Vesoul 2012 : Regard sur le cinéma kazakh avec Ermek Chinarbaev

Posté par kristofy, le 18 février 2012

Le Kazakhstan semble doublement loin, à la fois  géographiquement et cinématographiquement. Si le cinéma kazakh est méconnu faute, la plupart du temps, d’arriver jusqu’à nous, le FICA, lui, n’hésite pas aller le chercher depuis déjà plusieurs éditions.

Cette année, Vesoul propose ainsi un Regard sur le cinéma du Kazakhstan avec près d’une vingtaine de film. Le plus ancien date de 1938, il s’agit de Amangueldy de Moisei Levin qui, bien qu'il ait été initié par les soviétiques, est considéré comme le film dramatique fondateur du cinéma kazakh avant Les chants d’Abai de Pesni Abaya. Vesoul programme aussi deux films de Abdulla Karsakbaev dont On m’appelle Koja (prix spécial du jury à Cannes en 1967), deux films de Chaken Aïmanov, plusieurs films qui évoquent la guerre et d’autres qui témoignent de la vitalité de la Nouvelle Vague kazakh.

Cette année le jury de la compétition présidé par Atiq Rahimi (documentariste et romancier, prix Goncourt 2008) compte dans ses rangs le cinéaste kazakh Ermek Chinarbev, lui-même auréolé d’un beau palmarès : La Vengeance était au festival de Cannes en 1989, Ma vie sur le bicorne a gagné le Léopard d’or au festival de Locarno en 1993. Son film Lettres à un ange resté inédit en France est présenté cette année en première à Vesoul, ce qui a été l’occasion d’un débat avec les spectateurs à propos du cheminement de sa création.

Lettres à un ange est une histoire à tiroirs rythmée par différentes ‘lettres’ vidéo (sur la danse, l’amitié, l’argent, l’amour, la famille…) de l’héroïne. Celle-ci raconte différentes versions (aussi bien pour elles que pour les spectateurs) de ses différentes relations amoureuses avant un drame lourd de conséquences. La narration tout comme la forte impression laissée par l’actrice Aiganym Sadykova amène le spectateur à se demander si cette femme est un monstre ou pas.

Le réalisateur Ermek Chinarbev revient sur cette création si particulière : « J’ai commencé il y a quelques années à rêver d’une femme très belle qui raconterait différentes petites histoires sur elle, en plusieurs langues et dans plusieurs pays. C’était devenu nécessaire de la voir sur un écran pour qu’elle existe, mais c’est difficile de faire un film. Un jour, j’ai raconté ça à une femme qui m’a recontactée une année après pour parler de la production de ce projet, je ne sais pas pourquoi mais on a fait ce film. Pour trouver l’actrice j’ai auditionné deux fois Aiganym Sadykova sans être persuadé qu’elle était le personnage, mais à une troisième audition avec un partenaire homme, alors là ça m’est paru évident. Sur le tournage elle a d’ailleurs manipulé en quelque sorte les trois autres acteurs, et ils sont devenu tout les trois amoureux d’elle. Je pense tout le temps à cette femme du film. A la question ‘est-elle un monstre?’, on me fait à chaque fois des réponses différentes. Même John Malkovitch a voulu m’expliquer le film. Je me pose moi-même toujours cette question, d’ailleurs, j’y pense tout le temps. »

Crédit photo : Michel Mollaret

Teddy Awards 2012 : des films entre romances amères et engagement politique

Posté par vincy, le 18 février 2012

Les Teddy Awards de cette 62e Berlinale ont été remis hier soir, récompensant les meilleurs films ayant pour thématique l'homosexualité de la sélection du Festival.

Teddy du meilleur film, Keep the lights on (photo) de l'américain Ira Sachs est une histoire d'amour de dix ans entre deux garçons assez opposés, qui vont tomber amoureux et connaître une romance intense. Fort, cru, émouvant, le film avait été remarqué à Sundance.

Teddy du meilleur documentaire, Call me Kuchu de Malika Zouhali-Worrall et Katherine Fairfax Wright retrace le parcours de David Kato, militant gay ougandais qui a notamment lutté contre la loi anti-homosexuels régulièrement présentée devant le parlement du pays. Ce militant a été assassiné durant le tournage du film.

Prix du jury, Jaurès, du français Vincent Dieutre, est une docu-fiction où les confessions du cinéastes à une amie comédienne, Eva Truffaut, entrecroisent deux histoires, celle d'une rupture avec son copain et une autre autour d'un groupe de réfugiés afghans qui résident en bas de chez lui

Prix Siegesaule (du nom du magazine gay berlinois), Parada, film serbo-croate de Srdan Dragojevic, est une comédie à la Kusturica. On y suit un groupe de militants gays qui essaie d'organiser une gay pride (en Serbie, les homosexuels ont beaucoup de mal à imposer leurs droits). Il s'associe avec des mafieux locaux pour organiser leur protection face aux menaces des groupes néo-nazis. Le film est paradoxalement un succès dans toute l'ex-Yougoslavie, l'une des régions les plus homophobes d'Europe.

Prix du meilleur court métrage à la réalisatrice péruvienne Claudia Llosa pour Loxoro.

Deux Teddy Awards d'honneur ont été remis :

- l'un à Ulrike Ottinger, cinéaste, documentariste et photographe allemande : son documentaire Prater en 2007 avait reçu l'équivalent du César du meilleur documentaire tandis que sa Jeanne d'Arc de Mongolie avait été en compétition à Berlin en 1989.

