Glenn Close et Benicio Del Toro rejoignent Zoe Saldana et Chris Pratt dans Guardians of the Galaxy

Posté par vincy, le 31 mai 2013

Le nouveau blockbuster de Marvel, Guardians of the Galaxy, s'apprête à être tourné au Royaume Uni.

On savait que Chris Pratt (Zero Dark Thirty), qui oscille entre le surpoids et la gonflette, avait été confirmé pour le rôle de Peter Quill / Star-Lord.  Disney avait également enrôlé Michael Rooker (révélé il y a 27 ans par Henry : Portrait of a serial killer) pour Yondu et le catcheur Dave Bautista pour Drax le destructeur. Le méchant Basil Sandhurst est interprété par Lee Pace (Thranduil dans la trilogie du Hobbit). Au milieu de ce casting très viril, Deadline Hollywood a annoncé que Glenn Close et John C. Reilly étaient en négociation finale pour rejoindre le casting. Close devrait même endosser le rôle de leader des Nova Corps. Enfin la gracieuse Zoe Saldana (Avatar) a été choisie pour être Gamora.

Les gardiens de la galaxie sont une équipe rassemblant plusieurs héros Marvel. Le studio a opté pour la deuxième équipe, celle lancée en 2008 par l'éditeur, et non celle d'origine en 1969. A priori les Avengers (qu'ils croisent dans leurs aventures) ne feront pas partie de l'équipe.

Cela fait trois ans que Marvel développe le projet et la société a déposé la marque pour toutes sortes de produits dérivés il y a un an. Disney a engagé James Gunn (Horribilis, Super) pour réaliser le blockbuster.

Le film doit sortir en août 2014.

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MàJ  [4 juin 2013] : Benicio del Toro et Karen Gillan (qui sera une méchante) ont rejoint le casting. Close et Reilly sont confirmés. Tous les comédiens ont signé pour d'éventuelles suites et spin-off.

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Lire aussi : Disney gonfle ses muscles avec Lucasfilms, Marvel et Pixar

Joachim Rønning et Espen Sandberg réaliseront Pirates des Caraïbes 5

Posté par vincy, le 30 mai 2013

Le cinquième épisode de Pirates des Caraïbes sortira le 10 juillet 2015 dans le monde. Mais avant cela, il faut le tourner. Disney a annoncé avoir engagé les réalisateurs Joachim Rønning et Espen Sandberg.

Inconnus en France, ils ont déjà filmé ensemble Opération sabotage (Max Manus) en 2008, qui avait reçu 6 Amanda Awards (les Oscars norvégiens) en plus du prix du public, et surtout Kon-tiki (2012), nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère cette année. On leur doit également Bandidas (2006), scénarisé par Luc Besson, avec Penélope Cruz et Salma Hayek.

Johnny Depp devrait reprendre son rôle du Capitaine Sparrow d'ici la fin de l'année ou le début 2014. Le scénario, tenu secret, est écrit par Jeff Nathanson (Attrape-moi si tu peux, Rush Hour 3, ...).

144 300 € pour un manuscrit du Mépris

Posté par vincy, le 29 mai 2013

jean luc godard michel piccoli brigitte bardot le méprisHier, mardi 28 mai, un manuscrit autographe du scénario du film Le Mépris, de Jean-Luc Godard, a été vendu 144 300 euros chez Artcurial. Le manuscrit (1963) était évalué entre 60 000 et 80 000 euros.

Le document, 59 pages écrites de la main de Godard ainsi que quelques textes écrits par Alberto Moravia, Fritz Lang, Michel Piccoli, Jack Palance et Brigitte Bardot, a été acquis par un collectionneur français. Il est d'autant plus unique que les autres versions du scénario sont des tapuscrits. Il appartenait au photographe de Brigitte Bardot, Ghislain Dussart.

Le manuscrit est avant tout la genèse d'un film que Godard décrivait comme l'histoire de "naufragés du monde occidental, des rescapés du naufrage de la modernité, qui abordent un jour, à l'image des héros de Jules Verne et de Stevenson, sur une île déserte et mystérieuse dont le mystère est inexorablement l'absence de mystère, c'est-à-dire la vérité."

