Gérardmer 2012 : Extrêmes sensations promises

Posté par geoffroy, le 26 janvier 2012

La 19ème édition du Festival de Gérardmer, présidé par l’auteur-dessinateur et réalisateur français Enki Bilal (Immortel (Ad Vitam)), ouvre ses portes du 25 au 29 janvier 2012. Le festival, comme à son habitude, prône la diversité (nombreux sous-genres, nationalités et, Gérardmer oblige, multitude de sections). Cette année le festival innove en créant une toute nouvelle sélection sobrement baptisée « Extrême ». Son but, défendre les couleurs d’un cinéma fantastique toujours prompt à défier les limites d’un genre. 5 films assureront le spectacle pour un public avisé. L’effroi sera au rendez-vous !

Outre un hommage rendu à l’acteur Ron Perlman (La guerre du feu, Le nom de la rose, La cité des enfants perdus, Alien resurrection, Blade II, Hellboy I et II ou encore Drive), notons la venue du dernier Francis Ford Coppola – Twixt – qui fera l’ouverture du festival. La compétition officielle propose 8 films allant de de la Corée du Sud au Mexique en passant par l’Allemagne. Un regret. Il n’y a pas de film français à l’exception du Petit Poucet de Marina de Van (Hors-Compétition). A noter la présence de The Moth Diaries de la Canadienne Mary Harron (American Psycho) vu au dernier festival de Venise.

Cela suffira-t-il pour redorer son blason ? Avec  la nouvelle rivalité du Festival du film fantastique de Paris et un film de genre de plus en plus polymorphe, Gérardmer joue gros cette année. Il est indispensable que médiatiquement et cinématographiquement le Festival parvienne à convaincre les distributeurs qu'il est toujours le "Sitgès" français.

Membres du Jury
Président compétition officielle longs métrages
Enki Bilal (Illustrateur, réalisateur, auteur, scénariste)

Jury compétition officielle longs métrages
Christine Citti (Comédienne)
Vincent Desagnat (Comédien)
Dinara Drukarova (Comédienne)
Tonie Marshall (Réalisatrice, comédienne et scénariste)
Agnès Merlet (Réalisatrice)
Joann Sfar (Dessinateur et réalisateur)
Tomer Sisley (Comédien)

Compétition officielle
The Cat, Seung-Wook Byun
Babycall, Pål Sletaune
Beast, Christopher Boe
Eva, Kike Maillo
Hell, Tim Fehlbaum
La Maison des ombres, Nick Murphy
The Moth Diaries, Mary Harron
Pastorela, Emilio Portes

Hors Compétition
Beyond the Black Rainbow, Panos Cosmatos
The Caller, Matthew Parkhill
Chronicle, Josh Tank
Comforting Skin, Derek Franson
Corman's World: Exploits of a Hollywood Rebel, Alex Stapleton
The Day, Douglas Aarniokoski
The Divide, Xavier Gens – Film de clôture
Emergo, Carles Torrens
Invasion of Alien Bikini, Young-doo Oh
Norwejian Ninjas, Thomas Cappelen Malling
Perfect Sense, Adam Wingard
Le Petit Poucet, Marina de Van
Rabies, Aharon Keshales & Navot Papushado
The Theatre Bizarre, collectif
Twixt, Francis Ford Coppola – film d’ouverture
Underwater Love a pink musical, Shinji Imaoka
The Woman, Lucky McKee

Section “Extrême”
Blood Creek, Joel Schumacher
Choose, Marcus Graves
Grave Encounters, Vicious Brothers
The Incident, Alexandre Courtès
Mother's Day, Darren Lynn Bousman

La nuit Fantastique
Juan of the Dead, Alejandro Brugués
New Kids Turbo, Steffen Haars, Flip Van der Kuil
Tucker & Dale fightent le mal, Eli Craig

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Pour plus d’info: Festival de Gérardmer

Sundance 2012 : le nouveau Rodrigo Cortes (Buried) déçoit un peu

Posté par vincy, le 25 janvier 2012

Rodrigo Cortes avait écrit Red Lights avant de réaliser Buried, révélé à Sundance il y a deux ans avant de devenir un film culte (et succès surprise) de l'année 2010. "Beaucoup de financiers étaient intéressés par Red Lights, mais nous étions arrivés à ce point où tout le monde voulait participer, mais seulement une fois qu'un autre aurait fait le premier pas". Il a donc inversé ses projets, ayant l'intuition que Buried offrirait une belle carte de visite.

