Vesoul 2012 : trois questions au cinéaste taïwanais Teng Yung-shing

Posté par MpM, le 21 février 2012, dans Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars, Vesoul.

En lice pour le Cyclo d'or 2012, Return ticket du cinéaste taïwanais Teng Yung-shing raconte l'existence d'ouvrières chinoises de la province d'Anhui, venues travailler à Shanghai, et impatientes de retourner dans leur village natal pour célébrer le Nouvel An. Une histoire typiquement continentale, donc, pourtant produite par le spécialiste de l'identité taïwanaise, le maître Hou Hsiao-Hsien.

Ecran Noir : Contrairement aux films taïwanais que l'on a l'habitude de voir en France, Return ticket ne traite pas directement de Taïwan et de son identité, mais d'une situation typiquement chinoise. Est-ce parce que vous trouvez que le cinéma taïwanais est trop tourné vers lui-même et son histoire ?

Teng Yung-shing : C'est naturel que les cinéastes parlent de l'endroit d'où ils viennent et où ils vivent. Mais pour moi, ce qui compte n'est pas tant l'endroit que les gens. Il se trouve que j'habite à Shanghai depuis six ans, donc l'histoire du film est celle des gens autour de moi.

EN : Quel a été le cheminement du film ?

TYS : Tous les personnages que l'on voit, ce sont des femmes un peu âgées qui habitent autour de chez moi. J'ai donc voulu faire un documentaire sur elles. Plein d'histoires ont surgi. A partir de ces expériences vécues, on a commencé à bâtir une histoire. A part les trois personnages principaux, les autres acteurs sont d'ailleurs des gens du quartier ! En tant que cinéaste, je n'avais pas envie d'utiliser ma propre vie. Pour moi, le plus important était d'aborder la question du retour, du fait de rentrer chez soi. Mais ce qui m'entourait est naturellement entré dans le film.

EN : Le film a une esthétique spéciale, avec des teintes bleutées, des images peu éclairées, et une ambiance sonore presque joyeuse...

TYS : J'ai fait ce choix esthétique avant tout pour des raisons réalistes. Ces femmes gagnent très peu d'argent donc elles n'allument qu'une seule lampe, ce qui donne ces teintes sombres. En revanche, la musique est plus légère car même si les personnages ont une vie difficile, elles sont heureuses. Je voulais éviter d'avoir une position trop misérabiliste et au contraire dédramatiser la situation.

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