Le Mépris est l'adaptation du roman éponyme d'Alberto Moravia. Le film est sorti en décembre 1963 en France. Considéré comme l'une des oeuvres majeures du cinéma, il a été rendu culte par une séquence (Bardot allumant Piccoli*) et un ultime mot ("Silenzio!" que Lynch a repris comme marque de fabrique).

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* La célèbre séquence

"- Tu vois mes pieds dans la glace ?
- .....Oui
- Tu les trouves jolis ?
- Oui, très !
- Et mes chevilles, tu les aimes ?
- Oui .....
- Tu les aimes mes genoux aussi ?
- Oui, j’aime beaucoup tes genoux
- Et mes cuisses ?
- Aussi !
- Tu vois mon derrière dans la glace ?
- Oui.
- Tu les trouves jolies mes fesses ?
- Oui, très !
- Je me mets à genoux ?
- Non, ça va ..
- Et mes seins tu les aimes ?
- Oui, énormément !
- Doucement, pas si fort !
- Pardon !
- Qu’est ce que tu préfères mes seins ou la pointe de mes seins
- Je sais pas ; c’est pareil
- Et mes épaules tu les aimes ?
- Oui
- Je trouve qu’elles ne sont pas assez rondes. Et mes bras ? Et mon visage ?
- Aussi !
- Tout ? Ma bouche, mes yeux, mon nez, mes oreilles ?
- Oui, tout !
- Donc tu m’aimes totalement
- Oui, je t’aime totalement, tendrement, tragiquement
- Moi aussi Paul !
"

Les sorties cinéma du 29 mai 2013

Posté par redaction, le 29 mai 2013

poster polluting paradise- Polluting Paradise **** de Fatih Akin (Turc. 1H38). Documentaire qui porte sur une catastrophe écologique. Hors-compétition à Cannes 2012.

- L'Attentat *** de Ziad Doueiri (franco-libanais, 01H45), adapté du best-seller de Yasmina Khadra.

- Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir ** de Kiyoshi Kurosawa (Japonais, 1H59).

- Very Bad Trip 3 * de Todd Phillips (USA, 1H40).

Reprise : L'Homme de Rio ***** de Philippe de Broca (France, 1964, 1h52)

Et aussi:

- The Call de Brad Anderson (USA, 1H35, film interdit aux moins de 12 ans), avec Halle Berry, Abigail Breslin - Un tueur en série kidnappe une adolescente, qu'une opératrice de centre d'appels va tenter de sauver à travers le seul lien d'un téléphone mobile, dépassant un traumatisme lié à son passé.

- Je suis supporter du Standard, de Riton Liebman (franco-belge, 1H30) avec Riton Liebman, Léa Drucker et Samir Guesmi - Milo est un fanatique du foot qui fait tout pour faire gagner son équipe, le "Standard de Liège".

- 48 Heures chrono de Morgan O'Neill (USA, 1H44, film interdit aux moins de 12 ans), avec John Cusack, Jennifer Carpenter - Un tueur en série rôde dans les rues de Buffalo, et s'attaque aux jeunes prostituées. L'inspecteur Mike Fletcher et sa partenaire Kelsey Walker sont sur la piste.

- Ginger and Rosa de Sally Potter (Royaume Uni), avec Elle Fanning, Christina Hendricks - Ginger et Rosa, deux copines inséparables vivent leur adolescence turbulente dans le Londres des années 60, entre guerre froide et révolution sexuelle, politique et rock contestataire. La vie aura raison de leur amitié.

- Vanishing Waves de Kristina Buozyte (Lituanien, français, belge, 1H45, tout public avec avertissement, certains contenus étant difficilement compréhensibles par un jeune public), avec Brice Fournier, Sharunas Bartas - Un jeune scientifique entre en communication avec l'esprit d'une femme plongée dans le coma après un accident de voiture. Contrevenant au protocole de l'équipe de recherche, il cache l'étendue de son contact avec la jeune femme et plonge de plus en plus dans son univers, au fil des connexions.

- La dernière fois que j'ai vu Macao de Joao Pedro Rodrigues (Franco-portugais, 1H25) - Le héros du film retrouve Macao après 30 ans d'absence, après avoir reçu un mail d'une amie perdue de vue depuis longtemps, Candy, qui évoque des choses effrayantes qui s'y déroulent. L'occasion de remonter le temps.

