Venise 2012 : Shokuzai, la série de Kiyoshi Kurosawa

Posté par kristofy, le 30 août 2012

shokuzaiLe cinéaste Kiyoshi Kurosawa a été plusieurs fois célébré cette année notamment avec la projection de l’ensemble de ses films qu’il avait accompagné au Festival Asiatique de Deauville (actualité du 11 mars 2012) et à la Cinémathèque Française, c’était aussi l’occasion de découvrir ses films inédits destinés à la télévision.

Kiyoshi Kurosawa est donc de retour à Venise, hors compétition, avec Shokuzai. Il s’agit d’une mini-série qui fut diffusée d'abord sur une chaine de télé japonaise : une durée de 5 heures sur 5 épisodes. Shokuzai est une adaptation d’un roman de Kanae Minato sur les conséquences d’une tragique affaire survenue 15 ans auparavant et qui relie cinq femmes…

La petite Emiri arrive dans une école comme nouvelle élève, alors qu’elle joue avec quatre autres fillettes ; un homme s’approche et demande que l’une d’elles vienne l’aider dans le gymnase : c’est la petite Emiri qui y va. Ses quatre amies vont la retrouver morte, et elle sont les seules à avoir vu le visage de l’homme (que même le spectateur n’a pas vraiment vu) mais, choquées par cet assassinat, elles ne peuvent pas décrire le suspect. La maman d'Emiri ne leur pardonne pas que le meurtrier soit en fuite  et leur promet qu’elles devront expier leur faute…

Episode 1 : Poupée de France

Sae rencontre le fils d’une grosse société qui lui propose le mariage, elle lui confie qu’elle n’a jamais eu ses règles et qu’elle ne peut avoir d’enfant. Lui l’aime comme une poupée du genre qu’il volait enfant, il veut la protéger du monde extérieur et la garder enfermée pour lui… Sae qui refusait intimement de grandir en souvenir du meurtre d'Emiri s’arrange avec cette perversité, mais ses premières règles vont arriver …

Episode 2 : Réunion extraordinaire des parents d’élèves

Maki est devenue une institutrice qui pratique le kendo, elle est tellement sévère qu’elle reçoit des réprimandes des parents et du directeur. Un jour à la piscine un intrus fait peur à ses élèves. Elle va les défendre en le frappant violemment à coups de bâton, elle est alors remerciée pour son courage et son acte de bravoure. Son collègue et ami le prof de sport qui la défendait quand elle subissait des reproches est cette fois en disgrâce et suspendu pour avoir été lâche. Lors d’une réunion, elle va expliquer les vraies raisons de sa violence avant d’en être victime…

Episode 3 : La famille ours

Akiko se retrouve en prison. Depuis le meurtre, elle vivait toujours chez ses parents comme une ourse sauvage, sans rien faire. Un jour son frère arrive avec sa nouvelle compagne (qui a déjà une petite fille d’une précédente union). Akiko s’ouvre peu à peu au contact de cette fillette. Alors que pour la première fois Akiko s’habille et se maquille en femme pour faire des courses en ville, elle va surprendre son frère proche d’une collégienne et va le soupçonner d’attouchement sur la fillette à laquelle elle est attachée. Cette fois Akiko ne va pas rester sans rien faire…

Episode 4 : Les 10 mois et 10 jours

Yuka a vécu dans l’ombre de sa grande soeur malade qui prend toute l’attention de leur mère. Yuka est maintenant fleuriste. Il y a toujours eu une relation bizarre entre les deux sœurs, la grande s’arrange pour avoir ce que voulait la petite. Sa grande sœur a épousé un charmant policier, ce qui était le désir de Yuka, mais ils ne peuvent pas avoir d’enfant. Yuka va séduire ce policier et coucher avec lui, elle sera enceinte. Un jour Yuka reconnaît à la télévision la voix du meurtrier d’il y a 15 ans. Elle veut négocier cet indice avec la mère de la défunte petite Emiri…

Episode final : Expiation

Après que Sae, Maki, Akiko et Yuka se soit absoutes de leur pénitence, la mère de Emiri est enfin sur les traces du meurtrier de sa petite fille 15 ans plus tard. Elle va se rendre compte malheureusement que celui-ci ne lui est pas inconnu et l’horreur de la vengeance apparaîtra…

A travers le destin de ces cinq femmes qui 15 ans après un fait divers sordide se découvrent un nouveau visage, le réalisateur Kiyoshi Kurosawa explore de nouveau certains de ces thèmes de prédilections comme l’angoisse, le deuil, la perversité et la complexité des rapports humains. Shokuzai concentre ce qui fait la richesse des ses autres films à tel point que la série peut se voir comme 5 histoires différentes ou comme un long film de 5 heures de Kiyoshi Kurosawa qu’il faut ne pas manquer de découvrir.

