Venise 2012 : Avec Après mai, Olivier Assayas regrette ses chères années 70

Posté par kristofy, le 3 septembre 2012

Après mai, en compétition au 69e Festival de Venise, le nouveau film d'Olivier Assayas, s’inspire en partie du temps de la jeunesse du cinéaste. Il s’ouvre sur une classe de lycéens à qui un professeur demande si un texte de Blaise Pascal évoque quelque chose de particulier en ce début des années 70. Puis une séquence de manifestation dégénère en combat de rue contre une brigade d’intervention (des CRS en moto qui frappent à coups de matraque). Ces jeunes protestent avec des tracts, des affiches, des tags. Un gendarme est gravement blessé, et certains de ces jeunes partent voyager ailleurs. Leurs ambitions artistiques et leurs engagements politiques vont se confronter à leurs diverses expériences…

Le réalisateur passe d'une expérience à une autre au fil du temps et des personnages, hélas sans un fil conducteur. A titre d'exemple un personnage doit prouver son dévouement à une cause sans penser à ce qu'il risque en prenant part à une opération clandestine. Il s'agit juste de brûler une voiture dans un champ perdu. Cette oeuvre invertébrée manque aussi d'un contrepoint comme ces années Pompidou qui serait, face B de leur désir d'alternative : ces jeunes ont l'esprit rebelle mais sans proposition de changement. Cela fait écho à notre époque, mais quid de l'avenir...

Les films d'Olivier Assayas ont en commun de faire apparaître sa cinéphilie et ses goûts musicaux ; mais ils cherchent, aussi, à capter quelque chose de l’ordre de la vérité et de l’air du temps (le titre anglais est d'ailleurs Something in the Air). On peut considérer que ses films post-années 2000 sont assez inégaux en comparaison avec la première partie de son oeuvre : Désordre, Paris s’éveille, L’eau froide, Irma Vep et Fin août début septembre sont plus aboutis que ses films des dix dernières années (à l'exception de Clean, tout à fait réussi). Sa série télé Carlos (3 épisodes qui ont aussi une version courte cinéma) a en quelque sorte marqué le retour de Assayas à un cinéma de nouveau maîtrisé. Dans la lignée de Carlos, Après mai est une reconstitution des années 70 ; ses deux personnages principaux Gilles et Christine sont proches de ceux de L’eau froide, les acteurs sont tous (sauf Lola Créton) de jeunes débutants inconnus : on attendait donc un grand film.

Bobos hippies gauchistes

On retrouve à l’écran toutes les bonnes intentions d'Assayas. Il aborde beaucoup de thèmes relatifs à ces seventies, sans pour autant parvenir à convaincre le spectateur totalement. Après mai est une chronique autour d'une dizaine de personnages plus ou moins engagés dans des gauchismes (communisme, trotskisme, maoisme…) dont les motivations sont moins de penser leur futur que de protester contre leur présent. Ces jeunes filles et garçons semblent tous vivre dans une bulle privilégiée, idéale, sans contraintes, où chacun peut voyager partout (Italie, Londres, Kaboul, New-York), vivre dans de grands appartements, se prétendre artiste avec des barbouillages de peinture, se passionner pour les luttes d’ouvriers italiens et pour le peuple du Laos, et peut-être aussi avoir des chagrins d'amour. Des bobos précurseurs.

"Je vis dans mes imaginations, et quand le réel frappe à ma porte je n'ouvre pas."

Après mai rêvait d'être un bouillonnement politique et artistique de la France des années 70, mais avec la mollesse de ses personnages il résonne davantage comme la fin d’une époque, là on espérait la naissance d'un bouleversement culturel. C'est peut-être voulu, mais cela frustre. Conduisant à une forme de nostalgie plutôt qu'à une espérance, un regret plutôt qu'un souffle.