- Heavy girls d'Axel Ranisch. (Allemand, 1H17), avec Ruth Bickelhaupt, Heiko Pinkowski, Peter Trabner - Sven partage sa vie avec sa vieille mère, Edeltraut, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Lorsqu'il part au travail, c'est Daniel qui s'en occupe. Les deux hommes vont se rapprocher et découvrir leurs sentiments l'un pour l'autre.

- L'harmonie familiale de Camille de Casabianca (Français, 1H12) - Un réveillon de Noël familial avec ses petits et ses grands secrets, ses tensions et ... un invité supplémentaire qui risque de bouleverser l'équilibre précaire de la soirée.

- Pisse de chat d'Eduardo Lamora (Norvégien, 1H36, 1999) - Une ancienne comédienne aujourd'hui sans travail, Solveig, vit dans une grande maison avec ses chats. Sa soeur lui propose de louer une des chambres à une jeune photographe éthiopienne fraichement débarquée en Norvège. Cette dernière tente de s'isoler des chats et se réfugie dans l'écriture. Solveig s'identifie peu à peu au personnage du manuscrit.

Catherine Deneuve et Jamel Debbouze entrent à la Monstres Academy

Posté par vincy, le 28 mai 2013

catherine deneuve jamel debbouze monstres academy monsters university pixarWalt Disney a annoncé son casting vocal pour son prochain dessin animé, Monstres Academy, en salles le 10 juillet prochain. La préquelle de Monstres et Cie aligne des recrues de choix avec Catherine Deneuve, Jamel Debbouze, Malik Bentalha et Eric Metayer.

Deneuve sera la voix de la doyenne Hardscrabble, redoutable directrice du Programme Terreur de la Monstres Academy. Dans la version anglo-saxonne, le personnage est assurée par Helen Mirren! C'est la première fois que Peau d'âne s'invite dans l'univers Disney. Deneuve a déjà prêté sa voix dans un dessin animé, Persépolis (elle y était Mme Satrapi), en 2007.

Debbouze prêtera son talent vocal au personnage de Art, monstre velu, atypique et mystérieux au passé obscur. Il a déjà été la voix d'un cochon d'inde (Dr Dolittle), de Zini (Dinosaure), et de Manuel (Le chihuahua de Beverly Hills). Dans la version originale, Art est interprété par Charlie Day (qu'on verra dans Pacific Rim).

A ces deux stars s'ajoutent l'humoriste Malik Bentalha pour la voix de Squishy, timide étudiant en deuxième année, naïf, doux et gentil qui vit encore chez sa maman, Eric Metayer qui reprend la voix de Bob Razowski, et Xavier Fagnon qui remplace Jacques Frantz pour la voix de Sulli. En VO, Billy Crystal et John Goodman ont repris les voix respectives des deux héros.

Aux origines des Monstres

Chronologiquement ce deuxième épisode se déroule antérieurement à la première aventure. En effet, le film commence avec l'entrée de Bob en première année d’études à la prestigieuse université Monstres Academy, où sont formées les meilleures Terreurs. Son plan de carrière bien préparé est pourtant menacé par sa rencontre avec Sulli, un vrai crack qui a un don naturel pour Terrifier. Aveuglés par leur désir de se prouver l’un à l’autre qu’ils sont imbattables, tous deux finissent par se faire renvoyer de l’université. Pire encore : ils se rendent compte que s’ils veulent que les choses aient une chance de rentrer dans l’ordre, ils vont devoir travailler ensemble, et avec un petit groupe de monstres aussi bizarres que mal assortis…

Cela fait 8 ans que Disney prévoit un deuxième film avec ces héros. Le projet a été confirmé par Pixar en 2010. Sorti en 2001, Monstres & Cie est le 4e plus gros succès de Pixar en Amérique du nord, derrière Nemo et Toy Story 2 et 3. Mondialement, le film a cumulé 530 millions de $ de recettes. En France, le film a attiré 3,5 millions de spectateurs en 2002.

Le prochain film de Pixar n'est pas prévu avant mai 2014 avec The Good Dinosaur. Dinsey a programmé entre temps deux autres films d'animation : Planes en août et Frozen en novembre.

