel elle se place au milieu. Un film sur une redécouverte, une sorte de renaissance qui, comme l’a dit un spectateur à l’issue de la projection « est un moment de grand bonheur. »

Cannes 2014 : Andrea Arnold présidera le jury du Grand Prix Nespresso de la 53e Semaine de la critique

Posté par MpM, le 27 mars 2014

Andrea ArnoldLes femmes prendront-elles le pouvoir lors de cette 67e édition du Festival de Cannes ? Elles en auront en tout cas l'occasion, puisqu'après la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, choisie pour présider le jury de la compétition officielle, c'est au tour de la cinéaste britannique Andrea Arnold d'être appelée à de hautes fonctions.

Celle qui fut découverte à la Semaine de la Critique en 1998 avec son court métrage Milk, avant d'être sélectionnée en compétition officielle en 2006 avec Red road et en 2009 avec Fish tank, présidera en effet le jury du Grand Prix Nespresso de la 53e Semaine de la critique. Elle sera entourée de quatre journalistes de la presse internationale pour désigner le successeur au vainqueur de l'année précédente, Salvo de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza.

"J'étais tellement surexcitée quand Milk a été diffusé à la Semaine de la Critique que je n'arrêtais pas de trébucher et de tout renverser", se souvient-elle. "Quand je suis rentrée chez moi, j'ai compté 19 bleus ! Je suis tout aussi enthousiaste à l'idée d'être Présidente du Jury du Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique. Du coup, il serait bon de mettre tout objet fragile hors de ma portée ! Pour moi, c'est une aventure. J'y vais avec une grande ouverture d'esprit et on verra ce qui arrivera !"