Amour, Grand prix Fipresci de l’année

Posté par vincy, le 6 septembre 2012

Palme d'or, le film de Michael Haneke Amour a été honoré aujourd'hui par le Grand Prix Fipresci, la fédération internationale des critiques de films. 225 critiques de cinéma du monde entier ont voté.

Choix assez logique. Rappelons que Le Ruban blanc, également Palme d'or, avait également reçu ce prix la même année. Double doublé donc pour Haneke.

Le prix sera remis à l'acteur basque Ramon Agirre, en l'absence du réalisateur, lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de San Sebastian, le 21 septembre. Agirre interprète le mari de la concierge de l'immeuble où vit le couple Trintignant/Riva.

Le Grand Prix Fipresci a récompensé les années précédentes Pedro Almodóvar, Paul Thomas Anderson, Jafar Panahi, Kim Ki-duk, Aki Kaurismäki, Nuri Bulge Ceylan, Jean-Luc Godard, Cristian Mungiu, Roman Polanski et Terrence Malick.

La Fipresci remet un prix dans chaque festival où elle peut-être présente. Depuis le début de l'année, 19 prix ont été remis à des films turc, albanais, brésilien, suédois, britannique, kazakh, italien, tchèque, ukrainien, ...

Venise 2012 : Accouchement complexe pour Thy Womb de Brillante Mendoza

Posté par kristofy, le 6 septembre 2012

Le réalisateur philippin Brillante Mendoza enchaîne les films année après année , sélectionnés à Cannes, Locarno ou Berlin comme son précédent Captive avec Isabelle Huppert. Trois ans après Lola, sa dernière œuvre Thy Womb (Sinapupunan) et de nouveau en compétition à Venise. On y retrouve son habile sens de la mise en scène où la caméra semble toujours filmer ce qui se passe de manière naturaliste : le spectateur est ainsi pris à témoin. Thy Womb est une nouvelle preuve de son savoir-faire pour nous faire rencontrer des personnes davatage que des personnages.

Le film s’ouvre sur une séquence d’accouchement, on y voit un bébé naître avec l’assistance d’un couple qui fait office de sage-femme. C’est ce couple que l’on va suivre ensuite, dans différentes actions quotidiennes. Eux ne peuvent pas avoir d’enfant. La femme se met à recherche d’une bonne seconde épouse pour que son compagnon puisse devenir père…

Comme à son habitude Mendoza se laisse aller à nous montrer des séquences sans couper. Ainsi la cérémonie après la mort d’un banc de poisson où une autre où le couple attend quelqu’un paraissent s'étirer. Toutefois il réussit à faire tenir son film dans une durée raisonnable (1h40). On y voit des images marquantes comme la gorge tranchée d’un animal ou un bébé sortir du ventre de sa mère, mais c’est avant tout l’histoire de ce couple qui procure le plus d’émotions. Il flirte avec le débat des mères porteuses, qui offusquent les féministes occidentales : les candidates pour être secondes épouses et future mère (le titre womb signifie utérus) contre paiement d’une dot à leurs familles ne songent jamais à l'amour. Ce sacrifice d'une épouse pour le bien de son mari rappelle Une seconde femme. Mais c'est surtout une tragédie amoureuse où la seconde femme va apprendre à aimer son époux et lui demander de se séparer de la première. Une répudiation qui peut choquer...

Brillante Mendoza s’en explique : « Le film se déroule dans une partie du sud des Philippines, il montre une réalité qui est même ignorée de beaucoup de philippins. Tout ce qui a été tourné est le plus réel possible. Pour la femme qui accouche l’actrice a étudier les gestes d’une sage-femme, je montre la beauté de ce moment extraordinaire qu’est une naissance. Pour l’animal mis à mort ça fait partie de la culture de cette communauté de l’offrir pour des noces. Dans cette communauté il est possible d’avoir deux femmes, c’est autorisé dans la culture musulmane, il faut que le mari arrive à subvenir aux besoins de ces deux femmes. Avoir un enfant est une grâce divine de Allah. Je voulais montrer la beauté de la nature de cet environnement et aussi la beauté de la communauté de ces gens qui vivent là. »

Philippe Falardeau évoque ses différents projets

Posté par vincy, le 6 septembre 2012

Monsieur Lazhar à peine sorti en France (9 400 spectateurs en France pour son premier jour), Philippe Falardeau se consacre, entre deux promos, à ces projets. Dans un entretien à Ecran Noir, le cinéaste québécois en évoque deux. Le premier est américain, "autour de réfugiés soudanais." Une histoire avec "des enfants de 10 ans qui perdent leurs parents. Ils doivent marcher 1500 kilomètres pour se rendre jusqu’au nord du Kenya. Et 10 ans plus tard, ils vont émigrer aux USA."

Il en lit d'autres, "dont l’un émanant de la société de production de George Clooney."

S'il est prêt à accepter un scénario qui n'est pas de lui, c'est parce que le sein n'est pas prêt. Souverain est "une comédie politique qui me pose beaucoup de problèmes." Mais "je me rends compte que je suis pris dans une dimension trop « locale », trop québécoise" nous explique-t-il. "J’essaie donc de réécrire ce scénario pour que ce soit intéressant pour quiconque vit dans une démocratie. Comme j’ai beaucoup voyagé, je n’arrive pas à réaliser une comédie juste pour le marché québécois. Il faut que ce soit accessible pour d’autres publics."

Il trouve aussi le budget prévisionnel trop élevé dans un contexte de crise : le cinéma québécois après deux belles années, a connu un premier semestre désastreux.

Enfin il a acquis les droits de la nouvelle de Ryszard Kapuscinski, La Guerre du foot et autres guerres et aventures (1978), qui retrace un conflit entre le Salvador et l'Honduras (5 000 morts) en 1969.

A 18 ans, L’Étrange festival devient adulte…

Posté par geoffroy, le 6 septembre 2012

L’Étrange Festival, créé en 1993, fête ses 18 ans. Son credo n’a pas changé : proposer un cinéma différent, alternatif, 100% jouissif, fait de découvertes et d’avant-garde ou les pépites ciné oubliées côtoient les talents de demain.

Du 6 au 16 septembre, le Paris des cinéphiles de tout poil va se retrouver au Forum des Image (Forum des Halles au 2, rue du Cinéma à Paris dans le 1er arrondissement) pour suivre une programmation extrême, toujours aussi diversifiée puisque composée d’une multitude d’expressions cinématographiques décalées. Rien n’est laissé au hasard et surtout pas la notion de plaisir pour un festival attirant à plus d’un titre.

Pour cette édition « anniversaire », ça va bousculer fort !  21 longs-métrages de la compétition officielle seront en lice pour le prix Nouveau genre et le Prix du public. Si nous attendons Antiviral de Brandon Cronenberg (fils de David Cronenberg), Insensibles de Juan Carlos Medina, IronSky de Timo Vuorensola ou A Fantastic Fear of Everything, avec Simon Pegg, ont leur carte à jouer.

Le reste se compose d’avant-premières (une trentaine de films dont le Dredd avec Karl Urban), de focus sur des cinéastes singuliers, des cartes blanches de Kenneth Anger et Jean Kounen, de concerts, d’une exposition, d’une nuit Zombies particulièrement affriolante, et des fameuses Pépites de l’étrange dans une sélection d’anciens chefs-d’œuvre à redécouvrir au plus vite (dont Les vies de Loulou de Bigas Luna).

Pour plus d’informations : www.etrangefestival.com