Le retour des Visiteurs au cinéma : est-ce bien utile?

Posté par vincy, le 28 mai 2013

20 ans après le premier épisode, 15 ans après sa suite, Jean-Marie Poiré, 67 ans, lance un troisième épisode des Visiteurs. Ce sera le premier film du réalisateur depuis 2002. Selon le Parisien, le projet est en cours d'écriture. Clavier et Poiré signent le scénario. On retrouvera Christian Clavier dans le rôle de Jacquouille la fripouille et Jean Réno dans celui de Godefroy de Montmirail.

On espère que le pitch sera convaincant tant on voit mal pourquoi faire revenir sur les grands écrans une franchise désormais un peu datée. Cela rappelle le troisième épisode des Bronzés, sorti opportunément 27 ans après le précédent.

On comprend cependant l'intérêt pour Poiré, Clavier et Réno. Après Les Visiteurs 2, Jean-Marie Poiré a tenté d'exiler ses personnages aux USA avec un remake (Les Visiteurs en Amérique), catastrophe financière (en plus d'être incendié par la critique et les fans). Il a ensuite réalisé son dernier film à date, Ma femme s'appelle Maurice, autre gros échec public. Deux déconvenues pour un ex-roi du Box office, sans doute dépassé par de nouvelles formes d'humour et une nouvelle génération de comiques.

Christian Clavier, qui apparaît dans Les Profs, carton français de ce semestre, a accumulé les flops au cinéma. En dehors des Bronzés 3 en 2006 et Le prix à payer en 2007, aucun de ses films n'a franchi le million d'entrées.

Jean Reno a lui aussi du mal à retrouver les scores d'antan hormis ses prestations dans La Rafle (2010) et Da Vinci Code (2005). Même la série TV Jo n'a pas été totalement satisfaisante en matière d'audience.

Les Visiteurs avait attiré 13,8 millions de spectateurs en France tandis que la suite Les couloirs du temps avait séduit 8 millions de spectateurs.

Valérie Donzelli s’amuse au Jeu de l’amour et du hasard pour Arte

Posté par vincy, le 27 mai 2013

Valérie Donzelli, qui était à Cannes il y a quelques jours pour la présentation d'Opium, le film d'Arielle Dombasle présenté à Cannes Classics, a mis en boîte un film pour la télévision adapté de la célèbre pièce de Marivaux, Le Jeu de l'amour et du hasard.

Arte lance en effet une nouvelle collection de fictions inspirées du théâtre. La chaîne prépare également les adaptations de Gabov Rassov (Les amis du placard, avec Romane Bohringer) et de David Lescot (Le système de Ponzi).

Le film de Donzelli, intitulé Les jeux de l'amour et du hasard, sera coproduit en partenariat avec la Comédie Française. On retrouvera de nombreux sociétaires de la troupe : Gérard Giroudon, Alexandre Pavloff, Léonie Simaga, Noam Morgensztern, Suliane Brahim et Pierre Hancisse. La pièce date de 1730 et a déjà été transposée à la télé plusieurs fois (notamment par Marcel Bluwal en 1967, avec Danièle Lebrun, Jean-Pierre Cassel et Claude Brasseur). Abdellatif Kechiche s'en est largement inspiré pour L'esquive.

Valérie Donzelli a récemment réalisé Main dans la main, avec Valérie Lemercier et La guerre est déclarée, 4 fois nommé aux Césars. On la retrouvera en tant qu'actrice dans le prochain film de Lionel Baier, Les grandes ondes (à l'ouest), qui devrait être en sélection à Locarno, et celui de Nicolas et Bruno, Le grand méchant loup, qui sort le 10 juillet.

Cannes 2013 : Lettre à Jafar Panahi – jour 12

Posté par MpM, le 27 mai 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydouxCher Jafar,

Ca y est, le festival est terminé. Une clôture de toute beauté avec la remise de la Palme d'or au réalisateur Abdellatif Kechiche et à ses deux actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux.

En récompensant La vie d'Adèle, le jury présidé par Steven Spielberg a ouvertement voulu mettre en avant un cinéma profond, courageux, engagé et éminemment romantique. Au-delà de la bouleversante histoire d'amour entre Adèle et Emma, le film aborde en effet des thématiques sociales fortes comme la nécessaire transmission du savoir, la lutte contre toutes les formes d'intolérance et les dangers de clivages sociaux trop importants.

