Sylvia Kristel (1952-2012) : Histoire d’E. (comme Emmanuelle)

Posté par vincy, le 18 octobre 2012

sylvia kristelUne icône. Nue, les seins généreux offerts à nos yeux, assise sur un fauteuil en rotin. Telle est l'image qu'on gardera de Sylvia Kristel, éternelle Emmanuelle. Il ne reste sans doute, de tous les films érotiques et pornos des années 60-80, que deux personnages dans l'inconscient mémoriel : O et son histoire, et Emmanuelle, fantasme de l'érotisme chic.

L'actrice néerlandaise est morte à 60 ans dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle souffrait d'un cancer de la gorge et se faisait soignée pour des métastases au foie. Une attaque cérébrale l'avait conduite à l'hôpital débit juillet.

Un triomphe empoisonné

Née le 28 septembre 1952 à Utrecht aux Pays-Bas, elle devient l'objet de désir de dizaines de millions de spectateurs/voyeurs dans le monde grâce au film de Just Jaeckin, adaptation d'un best-seller érotique BCBG d'une épouse de diplomate français, Emmanuelle Arsan. Le réalisateur la voyait comme une femme merveilleuse, très naïve et reconnait que le film n'a pas eu que des conséquences heureuses.

Le succès est là, phénoménal. Véritable poison pour l'actrice qui déclare que cette Emmanuelle n'est rien. Echappant à la censure, le film est vu par 9 millions de français dans les salles (il reste d'ailleurs 553  semaines à l'affiche d'un cinéma des Champs-Élysées). Et on ne compte pas les diffusions TV, les ventes de vidéos ou encore le piratage depuis qu'Internet existe. Emmanuelle est culte. Aussi ingénue qu'allumeuse,sexy qu'élégante. Lolita plus mature, jamais vulgaire.

Mocky, Vadim, Chabrol...

"J'étais une actrice muette, un corps. J'appartenais aux rêves, à ceux que l'on ne peut pas briser", écrivait-elle sur la quatrième de couverture de son autobiographie, Nue (Le cherche midi), sortie en 2006. Elle y relate son parcours à Hollywood, sa rencontre avec des stars telles qu'Alain Delon, Gérard Depardieu, Roger Vadim, ou encore Warren Beatty,. mais aussi sa lutte contre la maladie, l'abus sexuel dont elle a été victime à 9 ans, son passage atroce dans un pensionnat religieux.

Ex Miss TV Europe, cette bourgeoise pudique ne parviendra pas à sortir de ce rôle qu'elle reprendra dans quatre autres suites, de 1975 à 1993. Elle tournera cependant quelques films comme Un linceul n'a pas de poches (Jean-Pierre Mocky, 1974), Le jeu avec le feu (Alain Robbe-Grillet, 1975), Une femme fidèle (Roger Vadim, 1976), Alice ou la dernière fugue (Claude Chabrol, 1977), René la canne (Francis Girod, 1977), Airport '79 (avec Delon, 1979), L'amant de Lady Chatterley (Just Jaeckin, 1981). Entre temps, l'alcool, la drogue ont causé quelques dégâts. La prison dorée du succès l'a empêchée de s'envoler... Après cela, l'actrice fut cantonnée dans des navets ou des petits rôles.

En 2004, elle réalise un court métrage d'animation, Topor et moi, remarqué au Festival de Tribeca. Elle peignait également.

L'AFP rapporte, dans une interview au quotidien De Volkskrant donnée en 2005, qu'elle déclarait : "Quand je pense à la fin de ma vie, je pense surtout : je ne suis pas restée sans rien faire mais j'aurais pu faire plus".

Koji Wakamatsu (1936-2012) : sa vie était un roman

Posté par vincy, le 18 octobre 2012

Il y a un an, Angelopoulos était mort après avoir été renversé par un motard (voir actualité du 25 janvier 2012). Le réalisateur japonais Koji Wakamatsu est décédé mercredi soir, renversé par un taxi. A 76 ans, le producteur de l'Empire des sens venait de remporter le prix du Réalisateur asiatique de l'année. au 17e Festival international du film de Busan (BIFF), en Corée du sud.

En mai dernier, il avait présenté Le jour où Mishima a choisi son destin à Cannes (Un certain regard), "biopic" peu consensuel sur l'écrivain et ses aspirations nationalistes qui l'ont conduit à une fin tragique. En septembre, Venise avait projeté son dernier film, The Millennial Rapture, adaptation du roman de Kenji Nakagami, Mille ans de plaisir.

Wakamatsu a vécu un destin peu commun : emprisonné durant sa jeunesse bagarreuse, il rejoint les Yakuza. Pour leur compte, il surveille les plateaux de tournage de cinéma. Tendance extrême-gauche (autant dire révolutionnaire au Japon, le réalisateur était engagé dans une vision du monde plutôt opposée à la ligne officielle de son pays. Il commence sa carrière avec des films érotiques. Prince du pinku eiga, il se tournera ensuite vers des films plus sociaux et politiques.