Assayas y témoigne de son expérience : « Je ne fais pas de films pour transmettre des messages, je ne pense pas que le cinéma soit un moyen d’information, ça c’est plutôt du journalisme. Le cinéma représente des contradictions que le public peut interpréter ou juger selon son regard. Aujourd’hui toute information est accessible tout le temps à tout le monde. A l’époque des années 70 l’information circulait moins et elle était écrite par et pour des adultes. La contre-culture et la free-press était une manière pour cette jeunesse de faire circuler d’autres informations, et d’autres idées aussi avec le rock underground ou le cinéma alternatif. La valeur de cette communication minoritaire, c’est qu’elle pouvait peut-être avoir une résonance majoritaire. Tout ceci est un peu perdu de nos jours.»

C'est toujours mieux avant... même les films d'Assayas.

Un film avec De Niro, Paul Dano et Julianne Moore sacrifié en salles ce mercredi

Posté par vincy, le 3 septembre 2012

On connaissait les sorties techniques : ces films qui sortent sur moins de 10 copies, par contrat, et sans moyens marketing réels. Voici la sortie sacrifice. Universal annonce aujourd'hui que le nouveau film de Paul Weitz, Monsieur Flynn (Being Flynn) sera dans les salles ce mercredi.

Il s'agit de l'adaptation de l'autobiographie du dramaturge et poète Nick Flynn (Another Bullshit Night in Suck City) : alorsqu'il travaille dans un centre pour les sans-abris de Boston, Nick Flynn tombe sur son père, un escroc, poète à ses heures perdues. Lui-même perdu dans sa vie, Nick doit lutter contre l'envie de renouer une fois de plus les liens avec son père.

On reste surpris par tant de désinvolture sur un film : quitte à ne pas vouloir le sortir (de fait, il y a trop de sorties chaque semaine), pourquoi ne pas envisager une diffusion en "prime" sur Arte et la mise à disposition du film en vidéo à la demande une semaine après?

D'autant que Paul Weitz, déjà, ce n'est pas n'importe quel cinéaste. On lui doit American Pie, Pour un garçon, En bonne compagnie, Mon beau-père et nous.

Mais avec un tel casting surtout, le film méritait peut-être de ne pas sombrer dans l'oubli dès la première séance de mercredi : Robert De Niro, Paul Dano (Little Miss Sunshine, There Will Be Blood) et Julianne Moore. Certes, le film, sorti en salles en mars aux USA, a été un bide : 540 000$ au final (6 semaines d'exploitation).

La critique a été partagée à sa sortie. De notre côté, voici notre bref avis : même si cette relation filiale père-fils tend à se perdre dans certains errements désenchantés des personnages, la rencontre entre De Niro et Dano tient ses promesses. De Niro, notamment, en écrivain raté trouve ici - enfin - une opportunité de livrer toute la mesure de son talent hors normes (Petsss).

Les droits du livre avaient été acquis il y a cinq ans, le film tourné il y a deux ans. On pourrait presque classer cette oeuvre parmi les films maudits.

DiCaprio, Maguire et Hardy unis pour une bonne cause

Posté par cynthia, le 3 septembre 2012

Selon The Hollywood Reporter, Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire et Tom Hardy devraient prochainement s'associer afin de produire un film contre la pratique du braconnage. L'idée qui a séduit la Warner Bros, serait venu de l'interprète du méchant Bane dans The Dark Knight Rises et inspiré par l'un de ses amis, militant pour le droit des animaux.

Pour le moment ni le mythique élu de Titanic Leonardo DiCaprio, ni l'ex-super héros arachnéen Tobey Maguire et ni la nouvelle coqueluche d'Hollywood, Tom Hardy n'ont précisé s'ils allaient jouer dans le film ou non. DiCaprio et Maguire, amis d'enfance, seront à l'affiche l'été prochain de Gatsby le Magnifique. DiCaprio a déjà été partenaire d'Hardy dans Inception.

Le film devrait être tourné à la manière de Trafic (de Steven Soderbergh), avec plusieurs histoires s'entremêlant entre la traque des animaux en Afrique et les maisons de haute-couture à Paris . Les trois stars sont toujours à la recherche d'un scénariste.