- l'autre à Mario Montez, acteur et icône d'Andy Warhol, l'un des pionniers de la culture gay underground au cinéma.

Le Millénium de David Fincher a été le film le plus cher à assurer en 2011

Posté par vincy, le 18 février 2012

Selon une enquête publiée par le quotidien, désormais uniquement en ligne, La Tribune, Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, de David Fincher, a été le film jugé le plus dangereux à assurer pour Allianz : "La multiplication des scènes d’action « audacieuses » dans le film aurait en effet pu coûter cher à son assureur, Allianz, qui par l'intermédiaire de sa filiale Fireman's Fund (FFIC), est le leader de l'assurance cinématographique."

Les scènes les plus risquées sont celles qui comportent "des courses à moto, du skateboard, des combats et des actes de torture. Le fait de tourner à l'étranger accroît également considérablement le risque global" selon la VP de la division divertissement chez Fireman's Fund, Lauren Bailey. Hormis le skateboard, Millénium est en effet composé de tous ces ingrédients "explosifs".

Le fait d'être tourné dans plusieurs pays - Suède, Suisse, Grande-Bretagne - accroit les difficultés : transport de matériel, de costumes, risques de maladie et surtout retard de la production. "Le moindre retard peut faire perdre des millions à la production" nous explique-t-on. La présence de Daniel Craig, qui devait être intact pour jouer ultérieurement James Bond, n'arrange rien. "Si une vedette se blesse et devient indisponible, cela peut coûter jusqu'à 250 000 dollars par jour dans un film à grand budget." Le film a couté, hors frais marketing, 90 millions de $.

L'assureur a le pouvoir de faire changer les scènes si il considère que le risque est trop grand. Le montant des primes d'assurance oscille entre 1 % et 3 % du budget d'un film, ce qui inclut :  l'assurance des acteurs, des accessoires, des décors et des costumes, une couverture pour les dépenses supplémentaires ou le matériel défectueux.

Vesoul 2012 : Dance Town, avec Oh Seong-tae, a ouvert la compétition

Posté par kristofy, le 18 février 2012

Le 18ème Festival international des cinémas d'Asie (FICA) de Vesoul, ce sont aussi des films en avant-première en compétition pour le Cyclo d’or. Cette compétition a débuté avec un réalisateur coréen encore inconnu en France mais déjà bien connu des festivaliers de Vesoul : Jeon Kyu-hwan qui avait été récompensé ici en 2010 pour Animal Town. Son dernier film était au festival de Berlin et il tourne déjà en ce moment son prochain film !

Il s’était lancé dans un trilogie explorant le thème de la ville, et c’est le troisième, Dance Town, qui a donc ouvert la compétition 2012. La particularité de ces trois films est que dans chaque histoire on retrouve dans un rôle différent l’acteur Oh Seong-tae. Ce dernier imagine d'ailleurs que Jeon Kyu-hwan voit en lui comme un alter-ego à multiples facettes... Venu spécialement à Vesoul, il s’est prêté aux questions-réponses avec les spectateurs.
Dance Town nous fait suivre l’arrivée en Corée du Sud d’une femme qui a fui la Corée du Nord. Pour éviter arrestation et exécution, pour motif de possession de produits étrangers interdits, son mari a réussi à la faire s’échapper. Elle se retrouve alors seule à Séoul sans nouvelles de son mari bloqué au Nord, elle devient une réfugiée qui doit s’adapter à une nouvelle vie…
Le réalisateur Jeon Kyu-hwan voulait moins parler de la relation entre les deux pays de Corée que de l’arrivée d’un étranger dans une grande ville. Ses trois films (Mozart Town, Animal Town, et maintenant Dance Town) s’attachent à la vie dans une grande ville avec le point de vue d’une personne qui y est étrangère. Pour ce qui est d’une personne nord-coréenne réfugiée, celle-ci est d’abord interrogée et aussi surveillée un moment pour deux raisons, d’abord la crainte d’une intrusion d’un agent espion de Corée du Nord et aussi pour le cas ou le réfugié aurait des difficulté à s’adapter à la vie sud-coréenne.

"Le nombre de réfugiés augmente de plus en plus, et leur arrivée n’est pas toujours la bienvenue parfois à cause de quelques jalousies puisque le gouvernement les aide en leur fournissant un logement", explique Oh Seong-tae. "En majorité, les Coréens espèrent une réunification des deux pays ennemis. Le cinéaste lui ne souhaite pas que Dance Town soit vu comme un film politique, il s’agit d’abord d’un personnage d’une femme de Corée du Nord réfugiée en Corée du Sud à Séoul. Si l’histoire se passait dans une autre ville, ça aurait été un autre genre d’étranger. Son sujet, comme dans ses premiers films, est la ville racontée par des gens en souffrance."

Crédits photos : Kristofy et Michel Mollaret

Une nouvelle nouvelle version de La belle et la bête à la sauce Del Toro

Posté par vincy, le 18 février 2012

A peine Christophe Gans a-t-il annoncé son projet de remake de La Belle et la bête, avec Léa Seydoux et Vincent Cassel (voir actualité du 11 février), que Guillermo del Toro s'est engagé sur une autre version du conte, mais cette fois-ci américaine et produite par Warner Bros.

Andrew Davies (Bridget Jones) écrira le scénario. Le rôle de la Belle devrait être incarné par Emma Watson (Harry Potter). Reste à trouver la bête.

Del Toro film actuellement Pacific Rim.