L’instant Court : The Last Goodbye, clip de The Kills réalisé par Samantha Morton

Posté par kristofy, le 24 février 2012

Comme à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après une publicité réalisée par Tran Anh Hung rencontré lors du 18ème Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul, voici l’instant Court n° 67.

Le duo The Kills, formé par Alison Mosshart et Jamie Hince, fête cette année leurs dix ans de musique ensemble. Les premiers disques font entendre un rock minimaliste et abrasif, et les concerts du groupe dans des petites salles deviennent mémorables. Depuis, leurs disques sont de qualité plutôt inégale et la ferveur des débuts s’est perdue quand ils jouent leur cachet devant des foules (Rock en Seine en 2011, Stade de France en mai 2012 en ouverture de Metallica).

Peu importe, The Kills est toujours un groupe dont on est curieux d’écouter l'album suivant. Alison Mosshart et Jamie Hince ont aussi participé chacun de leur côté à d’autres aventures musicales, et ils se sont intéressés à mettre en scène leur image (ils ont co-réalisé un documentaire). En tant que groupe, ils viennent de sortir un ep 4 titres acoustiques (dont une reprise de Marilyn Monroe) où la rugosité de leur son fait pour une fois place à des ballades.

Pour leur nouvelle vidéo, il ont fait appel derrière la caméra à l’actrice britannique Samantha Morton. Celle-ci a figuré au générique de quelques gros films comme Accords et désaccords de Woody Allen ou Minority Report de Steven Spielbierg. Bien qu’elle ait été une fois nominée aux Oscars, la comédienne a été un peu oubliée, mais on la retrouvera dans Cosmopolis de David Cronenberg (probablement à Cannes). En parallèle, Samantha Morton s’est tournée vers la réalisation de ses propres films, ainsi elle a déjà dirigé The Unloved en 2009.

Voila donc The Last Goodbye, clip de The Kills réalisé par Samantha Morton. Pour ce clip, subtilement éclairé en noir et blanc, elle a placé le duo dans une cabine de photomaton où ils ont joué quantité de poses et grimaces devant quelques flashs (le son arrive après 40 secondes).

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film The Last Goodbye.

The Artist, Intouchables et Polisse films préférés des Français en 2011

Posté par vincy, le 23 février 2012

Selon l’Observatoire du Public des Films de Médiamétrie, le film français préféré du public (parmi les nommés aux Césars) est évidemment Intouchables avec la note jamais atteinte de 9,2 sur 10. Suivi de Polisse, favori des Césars avec 13 nominations, et The Artist, en lice pour 10 Oscars, qui suscitent tous deux la note de 8,2 sur 10.

Médiamétrie a aussi enregistré le "buzz" en ligne de ces films. Par exemple, sur Twitter, The Artist s’arroge 46% de part de conversation (effet Oscars + Dujardin), Intouchables 32% et Polisse 15%.

L'institut explique : "Ce buzz fait désormais partie intégrante de la vie d’un film, devenant le « bouche à oreille » numérique de notre époque. Médiamétrie a étudié les conversations générées sur Internet - blogs, forums, réseaux sociaux, médias traditionnels en ligne - par les films et les acteurs et actrices depuis l’annonce des nominations aux César le 27 janvier 2012."

___________
L’Observatoire du Public des Films permet d’obtenir le profil du public de tous les films ayant réalisé au moins 300 000 entrées, soit environ 130 films par an, ainsi que leur appréciation depuis septembre 2008. 48 600 interviews réalisées par internet (système CAWI) entre le 6 février 2011 et le 14 février 2012, constituant un échantillon représentatif des spectateurs « 12 derniers mois » âgés de 6 ans et plus. BuzzMetrics mesure et analyse l’e-réputation des marques et des entreprises. Il effectue une recherche approfondie des commentaires et avis publics des internautes sur les réseaux sociaux, les blogs, les forums ainsi que les plateformes de micro-blogging via une technologie propriétaire.