Red Lights n'a cependant rien à voir avec l'exercice de style de Buried (un homme enterré sous terre durant tout le film, ou presque).  Le film a une narration plus classique, même si l'intrigue semble plus complexe, et dispose de trois vedettes dans son casting : Cillian Murphy, Sigourney Weaver et Robert de Niro.

L'histoire suit un professeur de psychologie spécialisé dans l'explication rationnelle des phénomènes paranormaux (Weaver) et son assistant brillant et arriviste (Murphy) qui consacre sa vie à démasquer les charlatans et à éclairer les esprits crédules. Jusqu'au jour où un mentaliste aveugle et surdoué Simon Silver (De Niro) décide de la mettre au défi. Une vieille rancoeur les oppose mais son assistant rêve d'en faire son premier gros gibier. Le film s'adresse aussi bien aux agnostiques qu'aux croyants.

Présenté hors-compétition à Sundance vendredi soir, le thriller paranormal serait en passe d'être acquis par Millennium Entertainment pour être distribué en Amérique du nord. On aurait pu s'attendre à un autre distributeur, plus important que celui-ci, spécialisé dans les séries B avec grosses stars. Cela s'explique sans doute par les premiers retours qui nous reviennent de l'Utah. Les premières critiques font état d'un film solidement interprété, tendu à l'extrême jusqu'à un final parait-il grandiose. Mais nombreuses sont celles qui pointent une longueur injustifiée, un rythme inégal, un montage parfois bancal et un propos trop intellectuel.

Mais tous s'accordent à signaler que Cortes est un bon illusionniste, avec plus d'un tour de magie dans sa tête.

Le film sort le 2 mars en Espagne. Pour l'instant, il n'est prévu qu'au second semestre aux USA et en France.

Les Freaks, c’est cinématographique au musée du quai Branly

Posté par vincy, le 25 janvier 2012

Le musée du quai Branly propose jusqu'au 3 juin "Exhibitions, L'invention du sauvage", exposition (utile et ludique, conseillée même aux enfants) sur la manière dont les ethnies des nouveaux mondes, les "barbares", les "freaks" ont été exhibés, transformés en "animaux de foire" à travers les siècles (jusqu'à l'après guerre pour être exact), que ce soit dans des expositions universelles, dans les Cours royales, ou dans les cirques. Cette exposition, composée d'affiches, de peintures, de sculptures, de photographies, reflète d'un point de vue historique le racisme et le complexe de supériorité qui s'est glissé dans l'inconscient occidental au fil des siècles. Le commissaire général Lilian Thuram (oui, l'ancien footballeur), président de la Fondation “Education contre le racisme”, et les commissaires scientifiques, Pascal Blanchard et Nanette Jacomijn Snoep, permettent ainsi un voyage pas si lointain dans le passé où "l'autre" était considéré comme un objet de curiosité. Ou comment nous avons inventé le "Sauvage"?

Cela fait longtemps que le cinéma s'est intéressé à cette réflexion.  Le musée du quai Branly propose à partir du 26 janvier et jusqu'au 6 avril, un cycle de projection, sur entrée libre.

Au programme, des films cultes ou très connus comme Freaks de Tod Browning, Lola Montès de Max Ophuls, Elephant Man de David Lynch, Man to Man de Régis Wargnier, Le sifflement de Kotan de Mikio Naruse, Vénus Noire d'Abdellatif Kechiche, L'énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog. Mais aussi des documentaires plus rares : une sélection de courts métrages des frères Lumière (qui ont filmé les expositions ethnographiques de Paris entre 1896 et 1897), un segment signé Rachid Bouchareb, Exhibitions, Joséphine Baker en couleurs, On l'appelait la vénus Hottentote, Des Zoos et des hommes...