Produisant à bas-coût tous ses films, là encore en marge du système japonais, il conservera une grande liberté tout au long de sa carrière. Artiste rebelle, il n'en a pas moins été reconnu et consacré, primé à Berlin et à Tokyo pour United Ted Army. Il a également aidé de nombreux cinéastes à leurs débuts, comme Banmei Takahashi, Genji Nakamura et Kan Mukai.

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voir aussi notre portrait publié lors du Festival de Cannes 2012

Lumière 2012, Jour 2. Bob Dylan s’expose et Loulou s’exhibe

Posté par Morgane, le 18 octobre 2012

Le Festival Lumière, ce sont des films certes, mais pas uniquement. C'est aussi l'occasion de masterclass, de dédicaces et d'expositions. Parmi ces dernières, il y a celles qui se trouvnte au Village Lumière dans les jardins de l'Institut et qui présente le travail de Pierre Collier, affichiste depuis 25 ans, et une autre sur Bob Dylan vu par l'oeil aiguisé de Jerry Schatzberg.

Car avant d'être le réalisateur que l'on sait, Jerry Schatzberg (voir aussi notre actualité) était photographe. Il a notamment fait le portrait de nombreuses personnalités telles que Andy Warhol, Catherine Deneuve, Roman Polanski, Steve McQueen,  les Rolling Stones et Bob Dylan. Musicien culte son dernier album, peintre mais aussi acteur (Pat Garrett et Billy le Kid de Sam Peckinpah, La dernière valse de Martin Scorsese, I'm not there de Todd Haynes), Robert Allen Zimmerman a influencé des dizaines d'artistes depuis ses débuts à la fin des années 50.

C'est sa série de portraits concernant Bob Dylan (réalisés entre 1965 et 1967, majoritairement en noir et blanc) que l'Institut Lumière a choisi pour inaugurer sa nouvelle galerie qui se situe à deux pas de l'Opéra de Lyon. Une scénographie très épurée mais les clichés parlent d'eux-mêmes. Des portraits forts (certains très connus) d'un personnage emblématique, véritable icône du rock. Jerry Schatzberg a donc bien plus d'une corde à son arc.

Preuve aussi, s'il en fallait, que le Festival Lumière permet de voyager dans de nombreux univers, de Bob Dylan on passe à Loulou (en français le film s'intitulait aussi la boîte de Pandore) de Georg Wilhelm Pabst en ciné-concert à l'Auditorium. Une très belle copie restaurée (qui a demandé un travail de titan) accompagnée par une musique composée spécialement pour l'occasion par Arielle Besson et Yonnel Diaz (également musiciens - trompette et saxophone) et interprétée par l'Orchestre national de Lyon sous la direction de Timothy Brock.

Loulou, femme fatale, libre et libérée, fait tourner la tête de tous les hommes réveillant aussi en eux leurs instincts primaires. Tour à tour adulée mais à la fois condamnée, Loulou se perdra dans des amours trop violents qui auront raison d'elle. Louise Brooks réussit parfaitement à donner vie à ce personnage de femme trop libre pour son époque, mêlant étrangement naturel et minauderie pour le plus grand plaisir des hommes mais aussi leur plus grand désarroi. Comme Dylan, Loulou aura traversé les décennies grâce son look évidemment mais aussi par l'image de la femme émancipée avant l'heure qu'elle symbolise.

La musique, sur un air jazzy mélancolique, accompagne à merveille ce film muet de 1929 qui, considéré trop immoral lors de sa sortie, ne suscitera pas l'intérêt du public et sera même désapprouvé par une grande partie des critiques. Peu à peu le film va regagner ses lettres de noblesse et après la soirée d'hier, on comprend bien pourquoi.

La 11e édition de la fête du cinéma d’animation aux couleurs de la Croatie

Posté par cynthia, le 18 octobre 2012

Pour la onzième édition de la fête du cinéma d'animation, "la Croatie s'anime"! C'est d'ailleurs en présence de Marko Mestrovic et Veljko Popovic, venus spécialement de Croatie, et de la réalisatrice française Emilie Mercier, Marraine de la 11e Fête que le festival ouvre ses portes.

Cette année, dans le cadre de Croatie, la Voici !, Festival croate en France, la Fête célèbre le cinéma d’animation croate et met un coup de projecteur sur une nouvelle génération de réalisateurs innovants et talentueux. Une dizaine de court-métrage sont présentés révélant la diversité des sujets mais également le désarroi que ce pays a connu: la guerre, la perte d'un proche ou la peur étaient au rendez-vous.

En collaboration avec l’Agence du court métrage, le programme circule dans plus d’une vingtaine de lieux sur tout le territoire métropolitain, à la Réunion et au Portugal. Cette programmation se poursuivra jusqu’en décembre.

Plus d'infos: www.croatielavoici.com

La 11e édition de la fête du cinéma d'animation se déroule du 20 au 31 octobre.