Aurélie Filippetti remet les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à Nanni Moretti

Posté par vincy, le 21 mai 2012

Ministre depuis quelques jours, Aurélie Filippetti, en charge de la Culture et de la communication, réalise une opération de charme sur la Croisette. Parmi les temps forts de sa visite de 48 heures, la remise des insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à 65e édition du festival de Cannes.

Au Café des Palmes, dans le Palais des Festivals, en cette fin d'après midi, on côtoie Gilles Jacob, Thierry Frémaux, le jury du festival au grand complet, Eric Garandeau, Président du CNC, David Kessler, tout juste nommé conseille culture et médias du président de la République, les responsables communication des différentes institutions... La Ministre arrive, serre les mains. Elle va commencer son discours, avec à ses côtés le cinéaste de La chambre du fils, Palme d'or en 2001.

Elle commence avec l'histoire qui relie le réalisateur au Festival. Six de ses films ont été sélectionnés. "En 1978, il réalise Ecce Bombo qui raconte les rapports difficiles d’un étudiant avec son entourage. Gilles Jacob qui vient de prendre ses fonctions de Délégué général du Festival de Cannes, décide de le programmer en sélection officielle car il pressent déjà le devenir du réalisateur Nanni Moretti." Elle n'oublie pas les autres sélections : "En 2004, la Quinzaine des Réalisateurs lui rend hommage en lui décernant le Carrosse d’or en hommage à « Un italien qui a su rendre l’honneur à son pays par la qualité d’œuvres singulières de ses films, ses prises de positions publiques et son courage politique » déclare à cette occasion Pascal Thomas, alors délégué Général de la Quinzaine."

Rappelant sa polyvalence (producteur, acteur, exploitant, distributeur...), elle loue ses initiatives, notamment celle d'avoir "donner aux jeunes cinéastes qui débutaient la chance que vous-même aviez eue".

Dans un bel hommage, Aurélie Filippetti évoque son travail : "Dans vos œuvres, vous avez souvent semblé parler de vous, au premier abord. C’est votre présence qui donne à votre cinéma sa cohérence. Mais c’est en fait pour mieux parler des autres, et de ce qui vous entoure. (...) Pour interroger, souvent, cette Italie que vous aimez, que nous aimons ; pour évoquer les crises qui ébranlaient « il bel Paese »."

Les origines italiennes de la Ministre, ainsi que son engagement politique, donnent une tournure particulière à cette remise de médaille. "Vous n’avez pas hésité à vous engager publiquement au tournant des années 2001/2002. Comment oublier ces rondes citoyennes, ces « girotondi » impulsées notamment par vous, face au pouvoir de l'époque?"

"Comme l’a écrit Serge Toubiana, à travers votre cinéma, tel un sismographe, vous avez raconté l’histoire de l’Italie de ces trente dernières années" poursuit-elle. Saluant "l'immense créateur formel", remémorant "ce long travelling vous filmant en Vespa à travers les rues de Rome déserte en plein mois d’août, jusqu’à la plage d’Ostie" avec  "en fond sonore, une composition de Keith Jarrett", s'arrêtant su cette plage d'Ostie pour prendre "dans nos bras tremblants le corps martyrisé de Pier Paolo Pasolini, immense cinéaste, poète, romancier, dramaturge : la quintessence de l’artiste total", elle rend hommage aux artistes engagés, aux artistes du monde.

Elle conclura en italien, bien qu'elle ait hésité à le faire, son discours. "Vous êtes, pour toujours, une page vibrante de notre «  journal intime »".

Une fois la médaille autour du cou, Nanni Moretti parle à son tour. "Je suis un spectateur heureux a Cannes." commence-t-il. "Ma Vespa que vous avez cité, je l'ai encore et malheureusement pour mon dos, je n'arrive pas à m'en passer." Il remercie chaleureusement la France, où son "cinéma n'a toujours pas été recalé" à l'examen. Comme il l'avait dit lors de la conférence de presse du jury, mercredi 16 mai, il "remercie la Ministre pour l'attention" qu'elle "porte, pas seulement aux films, mais au cinéma en tant que fait artistique et  culturel". "Les Français sont généreux avec mes films et c'est une histoire d'amour qui continue", a-t-il ajouté. Il termine son discours en remerciant tout le monde et notamment "Jacob et Frémaux". Moretti est désormais El Commandor, comme l'avait surnommé Alexander Payne, membre du jury, la veille de l'ouverture du Festival.

