Sundance 2012 : une France en 3D avec Delpy, Donzelli et Dupieux

Posté par vincy, le 19 janvier 2012

Sur les 117 films présentés cette année au Festival de Sundance, qui débute ce soir, trois sont français. Un seul est en compétition, ce qui est en soi exceptionnel. Le Festival a en effet sélectionné WRONG, le nouveau film de Quentin Dupieux (alias Mr. Ozio), à qui l'on doit déjà Steak et Rubber. WRONG est l'histoire de Dolph, qui recherche son chien perdu et fait des rencontres hasardeuses où il risque de perdre son esprit et son identité. Le film met en vedette Jack Plotnick, Eric Judor, Alexis Dziena et William Fichtner. C'est une avant-première mondiale.

Autre avant-première mais nord-américaine, celle de La guerre est déclarée. Le film de Valérie Donzelli, qui était en lice pour les Oscars mais a été recalé, a déjà remporté plusieurs prix depuis sa longue ovation en ouverture de la Semaine de la critique à Cannes : Meilleur film, actrice et acteur au Festival de Gijon, Grand prix à celui de Cabourg, prix du jury, prix du public et prix des blogueurs à Paris Cinéma.

Enfin, l'un des événements prestigieux du Festival sera l'avant)première mondiale de 2 Days in New York, la suite de 2 Days in Paris. Quelques mois après Le Skylab, la réalisatrice-scénariste-actrice Julie Delpy prolonge ses angoisses existentielles, familiales et amoureuses en changeant de partenaire masculin. Adam Goldberg est remplacé par Chris Rock. Une comédie annoncée comme explosive où les tempéraments sont mis à rude épreuve. Le premier film avait remporté un joli succès aux USA, en Australie et dans plusieurs pays européens.

Après Coppola, c’est au tour de George Lucas de vouloir quitter Hollywood

Posté par vincy, le 19 janvier 2012

Coup de blues ou décision mûrie? George Lucas a annoncé au New York Times qu'il abandonnait Hollywood. Le déclic? La sortie du film Red Tails

Pour Lucas, l'amertume est d'autant plus épaisse qu'il s'agit de son premier scénario écrit depuis Radioland Murders en 1994, si l'on excepte la nouvelle trilogie de Star Wars et le 4e Indiana Jones.

Red Tails sort ainsi sans l'appui d'Hollywood : Lucas en tire les conséquences : "Je prend ma retraite, je m'éloigne du business, de ma compagnie [Lucas films], de tous ces trucs-là."

Grosse fatigue. Déjà aux temps de Star Wars, il avait du se battre pour imposer son épopée spatiale contre Hollywood. Cette prise de risque lui avait permit de bien négocier ses droits et de devenir milliardaire assez rapidement.

Tout comme Coppola qui rêvait de créer son studio et réalise désormais des films indépendants en Roumanie ou en Argentine, Lucas confie qu'il veut revenir au film d'auteur, genre qui fit sa gloire à ses débuts (American Graffiti, THX 1138, et ses nombreux courts-métrages). Le réalisateur-producteur-scénariste-entrepreneur est aussi lassé de Star Wars, ou plus exactement de ses fans, qui s'estiment tout autant propriétaire de la saga que son propre auteur. Le fait que Lucas ait signé une deuxième trilogie décevante, qu'il ait osé retoucher la première, a cassé le lien entre le créateur et son public. Finis les blockbusters? "Pourquoi en ferais-je encore, alors que tout le monde vous réprimande en permanence et peste contre le terrible personnage que vous êtes?" Ça ne l'empêche pas d'avoir planifié la sortie 3D de chacun des épisodes à compter de cette année...

En voulant revenir à un cinéma plus modeste, lui qui a tant vanté le "branding" et le "spectacle-opéra", Lucas laisse la place à Cameron, Jackson, Spielberg et consorts, qui parviennent à rester indépendants tout en étant intégrer à Hollywood, même si chacun d'entre eux connait de grosses difficultés parfois à convaincre les décideurs de financer leurs fresques coûteuses.

Red Tails est réalisé par Anthony Hemingway ("The Wire", "True Blood", "Fringe"). C'est l'histoire (vraie) d'outsiders, des pilotes de chasse afro-américains, premier escadron aérien noir, qui luttent contre l'Allemagne nazie, alias l'Empire du mal, pendant la seconde guerre mondiale. Le titre du film provient des "queues rouges" qui distinguaient leurs avions de chasse. Le marketing vante des effets spéciaux incroyables. Le savoir-faire d'ILM n'est plus à prouver mais la bande annonce ne montre pas grand chose de neuf en la matière. Un prequel et une suite sont tout de même prévu en cas de succès;. De quoi retarder les adieux de Lucas.

Son associé et ami le producteur Rick McCallum a commenté a nouvelle en lui dressant des lauriers : « Il aura rempli sa tâche comme homme et comme cinéaste ».