Le musée organisera pour l'occasion des discussion et des rencontres avec les réalisateurs. Notamment, Régis Wargnier sera présent le 23 mars, à l'issue de la projection de son film.

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Tout savoir sur l'exposition

Programmation détaillée :

Jeu 26/01 19h00 Freaks 64min

Ven 27/01 18h00 Sélection films des frères Lumière 17min
19h00 Lola Montès 115min

Sam 28/01 14h00 The Couple in the cage 30min
15h00 Joséphine Baker en couleurs 54min
18h00 Elephant Man 125min

Dim 29/01 14h00  A World on display 40min
15h00 Exhibitions + Zoos humains 61min
17h00 L’Enigme de Kaspar Hauser 110min

Sam 04/02 14h00 On l’appelait la vénus Hottentote 52min
16h00 The return of Sarah Baartman 52min
18h00 Le Sifflement de Kotan 126min

Dim 05/02 14h00 Ota Benga 16min
15h00 Boma Tervuren 54min
17h00 Des Zoos et des hommes 70min

Ven 23/03 18h00 Man to Man 122min

Ven 06/04 18h00 Vénus noire 160min

Etrange et dernier voyage pour Théo Angelopoulos (1935-2012)

Posté par vincy, le 25 janvier 2012

Le réalisateur grec Theo Angelopoulos (Theódoros Angelópoulos), Palme d'or à Cannes en 1998 pour L'éternité et un jour, est décédé mardi soir à l'âge de 76 ans dans d'étranges circonstances. Plus tôt dans la soirée, nous avions appris qu'il avait été renversé par un motard dans la rue au Pirée, le port d'Athènes. On l'annoncé blessé, transféré immédiatement à l'hôpital.

C'est une figure emblématique du cinéma européen, et le plus grand réalisateur grec de ces trente dernières années. Né le 27 avril 1935, il avait incarné le Nouveau cinéma grec des années 70, avant de livrer une oeuvre symbolique, poétique, contemplative, émouvante. Ses fresques reflétaient son pays, ses troubles et ses tourments, dénonçant la tyrannie, tissant un portrait mélancolique de la condition humaine, tout en esthétisant au maximum chacun de ses plans. Il ne se lassait pas des paysages pluvieux, venteux et grisâtres de son pays pour mieux dépeindre l'aspect existentiel de son cinéma.

Après avoir voulu devenir écrivain, Théo Angelopolos, qui avait étudié le droit, avait poursuivi ses études à Paris en 1962 et 1963, à l'Institut des Hautes études cinématographiques (Idhec, l'ancienne Fémis) avant de devenir critique cinématographique. Membre du jury des festivals de Berlin (1978) et de Cannes (1987), il a aussi été largement récompensé dans les plus grands festivals du monde : Prix de la critique à Berlin pour Jours de 36 en 1972, prix de la Critique également à Cannes pour Le voyage des comédiens (1975), Le Voyage à Cythère (1984) et Le regard d'Ulysse (1995) qui a aussi emporté le Grand prix du jury, Palme d'or toujours à Cannes en 1998 avec L'éternité et un jour, Grand prix spécial des Amériques en 2004 à Montréal, prix de la critique toujours mais à Venise avec Alexandre le Grand en 1980 et cinq fois primé sur la lagune pour Paysage dans le brouillard en 1988... Il avait tourné avec les plus grands : Harvey Keitel, Marcello Mastroianni (L'apiculteur), Bruno Ganz, Jeanne Moreau (Le pas suspendu de la cigogne,...

Il avait énormément de difficulté à convaincre des producteurs pour financer ses films. Son perfectionnisme ralentissait évidemment son rythme de travail. Après sa Palme d'or, les cinéphiles ont attendu six ans pour revoir un film, en 2004, du cinéaste. Eleni, la terre qui pleure avait été présenté à Berlin. C'était le début d'une nouvelle trilogie qui se poursuivra en 2008 avec La poussière du temps, boudé tant par la critique que par le public.

Il avait démarré récemment le tournage de son dernier film, L'autre mer, miroir tendu à l'échec européen et la faillite de la Grèce (voir notre actualité du 1er juin 2011).