Après Tyrannosaur, Paddy Considine prépare son nouveau film

Posté par vincy, le 23 février 2012

C'est l'un des premiers films britanniques de l'année 2011 qui a fait le plus de buzz depuis ses premières projections. Tyrannosaur, réalisé par l'acteur Paddy Considine, a gagné le prix du meilleur premier film aux récents BAFTAS, trois récompenses aux British Independant Film Awards (film britannique, nouveau talent, actrice), deux honneurs suprêmes du Festival de Dinard (Hitchcock d'or du meilleur film, meilleur scénario) et deux prix à Sundance l'an dernier (prix spécial du jury, mise en scène).

Paddy Considine va donc passer à son deuxième film : l'adaptation d'un roman de Jon Hotten, inédit en France, The Year of the Locust, polar se déroulant dans le milieu de la boxe. L'histoire suit le destin de Rick Parker, un VRP sociopathe qui devient promoteur de boxe d'un ancien pro du baseball, assez naïf et incorruptible. Combats truqués, ruine financière et meurtre seront au menu.

Considine a été vu, comme acteur, dans La vengeance dans la peau (il y incarnait le journaliste anglais), In America, Submarine ou encore le premier opus de Red Riding. Il a déclaré récemment avoir toujours un film en cours d'écriture sous la main. Le réalisateur avait acquis les droits de Locust l'an dernier.

Vesoul 2012 : retour sur le palmarès qui couronne August drizzle

Posté par redaction, le 22 février 2012

Après une semaine de compétition, de rencontres et de découvertes en tous genres, la 18e édition du festival des cinémas d'Asie de Vesoul (FICA) s'est achevée mardi soir avec l'annonce du palmarès et la projection en avant-première du nouveau film de Wang Quan'An, Apart together. Le jury international présidé par Atiq Rahimi, et réunissant Ermerk Chinarbaev, Nestor O. Jardin et Latika Padgaonkar, a choisi de remettre le Cyclo d'or 2012 au Sri-lankais Aruna Jayawardana pour August drizzle, également couronné du prix NETPAC.

Le film se déroule dans la campagne sri-lankaise où le soleil assèche toute chose. On y suit la vie d'une femme dans son activité d'entrepreneur de pompes funèbres, reprise après la mort de son père. Rejetée par la communauté de son village du fait de cette profession habituellement masculine, l'héroïne tente de mener à bien le projet de construction d'un crématorium, utile pour le village mais qui risque de ruiner son concurrent. Sous un aspect physique peu charmeur, la jeune femme rêve malgré tout d'amour, de mariage, d'enfants... même si le destin en a décidé autrement.

August drizzle se caractérise par des images pas du tout racoleuses, et au contraire belles dans leur capacité à nous montrer la dure réalité quotidienne de cette communauté. Et puis il y a cette femme dont on s'écarte, qui abandonne un à un ses rêves de bonheur personnel, mais si forte dans la poursuite de son projet, et qui a su émouvoir et séduire public et jurés.

Le Grand prix du jury international va lui à Dance town de Jeon Kyu-hwan (Corée), qui surprend par son observation du genre d’accueil que peut offrir la Corée du Sud à une réfugiée de Corée du Nord. La jeune femme est observée et guidée de manière assez pressante quand elle n’est pas surveillée de manière oppressante. Le réalisateur Jeon Kyu-hwan propose un film à l’aspect moins cinématographique que son précédent (Animal Town, déjà présenté à Vesoul, qui avait fait une très favorable impression), comme si l’esthétique de l’image était diminuée par la dureté de son contenu. On y voit surtout une grande ville qui n’intègre pas vraiment une personne étrangère, ni même ses habitants quand ils sont très âgés ou handicapés. Ces solitudes qui se croisent parfois ne semblent jamais entrevoir la perspective d'une amélioration de leur sort. A noter que le film a également convaincu le jury INALCO, qui lui décerne son prix coup de cœur.

