7 British Awards pour The Artist : ça laisse sans voix !

Posté par vincy, le 12 février 2012

Dimanche 12 février, les BAFTAS (Oscars britanniques) ont décerné leurs prix, lançant la grande saison européenne, avant les Césars, les Goyas et les Donatello. The Artist s'avance un peu plus vers les Oscars avec 7 récompenses, dont quatre majeures (film, réalisateur, acteur, scénario). C'est la première fois depuis Philippe Noiret (Cinéma Paradiso) qu'un comédien français gagne ce prix.Dans la catégorie film, The Artist succède ainsi à d'autres films français : Jeux interdits, Le salaire de la peur, Jean de Florette et Le Pianiste.

Le prix du meilleur film étranger a été remis à Pedro Almodovar avec La Piel que habito. Il l'avait déjà obtenu pour Tout sur ma mère et Parle avec elle. Il devient ainsi le cinéaste étranger le plus primé de l'histoire de l'Académie britannique.

Enfin, Meryl Streep emporte son deuxième trophée anglais de sa carrière (et oui seulement), 20 ans précisément après celui de La Maîtresse du lieutenant français.

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Le palmarès

Academy Fellowship : Martin Scorsese

Contribution exceptionnelle au cinéma britannique : John Hurt

Orange Rising Star (prix du public) : Adam Deacon

The Artist : film, réalisateur, acteur (Jean Dujardin), scénario, musique, image, costumes

La taupe : film britannique, scénario adaptation

La dame de fer : actrice (Meryl Streep), maquillages

Beginners : second rôle masculin (Christopher Plummer)

La couleur des sentiments : second rôle féminin (Octavia Spencer)

Tyrannosaur : premier film

Senna : documentaire, montage

La piel que habito : film en langue étrangère

Rango : film d'animation

Hugo Cabret : décors, son

Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie : effets spéciaux

A Morning Stroll : court métrage animé

Pitch Black Heist : court métrage

Berlin 2012 : César doit mourir des frères Taviani, premier vrai frisson de la compétition

Posté par MpM, le 12 février 2012

La Potsdamer Platz a frémi samedi lors de la présentation en compétition à la 62e Berlinale du nouveau film des frères Paolo et Vittorio Taviani, César doit mourir, qui se déroule dans le quartier de haute sécurité de la prison de Rebibbia. On y suit un groupe de détenus choisis pour interpréter la pièce Jules Cesar de Shakespeare sous la direction du metteur en scène Fabio Cavalli.

Dans un noir et blanc qui confère à l'ensemble un aspect irréel, gommant les frontières entre les mots de l'auteur et ceux des détenus, le duo de cinéastes filme les acteurs lors du casting (à la fois cocasse et touchant) puis lors des répétitions. On assiste ainsi à la progression dramatique de la pièce, découvrant au fur et à mesure comment l'intrigue shakespearienne s'approprie l'espace de la prison. Les fenêtres grillagées, les coursives, les cellules deviennent autant de décors minimalistes qui soutiennent l'action et renforcent l'impression de confusion entre l'histoire dans la pièce, et celle dans la réalité.

Au final, cela donne une fable passionnante sur la nature humaine, mise en scène avec l'élégance rare d'une pure tragédie antique. Les acteurs deviennent des personnages presque plus édifiants que ceux qu'ils incarnent, malgré le peu de choses que l'on apprend d'eux. C'est là toute l'intelligence du scenario que d'éviter trop d'allers et retours entre la fiction et la vie de la prison. On connait seulement les noms des détenus, les causes de leur emprisonnement (meurtre, trafic de drogue, collusion avec la mafia...) et les peines (lourdes) auxquelles ils sont condamnés. Malgré cela, une résonance évidente se fait entre leur propre histoire et celle racontée par Shakespeare : l''honneur, les complots, la loyauté, sont des notions qui leur parlent et qu'ils ont eux-mêmes eu l'occasion d'expérimenter.

On perçoit d'ailleurs fugacement la douleur que réveillent les mots de Shakespeare chez certains prisonniers,  ainsi que le mal que peut paradoxalement leur faire ce contact étroit avec les grandes émotions de la pièce. "Depuis que je connais l'art, cette cellule est devenue une prison", avoue notamment l'un d'entre eux a la fin du film, rappelant que lorsque le rideau retombe sur les cadavres de César, Brutus et Cassius, les hommes cachés derrière le costume, eux, doivent retourner en cellule et continuer avec leur vie.

Whitney Houston (1963-2012) : So Emotional

Posté par vincy, le 12 février 2012

Star de la chanson (pop, R&B, Soul, dance) dans les années 80 et 90, Whitney Houston est morte dans des conditions mystérieuses cette nuit du 11 février, noyée dans la baignoire de sa chambre d'hôtel à Beverly Hills. Elle fut l'une des plus grosses vendeuses de disques sur cette période, avant de connaître un déclin aussi brutal que tragique : mariage avec Bobby Brown avec coups et blessures, alcool, drogue... Elle était née le 9 août 1963 à Newark, dans la banlieue de New York.

