Venise 2012 : Passion, quand Brian De Palma s’approprie Alain Corneau

Posté par kristofy, le 7 septembre 2012

Le nouveau film de Brian De Palma arrive comme le dernier évènement des films en compétition de ce 69ème Festival de Venise. Passion raconte une histoire déjà connue pour les francophone puisqu’il s’agit en fait du remake de Crime d’amour, dernier film d'Alain Corneau, qui avaita ttiré près de 500 000 spectateurs dans les salles françaises en 2009. Les grandes lignes du scénario sont semblables, mais Brian De Palma y ajoute quelques variations typiques de son univers.

Le décor est délocalisé en Allemagne (pour des raisons de coproduction on s'en doute), on y entend d’ailleurs quelques dialogues en allemand tandis que tous parlent en anglais. Les prénoms des deux héroïnes ont été conservés : Rachel McAdams devient Christine (Kristin Scott Thomas) et Noomi Rapace se mue en Isabelle (Ludivine Sagnier).

La différence d’âge et de stature qui mettait en avant un rapport hiérarchique entre elles se transforme ici en un contraste plus classique entre une blonde et une brune. Les rapport de domination-soumission sur le lieu de travail du film originel est toujours présent mais atténué dans cette nouvelle version. Brian De Palma privilégie beaucoup plus la séduction et la perversion, thèmes majeurs de sa filmographie.

Passion montre assez vite avec une charge érotique entre ces deux femmes avant de partir en direction du thriller. Brian De Palma y joue le marionnettiste en faisant évoluer ses personnages vers un meurtre que l'on attend ; il joue avec les faux-semblants pour enfin conclure avec un final un peu différent de Crime d’amour.

La ‘patte’ de Brian De Palma est omniprésente, il n'hésite pas à s'autociter, quitte à se répéter. On y trouve une séquence en split-screen (comme dans Carrie),  un plan d'une femme sous la douche avant d'être tuée (comme dans Blow out), l'usage d'une perruque (comme dans Pulsions), des images relevant de l’imagination (comme dans Femme fatale).

Le suspens de Passion est accompagné de la musique de Pino Donaggio, son compositeur habituel. Crime d’amour apparaît du coup comme un scénario qui semble avoir été écrit pour le cinéaste qui démontre à travers Passion , une nouvelle fois, toute la sophistication formelle de son cinéma. Ni plus, ni moins.

Crawl, premier film primé à Venise

Posté par vincy, le 7 septembre 2012

Crawl est le premier film primé de cette 69e Mostra à Venise. Il remporte le label Europa Cinemas décerné par un jury de quatre exploitants européens. Le film d'Hervé Lasgouttes, qui faisait la clôture des Venice Days, a ainsi obtenu le précieux label récompensant le meilleur film européen présenté dans cette sélection, équivalente italienne de la Quinzaine des réalisateurs.

Le communiqué justifie son choix ainsi : "Crawl est un premier film impressionnant. Hervé Lasgouttes a un sens très fort de la narration et son film évoque de façon puissante l'atmosphère de la vie professionnelle en Bretagne, dans des conditions économiques difficiles . Les deux jeunes acteurs sont exceptionnels. La fin du film n'est pas heureuse mais un sentiment d'espoir demeure pour les personnages et le public". Le film va désormais recevoir le soutien du réseau pour sa promotion et la durée de son exposition sur les écrans.

Réalisé par Hervé Lasgouttes, avec les comédiens Anne Marivin, Nina Meurisse et Gilles Cohen, ce premier long métrage français raconte l'histoire d'amour entre un jeune homme, Martin, beau gosse un peu sauvage, précaire et un peu voleur et une nageuse, Gwen solitaire dans son "mobil home", employée à la conserverie de poissons et économisant pour partir au Mexique faire de la compétition en haute mer. Elle tombe enceinte, il est accusé de meurtres : leurs vies vont être bouleversées.

Tourné l'an dernier en Bretagne, Crawl est produit par Sensito Film et a bénéficié de l'Avance sur recettes. Lasgouttes avait jusque là réalisé trois courts métrages : Un Arabe ouvert en 2000, avec Gilles Lellouche, Elle ou une autre en 2002 et 220 bonnes raisons en 2005.