Le jury international a également choisi de distinguer Le temps dure longtemps de ?zcan Alper et Nino de Loy Arcenas. Si le premier tranchait incontestablement sur le reste de la compétition, par ses qualités cinématographiques et la force de son propos (les génocides kurdes et arméniens), on peut en revanche être plus surpris par le succès du second (qui a également reçu le coup de coeur Guimet), mélo familial formaté à l'esthétique de série télévisée.

Final Whistle de Niki Karimi (photo de droite) récolte quant à lui trois prix mérités (Prix Emile Guimet, Prix INALCO et Prix du jury lycéen). Le film débute avec une réalité qui nous est familière (l'actrice/réalisatrice Niki Karimi qui travaille sur un film) comme pour nous faire croire à la réalité du scénario : une femme est prête à vendre un de ses organes dans l’espoir de réunir assez d’argent pour éviter que sa mère ne soit condamnée à mort.

Dans le film on se déplace beaucoup d’un endroit à un autre et souvent en voiture, la caméra est toujours en mouvement pour suivre les personnages et en même temps pour placer le spectateur en position de témoin. Bien qu’il s’agisse d’une fiction on est alors happé par une impression de réel, et on va découvrir progressivement le drame qui a eu lieu. L'occasion de partager avec le spectateur plusieurs questions sur la justice ou les droits des femmes en Iran.

Return ticket de Teng Yung-Shing (mention spéciale NETPAC), sur des ouvrières chinoises qui aspirent à retourner dans leur ville natale pour le Nouvel An,  et Khalifah de Nurman Hakim (prix du public), qui aborde la question de l'intégrisme religieux en Indonésie, se partagent les autres récompenses de la compétition long métrage tandis que Les origines de la pomme de Catherine Peix (prix du public) et Parvaz, l'envol de Reza d' Ali Badri (prix du jury jeunes) sont distingués dans la compétition documentaire.

Une partie des films primés seront repris comme chaque année à l'auditorium du Musée des Arts Asiatiques Guimet de Paris du 18 au 20 avril 2012. Et pour la prochaine édition du FICA, il faudra attendre la semaine du 5 au 12 février 2013.

______________________

Le palmarès complet

Cyclo d'or
August drizzle de Aruna Jayawardana (Sri Lanka)

Grand Prix du Jury International
Dance town de Jeon Kyu-hwan (Corée)

Mentions spéciales :
- Nino de Loy Arcenas (Philippines)
- Le temps dure longtemps de ?zcan Alper (Turquie)

Prix du Jury NETPAC
August drizzle de Aruna Jayawardana (Sri Lanka)

Mention spéciale NETPAC
Return ticket de Teng Yung-Shing (Taïwan/Chine)

Prix Emile Guimet
Final whistle de Niki Karimi (Iran)

Coup de cœur Guimet
Nino de Loy Arcenas (Philippines)

Prix INALCO
Final whistle de Niki Karimi (Iran)

Coup de cœur INALCO
Dance town de Jeon Kyu-hwan (Corée)

Prix du public long métrage de fiction
Khalifah de Nurman Hakim (Indonésie)

Prix du Jury Lycéens
Final whistle de Niki Karimi (Iran)

Prix du public du film documentaire
Les origines de la pomme de Catherine Peix (Kazakhstan-France).

Prix Jury Jeunes
Parvaz, l'envol de Reza d' Ali Badri (Iran-France)

Crédit photos : Michel Mollaret

La Chine s’ouvre (un peu plus)

Posté par vincy, le 22 février 2012

Les autorités chinoises ont décidé d'augmenter le nombre de films étrangers diffusés dans leur pays, l'un des plus protectionnistes du monde. La mesure va principalement bénéficier au cinéma américain, puisque l'accord signé vendredi dernier fait partie d'une négociation commerciale sino-américaine et concerne essentiellement des films en 3D ou format IMAX.