Venise 2012 : Dialogue des civilisations par Mira Nair en ouverture

Posté par kristofy, le 30 août 2012

Le 69ème Festival de Venise a fait un choix audacieux pour son film d’ouverture (voir notre actualité du 22 juillet) : The Reluctant Fundamentalist (L'intégriste malgré lui) réalisé par Mira Nair, avec autour de Riz Ahmed, les vedettes américaines Liv Schreiber, Kate Hudson, Kiefer Sutherland et Martin Donovan dans un second rôle.

En résumé

Le générique de début montre une multitude de visages qui forment la carte du monde avant de faire apparaître un symbole musulman, puis, quelque part au Pakistan, un homme américain kidnappé en pleine rue. Un journaliste américian (Liv Schreiber) rencontre dans un café un enseignant universitaire (Riz Ahmed) qui va lui rencontrer sa vie… Le film utilise comme narration un semblant de suspens lié à ce kidnapping mais son récit se concentre surtout sur l'histoire de ce pakistanais installé aux Etat-Unis avant et après le 11 septembre. C’est un étudiant de Princeton très doué, qui décroche un bon poste dans une firme de Wall Street. Il est chargé d’estimer comment d’autres sociétés peuvent améliorer leur rentabilité et ses bonnes performances le font apprécier de ses collègues et de son supérieur; il rencontre en même temps une artiste photographe dont il va tomber amoureux… Le future s’annonce radieux mais après les attentats du 11 septembre, il sera peu à peu considéré comme un étranger suspect (à l’aéroport, dans la rue, au travail…) et même agressé comme tel. Il ressent alors le besoin de changer de vie et de retourner auprès de sa famille au Pakistan.  Entre le début et la fin du film une phrase revient lourde de signification : “les apparences peuvent être trompeuses”…

Dialogue entre deux mondes

Mira Nair avait déjà remporté le Lion d’or à Venise en 2001 pour son film Le mariage des moussons. En conférence de presse, la réalisatrice indienne s’est déclarée très touchée par cette histoire. Elle vient d’Inde mais vit à New-York. Elle a vécu le 11 septembre durant la promotion de son Mariage au Festival de Toronto, puis elle y est revenue en réalisant un des segments du film 11'09"01.

Mira Nair veut souligner que son film ouvre le dialogue entre les civilisations, entre l’est et l’ouest : "Nous savons tous qu'il y a eu un énorme schisme entre Orient et Occident au cours de la dernière décennie et qu'un mur s'est élevé entre ces deux mondes". "Je voulais d'une certaine manière rétablir le dialogue, aller au-delà des stéréotypes, de la myopie et de l'ignorance" a-t-elle ajouté.

Ryan Gosling passe derrière la caméra

Posté par vincy, le 30 août 2012

Ryan Gosling va réaliser son premier film. How to Catch a Monster (Comment attraper un monstre) est un conte fantastique qu'il a écrit, et dont la rousse Christina Hendricks sera la vedette. L'actrice a partagé l'affiche du film Drive avec Gosling. On l'a aussi vu dans Mais comment font les femmes? et Bébé mode d'emploi, ainsi que dans la série Mad Men.

Produit par Marc Platt Prods, Bold Films et Phantasma Films (la maison de prod de l'acteur), le film sera proposé au marché du film de Toronto dès la semaine prochaine, où Hendricks présentera Ginger et Rosa et Gosling The Place Beyond the Pines. Le tournage ne débutera qu'au printemps prochain.

How to Catch a Monster se déroule dans une ville rêvée et surréaliste. C'est l'histoire d'une mère de deux enfants, célibataire, aspirée dans un monde souterrain sombre et macabre quand son aîné découvre une route secrète conduisant à une ville cachée  sous-marine.

Son producteur, Marc Platt précise : “Il a composé un script hanté de manière très belle et a une vision très claire de la façon dont il veut le rendre vivant. Sa capacité à attirer les spectateurs dans son monde en tant qu’acteur lui servira pour la réalisation.