Peter Weir va réaliser un thriller « gothique »

Posté par vincy, le 21 mai 2012

Le réalisateur australien Peter Weir (Le cercle des poètes disparus, The Truman Show, Les chemins de la liberté) a annoncé qu'il allait adapter le best-seller de Jennifer Egan, inédit en France, The Keep. Le film, qui sera un thriller gothique contemporain, se déroulera dans un mystérieux château médiéval d'Europe Centrale.

L'histoire est celle de deux cousins américains qui se retrouvent dans un château hanté où ils vont expurger leurs traumas et phobies d'enfance. Le scénario est en cours d'écriture et le budget est évalué à 30 millions de $, selon le producteur Said Ben Said, à la tête de cette coproduction franco-australienne.Le tournage débutera au printemps prochain.

Jennifer Egan, Prix Pulitzer 2011, avait publié The Keep en 2006.

Cannes 2012 : le match Pop/Rock – Kylie Minogue vs. Pete Doherty

Posté par vincy, le 21 mai 2012

D'un côté, Kylie Minogue, chanteuse pop (tendance dance) australienne de 44 ans. De l'autre côté, Pete Doherty, auteur-compositeur-interprète rock (tendance post-punk ou garage selon les époques) britannique de 33 ans. Elle est une star mondiale depuis ses premiers tubes à la fin des années 80. Lui est moins connu mais pas moins respecté par la presse musicale depuis ses débuts avec son groupe The Libertines.
Kylie a connu des très hauts et des très bas, une renaissance spectaculaire en 2001 avec l'album Fever. Elle a aussi été l'égérie d'H&M durant une saison. La presse people s'est emballée pour sa liaison avec Olivier Martinez. La presse féminine a préféré compatir pour sa bataille intime contre un cancer du sein.
Pete est plus sulfureux. Les scandales ne manquent pas dans son parcours. Il fut même condamné à 14 semaines de prison pour conduite en état d'ivresse et non-respect de sa liberté conditionnelle. Alcool, drogue (addict à l'héro) et rock n'roll. Cela ne l'empêche pas de jouer aussi les mannequins de mode (Roberto Cavalli, The Kooples).
Kylie et Pete seront à Cannes. Elle en compétition, lui à Un certain regard. La minuscule et sexy australienne a commencé sa carrière en jouant dans des séries locales à gros succès (The Sullivans, Neighbours, ...). Dans les années 90, elle s'invite aux génériques de films de séries Z. En 2011, elle joue la fée verte, couleur de l'absinthe, dans Moulin Rouge!, qui ouvre le festival de Cannes. On l'entend dans le dessin animé Pollux, le manège enchanté, et elle fait une apparition dans un film bollywoodien. Mais cette année, elle surprendra assurément en incarnant une actrice dans Holy Motors, de Léos Carax. Un film d'auteur européen, il n'y a pas meilleur contre-emploi pour elle.
Le dandy grunge anglais va faire ses premiers pas au cinéma avec une réalisatrice elle aussi française, Sylvie Vehreyde. Adapté du roman autobiographique d'Alfred de Musset, Confession d'un enfant du siècle, il sera Octave, le narrateur trompé par sa maîtresse, et tombant amoureux d'une jeune veuve pieuse, interprétée par Charlotte Gainsbourg, qui incarne l'alliance de la pop et du rock.

Si musicalement, les deux chanteurs n'ont rien en commun, à Cannes, ils seront présents tous deux avec des films d'auteurs français. Ça devrait swinguer dans les soirées d'après projection...

Cannes 2012 : déluge et pagaille

Posté par vincy, le 21 mai 2012

Les fortes pluies qui se sont abattues depuis quelques jours sur la Croisette, et particulièrement dimanche, ont entraîné de sérieux problèmes de logistiques. Le feu d'artifice programmé hier soir pour célébrer le 65e anniversaire du Festival a été reporté à mardi, si la météo le permet. La plus grave conséquence reste pour la salle du 60e, salle éphémère construite chaque année à côté du Palais, utilisée notamment pour les séances du lendemain (rattrapage), les séances spéciales et Cannes Junior. Son toit a été sérieusement endommagé par les pluies torrentielles et le vent. Des projections ont été annulées, pour être finalement reprogrammées et déplacées dans une autre salle. La salle devrait être opérationnelle dès ce lundi, après une série de travaux.

