Rock Forever : Tom Cruise, 50 ans, star décadente du rock des années 80

Posté par cynthia, le 3 juillet 2012

Samedi dernier, à l'occasion de l'avant-première du nouveau film d'Adam Shankman, Rock Forever (Rock of Ages en vo), le Grand Rex vibrait aux sons du Rock 'n' roll américain (tendance années 80). Talons, collants en résille et veste en cuir étaient requis pour assister à la première projection publique de cette comédie musicale, qui approche des 1 300 représentations à Broadway. En effet, le public était invité à se déguiser dans le style Glam rock des années 80. L'animation très "rock" était emmenée par un chauffeur de salle et trois animatrices, tous vêtus comme des rockeurs de l'époque (pas forcément le look le plus sexy), dansant sur la scène de la plus grande salle de Paris (ça change des féérie des eaux de Disney), tout en demandant au public de taper dans les mains et de crier pour mettre tout le monde dans l'ambiance. Un peu ringard, certes. En bonus, comme un cheveu de rockeur sur la soupe (musicale), Warner (distributeur du film) a diffusé la bande annonce de The Dark Knight Rises, le troisième Batman de Christopher Nolan. La comparaison est évidemment cruelle entre Rock of Ages et le film le plus attendu de l'été..

Puis le film débuta, nous laissant seul face à un long-métrage divertissant mais peu palpitant.

Parlons surtout de Tom Cruise dont c'est l'anniversaire aujourd'hui (qu'il célèbre en apprenant la demande de divorce de sa femme, Katie Holmes). Sa prestation est (d)étonnante. Le héros de Mission impossible qui adore également jouer au trampoline sur le canapé d'Oprah Winfrey, sauve la mise de l'ensemble (si l'on excepte l'excellent Alec Baldwin) à coup de tatouages (invraisemblables et bien exhibés), de déhanchés salaces et d'excès alcooliques : dans la peau d'un artiste sex, drug and Rock 'n' roll, il épate, en mix étrange de Jean-Claude Van Damme et de Bon Jovi. Parfaite synthèse des chanteurs du genre, il se met à nu pour incarner une star décadente et allumée, sex addict et légèrement provocateur.

Les chansons qui illustrent le film et qui font de cette comédie musicale davantage un film à écouter qu'à regarder. Il est vrai que l'explosive bande originale nous ferais presque oublier le scénario. Les reprises sont revisitées nous donnent envie de sauter, de danser et de chanter. De Bon Jovi à Foreigner, de Twisted Sister à Poison, de Journey à David Lee Roth, la bande FM années 80 ravira les nostalgiques.

Le film Rock forever sort le 11 juillet dans les salles françaises.

La Rochelle 2012 : « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée »

Posté par Martin, le 3 juillet 2012

A propos de La Ruée vers l’or de Charles Chaplin.

Notre petit vagabond préféré marche le long d’une falaise. Sa démarche chaloupée manque de le faire tomber à chaque pas quand derrière lui sort par une grotte un ours qui se met à le suivre. Il avance sans le voir ; quand il se retourne l’ours vient juste d’entrer dans une nouvelle grotte. C’est la première scène du film. Dans ce jeu de portes ouvertes, d’apparition et de disparition, il y a déjà tout La Ruée vers l’or (1925), et peut-être même tout Chaplin : la vie est une question d’espace vital, et le cinéma une recherche de cadre.

En particulier dans ce film, ce questionnement s’incarne avec la porte, porte ni ouverte ni fermée des grottes, mais surtout porte de la cabane qui froid oblige, doit rester fermée. Dans le premier morceau de bravoure du film, Charlot se réfugie dans une cabane dont le propriétaire ne tarde pas à revenir : Black Larson ne veut pas de lui et ouvre la porte pour le faire sortir. Poliment, le Vagabond sort mais le vent le repousse à l’intérieur inlassablement. Il a alors l’idée d’ouvrir la deuxième porte, créant un courant d’air qui pousse Black Larson hors de la cabane. Comme toujours chez Chaplin, la scène dure pour faire jaillir tout le miel comique de cet espace fermé qui est à la fois un cadre fermé de cinéma (le jeu sur les lignes dans la cabane) et une scène de théâtre (il vire l’autre acteur de scène et prend ainsi le premier rôle).

Fait écho à cette scène, un autre grand moment quand Charlot et son ami Big Jim s’endorment dans la cabane qui se déplace pendant la nuit jusqu’au bord d’une falaise. Tout le suspense et le comique indissociables viennent cette fois du rapport entre l’intérieur et l’extérieur. Le plan d’ensemble de la cabane au bord de tomber, vue de dehors, succède au plan d’intérieur montrant les deux personnages inconscients du danger qu’ils courent, jouer à faire basculer leur habitacle. Une fois complètement oblique, retenue par une corde, au bord de sombrer, la cabane devient un espace nouveau : les portes deviennent un aller simple vers la mort ou vers la vie. Les lignes verticales et horizontales sont chamboulées, et les personnages doivent trouver un nouveau moyen d’ouvrir la porte en haut qu’ils souhaitent voir fermer en bas. Il y a quelque chose de régressif et même d’anal dans ce comique : la cabane devient un corps humain recrachant ses habitants ; la nourriture est d'ailleurs l’enjeu de l’intrigue (Charlot faisant bouillir ses chaussures, devenant un poulet aux yeux de Big Jim, ou inventant avec ses fourchettes la fameuse danse des petits pains).

L’ouverture de la porte, c’est donc dans La Ruée vers l’or la constitution d’un espace comique : l’espace clos est l’occasion de la destruction d’un espace (cf. Le Cirque et l’espace scénique que Charlot détruit malgré lui, mais ici aussi le saloon) ; la porte ouverte oblige l’espace donc le personnage à une transformation constante. Tout le film pose donc cette question très simple : comment s’adapter à un espace en perpétuelle transformation ? La question tragique de la survie et le pouvoir comique sont ici plus qu’intiment liés : ils sont le deux portes d’un même espace.

Paris Cinéma : Masterclass d’Olivier Assayas et hommage au réalisateur

Posté par vincy, le 3 juillet 2012

Ce soir et demain, Olivier Assayas est à l'honneur à Paris Cinéma. Explorateur et grand admirateur du cinéma asiatique, il est l’invité d’honneur « naturel » de cette 10e édition du festival qui met à l’honneur Hong Kong.

Les festivités débuteront ce soit au cinéma Grand Action (Paris 5e) avec une soirée hommage et la projection de son premier film, Désordre (1986, avec Wadeck Stanczak, Ann-Gisel Glass, Lucas Belvaux et Etienne Daho). Le Grand Action propose par ailleurs l'intégrale des films, soit 14 longs métrages, y compris documentaires, et un programme de courts métrages, du réalisateur.

Demain, mercredi 4 juillet, Olivier Assayas donnera une Masterclass, à 18h30, dans le même cinéma. Animée par Auréliano Tonet (Le Monde), ce sera l'occasion d'en savoir plus sur un réalisateur qui croise ses influences de l'école de la Nouvelle Vague avec ses passions pour le cinéma chinois (Hong Kong et Taiwan inclus).

Deux ans après Carlos, film et téléfilm épique sur le terroriste du même nom, on devrait retrouver cet été Assayas à Locarno ou Venise pour son prochain film, Après mai, avec Lola Creton et une troupe de jeunes acteurs amateurs.