Dans un marché en forte explosion, le 3e du monde en recettes en 2011, l'enjeu est de taille. D'autant que les analystes prévoient que le marché chinois va plus que doubler d'ici 2015, dépassant ainsi largement le Japon.

Dorénavant, ce sont 14 films supplémentaires qui seront autorisés, soit un potentiel de 500 millions de $ de recettes pour les studios concernés. Jusqu'ici, la Chine ne permettait qu'à 20 films étrangers par an d'être projetés dans les salles du pays.

L'Empire du milieu cherche à protéger son industrie cinématographique, et bien sûr à la développer. Cette limitation du nombre de films étrangers, qui doivent par ailleurs correspondre aux critères de la censure, facilite la bonne résistance du cinéma chinois (54% de parts de marché), qui investit de plus en plus massivement dans de grosses productions locales. Les Américains ont, en partie, contourné le problème en tournant certaines de ses productions (Kung-fu Panda, Mission:Impossible III, ...) sur place, incitant les autorités à accepter leurs films dans la short-list annuelle.

DreamWorks Animation vient même d'annoncer la création d'un studio à Shanghai, baptisé Oriental DreamWorks. L'infrastructure produire un film d'animation par an à partir de 2016 et deux à partir de 2018.

En 2011, seuls deux films français (Arthur 3 et Coursier) sont sortis en Chine (contre 7 en 2010 et 4 en 2009) réalisant 5,2 millions d'euros de recettes (1,48 millions d'entrées). Selon Unifrance, trois sorties sont prévues en 2012 : A bout portant, La proie et Largo Winch II.

_______

Ci-joint un tableau récapitulatif du marché cinématographique chinois en 2011, fournit par Gravity Group.

Ça cartoon à Lyon!

Posté par Morgane, le 22 février 2012

Du 22 février au 9 mars, le Grand Lyon propose de (re)découvrir le meilleur du cinéma d'animation européen dans une vingtaine de salles.

En parallèle du forum professionnel Cartoon Movie (7-9 mars), On cartoon dans le Grand Lyon! propose au grand public des projections de plusieurs films d'animation européens de ces dernières années. Cette manifestation s'inclue dans un mouvement dans lequel les salles du GRAC (Groupement Régional d'Actions Cinématographiques) mettent en lumière le cinéma d'animation à travers différents festivals - comme les Toiles des Gones - et animations organisés tout au long de l'année. La Région Rhône-Alpes, très active dans la production cinématographique d'animation, notamment à travers le studio Folimage, est partenaire du GRAC et de Cartoon Movie.

Ce festival, dont c'est la deuxième édition cette année, propose des films plus ou moins récents (Le château des singes, Le tableau), des avant-premières (Alois Nebel), pour les plus grands (Crulic) comme pour les plus jeunes (Les contes de la nuit). On pourra aussi voir Chico & Rita, nommé aux Oscars ou The Prodigies, sélectionné à Cannes l'an dernier. Il y en a pour tous les goûts.

Et côté animations, divers ateliers et rencontres seront au rendez-vous: à la découverte des effets spéciaux, ateliers arts plastiques animé par Helène Théry, illustratrice, atelier marionnettes, atelier sur le thème de la couleur, atelier réalisation etc. Des ciné-goûter et ciné-conte seront également proposés ainsi qu'une rencontre avec Jean-François Laguionie et Anik Le Ray, réalisateur et scénariste du Tableau.

Cartoon Movie conclura ce festival. Ce forum de la coproduction européenne de films d'animation accueillera 700 participants de 34 pays. 55 projets seront présentés. La manifestation s'ouvrira avec Arrugas, qui vient de remporter le Goya du meilleur film d'animation et du meilleur scénario en Espagne.

Tout le programme

The Counselor de Ridley Scott, par Cormac McCarthy et avec Michael Fassbender

Posté par vincy, le 21 février 2012

Ses livres sont de plus en plus adaptés - No Country for Old Men, La route, De si jolis chevaux -, mais là, Cormac McCarthy a décidé d'écrire un scénario original, 36 ans après The Gardener's Son. The Counselor sera réalisé par Ridley Scott. C'est désormais confirmé après un mois de négociations (et de rumeurs sur internet).

