Cannes 2013 : premières hypothèses…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012, dans Cannes, Films, Personnalités, célébrités, stars, Projet, tournage.

C’est un peu tôt pour  affiner un portrait précis de ce qui pourrait être la Sélection. Pour l’instant certains films sont en tournage, d’autres en montage, les sélectionneurs parcourent le monde… Il y aura aussi le rendez-vous de Sundance, indispensable réservoir pour un Certain regard et puis les films qui seront finalement sélectionnés par le Festival de Berlin. On sait déjà que ni Almodovar, ni Kar-wai, ni Van Sant, ni Jaoui, ni Cianfrance ne seront sur la Croisette. On peut émettre une interrogation sur le Gondry, prévu dans les salles fin avril. En attendant, certains sont bien pressentis pour aller au Festival, dans une sélection ou une autre. En cas de recalage, ils seront sans doute à Venise. Jeu de chaises musicales annuel.

Dans un premier temps, si tout va bien dans les prochains jours, Cannes annoncera le nom du prochain Président du jury. De nombreux grands cinéastes ne l’ont jamais été : les Dardenne, Spielberg, Almodovar, … On peut aussi imaginer certaines grandes stars, de Julia Roberts à Jodie Foster en passant par Meryl Streep. Ou un artiste français. Chaque chose en son temps. Même si notre choix se porterait volontiers sur une femme cette année…

France

Côté films français, Arnaud Desplechin a ses chances, avec Portrait de Jimmy P., premier film américain du cinéaste, avec Benicio Del Toro et Mathieu Amalric. Cette adaptation du livre de George Devereux, pionnier de l’ethno-psychanalyse, raconte l’histoire vraie et assez incroyable d’un psy er d’un Indien.

Mais, puisque les femmes ont été les grandes absentes de 2012, et que cela a fait du bruit, on va également rêver aux présences de Pascale Ferran avec Bird People, son premier film depuis Lady Chatterley il y a 8 ans. Le film se déroule dans un aéroport, où se croise Anaïs Demoustiers et Josh Charles. Claire Denis pourrait aussi faire son grand retour. Depuis Chocolat, elle n’a jamais été en compétition. Les Salauds, avec Vincent Lindon et Chaira Mastroianni, déjà le couple du film Augustine, a, sur le papier, de quoi réparer ce manque. Catherine Breillat, enfin, avec un duo détonnant composé d’Isabelle Huppert et de Kool Shen (le complice de Joey Starr dans le groupe NTM), fait partie des candidates éventuelles de l’une des sélections. D’autres femmes seront certainement dans l’une des sections en mai : Valeria Bruni Tedeschi, Katel Quilleveré, Léa Fazer, Rebecca Zlotowski, Marina De Van…

On peut également imaginer à Un certain regard la présence de Riad Sattouf, révélé à la Quinzaine avec Les beaux gosses. Jacky au royaume des filles, avec Vincent Lacoste, Noemie Lvovsky et Charlotte Gainsbourg, est l’histoire barrée d’un pays dirigé par des femmes uniquement. Et si le dessinateur de BD n’adapte pas un album avec ce film, à l’inverse, Abdellatif Kechiche, pour la première fois, a transposé un album, Le bleu est une couleur chaude, prix du public à Angoulême. Kechiche, qui sort du fiasco de Vénus Noire, se frotte au lesbiannisme avec une Léa Seydoux transformée.

USA

Côté films américains, on peut croire que James Gray fera de nouveau le voyage. Hormis avec The Yards, il n’a que des bons souvenirs de ses passages sur la Croisette. Low Life aura en plus l’immense avantage d’avoir Marion Cotillard (pour la deuxième année consécutive), Jeremy Renner et Joaquin Phoenix, récemment primé à Venise. Gray change d’époque (les années 20) mais pas de sujets : les castes new yorkaises, le rêve qui tourne en cauchemar…

Parmi les habitués, on peut deviner que Jim Jarmusch et son histoire de vampires, Only Lovers left alive, avec Tilda Swinton, trouvera sa place dans le programme. Tout comme Sofia Coppola et The Bling Ring, avec la brune Emma « Hermionne » Watson, qui suit un gang de cambrioleuses de villas de stars. Un fait divers réel où s’entrechoquent les thématiques de la cinéaste : des adolescentes paumées, l’ennui et la richesse matérielle.

