Humour potache, critique de la société, sexe et rock’n roll : 10 séries britanniques à (re)voir après Broadchurch

Posté par kristofy, le 4 mars 2014

broadchurchLa série anglaise Broadchurch qui vient d'être diffusée sur France 2 a rencontré un très bon succès d’audience, et un remake américain (mais aussi français) se prépare, en attendant la saison 2.

Depuis quelques années les séries ont le vent en poupe : des scénarios plus originaux, une réalisation soignée, et des spectateurs impatients de voir l’épisode suivant. Une petite révolution a eu lieu aux Etats-Unis avec Netflix et la série House of cards avec Kevin Spacey dont tous les épisodes étaient disponibles en même temps.

Or, le saviez-vous ?,  House of cards est en fait le remake d’une série anglaise. Mais The Office avec Steve Carell et Shameless avec William H. Macy sont aussi les remakes d’une série anglaise. Et à venir, les remakes de séries anglaises Utopia et donc de Broadchurch…

Quand la plupart des séries américaines se déclinent en plusieurs saisons d’une vingtaine d’épisodes, le meilleur des séries britanniques est en fait plus proche de la forme du feuilleton télé avec un nombre réduit d’environ 6 ou 8 épisodes.  Une structure souple qui a l’avantage de pouvoir attirer des noms célèbres du cinéma à la télévision : Olivia Colman et Jodie Whittaker dans Broadchurch, Ben Whishaw et Romola Garai dans The Hour, Chloë Sevigny dans Hit & Miss... Il s’agit d’un format qui commence à séduire de plus en plus, repris d’ailleurs aux USA récemment par True Detective avec les acteurs Matthew McConaughey et Woody Harrelson en 6 épisodes.

Si Broadchurch se base sur une intrigue criminelle où il faut trouver le coupable (comme beaucoup d'autres séries à la télé à 20h50), voici 10 autres séries britanniques indispensables à (re)découvrir, soit un cocktail de suspense et d’impertinence:

State of play : 2003, 6 épisodes d’environ 56 minutes.
state of playUn feuilleton politico-médiatique où deux meurtres vont conduire à des révélations faites par des journalistes à propos de membres du gouvernement et de l’industrie du pétrole. Avec les acteurs David Morrissey, Kelly Macdonald, Bill Nighy, James McAvoy (qui sera ensuite star de cinéma)… C’est la première fois qu’une série aborde la corruption et l’influence des lobbys chez les hommes politiques qui sont au même moment au pouvoir (avec dans le rétroviseur le rôle de l’Angleterre dans la guerre en Irak). L’intrigue principale a fait l’objet d’un remake américain au cinéma (avec Ben Affleck, Russell Crowe, Rachel McAdams...). La série créée par Paul Abbott est réalisée par David Yates (qui ensuite allait diriger les 4 derniers films de Harry Potter).

Skins : 2007-2013, 7 saisons de 8-10 épisodes d’environ 46 minutes.
skinsLa série qui a secoué la jeunesse avec au menu sexe, drogue, et adolescence rock’n roll (anorexie, racisme, homosexualité, dépression, absence des parents…). La première saison raconte une histoire qui progresse en s’intéressant à un personnage différent à chaque épisode. Dans l’équipe des scénaristes, il y avait au départ une majorité de jeunes d’à peine 20 ans supervisés par les créateurs Bryan Elsley et Jamie Brittain. Les acteurs ont presque tous été remplacés après deux saisons pour d’autres histoires. Depuis, Dev Patel, Nicholas Hoult, Hannah Murray, Kaya Scodelario sont désormais des stars.

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Leonardo DiCaprio et la malédiction des Oscars

Posté par cynthia, le 4 mars 2014

leonardo dicaprio matthew mcconaughey oscars 2014À 39 ans, l'une des plus grandes stars hollywoodiennes (depuis près de 20 ans) et l'un des acteurs les plus respectés a (encore) vu l'Oscar lui passé sous le nez. Pour la quatrième fois, Leonardo DiCaprio n'a pas pu monter sur la scène et brandir la statuette du vainqueur. Matthew McConaughey lui a été préféré pour <Dallas Buyers Club.. Malédiction?

Tommy Lee Jones

La maudite histoire de Leonardo Dicaprio et de la (tant convoitée) statuette dorée a débuté en 1994. L'acteur, alors âgé de 19 ans fut nommé pour l'Oscar du meilleur second rôle suite à son interprétation (spectaculaire) du jeune frère intellectuellement retardé de Johnny Depp dans le film Gilbert Grape. Sa prestation était tellement forte que de nombreuses personnes s'arrêtaient dans la rue souhaitant lui venir en aide en pensant qu'il souffrait vraiment d'une déficience mentale. Malgré cette anecdote, l'académie préfère donner l'Oscar à l'acteur Tommy Lee Jones pour Les fugitifs. Le vétéran plutôt que le novice. La quête de l'Oscar ne fait que commencer...

Après plusieurs films indépendant, Leonardo Dicaprio est découvert par le grand public en 1996 dans l'adaptation moderne et originale de Romeo + Juliette. Un an plus tard, il devient une star planétaire (ainsi que le fantasme de toute une génération) en incarnant le rôle du romantique Jack Dawson dans Titanic. Si le film devient l'un des films les plus oscarisé de l'histoire, avec 11 statuettes, Leo ne reçoit aucune nomination. Premier choc et même premier scandale.

