Deauville Asia 2012 : Kiyoshi Kurosawa à l’honneur et en masterclass

Posté par kristofy, le 11 mars 2012

Le cinéaste Kiyoshi Kurosawa a gagné une reconnaissance internationale à la fin des années 90, à un moment où il s’agissait pour lui presque d’une renaissance en tant que réalisateur. En effet, bien que méconnu avant cette époque, il avait déjà signé une dizaine de films lorsque le monde entier découvre Cure en 1997.

C'est à 28 ans qu'il réalise son premier long métrage, Kandagawa Wars, mais son début de carrière est rapidement freiné par les problèmes de distribution qui touchent le deuxième, The excitement of the Do-Re-Mi-Fa Girl. Il continue cependant à tourner des films et autres épisodes de série télé tout en enseignant le cinéma à la Film School of Tokyo. En 1997 arrive Cure, avec celui qui deviendra son acteur fétiche Kôji Yakusho. Par la suite, chacun de ses films sera sélectionné à Cannes, Berlin ou Venise, et presque tous seront distribués en France.

Le Festival asiatique de Deauville lui rend donc hommage cette année en proposant de revoir ses films les plus connus : Cure, License to live, Charisma, Kaïro, Retribution et Tokyo Sonata. Une rétrospective plus complète de ses films (par exemple Doppelgänger qui est peut-être son meilleur) est prévue à la Cinémathèque Française du 14 mars au 19 avril. C’est d’ailleurs Jean-François Rauger, directeur de programmation de la Cinémathèque, qui a rendu hommage sur scène à Kiyoshi Kurosawa. « Après Cure ses autres films ont transformée notre intuition en certitude : Kurosawa allait faire sortir la notion de cinéma de genre de ses propres limites. Ses plans sont chargés d’une terreur concrète où le danger peut surgir hors-champ, ils distillent une angoisse profonde chez le spectateur. Ce que traque le cinéma de Kiyoshi Kurosawa, avec notamment la contamination, c’est la pulsion de mort d’un Japon à l’imminence de sa disparition. Il pose la question de ce que devient l’Homme lorsqu’il disparaît au profit de sa propre empreinte. Kiyoshi Kurosawa, vous êtes un grand artiste moderne. »

Kiyoshi Kurosawa a alors reçu sa statuette avec ces remerciements : « Cela fait plusieurs décennies que je fais des films, avec parfois des conditions de production ou de distributions difficiles, je suis ému que mes efforts reçoivent cet hommage ici en France. Je me considère plus comme un espoir par rapport à certains réalisateurs vétérans comme Clint Eastwood, Woody Allen, Roman Polanski, Abbas Kiarostami... mais ce genre d’hommage m’autorise à faire du cinéma avec eux en première ligne. J’ai la ferme intention de continuer à réaliser des films, et j’espère d’ailleurs vous proposer de découvrir le prochain très bientôt ».

Kiyoshi Kurosawa par lui-même

Lors de sa masterclass publique, le réalisateur a évoqué à la fois le début de sa carrière et quelques-unes de ses influences. Après avoir montré quelques extraits de es films, il a ensuite abordé plus précisément son travail de mise en scène et les thèmes de ses films. Voici un condensé des échanges :

A propos de ses premiers films des années 80-début années 90 (avant sa reconnaissance internationale avec Cure en 1997) :

C’est difficile de porter un regard rétrospectif sur mon travail. Au début j’ai eu un peu comme une envie de me rapprocher des films dont j’appréciais la mise en scène, autant les films américains de Richard Fleisher que les films français de Jean-Luc Godard. Par exemple, pour Godard je trouvais que certains de ses films étaient assez complexes et très divers, sa façon d’utiliser le cadre et le son m’intéressait. On pouvait y voir parfois un montage un peu osé ou non-conventionnel, la musique pouvait arriver ou s’arrêter de manière inopinée. L’art de la transition, c’est quelque chose d’important. Mais j’ai laissé Godard de côté pour aussi m’imprégner de films américains et aussi des films de yakuzas japonais. Ceci dit, j’ai commencé à réaliser des films du genre plutôt pink-eiga (érotique soft), et aussi d’autres films directement pour le marché vidéo. Je suis Japonais et le plus important était de m’inscrire dans le cinéma japonais avec mon propre langage. C’est ce que je me suis attaché à faire avec chacune de mes réalisations.

