Le talentueux Philip Seymour Hoffman est mort (1967-2014)

Posté par vincy, le 2 février 2014

philip seymour hoffmanPhilip Seymour Hoffman, né le 23 juillet 1967, a été retrouvé mort dans son appartement ce 2 février 2014 selon les premières informations du Wall Street Journal. Une overdose serait la cause du décès selon le New York Times. L'un des plus brillants acteurs de sa génération, oscarisé pour son incarnation de Truman Capote en 2006, vivait à New York avec sa femme Mimi O'Donnell, et leurs trois jeunes enfants..

Révélé en 1997 dans le film Boogie Nights de Paul Thomas Anderson (qui le fera tourné dans trois autres de ses films), il était avant tout connu pour ses interprétations subtiles sur les planches de théâtre. Avec Mort d'un commis voyageur l'an dernier, il avait obtenu sa troisième nomination aux Tony Awards comme meilleur comédien.

Au cinéma, il alternait les rôles principaux et les rôles secondaires, les sympas et les salauds. Mais il était avant tout fasciné par les personnages ambivalents et nuancés, contradictoires et tourmentés. Il appréciait la démesure et nous on aimait son génie, sa folie, de celle dont pouvait naître les tempétueuses colères dans une tragédie ou les phrases hilarantes énoncées avec fougue.

On l'a aperçu dans de nombreux blockbuster - Twister de Jan de Bont, Dragon rouge de Brett Ratner, Mission impossible 3 de J.J. Abrams et récemment Hunger Games : L'Embrasement de Francis Lawrence -, chez des cinéastes respectés - Cameron Crowe, Spike Lee, David Mamet, Charlie Kaufman, Richard Curtis, George Clooney -, dans des films indépendants comme des comédies hollywoodiennes. Lui-même s'était lancé dans la réalisation en 2010 avec Rendez-vous l'été prochain (Jack Goes Boating).

Outre Capote de Bennett Miller, on retiendra surtout ses fabuleuses performances dans The Big Lebowski de Joel Coen, Happiness de Todd Solondz, Magnolia de Paul Thomas Anderson, Le Talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella, Punch-Drunk Love de Paul Thomas Anderson, La Guerre selon Charlie de Mike Nichols (nominé à l'Oscar du meilleur second rôle), Doute de John Patrick Shanley (nominé à l'Oscar du meilleur second rôle), et l'an dernier dans The Master de Paul Thomas Anderson qui lui avait valu un prix d'interprétation à Venise en 2012 et une autre nomination à l'Oscar du meilleur second rôle. A chaque fois, de par son physique imposant, sa voix qui pouvait être suave comme inquiétante, son regard tour à tour malicieux ou démoniaque, il s'imposait avec charisme et évidence dans une scène, qu'elle soit burlesque (il savait être outrancier) ou émouvante (une sensibilité qui transperçait l'image).

En 2013, il avait été aussi à l'affiche du Quatuor, de Yaron Zilberman. On pourra encore le revoir sur le grand écran dans God's Pocket de John Slattery, qui vient d'être projeté à Sundance, et dans A Most Wanted Man d'Anton Corbijn.

Kristin Scott Thomas change de vie : « Je me suis dit tout d’un coup que je ne pouvais pas faire face à un autre film »

Posté par vincy, le 2 février 2014

kristin scott thomas

Dans un long entretien au journal britannique The Guardian, Kristin Scott Thomas parle avec désenchantement de la France, de son âge, de sa vie personnelle. Avec plus d'enthousiasme, elle évoque sa renaissance par le théâtre. Mais on retient surtout qu'elle veut arrêter le cinéma. A 53 ans, la plus française des stars anglaises traverse un gros spleen : "Je me suis dit tout d'un coup que je ne pouvais pas faire face à un autre film. J'ai réalisé que j'ai fait des choses que je sais faire plusieurs fois, et dans différentes langues. Et que je ne pouvais pas faire plus. Alors j'arrête."

Kristin Scott Thomas, trois fois nommée aux Césars dans les années 2000, sans compter ses récompenses outre-manche tout au long de sa carrière commencée il y a près de 30 ans, fait une pause. L'an dernier, elle fut éblouissante de méchanceté dans Only God forgives, de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et une sublime épouse dans Avant l'hiver de Philippe Claudel avec Daniel Auteuil. Cette année, elle sera à l'affiche de The Invisible Woman de Ralph Fiennes, Suite française de Saul Dibb et My Old Lady de Israel Horovitz. Et après? Rien.

La vie est trop courte

Elle se plaît à penser qu'elle est une "actrice en convalescence". Car elle est lasse. "On m’a souvent demandé de jouer dans des films pour apporter une sorte de poids à une production fragile. On me donne un petit rôle dans lequel ils savent que je vais être en mesure de jouer et de pleurer au bon moment. Je ne devrais pas mordre la main qui me nourrit, mais je continue à faire ces choses pour d’autres personnes. Et l’année dernière, j’ai décidé que la vie était trop courte. Je ne veux plus avoir à le faire." Elle semble avoir psychanalysé sa carrière. Longtemps dépressive, l'actrice a décidé de changer sa vie, fatiguée d’apparaître dans "des films qui ont plus besoin d’elle que l'inverse. "

Elle le reconnaît, l'âge n'y est pas étranger. Préoccupée par son vieillissement, elle se considère comme "terriblement vieille" ou "positivement ancienne". Assise entre deux chaises, elle a conscience qu'elle n'a plus l'âge de séduire (surtout des acteurs beaucoup plus jeunes qu'elle) et qu'elle ne peut pas encore jouer les grands mères. C'est un peu rapide (le cinéma, notamment en Europe, a montré de nombreux contre-exemples). La cinquantaine a souvent été un âge d'or pour certaines comédiennes comme Meryl Streep, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert...

