Michael Fassbender part en croisade avec Assassin’s Creed

Posté par vincy, le 9 juillet 2012

Michael Fassbender confirme son statut d'acteur le plus "hot" du moment. Il coproduira et interprétera le rôle principal de l'adaptation du jeu vidéo Assassin's Creed, le best-seller d'Ubisoft vendu à 30 millions d'unités depuis 2007 (le troisième jeu sort en octobre prochain).

Avec quatre hits au compteur - 300, Inglourious Basterds, X-Men : First Class et Prometheus - le comédien peut désormais choisir ses projets. Assassin's Creed est sans doute le plus ambitieux pour sa société de production, DMC. Le premier jeu faisait revenir le héros, Desmond Miles, durant les Croisades (le deuxième se passait pendant la Renaissance et le troisième se déroulera à l'époque de la révolution américaine).

Depuis cet automne, Ubisoft négociait avec Sony pour développer une franchise autour du jeu vidéo. Il semblerait, selon Variety, que le studio de Montreuil préfère s'aventurer sur le grand écran de manière indépendante, afin de garder le contrôle artistique. Sony pourrait demeurer dans la boucle en distribuant les films.

Il reste également à trouver le metteur en scène. Et surtout, plaidons pour qu'enfin une adaptation de jeu vidéo soit réussie au cinéma. Pour l'instant, au box office nord-américain, Lara Croft domine toujours le classement, devant Prince of Persia, Pokemon et Mortal Kombat. Cependant, ces films médiocres n'ont pas réalisé des scores faramineux puisque seuls les trois premiers ont rapporté plus de 80 millions de $ tandis qu'une vingtaine a récolté moins de 40 millions de $.

La Rochelle 2012 : Raoul Walsh, cinéaste de la virilité

Posté par Martin, le 9 juillet 2012

Auteur de près de 120 films de 1915 à 1968, Raoul Walsh fait partie de ces réalisateurs américains qui sont passés du muet au parlant, de studio en studio, de genre en genre, tout en travaillant des motifs très personnels. Souvent comparé à John Ford – avec qui il a notamment en commun d’être borgne – Raoul Walsh donne libre court à ses obsessions propres loin de l’humanisme fordien. Ce qui l’intéresse plus que tout, c’est de montrer la constitution ou la dissolution d’un groupe d’hommes : comment un homme infiltre un monde dans lequel il n’est pas né. La femme reste ainsi désespérément au second plan dans ce un monde viril ; ce n’est pas un hasard si les genres de prédilection du cinéaste sont le film noir, le western – où les rôles féminins sont très codifiés – ainsi que le film de guerre – dont elle est souvent exclue. La femme est objet d’une rivalité plus que sujet véritable, personnage secondaire plus que principal. Misogyne, le cinéma de Raoul Walsh ? Réponses en cinq chapitres et huit films.

La femme est le pantin : Au Service de la gloire (What price glory, 1926)

Si le trio amoureux est un lieu commun, il prend chez Walsh un tour inédit. Dans Au Service de la gloire, le Capitaine Flagg (Victor McLaglen) et le Sergent Quirt (Edmund Lowe) se battent pour une prostituée, puis se retrouvent à courtiser une seconde femme, la même, avant d’en séduire une troisième, Chamaine (Dolorès Del Rio), dans un petit village français en 1917. Il y a là, plus qu’une question de goût commun, un transfert entre les deux hommes. Les femmes font le lien entre eux. Les deux hommes échangent d’ailleurs aussi leur poste dans le village du Nord de la France. Quand le Capitaine Flagg revient des tranchées et s’aperçoit que Quirt a gagné du terrain dans la conquête de Chamaine (les sous-entendus sexuels ne laissent pas de doute sur la réussite de cette conquête, pour chacun d’entre eux), il profite de la fureur du père de la jeune fille pour organiser le mariage de Quirt et de Chamaine. Heureux paradoxe : pousser la femme qu’il désire dans les bras de l’autre pour devenir non pas un mari trompé, mais l’amant d’une part, et rester libre d’autre part. Epouser Chamaine est tout autant une punition pour le Sergent, qui semble croire perdre en virilité s’il l’épouse : le statut de mari est une nette chute par rapport à celui de combattant. Les sirènes de la guerre l’appellent cependant à temps pour lui éviter l’emprisonnement du mariage. Il y a en réalité deux films dans ce chef d’œuvre précoce de Walsh : la légèreté de la comédie du trio amoureux s’oppose à la gravité de grandioses scènes dans les tranchées. Les plans les plus beaux sont aussi les plus émouvants. Sans surprise, ce sont ceux représentant les hommes entre eux, véritable lieu du lyrisme : dans une cave devenue tombeau, un très jeune soldat fils à maman meurt dans les bras de Flagg ; la lumière religieuse qui tombe sur le corps, les gros plans qui lient les deux visages touchent au sublime, et un soldat apparaît à la porte criant l’horreur de la guerre – dans un carton tel un manifeste puisque le film est muet : qu’ont-il cherché tous ces hommes à s’entretuer ainsi ? La gloire en valait-elle le prix ? Ne valait-il pas mieux en poursuivre la version légère – se battre pour une femme ? Pourtant, ce message pacifiste ne sera pas entendu par le Capitaine et le Sergent. S’ils délaissent la femme, ce n’est pas par homosexualité latente, c’est qu’ils ne sont rien de moins qu’épris de leur propre mort érigée en héroïsme.

