Michel Duchaussoy (1938-2012) : le comédien se meurt

Posté par vincy, le 13 mars 2012, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

Un comédien subtil, séducteur à sa façon, capable de capter les moindres nuances d'un personnages, quelque soit le registre ou le genre de son texte. Décédé d'un arrêt cardiaque ce mardi 12 mars, Michel Duchaussoy, 73 ans, n'était peut-être pas un comédien de premier plan au cinéma, mais il appartenait à la race de ces seigneurs du métier en explorant toutes ses facettes : théâtre, télévision, grands noms du cinéma comme films populaires. Il a eu toutes les audaces sans jamais se fourvoyer. Duchaussoy avait même cette élégance qui le rendait à la fois familier et distant.

Au début, il y a le théâtre. Prix d'excellence au Conservatoire national d'art dramatique, il intègre la Comédie-Française en 1964 (il devient sociétaire en 1967 pour la quitter en 1987), passant de Molière à Feydeau, mais aussi Marivaux, Pirandello, Ionesco, Corneille, Shaw, Racine... "Un même jour, je jouais un vieillard en matinée dans 'Le Cardinal d'Espagne' et, en soirée, le jeune groom de 18 ans dans 'Le Dindon'" expliquait-il. Duchaussoy fut mis en scène par Jean-Louis Barrault, Jean Piat, Bernard Murat, Roger Planchon et Patrice Chéreau qui lui permet enfin d'entrer de plein pieds dans la tragédie... Il reçut deux Molières pour des seconds rôles (Pygmalion en 1993 et Phèdre en 2003) et un de meilleur comédien (Le refuge en 1996).

50 pièces de théâtre environ mais 75 films. Il débuta avec Louis Malle (Vie privée, 1961) qui lui offrit aussi un magnifique rôle dans Milou en Mai qui lui valut le César du meilleur second-rôle masculin. Éternel second rôle, certes, mais inoubliable le plus souvent. Il tourna sous la direction des plus grands cinéastes français : Claude Chabrol (Que la bête meure, La rupture, La femme infidèle, Nada, La demoiselle d'honneur), Patrice Leconte (La Veuve de Saint Pierre, Confidences trop intimes), Costa Gavras (en cardinal dans Amen), Alain Corneau (Fort Saganne, Le môme), Michel deville (Bye Bye Barbara), Edouard Molinaro (L'homme pressé), Jacques Deray (Les bois noirs), Bertrand Tavernier (La vie et rien d'autre), Patrice Chéreau (Persécution)...

Juge, général, capitaine, flic, prêtre, directeur d'école, mari, grand père... il partage l'affiche avec les plus grands : Delon, Girardot, Depardieu, Audran, Bouquet, Yanne, Noiret, Marielle, Galabru, Binoche, Auteuil, Poelvoorde, Bonnaire, Marceau, Deneuve,  Dalle, Piccoli, Gainsbourg, Duris, Scott-Thomas ... Sans oublier qu'il était la voix française de Marlon Brando dans Le Parrrain.

En 1967, Alain Jessua lui offre son premier rôle sur grand écran dans Jeu de massacre, prix du meilleur scénario à Cannes. L'un des rares premiers rôles dans la carrière du comédien.

Depuis les années 2000, il acceptait de nombreux films, comédies, drames ou polars de la nouvelle génération du cinéma français : Le plus beau jour de ma vie, Poltergay, Tricheuse, L'âge de raison, Mères et filles, L'Autre Dumas, Le petit Nicolas, Elle s'appelait Sarah... Il était le mari de Deneuve, le père de Cassel (le diptyque Mesrine), la voix d'Archibald (Arthur de Luc Besson) ...

Le grand public se souvient évidemment de son rôle de capitaine peureux des services secrets dans Le grand blond avec une chaussure noire d'Yves Robert, coincé entre le gaffeur Pierre Richard et le tordu Jean Rochefort.

Très présent à la télé (grandes séries de l'été, "Braquo", "Palace", "Maigret"), il était capable de s'adapter à n'importe quel univers. En 2006, ce comédien, engagé, se livrait sur son métier d’acteur dans Lettre de l’Adami : « Il y a sans doute un certain masochisme à poursuivre un métier comme celui de comédien où la part de souffrance est si importante ».

On le reverra en Abraracourcix dans le prochain Astérix (Astérix et Obélix: God Save Britannia) et en François Mitterrand dans le téléfilm L'Affaire Gordji réalisé par Guillaume Nicloux.

Tags liés à cet article : , , , , , , , , .

commentaires3 commentaires
  1. Posté par Mélodie, le 13 mars 2012 à 22:04

    J’ai passé la journée à remarqué la même faute dans de nombreux articles.

    Michel Duchaussoy et décédé soit le LUNDI 12 MARS soit le MARDI 13 MARS, « Mardi 12 Mars » c’est impossible …

    Cordialement

  2. Posté par Mélodie, le 13 mars 2012 à 22:04

    remarquer*

  3. Posté par Bruno Chevillard, le 14 mars 2012 à 10:30

    Bonjour et merci pour votre article qui rend un bel hommage à l’un de nos plus grands comédiens. Une erreur cependant: si Michel Duchaussoy avait bien été nommé pour le César du Meilleur Acteur dans un Second rôle pour MILOU EN MAI, il ne remporta pas la statuette qui récompensa finalement Jacques Weber (Le comte de Guiche) pour Cyrano de Bergerac.

>>> S'abonner aux commentaires
exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.