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Oscars 2012 : des nominations entre nostalgie et gros oublis

Posté par vincy, le 24 janvier 2012

Toutes les nominations par catégorie

On pourra toujours se ravir de la présence française dans ses Oscars : 10 nominations pour The Artist (un record pour une production frenchy), toutes pour des talents hexagonaux ; Une vie de chat dans une catégorie animation sans aucun film Pixar (une première depuis des lustres), sans Tintin et sans Rio ; 11 nominations pour Hugo Cabret et 4 autres pour Minuit à Paris, tous les deux tournés dans la capitale française... Ces Oscars auront une "french touch" particulière, une fois n'est pas coutume. Etrangement, que ce soit pour Minuit à Paris, Hugo Cabret ou The Artist, la nostalgie imprègne cette liste, avec des films renvoyant au passé, voire en faisant l'éloge d'un temps oublié (le cinéma muet, le cinéma de Méliès, le Paris intellectuel de l'entre deux guerres). Ce que conforte le nombre impressionnant d'histoires en costume dans la liste des 9 nommés au titre de meilleur film.

Si l'on s'en tient aux favoris, Hugo Cabret devance d'une nomination The Artist, même si le film d'Hazanavicus équilibre davantage ses citations entre les catégories techniques et artistiques. D'autres films sont nommés plus de cinq fois : Cheval de guerre (mais pas Spielberg), Le stratège, The Descendants et Millénium (mais rien pour le réalisateur ou le film).
A l'inverse on peut s'étonner que des films comme Extremely Loud & Incredibly Close soit nommé en meilleur film alors qu'il n'a qu'une autre nomination ou que La couleur des sentiments ne se voit pas honoré en meilleure adaptation.
On est agréablement surpris de voir Une séparation reconnu aussi pour son scénario, Pina de Wenders cité dans les meilleurs documentaires, le cinéma québécois deux fois reconnu (Monsieur Lazhar en film en langue étrangère et Dimanche en court métrage animé).

Et puis on grimace, fortement, face aux oublis, qui confirment la tendance conformiste de cette cérémonie : Tilda Swinton, Tintin, Drive (une fois de plus les Oscars n'ont pas de tripes), Ryan Gosling (l'acteur de l'année), Leonardo DiCaprio et J.Edgar, Take Shelter (et ses comédiens), Le projet Nim, Michael Fassbender. On se plaignait de l'absence de risques des Golden Globes ; et finalement les Globes apparaissent comme "dangereusement" avant-gardistes comparés aux Oscars.

Sundance 2012 : 6 millions de $ pour distribuer The Surrogate

Posté par vincy, le 24 janvier 2012

Selon Variety, Fox Searchlight a signé un gros chèque de 6 millions de $ pour acquérir les droits mondiaux de distribution du film The Surrogate, présenté en avant-première mondiale au Festival de Sundance. Ce drame, écrit et réalisé par Ben Lewin , qui n'avait rien tourné depuis Lucky Break en 1994, met en vedette John Hawkes (Winter's bone, Contagion, Martha Marcy May Marlene), la revenante Helen Hunt (oscarisée avec Pour le pire et pour le meilleur, et tête d'affiche de Twiter, Seul au monde, Ce que veulent les femmes) et William H. Macy (Fargo, Boogie Nights, Magnolia, La défense Lincoln). Hunt et Macy ont déjà joué ensemble dans Bobby, le film d'Emilio Estevez.

The Surrogate raconte l'histoire d'un poète handicapé ayant survécu à la polio et possédant un poumon en acier qui engage une thérapeute sexuelle pour perdre sa virginité. Il s'agit de l'histoire vraie de Mark O'Brien. Le film a été reçu avec enthousiasme à Sundance. Les critiques saluant une oeuvre généreuse, tendre et drôle, très bien interprétée.

Bilan 2011 : Tour du monde des champions du box office

Posté par vincy, le 23 janvier 2012

Les box office annuels des différents marchés cinématographiques se suivent, mais ne se ressemblent pas. Il y a les pays complètement inféodés à Hollywood, ceux qui offrent un cinéma si puissant qu'ils résistent très bien aux studios américains. Ainsi les champions de l'année ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Etat des lieux, et tour du monde.