Il s'agira de l'histoire d'un avocat estimable qui croit pouvoir mettre le doigt dans le commerce de la drogue sans se faire avaler par lui. Évidemment, il se trompe.

Les producteurs promettent un film fidèle à l'atmosphère de l'écrivain, entre obsessions sexuelles et ton viril. Deux femmes devraient s'inviter dans le casting, qui ne comprend, pour l'instant, que sa star principale : Michael Fassbender.

L'acteur, snobé par les Oscars mais primé à Venise en septembre pour son interprétation dans Shame, sera à l'affiche cet été de Promotheus, le prochain film de Ridley Scott.

Vesoul 2012 : trois questions au cinéaste taïwanais Teng Yung-shing

Posté par MpM, le 21 février 2012

En lice pour le Cyclo d'or 2012, Return ticket du cinéaste taïwanais Teng Yung-shing raconte l'existence d'ouvrières chinoises de la province d'Anhui, venues travailler à Shanghai, et impatientes de retourner dans leur village natal pour célébrer le Nouvel An. Une histoire typiquement continentale, donc, pourtant produite par le spécialiste de l'identité taïwanaise, le maître Hou Hsiao-Hsien.

Ecran Noir : Contrairement aux films taïwanais que l'on a l'habitude de voir en France, Return ticket ne traite pas directement de Taïwan et de son identité, mais d'une situation typiquement chinoise. Est-ce parce que vous trouvez que le cinéma taïwanais est trop tourné vers lui-même et son histoire ?

Teng Yung-shing : C'est naturel que les cinéastes parlent de l'endroit d'où ils viennent et où ils vivent. Mais pour moi, ce qui compte n'est pas tant l'endroit que les gens. Il se trouve que j'habite à Shanghai depuis six ans, donc l'histoire du film est celle des gens autour de moi.

EN : Quel a été le cheminement du film ?

TYS : Tous les personnages que l'on voit, ce sont des femmes un peu âgées qui habitent autour de chez moi. J'ai donc voulu faire un documentaire sur elles. Plein d'histoires ont surgi. A partir de ces expériences vécues, on a commencé à bâtir une histoire. A part les trois personnages principaux, les autres acteurs sont d'ailleurs des gens du quartier ! En tant que cinéaste, je n'avais pas envie d'utiliser ma propre vie. Pour moi, le plus important était d'aborder la question du retour, du fait de rentrer chez soi. Mais ce qui m'entourait est naturellement entré dans le film.

EN : Le film a une esthétique spéciale, avec des teintes bleutées, des images peu éclairées, et une ambiance sonore presque joyeuse...

TYS : J'ai fait ce choix esthétique avant tout pour des raisons réalistes. Ces femmes gagnent très peu d'argent donc elles n'allument qu'une seule lampe, ce qui donne ces teintes sombres. En revanche, la musique est plus légère car même si les personnages ont une vie difficile, elles sont heureuses. Je voulais éviter d'avoir une position trop misérabiliste et au contraire dédramatiser la situation.

Goyas 2012 : un polar très noir surclasse Almodovar

Posté par vincy, le 20 février 2012

No habrá paz para los malvados d'Enrique Urbizu a laminé dimanche soir La Piel que habito de Pedro Almodovar, pourtant favori en nombre de nominations (voir notre actualité du 12 janvier). Déjà récipiendaire du prix du meilleur film espagnol à Mar del Plata, ce polar conduit par un flic désespéré a été récompensé par 6 Goyas : meilleur film, réalisateur, acteur (José Coronado), scénario original, montage et son. Le film a rapporté près de 5,6 millions de $ au box office, soit le 4e succès espagnol de l'année 2011.