Visiblement ému, le réalisateur a dédié son film à "cette belle jeunesse de France (...) qui [lui] a beaucoup appris sur l'esprit de liberté et du vivre-ensemble" ainsi qu'à "une autre jeunesse", celle de la révolution tunisienne, "pour leur acte extraordinaire, la révolution tunisienne, et pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, s'exprimer librement et aimer librement".

Bel hommage, mais qui serre le cœur, quand on sait que les Tunisiens ont peu de chance de découvrir La vie d'Adèle sur leurs écrans. Le directeur général du cinéma tunisien Fathi Kharrat a déjà souligné que le film s'adresse à "un environnement particulier" et que des réactions violentes seraient à craindre en cas de projection en salles. Les censeurs, tu ne le sais que trop, trouvent toujours des justifications justes et nobles à l'exercice de leur art.

Toutefois, comme le relève l'organisateur du festival de cinéma américain indépendant Views of America, Hisham Ben Khamsa, le vaste circuit de vidéoclubs et surtout la puissante industrie du piratage en Tunisie seront probablement d'une aide précieuse pour aider à la diffusion de La vie d'Adèle dans les foyers tunisiens. On n'a jamais fait mieux que la vente sous le manteau pour contourner la censure !

En revanche, Abdellatif Kechiche n’échappera pas à une autre polémique, celle lancée par des techniciens ayant participé au tournage de son film, et qui lui reprochent des conditions de travail difficiles ainsi que plusieurs manquements au Code du Travail (voir l'article du Monde le 24 mai). On parle d'horaires volumineux et fluctuants, de travail bénévole, de tarifs au rabais, d'exigences intenables...

Pour le moment, le cinéaste ne s'est pas exprimé sur cet aspect de son travail. Mais il est certain que cela va à l'encontre de son image d'artiste social engagé et que, quel que soit son talent, ce genre de pratiques est difficilement acceptable. Il faut avouer que cela gâche même franchement la fête. Mais parce qu'il vaut mieux en rire, un tumblr spécial vient de voir le jour : ça s'appelle La vraie vie d'Adèle, et ce n'est pas tendre envers le tout nouveau lauréat de la sacro-sainte Palme d'or.

Cannes 2013 : Steven Spielberg et son jury succombent aux désirs d’Adèle et d’Emma

Posté par vincy, le 26 mai 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

Le palmarès cannois aurait pu être pire. Même si, pour nous, il manque des films dont l'esthétisme (voire le formalisme) et le propos nous ont davantage séduits, reconnaissons à Steven Spielberg et son jury d'avoir eu du cran : Une Palme pour Adèle, fallait oser. Lui Président a décidé de provoquer un acte culturel (et donc politique) majeur en remettant l'un des plus grands prix du 7e art à un film dont certaines séquences (sexualité frontale, nudité, homosexualité)  l'empêcheront d'être vu dans de nombreux pays (y compris les USA) et dont la durée limitera l'intérêt des exploitants. Avec ce prix, il oblige les exploitants à s'adapter à une création hors-normes...

La Palme d'or à La vie d'Adèle, malgré nos quelques réserves sur le film, est largement justifiée tant l'oeuvre (3h) est captivante et émouvante. Hymne à l'amour et sà la liberté, l'adaptation de la BD "Le bleu est une couleur chaude" aura enthousiasmé journalistes, festivaliers, professionnels. Steven Spielberg n'a pas oublié de décerner la Palme aux deux actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. "Nous avons été privilégiés de voir ce film, et non gênés" explique le cinéaste en conférence de presse. "C'est l'histoire d'un amour profond, magnifique. Le réalisateur n'a pas du tout bridé le récit. Nous étions sous le charme du film, avec des actrices formidables. Le réalisateur a permis aux personnages de prendre réellement vie" a-t-il poursuivi.

Lorsqu'il a reçu son prix, Abdellatif Kechiche a dédié son prix "à cette belle jeunesse de France qui m'a beaucoup appris sur l'esprit de liberté", "le vivre-ensemble". Ce film est pour "une autre jeunesse, de la révolution tunisienne, pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, et aimer librement", a déclaré le cinéaste.