A trois mois du 35e Festival du film du Caire, son directeur artistique est renvoyé par le Ministre

Posté par vincy, le 7 septembre 2012

Le directeur artistique du festival du film du Caire, le critique de cinéma et président de l'Association du cinéma égyptien Youssef Cherif Rizkallah, a été remercié brutalement par le Ministre de la culture, Mohamed Saber Arab, en début de semaine. Il est remplacé par la productrice et cinéaste Marianne Khoury, à moins de trois mois de l'ouverture de la manifestation.

Khoury, qui fut jurée cette année de la Semaine de la critique à Cannes (Jury Découverte Nikon), a accepté le poste par téléphone alors qu'elle était au Festival de Venise. Ancienne collaboratrice d'Youssef Chahine, elle a réalisé Le Temps de Laura (1999) et Les Passionnées du Cinéma (2002). En 2004, elle a crée le Panorama du Film Européen au Caire.

Le Festival du film du Caire est le plus vieux festival de cinéma au Moyen Orient et en Afrique. Autrefois glorieux, il est désormais dépassé par ceux de Doha, Abu Dhabi et Dubaï qui investissent des millions d'euros dans leurs événements culturels.

La 35e édition, l'an dernier, avait été annulée à cause de la situation politique tumultueuse du pays. En renvoyant Youssef Cherif Rizkallah, nommé il y a un an,  le Ministre de la culture n'a pas forcément envoyé un signe encourageant. Marianne Khoury avoue qu'elle devra résoudre cette crise de confiance, en plus de la reprise du Festival.

L'indépendance de Rizkallah semblait poser  problème. Le gouvernement, mis en place début août, souhaite finalement avoir la main mise sur le Festival, comme aux temps d'Hosni Moubarak. Le Ministre venait de demander que tous les films ayant pour thème l'homosexualité soient interdits dans la sélection. Rizkallah ne s'interdit pas de porter cette affaire en justice, jugeant la décision de son renvoi illégale. Il est fortement soutenu par la presse locale.

Le 35e Festival du film du Caire doit se tenir du 27 novembre au 6 décembre. En 2010, dernière édition en date, le palmarès avait récompensé Alessandro Gassman, Isabelle Huppert (Copacabana), le film arabe Microphone et le film italien Due vite per caso. Deux prix pour l'ensemble de leur carrière avaient été décernés à Juliette Binoche et Jeong-hie Yun. L'année précédente, Le hérisson de Mona Achache avait raflé 4 prix.

Le Festival de Locarno se projette à Paris

Posté par vincy, le 7 septembre 2012

Pendant trois jours, le Nouveau Latina (Paris 4e) proposera une Carte blanche au 65e Festival du Film de Locarno. Du 25 au 27 septembre, pour la troisième année, le Centre Culturel Suisse, des films du palmarès, des courts métrages et des coups de coeur de l'ex-directeur artistique Olivier Père seront projetés pour le public parisien, en attendant une éventuelle distribution en salles.

Pour 7€ par séance ( artes UGC Illimité et Pass Gaumont acceptées), vous pourrez ainsi voir les auteurs de demain ainsi que le nouveau film de Jean-Claude Brisseau, Léopard d'or, en présence du réalisateur.

Mardi 25 septembre : le palmarès.

- 17h : Somebody Up There Likes Me de Bob Byington - Prix spécial du jury
- 18h30 : When Night falls de Ying Liang - Meilleur réalisateur, Meilleure actrice
- 20h : La fille de nulle part de Jean-Claude Brisseau - Léopard d'or
- 22h : Inori de Pedro Gonzalez Rubio - Léopard d'or de la sélection Cinéastes du présent

Mercredi 26.09 : la carte blanche à Olivier Père.

- 18h : Leviathan de Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor
- 20h : A Ultima Vez Que Vi Macau de Joao Pedro Rodrigues & Joao Rui Guerra da Mata
- 21h40 : Playback de Sho Miyake

Jeudi 27.09 : les courts métrages
- 18h : 4 Films du palmarès 2012
- 19h45 : Programme Corti d'artista
- 21h15 : Programme Corti d'autore