Des histoires qui ne lui parlent plus

Mais son raisonnement va plus loi : "Je ne veux pas aller voir un film à propos de jeunes gens. Ça ne m'intéresse tout simplement pas. Quand je vais au cinéma, je préfère voir des gens qui ont vécu, qui sont passés par de dures épreuves, qui ont eu leur coeur brisé un million de fois et qui cherchent encore l'amour. C'est ça qui m'intéresse." Pour elle, l'industrie du cinéma devrait comprendre qu'il y a un marché pour les cinquante ans et plus, que "la domination des adolescents va devenir moins importante" et que "les films ont une vie au delà des recettes au box office." Pour Scott Thomas, "il y a un réel besoin d'avoir des histoires à propos de gens qui ont traversé la vie et qui restent plein d'espérance."

Les enfants ont grandit. Son mariage s'est soldé par un échec. Son amour de la France est moins intense. Elle se sent prête à revenir vivre au Royaume Uni. Elle se sent toujours plus française qu'anglaise, aime l'idée de vivre dans deux pays, mais la France actuelle l'inquiète. "Il y a cinq ans, j'aurai parlé de ses grandes écoles, de son excellent système éducatif, de ses merveilleux transports, ses trains, ses routes (...) mais aujourd'hui vous ne pouvez plus vraiment dire ça. Je suis très inquiète par la montée de l'antisémitisme en France, ce qui est proprement incroyable". Et qui pour arrêter le Front national?

Retour aux sources : le théâtre et Londres

L'espoir qu'elle aime dans les personnages, la vitalité qu'elle affectionne dans son environnement, elle les a trouvés au théâtre et à Londres. Ces rôles, ces textes, elle les trouve au théâtre. Depuis son retour sur les planches en 2001 (Bérénice de Racine, mis en scène par Lambert Wilson au Festival d’Avignon et au Théâtre national de Chaillot), elle opère une renaissance, une transformation même. Elle a enchaîné cinq pièces à Londres depuis 2005, deux Tchekhov, deux Pinter, un Pirandello. Elle a obtenu un Oliver Award de la meilleur actrice pour sa performance dans La mouette, avec Chiwetel Ejiofor. Surtout, elle avoue se sentir libre sur les planches et retrouver l'excitation qui lui manquait au cinéma.

Crise de la cinquantaine? Elle avait déjà décidé de refuser une carrière américaine. "C’était géographiquement hostile, car je ne voulais pas aller en Amérique" explique-t-elle. Après Quatre mariages et un enterrement et Le Patient anglais, elle n'accepte donc que quelques rôles. "Je ne peux pas supporter d’être assise pendant des heures dans une grosse remorque de luxe, dans l’attente, en m’ennuyant". L'ennui, son mortel ennemi. Elle refuse de "faire tapisserie". Kristin Scott Thomas veut pouvoir faire des choix pour elle-même, voulant profiter de la liberté nouvelle qui lui est offerte, ne cherchant plus à courir après un cachet, préférant sélectionner les projets en fonction de ce qu'ils lui apportent.

Elle le dit elle-même : elle fera encore des films, mais seulement "ceux auxquels elle ne peut absolument pas résister".

Jean-Paul Rappeneau revient sur les plateaux de cinéma

Posté par vincy, le 2 février 2014

jean-paul rappeneau et catherine deneuve en 1966A 81 ans, Jean-Paul Rappeneau, césarisé pour Cyrano De Bergerac, n'en a pas finit avec le cinéma. Il n'a réalisé que 7 longs métrages depuis La vie de château en 1966 (Prix Louis-Delluc, photo). Son dernier film remonte à 2003 : Bon voyage fut un échec, son seul film à n'avoir pas séduit plus d'un million de spectateurs.

Son huitième film est en préparation. Cineuropa confirme qu'il revient sur les plateaux de cinéma avec Belles familles. Selon le site, le scénario, écrit par Rappeneau, est l'histoire de Jérôme Varenne, qui revient en Europe pour la première fois, après plusieurs années passées à Shanghai pour affaires. Il présente sa compagne chinoise à sa famille. Mais un secret de famille refait surface.

Le casting n'est pas confirmé mais Cineuropa croit savoir que Mathieu Amalric, Léa Seydoux, Gilles Lellouche, Karine Viard et André Dussollier sont pressentis. Produit par Fidélité, TF1 et soutenu par la région Île-de-France, le tournage durerait deux mois. Le film devait se tourner en Charentes, mais il semble que les aides locales étaient trop contraignantes.

Jean-Paul Rappeneau détient toujours le record du nombre de Césars pour un film, avec dix prix pour Cyrano de Bergerac, dont meilleur film et meilleur réalisateur. Cyrano avait été nominé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Rappeneau avait également été nominé aux Oscars comme scénariste de L'homme de Rio. Les Césars l'ont également nominé comme réalisateur pour Le Sauvage, Le Hussard sur le toit et Bon Voyage.

Filmographie et box office :
1966 : La Vie de château, avec Catherine Deneuve et Philippe Noiret - 1,76 million d'entrées
1971 : Les Mariés de l'an II, avec Jean-Paul Belmondo et Marlène Jobert - 2,82 millions d'entrées
1975 : Le Sauvage, avec Yves Montand et Catherine Deneuve - 2,37 millions d'entrées
1982 : Tout feu, tout flamme, avec Yves Montand et Isabelle Adjani - 2,28 millions d'entrées
1990 : Cyrano de Bergerac, avec Gérard Depardieu et Anne Borchet - 4,73 millions d'entrées
1995 : Le Hussard sur le toit, avec Juliette Binoche et Olivier Martinez - 2,43 millions d'entrées
2003 : Bon voyage, avec Grégori Derangère et Isabelle Adjani - 740 000 entrées