Pierre Mondy (1925-2012) : l’un des derniers anciens combattants de la comédie française s’éteint

Posté par vincy, le 15 septembre 2012, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

Pierre Mondy est décédé à l'âge de 87 ans. Porte-drapeau de la comédie française, dans ses aspects les plus caricaturaux parfois, il avait, cependant joué de nombreuses fois dans des films plus dramatiques, avant de devenir une star du petit écran avec la série (avouons-le, ringarde) "Cordier juge et flic", créée il y a vingt ans sur TF1. Acteur très populaire à la télévision et au théâtre, le cinéma lui a rarement donné de grands personnages à défendre.

Né le 10 février 1925 à Neuilly-sur-Seine, Pierre Cuq, son vrai nom (Mondy est le nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle. ), grandit dans le Tarn avant de débuter devant la caméra de Jacques Becker dans Rendez-vous de juillet en 1949. Ancien étudiant des cours Simon, il regrettera souvent de ne pas avoir été un premier rôle de cinéma. Cela ne l'a pas empêché d'être à l'affiche de près de 100 films.

Si Mondy, dans l'esprit des spectateurs, est associé aux gros succès de Robert Lamoureux, la franchise La 7e compagnie, dans les années 70, il a été aussi filmé par quelques grands cinéastes comme Claude Autant-Lara (le Comte de Monte-Cristo, où il incarne Caderousse, tailleur devenu aubergiste, un peu assassin puis forçat évadé), Henri Verneuil (Des gens sans importance, où il est routier, L'affaire d'une nuit, Week-end à Zuydcoote), Yves Allégret (en commissaire dans Quand la femme s'en mêle), Jean Duvivier (Boulevard), André Hunebelle (Les Mystères de Paris), et Costa-Gavras (Compartiment tueurs, là encore en flic, aux côtés d'Yves Montand). Plus récemment, on l'a vu dans Le fils préféré de Nicole Garcia.

C'est évidemment en Napoléon Bonaparte dans Austerlitz d'Abel Gance (1960) qu'il trouve son plus grand rôle sur grand écran.

Mais le grand public le connaît essentiellement pour ses comédies. "La comédie, c'est un terrain de jeu où j'ai joué junior, senior et vétéran!", expliquait-il. Il fut ainsi vedette des films de Jacques Pinoteau (Le Triporteur), Yves Robert (Bébert et l'Omnibus, Les Copains), Gérard Oury (Le crime ne paie pas), Pierre Richard (Les Malheurs d'Alfred, en Guy Lux pétant les plombs), Marc Simenon (Signé Furax), Gérard Jugnot (Pinot simple flic), et un nombre incalculable de navets. On peut cependant sauver sa participation dans La cage aux folles d'Edouard Molinaro. Certes, on ne l'y voit pas mais il est la voix française de Renato (Ugo Tognazzi). Il avait d'ailleurs mis en scène en 1974 "La cage aux folles", la pièce écrite par son ami Jean Poiret. Elle sera jouée plus de 1 500 fois.

Sur les planches il interprète Feydeau, Goldoni, Sacha Guitry, Neil Simon, David Mamet, joue avec Jacqueline Maillan ou Michel Serrault, remplit les salles jusqu'en 2007. Il met en scène Knock ou le triomphe de la médecine, Le Canard à l'orange et surtout Le Dîner de cons de Francis Veber.

Veber avait scénarisé Appelez-moi Mathilde, seul film que Mondy a réalisé, en 1969. Sacré casting : Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Robert Hirsch, Guy Bedos, Jacques Dufilho et Bernard Blier.

L'homme était sensible, généreux, sincère, tendre. Il n'avait jamais arrêté de travailler entre 1948 et 2011. La maladie a été plus forte que son envie de continuer : "Si j'arrête, je me rouille. Tant que vous avez la mémoire, l'énergie et l'envie, il n'y a pas de raison d'arrêter". Mondy a finalement pris sa retraite, contraint et forcé.

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