Une femme pas si dangereuse : L’entraineuse fatale (Manpower, 1941)

Il n’y a pas de « femme fatale » à proprement parler dans le cinéma de Raoul Walsh. C’est l’amitié entre les hommes qui leur est fatale. Le titre français de Manpower est un contre-sens : l’entraîneuse, Fay, a beau être interprétée par Marlène Dietrich, elle ne peut rien face à ce pouvoir qui lie Hank (Edward Robinson) et Johnny (George Raft). Fay sort de prison, épouse le gentil Hank, mais aime en secret Johnny qui se méfie d’elle et refuse de céder à ses avances. Les scènes entre hommes ont cette fois lieu non dans les tranchées, mais sur un autre terrain dangereux : ils réparent les lignes à haute tension. C’est là que la passion se joue pour les hommes, alors que les bars où ils rencontrent des filles ne sont que l’occasion de dépenser un peu d’argent. Mais Fay / Marlène Dietrich n’est pas un personnage anodin dans le cinéma de Walsh – ni dans le cinéma américain tout court : c’est une femme qui désire. Dans une très belle tirade, Fay dit son amour à Johnny ; son désir électrique est patent dans le rapide baiser qu’elle vole à Johnny. Mais celui-ci, falot, ne veut pas trahir son meilleur ami et ramène la jeune femme dans les bras de son mari au moment où elle est en train de partir. Le passage d’un homme à l’autre se joue une nouvelle fois par le prisme de la femme, et les fils électriques qui cassent et que les personnages réparent font office de métaphore : c’est bien leur lien qui donne sa tension au récit.

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Ernest Borgnine (1917-2012) goes to Eternity

Posté par vincy, le 9 juillet 2012

Né le 24 janvier 1917, Ernest Borgnine est mort à Los Angeles à l'âge de 95 ans. Il était le doyen des oscarisés. Il avait reçu la statuette pour Marty (1955, Palme d'or à cannes). Second rôle légendaire du 7e art, il était aussi une star du petit écran notamment avec la série Sur le pont, la marine! (Mc Hale's Navy) dans les années 60 (adapté au cinéma en 1964).

Après des débuts fracassants dans le rôle du sergent "Fatso" Judson dans Tant qu'il y aura des hommes, il est apparu dans plus de 200 films durant 60 ans, dont quelques chefs d'oeuvre : Johnny Guitare, Vera Cruz, Les vikings, Les douze salopards, La horde sauvage, Il était une fois dans l'Ouest, ...

Après avoir débuté au théâtre, à Broadway, sa carrière a explosé en 1953. Avec pour partenaires Frank Sinatra, Burt Lancaster, Kirk Douglas, Bette Davis  ou encore Glenn Ford, il fut l'un des acteurs les plus prolifiques d'Hollywood. Second rôle dans de grosses productions, il eut moins de chance en tête d'affiche dans des drames plus réalistes aux budgets modestes.

Il s'aventure alors dans des productions italiennes, y compris dans des films de Vittorio de Sica en 1961. A partir des années 70, ses choix se révélèrent plus malheureux et il ne retrouva jamais de grands rôles ni de succès triomphants, hormis L'Aventure du Poséidon et New York 1997.

De caméos (Red en 2010) en téléfilms, de séries populaires (ER) en séries B sur grand écran, Borgnine n'a jamais cessé de travailler, y compris en faisant des voix dans des films ou séries d'animation.

Ermes Effron Borgnino (son vrai nom), né de parents italien a servi dans la marine américaine durant dix ans avant de prendre des cours d'art dramatique après la seconde guerre mondiale. La Screen Actors Guild lui a remis un prix pour l'ensemble de sa carrière en 2011.