Le suspens pour les César 2014 est mort ce soir.

le jury du 66e festival de cannes 2013 spielbergExceptions culturelles

Défendant l'exception culturelle, Steven Spielberg en a fait la ligne directrice de son palmarès : des films iranien (avec une actrice d'origine argentine), chinois, japonais, américains et mexicain. Le jury a privilégié des mélodrames, et tous les films primés ont de belles qualités. Jia Zhang-ke a offert cette année sa production la plus ambitieuse, entre vengeance personnelle sanglante et tragédie humaine ; Kore-eda Hirokazu n'a peut-être pas réalisé son plus grand film mais l'histoire filiale ne pouvait que séduire des cinéastes comme Spielberg et Lee qui en on fait des thèmes récurrents dans le cinéma ; le grand Bruce Dern permet à le très bon Nebraska de ne pas repartir les mains vides grâce à un personnage mémorable de vieux lunatique et taiseux ; les Coen ont manqué de peu la double Palme d'or mais leur film, l'un des chouchous des festivaliers, ont confirmé leur grand retour grâce à un blues musical qui ne manque pas de dérision : Nebraska comme Inside Llewyn Davis devraient refaire parler d'eux aux prochains Oscars ; enfin, plus surprenant, le jury a préféré un jeune metteur en scène mexicain, Amat Escalante avec son essai très soigné et plutôt réussi (quoique déjà vu) sur la violence, Heli, pour le prix de la mise en scène : c'est la deuxième fois consécutive qu'un mexicain remporte ce prix. Concluons avec le prix d'interprétation féminine pour la franco-argentine Bérénice Bejo : deux ans après la projection de The Artist (prix d'interprétation masculine), la comédienne césarisée est désormais consacrée pour son rôle dramatique dans Le passé. Ironiquement, son personnage devait être incarné par Marion Cotillard, qui doit s'en mordre les doigts.

Après avoir vu tous ses films primés, constatons que l'image, les cadrages et la musique y sont souvent sublimes. Du drame intimiste au film de genre, tout le cinéma est représenté, illustrant une 66e édition prônant haut et fort le souci de la diversité et l'envie de séduction. Mais à voir la liste, c'est surtout un certain cinéma "vérité" qui a été honoré : un regard franc sur le monde, nostalgique ou cruel.

Bilan Cannes 2013 – notre palmarès (et notre anti-palmarès) : une bonne compétition

Posté par redaction, le 26 mai 2013

steven spielberg par plantu2013 aura été un bon cru pour la compétition du Festival de Cannes. Plusieurs films comblaient notre attente de grandes œuvres cinématographiques, et seulement un tiers nous a vraiment déçu. Par conséquent, établir notre Palmarès n’a pas été chose simple. 11 films pouvaient prétendre à l’un des 7 prix. Et même après cet exercice, il y a une forme d’insatisfaction. Cependant, il y a unanimité : Paolo Sorrentino et Jim Jarmusch ont été les deux cinéastes qui nous ont conquis. A l’inverse notre anti-palmarès a été compliqué par l’absence de prétendants… (voir notre palmarès sur Cannes-fest.com).

Si le Diable s'habille en Prada, cette année le Festival a commencé avec Gatsby en Prada, les filles de Bling Ring fans de Parada et une Jeune & Jolie Marina Vacth détestant la marque. Anecdotique? Pas tant que ça : le Festival souffre de plus en plus de la couverture "people" et "fashion" des médias au détriment de débats cinéphiles : les films détestés rendent au mieux apathiques journalistes ; et quand il y a enthousiasme, du côté français comme du côté international (ce ne sont pas forcément pour les mêmes films), ça se résume en 140 signes sur Twitter ou en nombre d'étoiles. Si le diable se trouve dans les détails, c'est bien dans ce diktat de l'avis binaire - on "like", on "partage", on n'aime pas -, dans cette profusion d'avis peu argumentés ou partisans qu'il se trouve.

