Le jour le plus court 2013 : Inupiluk de Sébastien Betbeder, exemple de création spontanée

Posté par MpM, le 22 décembre 2013

sbetbederA l'occasion de la 3e édition du Jour le plus court, nous avions proposé au réalisateur Sébastien Betbeder, aussi à l'aise dans le format court (La vie lointaine, Nu devant un fantôme...) que dans le long (Nuage, Les nuits avec Théodore, 2 automnes, 3 hivers...), d'être notre invité d'honneur.

Pour clore cette carte blanche, il a accepté de nous parler de son nouveau court métrage, Inupiluk, réalisé dans des conditions extrêmement modestes.

Ecran Noir : Depuis 2 automnes, 3 hivers, vous avez déjà tourné un nouveau court métrage... A quel stade en est-il ?

Sébastien Betbeder : Il est en fin de post-production. Il est quasi fini et on a eu la bonne nouvelle d’apprendre qu’on est sélectionné à Clermont Ferrand. C’est un film qui est un peu tombé du ciel, un projet que je n’avais pas prévu à l’avance. Il a fallu trouver de l’argent très vite, donc on l’a financé avec des appels à dons sur le site ulule.fr. Je n’avais jamais fait ça ! Mais on a réuni 5000 euros et on a fait le film avec 5000 euros. Après, on a eu l’aide à la post-production de la Seine Saint-Denis et on a pu le finir dans des conditions plutôt normales. C’est chouette!

EN : Comment est né ce projet ?

SB : Le film s’appelle Inupiluk, c’est un terme inuit. Le projet est assez particulier : c’est Nicolas Dubreuil, le frère de mon producteur [Frédéric Dubreuil], qui est guide au Groenland. Il vit là-bas la moitié de l’année depuis 20 ans, dans un des villages les plus reculés.

Ca faisait longtemps qu’il avait envie de faire venir en France des chasseurs inuits, qui eux n’avaient jamais quitté le village, et il a enfin réussi à trouver des financements pour organiser le voyage. Il avait envie de garder une trace de ce séjour mais il n’avait pas envie de faire appel à une équipe de télé, il voulait plutôt travailler avec des gens proches.

Je lui ai dit "pourquoi pas, mais je ne me sens pas du tout de faire un documentaire". Je ne me sentais pas la légitimité de ça. Ce n’est pas une écriture que j’ai travaillée, ni dans laquelle je me sens capable de me lancer. J’ai réfléchi deux jours et je lui ai proposé d’écrire une fiction à partir de cette situation-là. Ca s’est passé comme ça, et les deux Inuits arrivaient quinze jours après.

EN : Comment s'est passée l'écriture ?

SB : J’ai écrit un pseudo scénario inupiluket j’ai demandé à deux comédiens, Thomas Blanchard (qui joue Yann dans 2 automnes, 3 hivers) et Thomas Scimeca, d’être les comédiens de ce film qui était à moitié écrit.

J’ai créé une sorte de condition à la fiction qui était que le père du personnage de Thomas Blanchard vive au Groenland et doive faire venir ses amis en France. Mais ce père a eu un accident de chasse et s’est blessé à la jambe. Donc il propose à son fils d’accueillir ses deux amis. A partir de ce postulat de départ, j’ai créé des situations.

On se voyait tous les jours avec les comédiens pour imaginer ensemble comment on pouvait créer de la fiction avec la venue de ces deux Inuits et on s’est greffé sur le parcours prévu par Nicolas, le frère de Frédéric. Dans ce programme-là, moi j’ai fabriqué des scènes entre les deux Thomas et les deux Inuits. Le film raconte leur semaine passée en France.

EN : Comment s'est déroulée cette semaine ?

SB : Ce qui était beau, une des raisons qui ont fait que j’étais motivé par ce projet, c’est quand j’ai demandé à Nicolas ce que les deux Inuits voulaient faire. Il y avait trois choses : voir des animaux (parce qu’ils n’avaient jamais vu en vrai d’autres animaux que des phoques et des ours), marcher dans une forêt (parce qu’ils n’avaient jamais vu d’arbres) et se baigner dans la mer. Le programme du film, c’est ça, les amener dans ces endroits-là. On a capté des choses qui sont vraiment des moments de première fois.

C’est un film que j’aime beaucoup, dont je suis très fier. Il n’aurait pu se fabriquer que comme ça. Ca me tentait depuis longtemps de partir dans quelque chose de trèsz léger, d'assez peu écrit. Et puis là, ce qui était bien dans cette occasion-là, c’est qu’il n’y avait pas d’enjeux. Personne ne nous attendait. C'est un film qu'on a fait entre nous. Il y avait un chef op’, un ingénieur du son qui perchait aussi, un assistant, quelqu’un à la régie et moi. Nous étions cinq : c'était très léger et très agréable d'un point de vue de travail.

A découvrir, un extrait de la première rencontre de travail entre Nicolas Dubreuil et les deux comédiens du film :

A noter que le dernier long métrage de Sébastien Betbeder, Deux automnes, 3 hivers, sort sur les écrans le 25 décembre. Deux avant-premières ont lieu le 23 décembre à Paris, au MK2 Beaubourg à 20h et au MK2 Hautefeuille à 19h30.

Les réalisateurs de Little Miss Sunshine s’engagent sur deux adaptations

Posté par vincy, le 22 décembre 2013

Après Little Miss Sunshine et Elle s'appelle Ruby, Jonathan Dayton et Valerie Faris vont faire de nouveau équipe. Il avaient annoncé qu'ils voulaient réaliser I'm Proud of You, adaptation des Mémoires du journaliste Tim Madigan. Le projet a été annoncé en septembre dernier. Il s'agit de l'histoire d'un homme très distrait, à côté de la plaque côté familial, dont la vie change quand on lui propose d'écrire une pièce sur Fred Rogers, célèbre animateur de télévision (son programme pour enfants durant près de 40 ans).

Mais ils sont également en négociations pour réaliser The Good Luck of Right Now, projet porté par DreamWorks. Il s'agit de l'adaptation du roman de Matthew Quick, qui sera publié en février prochain. L'auteur est connu pour avoir écrit The Silver Linings Playbook, l'histoire d'Happiness Therapy. L'histoire est celle d'un homme qui a toujours vécu avec sa mère, jusqu'au décès de celle-ci. Une lettre de Richard Gere va bousculer sa vie et le conduire à travers le Canada pour retrouver son père biologique.