MONDE
1er : Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie avec 947,1 millions de $ dans le monde (hors Amérique du nord).
1er film non anglosaxon (et 21e au global) : Intouchables avec 174,6 millions de $.
1er film asiatique (et 31e au global) : Hankyu densha (Hankyu Railways - A 15-minute Miracle) avec 118,8 millions de $.
Deux autres films non anglosaxons se classent dans le Top 50 international : Rien à déclarer (44e) et The Inbetweeners Movie (48e). Au total 22 films non hollywoodiens s'invitent dans le Top 100.

AFRIQUE DU SUD

Seul pays où Twilight 4, 1ere partie arrive en tête avec 3,899 millions de $ dans un pays où Hollywood domine le Top 30.

ALLEMAGNE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie a rapporté la somme de 78,043 millions de $. Mais le cinéma allemand se défend bien avec une comédie, Kokowääh en troisième place (42,932 millions de $).

ARGENTINE

Cars 2 en tête avec 11,996 millions de $ au box office. Le premier film "local" est Un cuento chino (12e du classement avec 4,417 millions de $). Les deux sont distribués par Disney.

AUSTRALIE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie, triomphe, logiquement dans ce pays du Commonwealth envahit par Hollywood, avec 51,329 millions de $ aux box office.

BELGIQUE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie s'impose avec 9,983 millions de $ mais de justesse puisque le deuxième, le presque belge Tintin de Spielberg, a cumulé 9,890 millions de $. En troisième place, on retrouve le film franco-belge Rien à déclarer (8,990 millions de $). Le premier film 100% belge est Bullhead, 8e du classement, avec 4,335 millions de $ de recettes.

BRÉSIL

Presque chauvins ces brésiliens. Le film en tête est pourtant américain puisqu'il s'agit du dessin animé de la Fox, Rio. Du nom de la ville brésilienne qui sert de cadre aux aventures des volatiles exotiques. Le film a rapporté 42,946 millions de $, loin devant le premier film brésilien, Cilada.com, 14e du classement avec 17,113 millions de $.

CHINE (HORS HONG KONG)

Un peu plus ouvert aux productions américaines, le marché chinois résiste avec une inflation de gros budgets chinois. Ainsi Transformers 3 : Dark of the Moon a gagné le titre de champion de l'année avec 172,86 millions de $, loi devant ses deux premiers poursuivants. In extremis, c'est un film chinois qui obtient la médaille d'argent : The Flowers of War, de Zhang Yimou, avec Christian Bale (photo), doté de moyens hollywoodiens, a dépassé les 97 millions de $  de Kung-fu Panda 2. The Flowers of War est sorti à la fin de l'année et devrait encore voir sa fréquentation augmenter avec les congés du nouvel an. En ayant franchi la barre des 2 milliards de $, le marché cinématographique chinois est devenu le troisième plus important au monde derrière les USA et le Japon.

CORÉE DU SUD

Transformers 3 n'a pas eu de rivaux à sa hauteur puisque le film y a rapporté 69,068 millions de $. Mais en 2e et 3e films les plus populaires sont coréens, comme les 2/3 du Top 20. Preuve de la vitalité locale. En 2e place on retrouve Sseo-ni (Sunny) avec 50,765 millions de $, et en 3e position, Choi-jong-byeong-gi Hwal (War of the Arrows) avec 50,295 millions de $. Les trois films ont dépassé les 7 millions de spectateurs.

ESPAGNE

Cette fois-ci, le héros local Torrente (pour Torrente 4) s'impose loin devant ses rivaux toutes nationalités confondues avec 29,031 millions de $. Torrente 3 en 2005 n'était arrivé que 4e, Torrente 2, malgré un triomphe incontestable était 2e en 2001 (derrière un autre film espagnol, les autres) ; seul le premier Torrente était leader en 1998.