De l'action et des rires

Heureusement, l'édition 2013 de cette compétition était passionnante. Alors qu'on l'annonçait modeste, les films nous ont emballés : par la forme, les sujets, mais aussi leur générosité. Les auteurs ont cherché à séduire avec du rire (Payne, Coen, Bruni-Tedeschi, Polanski, Jarmusch, Sorrentino...) et de l'action ou de la violence (Jia Zhang-ke, Escalante, Miike, Winding Refn, Des Pallières...). Peu d'oeuvres étaient finalement "auteurisantes". Cela ne veut pas dire qu'elle manquait de profondeur, loin de là. Mais cette compétition était étonnement divertissante. Peu de films nous ont laissés froids : James Gray, qui aurait pu être un film de clôture, Takeshi Miike, idéal pour une séance de minuit, ou encore Mahamat-Saleh Haroun qu'on aurait bien vu échanger sa place avec Rithy Panh à Un certain regard.

Justice, amour filial, mutations, frustrations

Une fois toute la compétition avalée et digérée, on note cependant un grand soin apporté à l'image et à la musique. Nous avons de très beaux films, envie de télécharger des mélodies autrement plus variées que celles qui passaient dans les soirées sur la plage (Daft Punk en surdose). Si la violence et  l'humour (sous toutes ses formes) nous ont séduits, on a aussi noté quelques thèmes centraux : le désir de justice (y compris individuelle) chez Jia Zhang-ke, Asghar Farhadi, Amat Escalante, Takashi Miike, Nicolas Winding Refn, James Gray, Mahamat Saleh Haroun, Arnaud Des Pallières, et dans une certaine mesure chez Steven Soderbergh ; l'amour filial également chez Kechiche en second plan, Kore-Eda, Ozon, Farhadi, Soderbergh (même s'ils sont amants), Bruni Tedeschi (qui veut un enfant), Winding Refn (plus proche de la haine), Haroun, Des Pallières, ... Il y a surtout ce regard cynique, ironique, caustique, lucide sur une civilisation en mutation, quand elle n'est pas en déclin, avec une vision plutôt pessimiste (de Sorrentino à Jarmusch). Enfin, l'incapacité à vivre ses passions, exprimer ses émotions, assumer ses amours a été le moteur de nombreux films : les Coen, Kechiche, Ozon, Farhadi, Bruni-Tedeschi, Soderbergh, Haroun, Gray, Polanski, Sorrentino.

Le fric pas chic

Et puis il y a le nerf du festival, le nerf de la guerre, celui sur qui repose tous ces sujets : l'argent. Dans les Coen, on en manque. Chez Kechiche, Emma court après. Dans le film de Kore-Eda, on croit qu'il peut tout acheter. Chez Ozon, il monnaye le sexe. Dans le Jia Zhang-ke, il corrompt les riches et rend fou les pauvres. Chez can Warmerdam, il dégoûte les sans abris et culpabilise les riches. Pour Escalante et Haroun, c'est la cause de toute violence (abjecte). Alors que Soderbergh l'exhibe sans complexe. Chez Payne, c'est un mirage qui détruirait n'importe quelle famille. Dans le Gray, il peut acheter n'importe qui,, n'importe quoi, mais pas l'amour. Chez Des Pallières, il est à l'origine de tous les maux du héros. Jarmusch s'en fout : le fric circule à travers le temps. Alors que Sorrentino condamne en creux les nantis qui le dépensent n'importe comment. Voilà, le cash, le flouze, le pèze, le blé était partout, tel un virus qui contamine nos sociétés. Derrière tous ces films, il y a une critique satirique ou à charge, amère ou écoeurée de l'ultra-libéralisme transformant l'homme en monstre.

Un palmarès qui risque de décevoir

Ce regard sur le monde a produit un cinéma éminemment contemporain. Si Kechiche a fait le bonheur unanime des festivaliers, et si Farhadi fait consensus, sans être au niveau d'Une séparation, rien ne rend prévisible le palmarès de ce soir : la presse internationale et la presse française n'ont pas les mêmes chouchous. Ainsi, les Coen, Kore-eda, Jia Zhang-ke, Jarmusch et Sorrentino ont plu aux uns ou déplu aux autres. Certains films divisent complètement adorateurs et opposants tels Borgman, Michael Kohlhaas, Nebraska, The Immigrant, Only God Forgives.

Autant dire que le palmarès risque de décevoir. Mais rien ne dit que le public ne rendra pas justice aux oubliés en préférant la curiosité au marketing.

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