Cannes 2013 : Raoul Peck, parrain des cinémas du monde

Posté par MpM, le 29 mars 2013

Raoul PeckLe Pavillon des cinémas du monde, dédié à l’ensemble des cinématographies d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine, d’Europe Centrale et Orientale, du Proche et du Moyen-Orient, accueille pour la 5e année consécutive la Fabrique des cinémas du monde, un programme destiné aux nouvelles générations de cinéastes issus de pays "où les outils de création cinématographiques demeurent fragiles".

Les porteurs de projets sélectionnés, qui sont cette année au nombre de neuf, bénéficient pendant le festival de Cannes d'une immersion professionnelle et d'un accompagnement personnalisé  à travers des rendez-vous individuels avec les acteurs clés de l'industrie cinématographique.

C'est Raoul Peck qui sera le parrain de la promotion 2013, composée de Mohammed Latrèche (Algérie), Nora Martirosyan (Arménie), Gustavo Pizzi (Brésil), Michel K. Zongo (Burkina Faso), Monica Bravo (Colombie), Pierre Lucson Bellegarde (Haïti), Wanuri Kahiu (Kenya/Afrique du Sud), Joanna Arong (Philippines) et Joel Karekezi (Rwanda). Le réalisateur haïtien (Lumumba, Assistance mortelle...), ancien ministre de la culture dans son pays, partagera son expérience avec les jeunes lauréats et animera également une Master Class.

Jusqu'à présent, la Fabrique des cinémas du monde a découvert plus de 60 réalisateurs et producteurs en provenance de 35 pays. 15% des projets retenus ont été réalisés et plusieurs ont été sélectionnés dans des festivals internationaux, comme Yema de Djamila Sahraoui (FESPACO 2013, section Orizzonti de la Mostra de Venise 2012) et Los Viejos de Martin Boulocq (Festival international du film de Busan 2011).

Une année en enfer : prison ferme pour John McTiernan

Posté par geoffroy, le 29 mars 2013

john mc tiernanL’affaire John McTiernan n’est pas drôle. Elle ressemblerait plutôt à une mauvaise blague dont les conséquences, dramatiques pour le coup, ont muselé l’un des cinéastes les plus talentueux de l’Entertainment américain.

Privé de films depuis dix ans (Basic avec John Travolta et Samuel L. Jackson, sorti en 2003), le réalisateur de Piège de cristal sera bientôt privé de liberté.

En effet, le tribunal supérieur de Los-Angeles a confirmé la peine d’un an de prison ferme qu’il devra purger dès le 3 avril 2013.

Tout commence en 2000 sur le tournage catastrophe du film Rollerball. Un différend artistique oppose le réalisateur et son producteur, Charles Roven. À tel point que McTiernan, qui soupçonne Roven de vouloir saboter le film, décide d’engager l’emblématique détective privé des stars, Anthony Pellicano. À la demande du réalisateur, il espionne le producteur et le met sur écoute. Proche de la mafia, Pellicano est devenu au fil des ans et jusqu’en 2008 l’homme « de mains » des stars, des agents de stars, des producteurs et des avocats des stars (il a été reconnu coupable de 70 chefs d’accusation et condamné à quinze ans de prison).

L’erreur de stratégie

L’arrestation de Pellicano aurait dû mettre fin à la procédure contre McTiernan. Il n’en n’a rien été. Tout simplement parce que le fond de l’affaire, celle qui lui brisa les reins, le moral et sa capacité à tourner des films depuis maintenant dix ans, n’a rien à voir avec les mises sur écoute d’un détective peu scrupuleux.

Non, la « faute » de McTiernan est tout autre. Il paye pour avoir menti à deux reprises au FBI puis, sous la pression des autorités, d’avoir plaidé coupable lors de son procès. Lequel s’est éternisé de recours en recours jusqu’à sa mise en probation courant 2007 l’empêchant de réaliser des films. Car quel studio aurait accepté d’assurer un artiste susceptible de passer par la case prison…

Qu’aurait-il dû faire ? Nier comme ses petits copains stars, se prendre un « blâme » et s’en retourner, la « queue entre les jambes », sur les plateaux de tournage ? Son honnêteté a fait de lui le bouc-émissaire idéal d’une affaire dont il n’a, à vrai dire, pas grand-chose à se reprocher. D’autant que sa condamnation, nous rapporte l’excellente enquête de l’Express, ne prend pas en compte une erreur de procédure que la juge chargée de l’affaire, Dale Susan Fisher, aurait refusé de transmettre au jury.

En effet, les agents du FBI doivent se présenter en personne avant d’interroger un suspect. Petit problème : McTiernan a été contacté par téléphone. Si vous ajoutez à cela les retranscriptions des écoutes illégales sur le producteur Charles Roven, peu concluantes, ainsi que le retrait d’un témoin à charge important, l’affaire « McTiernan » ne tient plus vraiment la route ! Et pourtant, il semble peu probable qu’il puisse échapper à la prison pour s’offrir un happy-end dont Hollywood a le secret.