Se faisant littéralement diabolisé par les médias à cause de la Leo-mania (imaginez juste l'effet One Direction puissance 1000 et vous obtiendrez son quotidien), l'acteur poursuit sa carrière tranquillement (L'homme au masque de fer,Celebrity), puis prend une année sabbatique avant de renaître tel le phœnix. Dans les années 2000 il travaille avec les plus grands réalisateurs. Il est quand même oublié pour Gangs of New York et Attrape-moi si tu peux deux ans auparavant.

Jamie Foxx et Forest Whitaker

Il retrouve Scorsese, dont il devient l'égérie, pour The Aviator. Cette fois l'acteur est nommé dans la catégorie meilleur acteur pour avoir incarné l'un des personnages les plus emblématiques du cinéma américain, Howard Hugues. Crise de larmes, hypocondrie et jeu époustouflant ne suffiront pourtant pas à séduire la galerie face à la prestation de Jamie Foxx dans Ray. Leonardo DiCaprio repart bredouille, les larmes aux yeux, dépité, persuadé que sa notoriété et son talent suffisaient pour être oscarisé.

Entre quelques conquêtes de Victoria's secret, Leonardo Dicaprio tourne et confirme, film après film, à quelque point il est un grand acteur (incompris?). En 2007, il bluffe en incarnant le rôle d'un trafiquant de diamant dans Blood Diamond. A la Meryl Streep, il prend même l'accent africain et reçoit une troisième nomination pour l'Oscar du meilleur acteur dans un film de genre (entre action, aventure et cinéma engagé). On pourrait croire que sa double présence à l'écran cette année-là (avec Les infiltrés) serve sa cause. Mais, jamais deux sans trois : c'est l'acteur Forest Whitaker, certes impressionnant, qui l'emporte pour Le dernier roi d'Écosse. Le sortilège va-t-il prendre fin?

Leonardo Dicaprio est un immense acteur. Il est également populaire. C'est aussi un bon producteur. Mais on va bientôt finir par croire qu'il est mal aimé à Hollywood. Intense et dramatique dans Les noces rebelles, il est zappé en 2008. Sa formidable incarnation de John Edgar Hoover dans J.Edgar de Clint Eastwood en 2011 est toute autant snobée par l'Académie. Ce fut, après Titanic, un deuxième choc (médiatique). Et on pourrait évoquer Inception ou Django Unchained : il n'est même pas cité.

Matthew McConaughey

Rebelote cette année, l'acteur est nommé pour le film Le loup de Wall Street de Martin Scorsese. Cette fois on y croît en se disant qu'ils vont quand même, enfin, récompenser la star. Le jeu est ouvert : il s'agit même de l'une des rares catégories où il existe un peu de suspenses. Matthew McConaughey était le rival le plus sérieux : il a remporté la plupart des prix d'interprétation cet hiver. On sait aussi que les votants aiment les transformations physiques, les rôles qui défient le simple jeu. Et puis, il y a également Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave) qui incarne toutes les nuances d'un homme subissant la dure loi de l'esclavage. Mais on sait aussi que les Oscars, parfois, sont un peu irrationnels. On peut récompenser davantage une carrière qu'un rôle, remercier une star pour services rendus à l'industrie plutôt qu'une performance singulière. Le problème est que McCoonaughey cumulait un peu tout cela, en plus d'un statut de revenant (et Hollywood aime les come-backs).
Conscient de toutes ces "données", l'acteur décide de changer de stratégie : jusque là très distant avec le "lobbying" pré-Oscars, il n'hésite plus à donner des interviews, participer à des tables rondes professionnelles, fouler les tapis rouges des différentes cérémonies, construire une image de vainqueur potentiel. Il passe d'outsider à oscarisable. Les médias américains vont jusqu'à évoquer que c'est peut-être la bonne année pour DiCaprio.

En vain. Il manque une nouvelle fois la statuette et ne peut même pas se consoler sur le "selfie" (autoportrait) de Bradley Cooper qui a été twitté plus de 3 millions de fois à travers le monde.

Redford, Clift, Grant, Cotten, et confrères

Internet préfère en rire. Il est vrai que si l'acteur n'a toujours pas ce qu'il mérite, il n'en est pas moins devenu le roi du gif animé concernant cette malédiction autour des Oscars. Gags, parodies : des véritables perles interactives montrant avec humour cette injustice circulent sur le net depuis quelques années. Leonardo sans Oscars, c'est devenu une habitude. On se demande même si le jour où il l'aura, les quatre chevaliers de l'apocalypse ne vont pas faire une descente sur Hollywood.

On a conscience que DiCaprio n'a pas besoin d'un Oscar. Les Oscars auraient davantage besoin d'inscrire un DiCaprio dans ses annales. Après tout, ils sont nombreux à ne pas l'avoir reçu et à être restés dans le Panthéon hollywoodien : Warren Beatty, Charles Boyer, Richard Burton, Montgomery Clift, Cary Grant, Marcello Mastroianni, Peter O'Toole, Robert Redford ont tous été nominés et jamais récompensés. Certains (Pacino, Newman, Jeff Bridges, Henry Fonda) ont attendu quelques décennies avant de l'obtenir.
Et n'oublions jamais que les Oscars n'ont jamais nominé Richard Gere, Joseph Cotten, Jim Carrey, John Barrymore, Donald Sutherland, Edward G. Robinson, Danny Glover, Steve Martin, Malcolm McDowell, Dennis Quaid ou Bruce Willis.