Venise 2012 : Joana Preiss actrice et chanteuse

Posté par kristofy, le 4 septembre 2012

Joana Preiss est une actrice qui figure aux génériques de plusieurs films de Olivier Assayas et de Christophe Honoré, on l'a découverte cette année comme réalisatrice d'un film singulier : Sibérie. Elle est aussi chanteuse lyrique, et ce talent particulier est montré dans le court-métrage Terra 1,2, 3 e 4 de Tonino De Bernardi, où les modulations de sa voix font merveille.

Ce court-métrage a été présenté à Venise, suivi d'un concert de Joana Preiss à la belle étoile, dont voici un un extrait :

Catherine Deneuve : Bette Davis, Jane Fonda, Meryl Streep, Danielle Darrieux et le temps qui passe

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Dans un grand entretien au Monde, Catherine Deneuve, égale à elle-même, mystérieuse et franche, évoque la vieillesse, et son dur impact sur les actrices.

"L'évolution ? A-t-elle seulement un modèle ? Une image d'actrice dont elle admirerait et envierait le parcours ?" s'interroge la journaliste Annick Cojean. A bientôt 69 ans, la comédienne qui a 55 ans de carrière derrière elle, répond "radicale" : « Non. Je ne vois pas dans le cinéma français d'actrices que j'ai pu connaître jeunes et qui auraient eu un itinéraire enviable. Elles ont toutes connu un passage à vide, un moment de disette où les rôles ont quasiment disparu. Et c'est bien pire en Amérique. Je me souviens que Bette Davis avait passé une annonce dans le journal professionnel Variety : actrice, tel âge, cherche rôles... Vous imaginez ? Le culte de la jeunesse est insensé aux Etats-Unis. Autant j'aime leur cinéma, autant il est nettement plus agréable d'être une Européenne !»

Danielle Darrieux, qui fut sa mère plusieurs fois au cinéma, chez Demy, Téchiné, Ozon ? « Ah Danielle ! Bien sûr, Danielle ! Géniale ! La seule à pouvoir vous empêcher d'avoir trop peur de vieillir. Mais elle a aussi connu des moments de creux... Non, des actrices de premiers plans continuant d'assurer des positions de vedette, je n'en vois pas. Il y a bien Meryl Streep, actrice et femme magnifique, avec un vrai caractère et qui, elle aussi, se protège. Mais elle est beaucoup plus jeune !»

Jane Fonda, qui lui succéda dans les bras de Roger Vadim ? « Alors elle, ce n'est vraiment pas un exemple qui me fait rêver ! C'est la caricature de l'Américaine tonique, bon chic bon genre. Pas du tout une image qui m'attire ! Absolument pas l'idée que je me fais d'une femme dans sa maturité.» Elle précise : « - Elle joue essentiellement, c'est vrai, des comédies, des rôles de belle-mère insupportable... Elle a évidemment une silhouette magnifique et un air pétulant. Mais elle est tellement l'archétype de ces grandes bourgeoises américaines que l'on croise à New York ou à Los Angeles, très minces, très actives, très bronzées, parlant excessivement vite avec un entrain effrayant... Le contraire de ce qui me séduit.»

Grandir toujours, vieillir, moins. Indiscipliné demoiselle, mais lucide. « Je ne suis pas obsédée par ça. Je suis même assez fataliste. Le temps passe, OK, je le sais, je le vois. Et les rôles évoluent normalement. Il m'arrive de lire un scénario en pensant : eh bien oui, c'est désormais en phase avec mon âge... Il m'arrive aussi de refuser un film où je me sens trop âgée pour le personnage : non, vraiment, ce ne serait pas crédible. Et je peux repousser un rôle en disant : non, franchement, j'ai encore le temps... Ce n'est pas tant une question d'âge que de comportement. Il y a des rôles de femmes de mon âge qui ne m'intéresseraient pas du tout. Aucune envie de jouer une grand-mère modèle qui va chercher sa petite-fille à l'école ! J'adore ça dans la vie, mais je ne souhaite pas me voir comme ça au cinéma.»

Comme le disait François Truffaut, « la crainte de Catherine Deneuve n'est pas de se laisser regarder,mais de se laisser deviner... »

Carlo Chatrian, nouveau « Maestro » de Locarno

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Pour remplacer Olivier Père, qui remplacera Michel Reilhac à la direction d'Arte France Cinéma, le conseil d'administration du Festival du film de Locarno a nommé, en séance extraordinaire, Carlo Chatrian au poste de directeur artistique.

Cette décision, votée le 4 septembre, permet à Chatrian d'entrer en fonction dès le 1er novembre prochain.