INDE

C'est le film bollywoodien Bodyguard qui a supplanté tous les films mêmes les plus attendus ou importants. Le film, avec la star Salman Khan, avait réalisé la meilleure première semaine dans l'histoire du cinéma indien. Au total, il a ramassé plus de 43,7 millions de $ au box office.

ITALIE

Le cinéma italien est en vedette cette année puisque le film le plus populaire est une production nationale. Che bella giornata a récolté 59,370 millions de $.

JAPON

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie au Japon ce n'est rien de moins que la 2e plus grosse recette mondiale du film, derrière les Etats-Unis. 124,332 millions de $ pour le magicien. Et c'est un autre magicien, japonais ce coup-ci, qui signe le plus gros succès local de l'année : les Studios Ghibli avec La colline aux coquelicots est 4e du B.O. 2011 avec 56,029 millions de $.

MEXIQUE

Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie leader incontestable dans un pays où le cinéma national a disparu du box office. Le dernier épisode de la saga a rapporté 34,164 millions de $.

PAYS BAS

Adaptation d'une série TV ultra-populaire, Gooische vrouwen (Jardins secrets) est devenu le plus gros hit de l'année chez nos amis les bataves avec 21,517 millions de $.

POLOGNE

Là aussi c'est un film local qui prend la tête du box office annuel : Listy do M. (Lettres au Père Noël) a cumulé 12,605 millions de $ de recettes.

ROYAUME-UNI

C'est le seul pays où les trois premiers films sont "nationaux" même si le premier d'entre eux a largement bénéficié de moyens hollywoodiens et le deuxième d'une part importante de financement américain. Harry Potter et les Reliques de la mort, 2e partie s'est enrichi de 117,228 millions de $. Le discours d'un roi, Oscar du meilleur film, a empoché 74,878 millions de $. Quant à The Inbetweeners Movie a surpris les blockbusters hollywoodiens en enregistrant 71,1789 millions de $ dans ses caisses.

RUSSIE

C'est Pirates des Caraïbes 4 (La fontaine de Jouvence) qui a séduit le plus de russes dans les salles. Le film a encaissé 63,662 millions de $ de recettes. Le premier film russe est 8e du classement, lui aussi distribué par Disney : Vysotskiy. Spasibo, chto zhivoy (Vysotsky: Thank God I'm Alive), pourtant sorti en fin d'année, a déjà encaissé 27,79 millions de $.

TURQUIE

C'est une suite à un gros succès local qui a séduit les Turcs. Eyyvah eyvah 2 a ramassé 20,506 millions de $. Il est sorti dans l'indifférence en France.

Technicolor reprend une partie de Quinta Industries

Posté par vincy, le 23 janvier 2012

Un mois après la faillite de Quinta Industries (voir notre actualité du 22 décembre 2011) et les turbulences qui ont causé quelques frayeurs au cinéma français (tant patrimonial qu'en cours de production), une première solution est survenue vendredi en provenance du groupe Technicolor.

La société, qui affirme renforcer ainsi sa présence européenne dans la postproduction et la distribution, va reprendre plusieurs activités du groupe Quinta Industries, tout en annonçant l'ouverture d'un studio de doublage en France.

Suite à la décision du Tribunal de Commerce de Nanterre le 20 janvier 2012, Technicolor a décidé d'acquérir l'essentiel des activités des Auditoriums de Joinville, la Société Industrielle de Sonorisation et ScanLab, qui appartenaient toutes à Quinta Industries. ADJ (Les Auditoriums de Joinville) et SIS (Société Industrielle de Sonorisation), sont spécialisées dans les activités son tandis que Scanlab rassemble les activités de conversion numérique - encodage, VOD et mastering DCP - permettant ainsi à Technicolor d'entrer sur le marché de la distribution pour le cinéma numérique en France.

Le Directeur Général de Technicolor Frédéric Rose déclaré dans un communiqué que  « ces opérations sont parfaitement en ligne avec notre stratégie dans le domaine du Media & Entertainment et vont nous permettre de renforcer encore nos positions de leader mondial ». Technicolor a davantage surpris en annonçant l'ouverture d'un studio de doublage pour le cinéma et la télévision. Le studio est installé à Saint-Cloud, à quelques kilomètres de Paris, sur le site de de Technicolor.

