Arras 2013 : trois questions à Solveig Anspach pour Lulu femme nue

Posté par MpM, le 9 novembre 2013

lulu femme nue - Arras 2013Le nouveau film de Solveig Anspach, Lulu femme nue, est l'adaptation d'une bande dessinée d'Etienne Davodeau qui raconte comment, après avoir raté un entretien d'embauche, une femme décide de ne pas rentrer chez elle.

Présenté en avant-première au Arras Film Festival avant sa sortie le 22 janvier prochain, le film met en scène avec bonheur une poignée de comédiens en état de grâce : Karin Viard en femme étouffée qui retrouve le goût de vivre, Bouli Lanners en amoureux transi, Claude Gensac en vieille dame ultra féministe, Corinne Masiero en tenancière de bar irascible...

Rencontre avec la réalisatrice et coscénariste de ce portrait émouvant et bourré de charme d'une femme qui retrouve peu à peu sa place dans le monde.

Ecran Noir : D'où est venue l'idée d'adapter la bande dessinée d'Etienne Davodeau ?

Solveig Anspach : L'idée est venue d'une productrice qui s'appelle Caroline Roussel qui adorait cette bande dessinée et qui me l'a envoyé en disant : mon rêve, ce serait que tu l'adaptes, que Lulu soit jouée par Karin Viard et Charles par Bouli Lanners. J'ai lu et je l'ai fait lire à Jean-Luc Gaget qui est mon complice et on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose avec ça. C'est une belle histoire mais il y avait pas mal de travail car une bande dessinée, ce n'est pas un film. Et après, le truc rigolo, c'est qu'il y a eu une sorte de rendez-vous chez Gallimard, car c'est Gallimard qui édite le livre. J'y suis allée avec Jean-Luc Gaget et Caroline Roussel ( la productrice) et on ne savait pas trop à quoi allait ressembler ce rendez-vous.

On arrive dans une grande pièce avec une grande table ovale avec pas mal de monde autour, et tout au bout en face de moi, il y avait Etienne Davodeau et son éditeur. En gros, c'était : "allez-y, on vous écoute". J'avais un peu l'impression de passer un grand oral, il fallait que je défende le morceau. J'ai dit ce que j'aimais, ce que j'aimais moins, ce que je changerais. Et au cours de la conversation, j'ai appris qu'il y avait un ou d'autres réalisateurs qui allaient faire le même exercice que moi, et qu'ils allaient en choisir un. Je me suis dit : "il faut absolument que j'ai une idée de génie, que je retienne leur attention". Et donc j'ai dit "je ne sais pas qui sont les autres, mais moi j'ai un atout énorme sur eux. Moi, je sais tricoter, et pas eux, j'en suis sûre." Ils ne voyaient pas bien le rapport avec le schmilblick... Donc j'ai enchaîné : "vous allez aller au festival d'Angoulême et il fait froid là-bas. Moi je viens d'Islande et on tricote avec de la bonne laine. SI vous me choisissez, je vous promets de vous tricoter des écharpes de la longueur de l'écriture du scénario". Ca a détendu l'atmosphère ! Après je leur ai donné le DVD de Back Soon, il y a eu des mails et des échanges, et finalement Etienne a dit : "si vous nous tricotez aussi des moufles et des bonnets, c'est bon". Mais bon, là, j'ai dit "il ne faut pas exagérer quand même"...

EN : Ce qui est étonnant, c'est qu'on retrouve dans le film des thématiques de votre précédent, Queen of Montreuil, notamment l'idée des familles qu'on se construit et la figure d'une femme qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. C'était déjà présent dans la BD, ou est-ce venu au moment de l'adaptation ?

SA : Je crois que c'était là, même si au bout d'un moment on s'est dit qu'on allait essayer d'oublier la bande dessinée. Mais je trouve que les familles qu'on se construit, c'est une chance énorme dans la vie. On peut aimer nos vraies familles, mais les gens qu'on choisit pour faire la route ensemble, c'est peut-être ça l'important dans la vie.

EN :  La bande dessinée semble le lieu de tous les possibles. Donc adapter une bande dessinée au cinéma, qu'est-ce que cela permet de différent ?