Carlo Chatrian est italien. A 41 ans, ce journaliste, enseignant, auteur et responsable de programmation écrit régulièrement dans les revues Filmcritica, Duellanti, Cineforum et dirige la revue Panoramiques. Il a également publié de nombreux ouvrages et signé des biographies et monographies sur les réalisateurs Errol Morris, Wong Kar-Wai, Johan Van Der Keuken, Frederick Wiseman, Maurizio Nichetti et Nicolas Philibert.

Chatrian s’est occupé de nombreuses rétrospectives, en collaborant avec des festivals comme Cinéma du réel (à Paris) et Courmayeur – Noir in Festival, et des institutions comme le Musée national du Cinéma de Turin. Vice-directeur de l’Alba Film Festival de 2001 à 2007, il est membre du comité de sélection du Festival dei Popoli de Florence et du Festival Visions du Réel de Nyon.

Cela fait 10 ans que Carlo Chatrian collabore avec le Festival du film de Locarno ; de 2006 à 2009, il a fait partie du comité de sélection. Il a également contribué comme curateur des rétrospectives de ces dernières éditions (Nanni Moretti, Manga Impact, Ernst Lubitsch, Vincente Minnelli, Otto Preminger cette année).

Depuis 2010, il est consultant auprès de la Cinémathèque suisse de Lausanne et, depuis 2011, il est directeur de la fondation “Film Commission Vallée d’Aoste”.

Carlo Chatrian a ainsi commenté sa nomination : « Le mot “cinéma” embrasse des réalités très différentes. On dit “cinéma” et l’on pense à l’un des instruments qui a façonné l’imaginaire contemporain, à ses formidables interprètes et à l’industrie qui le promeut et le rend possible, mais on pense aussi à l’acte de création, indépendant des modes, ou encore au mouvement de découverte du monde. Ces dimensions et bien d’autres encore se rejoignent et nourrissent à plus d’un titre le Festival de Locarno, qui est le lieu où se révèle la variété du cinéma, nous rendant tous un peu plus riches. Pouvoir diriger une manifestation qui, courageusement et régulièrement, sait présenter le cinéma de demain en le faisant dialoguer avec l’histoire du cinéma, est tout à la fois une grande fierté et un défi pour continuer à faire de Locarno un Festival libre, ouvert aux nouveautés et attentif aux exigences des professionnels ainsi qu’aux goûts des spectateurs qui, d’édition en édition, reviennent avec l’espoir d’être, une fois encore, surpris.»

Michael Clarke Duncan (1957-2012), éternel John Coffey de La Ligne Verte

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Michael Clarke Duncan, 54 ans, ancien garde du corps devenu vedette de cinéma, est mort cette nuit à 54 ans. Il avait subi un infarctus du myocarde le 13 juillet dernier. L'accident lui a été fatal.

Né le 15 décembre 1957 à Chicago, cette armoire à glace d'1m96 avait été élevé par sa mère célibataire. Résistant à l'environnement violent de son quartier, il s'est concentré sur sa scolarité avant de vouloir devenir, en grand fan de sports, footballeur professionnel. Activité trop brutale pour sa mère, il poursuit ses études avant de rejoindre Hollywood. Il ne sera pas immédiatement comédien. Avant d'apparaître dans "Le Prince de Bel Air", série qui révéla Will Smith, il fut le garde du corps de la star. Son physique massif, sa voix caverneuse, son sourire généreux ne suffisent pas à séduire les producteurs.

Au milieu des années 90, il débute avec des petits rôles, notamment à la télévision, dans différentes séries.

Tout se débloque en 1998 avec le mastodonte Armageddon du "léger" Michael Bay. Enorme blockbuster de cet été là, le public remarque sa présence charismatique, insolite, si peu équivalente à Hollywood (hormis peut-être chez les méchants de James Bond). L'année suivante, il émeut le public dans La Ligne Verte de Frank Darabont. Film qui, à travers les années, construit doucement une sorte de culte auprès des cinéphiles.

Dans le rôle d'un condamné à mort, à deux pas de la chaise électrique, et doté de pouvoirs guérisseurs, son personnage de John Coffey impressionne avec la douceur de son regard, sa fragilité mentale et sa force physique. Il est nommé à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle masculin.

Depuis, il traîne sa carrure dans différents films de studios : Mon voisin le tueur, avec son copain Bruce Willis, La planète des singes (version Tim Burton), Le roi Scorpion, Daredevil, Sin City, The Island, ... Hollywood n'a jamais su apprivoiser le comédien, trop souvent vu comme un "freaks". Pourtant, il connaîtra une belle carrière grâce à sa voix ; on peut ainsi l'entendre dans Green Lantern, Comme chiens et chats (et sa suite), Kung Fu Panda, Frère des ours, et de nombreux jeux vidéos...

Il n'a jamais arrêté de tourner, pour le petit comme pour le grand écran. Mais il restera dans nos mémoires comme l'éternel John Coffey, rejoignant les esprits en s'évadant dans la campagne américaine... Ultime escapade.