La chanteuse aux 6 Grammy Awards (200 millions de disques vendus selon les estimations) avait fait une incursion dans des téléfilms et dans le cinéma : The Bodyguard (1992), Waiting to Exhale (Où sont les hommes?,  1996) et The Preacher's Wife (La femme du pasteur, 1996). Le premier, de Lawrence Kasdan, avec Kevin Costner, a été un énorme succès mondial (410 millions de $ au box office) ; le deuxième, réalisé par Forrest Whitaker, avec Angela Bassett, a reçu un bel accueil aux USA (au total, il a cumulé 81 millions de $ dans le monde) ; le troisième, de Penny Marshall, avec Denzel Washington, a déçu les attentes, malgré son affiche.

Si elle n'était pas une grande comédienne, son statut de star a, à chaque fois, créé l'événement autour de ses sorties. Elle a été nommée aux Razzie Awards comme pire actrice (The bodygyuard) et a remporté le prix de la meilleure actrice aux NAACP Image Awards (The Preacher's Wide).

Film posthume pour cet été

Après plusieurs projets avortés, des ventes de disques de plus en plus médiocres depuis 2000, et une dernière tournée musicale complètement ratée, Whitney Houston devait revenir au cinéma. Sparkle, dont elle était l'une des productrices, est un remake de la comédie musicale éponyme de 1976 : le film retrace la descente aux enfers de trois soeurs d'Harlem (New York) qui ont connu la gloire comme chanteuses et ont tout détruit avec la drogue. Quasiment autobiographique. Ce film de Salim Akil, qui réunit Jordin Sparks (gagnante de La nouvelle Star version US, saison 6) et Derek Luke, sort en août 2012 aux USA et, a priori, en septembre en France. Le projet mûrit depuis 2001 mais a a souvent été interrompu, notamment avec le décès tragique de la chanteuse Aaliyah, pressentie pour le rôle principal.

Whitney Houston avait aussi produit des films pour la télévision (La légende de Cendrillon, Un mariage de princesse).

Détentrice de nombreux records dans l'industrie musicale - elle a été la première artiste à placer sept singles consécutifs au top des ventes -, la cousine de Dionne Warwick et fille de la choriste Cissy Houston, avait commencé dans le mannequinat et participé à quelques sitcoms.

On entend souvent sa voix sur les B.O.F. de ses propres films. Deux chansons ont été marquantes. "When You believe", duo avec Mariah Carey, qui fut le thème principal du Prince d'Egypte, dessin animé de DreamWorks. Et, bien entendu, "I Will Always Love You", hit gigantesque dans The Bodyguard. La chanson avait été écrite en 1973 par la super-star de la country (et vedette de cinéma) Dolly Parton. Parton l'avait réenregistré pour la B.O.F. de La cage aux poules, comédie musicale loufoque avec Burt Reynolds, en 1982. Avec le temps, elle est devenue l'un des plus grands classiques de la musique Country. La version de Whitney Houston a viré au phénomène, avec 10 millions d'exemplaires vendus dans le monde (un record pour une chanteuse), 14 semaines au Top des ventes américaines, et une reconnaissance au delà du genre "Country".

Un remake de Rebecca écrit par Steven Knight et produit par DreamWorks

Posté par vincy, le 12 février 2012

Ne nous révoltons pas tout de suite. Certes, Rebecca d'Hitchcock est un classique, réputé par conséquent intouchable. Aussi quand DreamWorks et Working Title Films annoncent qu'ils vont en faire un remake, on serait tenté par crier au sacrilège.

Mais les studios ont aussi confirmé qu'ils avaient désigné Steven Knight comme scénariste pour adapter le livre de Daphne DuMaurier, à l'origine du film d'Hitchcock. Knight est l'auteur de films comme Dirty Pretty Things et Les Promesses de l'ombre. Après une première version, il a abandonné l'adaptation du Symbole perdu, le best-seller de Dan Brown, préférant se consacrer à sa première réalisation pour le cinéma, Hummingbird.

Le classique d'Alfred Hitchcock date de 1940. Il s'agit du premier film américain du Maître,  avec Laurence Olivier et Joan Fontaine. Il avait reçu l'Oscar du meilleur film (et celui de la meilleure photo, en plus de 9 autres nominations). L'histoire, un conte gothique, est celle d'un veuf qui tombe amoureux d'une jeune demoiselle de compagnie. Mais le fantôme de la défunte épouse qui l'a précédée hante le château et les esprits qui y habitent.