SA : Au départ je me suis dit : "ouah, ça va être simple". Il y a des images, il y a des lieux. En plus Etienne Davodeau fait beaucoup de photos, il dessine des lieux réels. Il y avait donc une énorme matière. Mais après ce n'est pas du tout la même chose. Raconter un récit avec du cinéma ça ne ressemble pas au récit d'une BD. Quand les comédiens incarnent les personnages, il y a plein plein de choses qu'on a écrites dont on n'a plus besoin. Alors du coup au moment du montage, quand on réécrit vachement le film, il y a eu un moment où je me suis dit "j'ai envie d'enlever les scènes que j'aime un tout petit peu moins et de voir ce qui se passe". On l'a fait et on s'est rendu compte que ça crée des ellipses où le spectateur peut, lui,  imaginer et inventer des choses, imaginer le hors champ en fait. Et c'est là que le film a commencé à vraiment prendre. Et ça, c'est très différent d'une bande dessinée.

EN : Dans quelle mesure êtes-vous restée fidèle à l'histoire originale ?

SA : Il y a beaucoup de choses qu'on a inventées. Par exemple, toute la partie avec Claude Gensac, on a beaucoup inventé. Dans la BD, Lulu retourne auprès de son mari. J'avais dit à Etienne que c'était assez difficile pour moi d'envisager ça. Et puis il y a aussi beaucoup de gens qui parlent de Lulu off et ça je n'en avais pas envie. Je souhaitais qu'on soit avec elle. Plein d'autres choses. Lulu n'arrivait pas à convaincre Virginie de quitter le bar. Et au bout d'un moment, on s'est dit avec Jean-Luc Gaget qu'il fallait que Lulu parte avec une victoire. Il y a beaucoup de choses qui ont changé, mais l'esprit des personnages est là.

Ernest et Célestine : un casting très oscarisé pour la version américaine

Posté par vincy, le 9 novembre 2013

Après ses 960 000 entrées l'an dernier en France (et un César du meilleur film d'animation), Ernest & Célestine va s'attaquer au marché américain. Un an après son avant-première à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il avait fait son avant-première américaine au Festival du film de San Francisco puis à celui de Los Angeles. Il va être également présenté à celui de Saint-Louis fin novembre avant de sortir dans les salles des Etats-Unis le 6 décembre, quasiment douze mois après sa sortie française.

Et pour sa version anglo-saxonne, le film animé, écrit par Daniel Pennac et réalisé par Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner, s'est offert un casting de choix : Forest Whitaker, Mackenzie Foy, Lauren Bacall, Paul Giamatti, William H. Macy et Jeffrey Wright. Soit pas mal d'oscarisés pour des performances vocales. C'est assez rare de voir une telle brochette de vedettes pour un film animé étranger.

Une journée Europe Créative à Paris

Posté par vincy, le 9 novembre 2013

Le Relais Culture Europe est le Media Desk France, accompagné des équipes du programme Media de Strasbourg, organisent le 12 novembre une journée de présentation du programme Europe Créative de la Commission européenne, qui remplacera Media pour la période 2014-2020. La journée Europe Créative se tiendra au Centre Pompidou.

La matinée est consacrée à "Quelle Europe culturelle à l’horizon 2020 ?", une série de conférences et débats autour des objectifs et des enjeux de ce nouveau programme. L'après midi est dédiée aux "Ateliers « MEDIA » & « Culture »", permettant de prendre connaissance des axes spécifiques aux 2 volets du programme. L’Atelier MEDIA portera plus spécifiquement sur les soutiens à la Production Indépendante et à la Distribution.

"Les débats ainsi que l’atelier MEDIA seront filmer et disponible dans les jours qui suivent la manifestation sur cette page" mentionne le communiqué de Media France.

Selon l’accord trouvé entre les 3 structures de l’Union, Europe Créative sera doté de 1,462 milliard d’euros pour la période 2014-2020. Soit :
- 824 millions d’euros d’aides consacrés au secteur cinématographique et audiovisuel (actuellement couvert par le programme MEDIA)
- 455 millions d’euros à la culture
- 184 millions d’euros pour un nouveau volet trans-sectoriel qui comprendra notamment un mécanisme de garantie financière pour les secteurs culturels et créatifs.

Cependant, le programme Europe Créative doit encore être voté par le Parlement européen ce mois-cipour être adopté. Les premiers appels à propositions Europe Créative pourraient alors être lancés avant la fin de l’année.