On peut aussi se dire que le cinéaste du remarqué Margin Call, J.C. Chandor, avec son deuxième film, All is Lost pourrait intéresser les sélectionneurs pour deux raisons : la présence de Robert Redford, et le fait qu’il n’y ait que Robert Redford au générique.

Autre film plus qu’attendu, Only Gods Forgives, de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling (et Kristin Scott-Thomas). Le duo de Drive (Gosling n’était cependant pas le premier choix du réalisateur qui voulait engager Luke Evans) a migré à Bangkok pour un film d’action, de came et de coups, de boxe et de vengeance.

Ailleurs

Autre Danois, Lars Von Trier. Son Nymphomaniac porno-délire, avec un casting cosmopolite allant de Charlotte Gainsbourg à Shia LaBeouf, aurait même pu être dans les films certains d’être en Compétition, avec scandale éventuel à la clef. Mais la polémique qui entoura ses propos en 2011 en pleine conférence de presse de Melancholia, suivi de son bannissement du Festival, peuvent brider les ardeurs de chacun. Von Trier ne cache cependant pas qu’il est de moins en moins capable de se sortir de chez lui. Le film, sans le réalisateur ?

D’Europe, on peut aussi miser sur Terence Davies et son Sunset Song, adaptation d’un classique de la littérature écossaise, avec Peter Mullan en vedette. Mais Venise lui fait également les yeux doux. Steve McQueen après un détour sur la lagune italienne avec Shame pourrait revenir là où tout a commencé, sur la Riviera française. Twelve years a Slave, tourné en Louisiane, nous immergera dans le vieux Sud du XIXe siècle avec un duo d’acteurs qui va exciter tout le monde : Brad Pitt et Michael Fassbender.

D’Asie et d’ailleurs il y aura certainement des surprises. On peut compter sur Hou Hsio Hsien pour jouer les Wong Kar Wai avec The Assassin, film de kung-fu en tournage depuis deux ans… De même on ignore si Ari Folman (Valse avec Bashir) sera prêt à temps de son adaptation du roman de SF culte Le Congrès de futurologie, The Congress, qui mêle animation et prises de vues réelles.

Une chose est sûre, Asghar Farhadi sera prêt pour Cannes. Et cette fois-ci le Festival, qui était passé à côté d’Une séparation, compte bien sélectionné Le passé, thriller social parisien, avec Tahar Rahim et Berenice Bejo.

Hors compétition, Woody Allen pourrait être de retour. Mad Max pourrait faire du bruit. A moins que le sud-africain Neil Blomkamp (District 9) n’achève dans les temps son Elysium. Jia Zangke aura peut-être terminé son épopée en costumes, produite par Johnnie To. Rêvons en espérant d’un des deux films du Studio Ghibli prêts à sortir en été au Japon. L’animation pourrait aussi changer de camps : ni Disney ni DreamWorks mais la Fox avec Epic, le nouveau Chris Wedge.

Et l’ouverture ? On la donnerait assez logiquement à Baz Luhrmann (qui l’a déjà faîte avec Moulin Rouge) puisque son tridimensionnel Gatsby le Magnifique (DiCaprio et Maguire sur les marches ça aurait de la gueule) sort le 15 mai en France. C’est glam, prestigieux, sans conséquences. Bref une ouverture festive et un hommage à un monument de la littérature.

De même la clôture pourrait aller au français Olivier Dahan. Là aussi il y a du glamour, de la star et en bonus un clin d’œil à la Côte d’Azur et à une star qui a fait les beaux jours du Festival. Grace of Monaco, avec Kidman dans le rôle titre, serait évidemment idéal.

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