Les intempéries ont aussi causé quelques soucis pour les soirées organisées sur les plages. Hier, à celle du 65e anniversaire, Plage du Majestic, la piste de danse ressemblait à une patinoire et la pratique de "l'aqua-dancing" pourrait devenir la tendance de cette édition. Ce soir, Plage Nespresso, la soirée de la Semaine de la Critique, très courue chaque année par des centaines de festivaliers, jouait la prudence en distribuant les invitations au compte-goutte, ne sachant pas si la partie extérieure serait accessible.

Et c'est sans compter le calvaire des files d'attente qu'on peut reconnaître de loin avec la forêt de parapluies. Pour la projection presse du film d'Abbas Kiarostami, on a frôlé l'émeute parmi les très sages journalistes. Plantés sous le déluge durant 40 minutes, les portes ont tardé à ouvrir et la file d'attente mettait du temps à se résorber. Certains ont insulté les pauvres agents, chargés de filtrer les badges, qui ne font qu'appliquer les consignes. Tout le monde ressemblait à des chiens trempés. On imagine que certains sont tombés malades. La faute de cette désorganisation, qui a faillit entraîner un mouvement de panique générale (les si sages journalistes n'hésitant pas à écraser leurs confrères pour essayer de se faufiler au plus vite à l'abri), revient au film qui précédait le Kiarostami dans la salle Debussy : le documentaire de Gilles Jacob avait fait le plein d'invités, qui ont quitté la salle trop lentement, bloquant l'issue principale donnant accès au Palais.

Evidemment, on peut aussi en rire. Il suffisait de voir la montée des marches hier soir. Les vedettes n'étaient pas mieux loties. De l'espace du photocall, protégé, au sommet des marches, il y a toute une distance à franchir sous les cordes. Les robes longues (ou à traine) faisait serpillère sur des marches devenues flaques d'eau. Les coiffures et autres magnifiques brushings s'aplatissaient. Les gouttes perlaient sur les visages et les costumes. Bref, la météo est le seul élément capable de ruiner le glamour de Cannes.

Une seule solution : passer ses journées dans les salles et voir des films!

Cannes 2012 : Qui est Lily Cole ?

Posté par cynthia, le 21 mai 2012

De tous temps les roux et rousses ont été persécutés. Ils dégageraient une odeur nauséabonde, serait plus méchant que les autres à cause de leur couleur de cheveux, pratiqueraient la sorcellerie, bref des mythes, encore des mythes qui ternissent l'image du rouquin. Ce n'est pas la jeune et torride mannequin de 24 ans, Lily Cole qui illustrerait ces sottises.

Égéries des plus grandes marques, elle débute sa carrière de mannequin à 14 ans, après s'être fait remarquer par un recruteur alors qu'elle dégustait un hamburger (oui, oui c'est très ironique pour un mannequin). Elle signe avec l'agence de Kate Moss et enchaîne les contrats. Son nom apparaît de plus en plus dans le show business via les magazines de mode. Elle pose pour les plus grands titres, défile pour les plus grands noms. Même si elle vend de la beauté, elle préfère exploiter sa matière grise et continue simultanément ses études d'histoire de l'art à la prestigieuse université de Cambridge. Très vite son doux petit minois, qui donne à penser à la beauté victorienne des femmes d'antan, séduit le septième art.

Après la comédie britannique déjantée St Trinians, gros triomphe dans son pays, et des petits films sans grand succès pour commencer, avant de s'illustrer au côté de feu Heath Ledger dans le très fantasmagorique L'imaginarium du docteur Parnassus, de Terry Gilliam, présenté à Cannes en 2009. Une entrée dans un cinéma dit "respectable" où elle est très convaincante.Les films suivants ne concrétisent pas son envol. Certes, Rage, de Sally Potter, avec Jude Law, est sélectionné à Berlin. Mais le dernier Roland Joffé, There Be Dragons, est passé inaperçu l'an dernier.

Cette année devrait être la bonne. Avec ses cheveux de feu et son regard de braise, elle est de l'aventure du très attendu Blanche-Neige et le chasseur, en attendant d'incarner le célèbre rôle d'Alice dans Phatasmagoria; the vision of Lewis Caroll de Marilyn Manson, projet retardé depuis deux ans, à cause de l'emploi du temps surchargé du chanteur.

Cette année, elle revient à Cannes, à Un certain regard : Musset version Rock, avec Charlotte Gainsbourg et Pete Doherty. Confessions d'un enfant du siècle est réalisé par la française Sylvie Verheyde.