Le 7 mars 2013 une page Facebook Free John McTiernan a été lancée en soutien au réalisateur, il était temps. Depuis son ouverture, la page a récolté plus de 4000 « likes » et recueilli le soutien de stars américaines telles que Samuel L. Jackson, Brad Bird ou encore Joe Carnahan.

Quand la solidarité se joint à l’indignation, l’espoir est de mise. Même le plus mince. Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française et soutien du réalisateur dans cette épreuve, est prêt à organiser une rétrospective intégrale et rappel que John McTiernan « est un cinéaste et un artiste important et ce n’est pas le diable ! »

Un gâchis pour le cinéma

L’esprit frondeur, bougon et libre de John McTiernan, artiste entier dévoué totalement à son art, n’a jamais été apprécié des grands studios. Ce vilain petit canard un brin taciturne n’a sans doute pas rapporté assez d’argent avec ses derniers films pour être sauvé de cette descente aux enfers. Le gâchis est énorme. Inconcevable. Insupportable. Alors que l’industrie hollywoodienne aurait besoin de réalisateurs de sa qualité, elle préfère utiliser des faire-valoir interchangeables responsables de la médiocrité artistique actuelle.

John Mctiernan a eu 62 ans cette année. Malgré l’épreuve terrible qu’il endure, il serait formidable d’imaginer – à l’instar d’un Francis Ford Coppola revenu, lui aussi, après 10 ans d’absence – qu’il puisse irradier de son génie visuel de nouvelles histoires libres de toute pression vénale de certains producteurs attirés uniquement par l’appât du gain.

Bilan 2012 : 279 films français dont 18 à plus de 15 millions d’euros

Posté par vincy, le 29 mars 2013

En 2012, la France a produit un nombre record de 279 films, dont 209 films d'initiative française. Le documentaire a le vent en poupe (+23%) Tel est le bilan rendu public mardi par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), qui a annoncé simultanément le lancement d'une étude sur la rentabilité des films, toujours difficile à déterminer. Cette étude contribuera à coup sûr à définir l'avenir du financement d'un cinéma français en pleine crise existentielle avec la polémique sur les cachets des stars.

L'an dernier, la production cinématographique française a bénéficié de 1,34 milliard d'euros en 2012 (- 3,4% au total et - 5,5% pour les films d'initiative française). L'apport des télévisions, notamment les chaînes gratuites, a fortement baissé : elles se concentrent sur les budgets les plus élevés. Ce sont donc "les films du milieux" qui souffrent le plus de la crise. Ainsi le nombre de jours de tournage a atteint son plus bas historique (27 jours). Ajoutons que le nombre de films sans financement de chaîne de télévision augmente fortement en 2012 à 112 films agréés (+14 films), soit le plus haut niveau de la décennie

Par ailleurs, la production cinématographique française est marquée par l’augmentation du nombre de films tournés en vidéo numérique (182 films, contre 150 en 2011). Ainsi, 87,1 % des films d’initiative française sont tournés en vidéo numérique en 2012, contre 72,5% en 2011.

En revanche, l'animation se porte bien. Pour la première fois, deux films animés entrent dans le classement des budgets les plus élevés de l'année. Et avec 12 films agréés, 2012 a été une année record dans ce secteur très porteur, y compris à l'international.

Voici le Top 20 des films les plus chers de l'année.

1. Pourquoi j’ai (pas) mangé mon père de Jamel Debbouze (31,80 M€, en photo)
2. Astérix et le domaine des dieux de Louis Clichy (31,03 M€)
3. L’extravagant voyage … TS Spivet de Jean-Pierre Jeunet (26,81 €)
4. Grace de Monaco d’Olivier Dahan (25,22 M€)
5. Eyjafjallojokull d’Alexandre Coffre (23,13 M€)
6. L’écume des jours de Michel Gondry  (21 M€)
7. Blood Ties de Guillaume Canet 19,79 M€)
8. Passion de Brian de Palma (18 M€)
9. Des gens qui s’embrassent de Danièle Thompson (17,45 M€)
10. Casse-tête chinois de Cédric Klapish (17,29 M€)
11. En solitaire de Christophe Offenstein (16,99 M€)
12. Zulu de Jérôme Salle (16,23 M€)
13. Vive la France de Michael Youn (16 M€)
14. Là où tombent les anges de Fred Cavayé (16 M€)
15. Angélique marquise des anges d’Ariel Zeitoun (15,75 M€)
16. 100% cachemire de Valérie Lemercier (15,54 M€)
17. Miserere de Sylvain White (15,41 M€)
18. Möbius d’Éric Rochant (15,24 M€)
19. La grande boucle de Laurent Tuel (14,08 M€)
20. L’homme qui rit de Jean-Pierre Améris (13,34 M€)