Bilan 2011 : 466 films sortis en France réalisent moins de 100 000 entrées

Posté par vincy, le 30 janvier 2012, dans Business, Films, bilan 2011.

Le box office français a été flamboyant en 2011. Mais on constate une grande disparité entre les films.

4 d'entre eux ont dépassé les 5 millions d'entrées (2 français, 2 américains) : Intouchables survole évidemment et largement ses concurrents, devant Rien à déclarer, le final d'Harry Potter et Les aventures de Tintin.

16 films, dont seulement deux français (Polisse et Les femmes du 6e étage) ont franchi la barre des 2 millions d'entrées. Le discours d'un roi, anglo-australien, est le seul film non américain à se glisser dans ce haut du tableau.

32 films ont attiré entre 1 et 2 millions de spectateurs. La moitié sont français (et les trois quarts d'entre eux sont des comédies ou des films d'animation) et l'autre moitié sont des productions américaines.

54 films ont passé le cap des 500 000 cinéphiles. C'est aussi là que des films ni américains, ni français se glissent dans le tableau d'honneur : Arrietty (Japon), Une séparation (Iran), La piel que habito (Espagne), Habemus Papam (Italie) et Le gamin au vélo (Belgique).

72 films enregistrent entre 200 000 et 500 000 entrées. Là aussi, on note quelques films étrangers (hormis les américains) : Melancholia (Danemark), Et maintenant on va où (Liban), A Dangerous Method (Canada), 127 heures (Royaume Uni), Pina (Allemagne), Johnny English le retour (Royaume Uni), Incendies (Canada), Même la pluie (Espagne), Shame (Royaume Uni), Detective Dee (Chine).

On voit bien que le cinéma européen reste plus attractif que le cinéma asiatique.

58 films sont au dessus des 100 000 entrées. Parmi lesquels Le Havre qui ne faisait que débuter sa carrière en 2011.

Un tiers des films sortis en 2011 ont donc réalisé un box office supérieur à 100 000 entrées.

Il reste donc 466 films, les deux tiers!, qui ont été beaucoup moins chanceux. 52 d'entre eux n'ont même pas atteint les 1 000 entrées. Et ce ne sont pas seulement des reprises.

Il est temps de s'interroger sur les circuits de distribution des films : l'encombrement des sorties le mercredi, la saturation médiatique de certains films au détriment d'autres marginalisés, l'inégalité des moyens marketing, le coût même d'une sortie en salles devraient conduire, à la vue de ces chiffres, à une prise de conscience pour un bon tiers des films.

Et cela ne concerne pas forcément les films dit d'auteurs. Certains sont distribués au nom d'une diversité (des cinéastes venus de pays dont le cinéma est rarement diffusé), d'autres ne trouvent pas leur public pour les raisons énoncées plus haut mais pas pour leur manque de qualité. Les studios hollywoodiens sont aussi responsables avec des sorties techniques qui parasitent le marché.

On ne peut jamais prévoir le succès, ou l'insuccès d'un film. Mais à l'heure de la Vidéo à la Demande et du téléchargement légal, des chaînes de cinéma sur une TV devenue numérique, on peut s'interroger sur le bien fondé d'une salle de cinéma comme passage obligé pour diffuser une oeuvre.

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