Almodovar n'est cependant pas reparti bredouille. Sur 16 nominations, La piel que habito a reçu 4 Goyas : meilleure actrice (Elena Anaya) et meilleur espoir masculin (Jan Cornet) pour un même personnage (une première), meilleure musique (le 10e prix Goya pour Alberto Iglesias) et meilleur maquillage.

Parmi les autres vainqueurs, on notera Eva (meilleurs nouveau réalisateur pour Kike Maillo, second rôle masculin pour Lluis Homar, et effets spéciaux), Blackthorn (costumes, décors, direction artistique, photo) et La voz dormida (second rôle féminin pour Ana Wagener, espoir féminin pour Maria Leon).

A ce palmarès qui se concentre sur 5 films, il faut ajouter le film d'animation Arrugas. Goya du meilleur long métrage animé, il repart aussi avec celui de la meilleure adaptation.

Côté documentaire, on note que la cinéaste catalane Isabel Coixet, une protégée d'Almodovar, a gagé le prix dans cette catégorie avec Escuchando al juez Garzon.

Enfin, deux films étrangers ont été honorés : The Artist en tant que meilleur film européen, prix qui s'ajoute à son long palmarès international. En tant que film français, il succède à Indochine, Bleu, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Le pianiste. Seul le cinéma britannique fait historiquement mieux avec 7 Goyas. El Chino, qui vient de sortir en France a reçu le Goya du meilleur film étranger hispanophone. Le cinéma argentin continue de surclasser tous les autres dans cette catégorie, avec ce 11e gagnant (le Chili et Cuba n'en ont que trois chacun).

L’instant court : Speechless, réalisé par Tran Anh Hung

Posté par kristofy, le 20 février 2012

Comme à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après It's Halftime in America réalisée par David Gordon Green, avec Clint Eastwood, voici l’instant Court n° 66.

A l'occasion du 18ème Festival international des cinémas d'Asie (FICA) de Vesoul,  Ecran Noir a pu rencontrer Tran Anh Hung, invité de la section "francophonie d'Asie" avec ses 4 longs métrages L'odeur de la papaye verte, Cyclo, A la verticale de l'été et La ballade de l'impossible.

L'occasion de revenir avec lui sur son travail, et d'évoquer rapidement son expériences dans le domaine du format court. Expériences dont nous vous proposons ici un exemple à travers une publicité volontairement "orientalisante" et glamour.

Ecran Noir : Vos premiers courts-métrages, La femme mariée (à Cannes en 1989) et La pierre de l’attente, sont devenus quasiment invisibles  ?

Tran Anh Hung : Je souhaite qu’ils restent invisibles, ce sont les films les plus tristes qu’on ait pu faire. Je broyais du noir sûrement, je devais être dans une période sombre de ma vie, il n’y a pas beaucoup de plaisir à les voir.

EN : Il vous est également arrivé de réaliser des films publicitaires...

TAH : Je fais très peu de publicités, vraiment quand mon compte en banque est vide c’est à ce moment-là que j’accepte. Pour le spot Marionnaud, c’est leur agence de communication qui a eu ce genre d’idée avec un côté un peu asiatique, c’était leur envie. Je crois que l’agence a bien aimé la réalisation de cette pub mais en fait pas leur client.

Je fais très peu de publicité parce que pour moi faire une image c’est très précieux, je ne voudrais pas m’épuiser à ça. J’en ai fait une dizaine dans ma vie mais c’est minuscule, ce n'est pas grand chose.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Speechless.

<object width="600" height="450"><param name="allowfullscreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="movie" value="http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=33736720&amp;server=vimeo.com&amp;show_title=0&amp;show_byline=0&amp;show_portrait=0&amp;color=00adef&amp;fullscreen=1&amp;autoplay=0&amp;loop=0" /><embed src="http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=33736720&amp;server=vimeo.com&amp;show_title=0&amp;show_byline=0&amp;show_portrait=0&amp;color=00adef&amp;fullscreen=1&amp;autoplay=0&amp;loop=0" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" width="600" height="450"></embed></object>