Technicolor est leader mondial dans les services de postproduction, d'effets visuels, d'animation, de distribution de cinéma numérique, d'encodage et de formatage des contenus en vue de leur diffusion. Selon leur communiqué, "ces activités comptent environ 5 000 personnes dans le monde et sont réparties en Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis) ; en Asie (Thaïlande, Inde, Chine) ainsi qu'en Europe (Royaume-Uni, Espagne, Italie) - et désormais en France où Technicolor va jouer un rôle-clé auprès de l'industrie du cinéma."

Avec ces différentes reprises, 34 salariés seront repris, soit 70% des employés concernés. Pour l'instant, aucune décision juridique n'a été actée pour les autres filiales du groupe Quinta Industries - Duboi, Duran et LTC.

Reste qu'on peut s'interroger sur la chronologie du processus. Quinta Industries était détenue à 83% par l'homme d'affaires franco-tunisien Tarak Ben Ammar et par Technicolor, à hauteur de 17%. Pourquoi Technicolor n'a pas aidé le groupe dont il était actionnaire avant qu'il ne dépose son bilan? La réponse est peut-être dans la fragilité même de Technicolor. Son résultat opérationnel 2011 a été révisé à la baisse et le groupe a annoncé un programme de réduction de coûts (qui comprend 600 suppressions d'emplois sur les 17 000 salariés de la multinationale).

Technicolor, qui cherchait depuis un an et demi à s'installer en France, a trouvé là un relais de croissance dans le plus important marché cinématographique européen. Espérons que leur stratégie s'avère fructueuse pour ce secteur de la post-production, vitale pour notre économie.

The Artist et Tintin font un pas de plus vers les Oscars

Posté par vincy, le 22 janvier 2012

Les Producers Guild of America Awards ont récompensé samedi soir The Artist et Les aventures de Tintin comme meilleur film et meilleur film d'animation. Thomas Langmann a reçu le prix Darryl F. Zanuck du meilleur producteur de l'année pour un film, tandis que Peter Jackson, Kathleen Kennedy et Steven Spielberg obtenaient celui de meilleurs producteurs d'un film d'animation.

Il s'agit du prix se rapprochant le plus de l'Oscar du meilleur film et du meilleur film d'animation. Cela conforte les deux films dans la course aux Oscars, puisqu'ils ont reçu dimanche dernier le Golden Globe du meilleur film / comédie ou musical et du meilleur film d'animation.

Sur les vingt dernières années, le prix du meilleur producteur a conduit 12 fois à l'Oscar du meilleur film (et tous les films récompensés par la PGA l'ont gagné depuis 2007). Depuis 2008, tous les films d'animations qui ont reçu ce prix ont gagné l'Oscar du meilleur film d'animation.

Sundance 2012 : premier gros deal avec un documentaire suédois

Posté par vincy, le 21 janvier 2012

seaching for sugar manLe premier gros contrat de Sundance a été signé par Sony Pictures Classics, qui a acquis les droits de distribution nord-américains du premier film de Malik Bendjelloul, réalisateur suédois du documentaire Searching for Sugar Man.

Dès le premier jour, Sony s'est emballé pour ce documentaire, véritable exploration archéologique d'une musique oubliée, sélectionné en compétition internationale. Le film retrace l'histoire de Rodriguez, chanteur de Detroit de la fin des années 60 qui n'a pas réussi à percer commercialement et qui a mystérieusement disparu avant qu'on ne le retrouve en Afrique du sud où il est devenu un phénomène musical. Sixto Diaz Rodriguez, alias The Sugar Man, qui aura 70 ans cette années, était comparé à Bob Dylan.

Le film a bouleversé le public tout en lui faisant taper des pieds lors des séquences musicales. Il apparait déjà comme un bon compétiteur pour le prix du public dans sa catégorie.

Malik Bendjelloul avait déjà réalisé de nombreux documentaires en formats courts sur des artistes tels que Björk, Kraftwerk, Sting, Elton John, Rod Stewart et Madonna.