A propos de la tradition des fantômes japonais et de ses codes au cinéma :

Dans plusieurs de mes films, j’ai un questionnement quant à comment mettre en images la mort, et montrer un fantôme à l’écran est une façon de parler de la mort. Dans tel film, c’est juste une apparition, dans un autre le personnage  peut toucher le fantôme comme une entité physique palpable. La figure du fantôme est un être effrayant pour le personnage de l’histoire qui le voit, et aussi pour le spectateur. Mais je me détourne du cliché où le personnage hurle en agitant les bras dans tous les sens. Dans mes films, le sujet a comme première réaction souvent de s’affaisser sur lui-même, de tomber à l’intérieur en quelque sorte. Le fantôme qui apparaît traduit surtout un trouble mental chez le personnage qui lui fait face. Ce désordre mental est quelque chose de presque essentiel dans la vie qui n’est pas une ligne droite parfaite.

A propos du choc des meurtres inattendus ou violents :

Je veux filmer les scènes violentes de manière la plus réelle possible. Quand quelqu’un se fait tirer dessus, le sang coule de manière crédible, et c’est un défi de rendre ça en seul plan-séquence sans coupe. Je tiens à la crédibilité de l’image pour susciter une plus grande réaction du spectateur. Un réalisateur ne peut pas se contenter de tirer le meilleur parti de ses acteurs. Tourner un plan difficile qui demande un travail particulier à l’équipe est quelque chose d’essentiel. Par exemple, un assistant doit actionner au bon moment un tuyau au bout de la jambe de l’acteur pour déclencher un écoulement de sang à l’autre bout du tuyau caché dans son cou. Le montage peut être très commode pour ce genre de scène mais c’est aussi une façon de duper le spectateur en quelque sorte. Je préfère couper le moins possible et allonger la durée d’un plan. Un film doit toucher le spectateur de manière directe et frontale.

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A noter : Kiyoshi Kurosawa vous donne rendez-vous pour une autre masterclass à la Cinémathèque Française le jeudi 15 mars prochain.

Natalie Portman parmi les égéries publicitaires les plus médiatisées

Posté par vincy, le 11 mars 2012

Un institut, Lexis Nexis, propose chaque année un classement des égéries publicitaires pour les marques de beauté afin de connaître leur impact mondial en retombées presse et en présence sur les réseaux sociaux.

Lady Gaga, visage de la marque Mac, domine largement le tableau cette année. Mais c'est Natalie Portman, 5e, qui créé la surprise. "Miss Dior" a su profiter de son actualité pour faire parler d'elle : un Oscar, un compagnon lui même ambassadeur de L'homme libre d'Yves Saint Laurent, un accouchement... De quoi valoriser le parfum Dior sans trop de dépenses. Il n'y a bien que Beyoncé (L'Oréal), certes plus chanteuse qu'actrice, qui la surclasse (2e) à Hollywood. Portman a ainsi plus de visibilité que Jennifer Lopez (L'Oréal et Gillette), Justin Timberlake (Givenchy) et Gwyneth Paltrow (Estée Lauder), respectivement 6e, 7e et 8e.

Les acteurs et actrices sont de plus en plus sollicités par ces grandes marques car ils apportent une image moins "fabriquée", plus "affective" et toute aussi percutante médiatiquement. Sinon, dans le Top 10, on retrouve une chanteuse (Cheryl Cole), deux sportifs (Jenson Button et Andy Roddick) et une top model inusable (Kate Moss).

En France, les contrats de Marion Cotillard (Dior) et Audrey Tautou (Chanel) touchent à leur fin. Il faudra attendre pour voir si une Léa Seydoux (Prada) fera aussi bien qu'elles. Il reste qu'Eric Cantona, 48e, est toujours parmi les Français les plus connus dans le monde.