La liquidation de Quinta industries : un effet papillon

Posté par vincy, le 22 décembre 2011

C'est un feuilleton quotidien, avec ses rebondissements. Depuis la mise en liquidation il y a une semaine du groupe Quinta Industries, les nouvelles se suivent. Et se ressemblent.

1) Liquidation judiciaire décidée

Quinta industries, détenue à 83% par l'homme d'affaires franco-tunisien Tarak Ben Ammar et à 17% par Technicolor, était en cessation de paiement depuis le 1er septembre et avait été placé début novembre en redressement judiciaire. Les 115 salariés de LTC, une filiale à 100% du groupe, s'étaient mis en grève le vendredi 9 décembre, ce qui avait entraîné comme première conséquence le blocage de la livraison des copies de Hugo Cabret et du réassort de quelques films (voir actualité du 13 décembre).

Le processus de numérisation des salles, qui s'est accéléré ces derniers mois (voir actualité du 26 septembre), aura eu raison des activités photochimiques.

LTC, ScanLab, SIS, les Audis de Boulogne : toutes ont été liquidées en attendant les offres de reprises début janvier. La continuation de l'activité a été accordée jusqu'à la mi-janvier seulement. On peut ajouter à cela l'absence de proposition pour reprendra Duran et le studio Duran Duboi (voir actualité du 2 décembre), qui "plantent" ainsi les effets spéciaux de plusieurs grosses productions. La continuation de l'activité est prévue jusqu'à fin janvier. Cela va notamment entrainer les producteurs à trouver d'autres solutions, coûteuses.

2) Des films menacés, reportés...

Warner Bros a annoncé aujourd'hui que la sortie du film Les Seigneurs, d'Olivier Dahan, serait reportée d'avril à septembre 2012. Fidélité Films a voulu rassurer. Pour Astérix 4, ils examinent différentes solutions, comme "la reprise de l'ensemble des effets spéciaux par des sociétés tierces. Cette reprise va s'accompagner de surcoûts importants, que nous n'avions évidemment pas prévus, mais qui sont gérables dans le cadre d'une production comme Astérix."

En plus de la casse sociale (près de 200 employés licenciés d'ici la fin de l'année) à la veille des Fêtes, ce sont en effet 36 longs métrages qui sont impactés. 36 films qui étaient en cours de post-production dans ces différents laboratoires, parmi lesquels, Astérix au Service de sa Majesté, La Vérité si je mens 3, Les Seigneurs, le nouveau film d'Olivier Dahan, Les Infidèles de Jean Dujardin et Gilles Lellouche, le prochain Leos Carax, Holly Motors, ou encore Thérèse Desqueyroux de Claude Miller. Les films de Gilles Bourdos, Pierre Jolivet, Frédéric Forestier, Régis Roinsard sont également concernés.

La Fédération des industries techniques du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia (Ficam) explique que
"toutes saisies et déplacements des serveurs informatiques entraîneraient la perte irrévocable des éléments", soit près de 300 millions d'euros d'investissements de production. Les serveurs des sociétés feraient déjà l'objet de saisies. La perte des données est sans doute le risque le plus grave actuellement. Au delà des films en cours, il y a aussi le transfert des oeuvres du patrimoine (depuis 1935) qui doit être envisagé. La Ficam propose de former un comité d'experts pour trouver des solutions à court terme mais aussi la mise en place d'un Fonds spécial de compte de soutien.

3) Les issues de secours

Il faut donc un plan de sauvetage urgent. Et là, nous ne pouvons être que circonspects face à la réponse publique. Le CNC a immédiatement réagit. Une réunion se tient aujourd'hui avec les organisations professionnelles en vue de trouver les bonnes solutions. Mais le Ministère de la Culture a attendu près d'une semaine pour faire valoir sa position. Le mépris à l'égard de cette situation surprend. Et la réponse ne rassure pas complètement.

Après la formule de politesse qui convient (Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication fait part "de la très vive attention qu’il porte à la situation des industries techniques du cinéma, suite à la liquidation judiciaire dont fait l’objet le groupe Quinta industries et les sociétés qui le compose"), il fixe une priorité (qui paraît évidente) : "permettre dans les meilleures conditions la finalisation et la sortie en salle des films actuellement traités par Quinta industries, et à moyen terme de garantir la conservation des œuvres stockées par le groupe."

Mais dans son communiqué, le ministre considère que l'urgence ne concerne que les films qui doivent sortir d'ici fin janvier (très peu des 36 films concernés), ignorant sans doute qu'une phase de post-production est engagée plusieurs mois avant la sortie du film. Erreur de raisonnement.

Pour les autres oeuvres, qui sont prévues après janvier, le Ministère délègue au CNC le dialogue avec les parties concernées. Manière de ne pas trop se mouiller en cas d'échec.

Enfin, maladroitement, le Ministère indique que la liquidation de Quinta industries était prévisible. Il y a eu ces dernières années une volonté publique de numériser les salles (notamment "par l’intermédiaire de dispositifs de soutien déjà existants, mais également dans le cadre des programmes de numérisation des films de patrimoine, afin de faire du numérique non seulement un moyen de valoriser et diffuser les œuvres, mais également une opportunité pour nos industries"). Manière d'annoncer que l'Etat ne sauvera pas le savoir-faire des techniciens licenciés et que les salles n'ont plus d'autres choix que de passer au numérique... La liquidation judiciaire de ces sociétés est donc une opportunité et l'Etat les enterre sans ménagement. On ne s'étonnera pas que dans ce communiqué, on ne trouve pas un seul mot pour les employés.

Le jour le plus court 2011 : Kitchen de Alice Winocour

Posté par kristofy, le 21 décembre 2011

Le 21 décembre, c'est le Jour le plus court ! Ecran Noir s'associe à cet événement national et vous propose une semaine de courts métrages.

Après Il fait beau dans la plus belle ville du monde de Valérie Donzelli, voici Kitchen de Alice Winocour.

Retenez son nom car elle réalise en ce moment même son premier long-métrage et celui-ci pourrait bien être une des belles surprises de 2012 : Augustine avec dans les rôles principaux Vincent Lindon et Soko. On sera en 1885 dans un hôpital, au moment où le professeur Charcot essaye de comprendre une maladie encore inconnue qui serait l’hystérie féminine. Une jeune bonne internée, Augustine, est son d’objet d’étude et va devenir objet de désir…

Alice Winocour est diplômée de la Fémis, section scénario, et elle a collaboré à ceux de Home réalisé par Ursula Meier et de Ordinary men réalisé par Vladimir Perisic. Elle a aussi réalisé de son côté plusieurs courts-métrages dont Magic Paris primé au festival de Cabourg, et Kitchen qui avait été sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes 2005.

Une jeune femme prépare une recette de homard. Les crustacés se débattent et résistent, elle essaye de les tuer le plus proprement possible dans une spirale d’angoisse…

Attention, dans le cadre du Jour le plus court, ce film ne sera visible que jusqu'au 21 décembre.

Gilles Jacob et Thierry Frémaux reconduits à la tête de Cannes jusqu’en 2014

Posté par vincy, le 20 décembre 2011

C'est plutôt une bonne nouvelle. Depuis le dernier Festival de Cannes, les rumeurs et les manoeuvres - parfois indécentes - occupaient les conversations et les colonnes des médias autour de l'éventuel départ de Gilles Jacob (voir notre article du 31 mai 2011).

Le conseil d'administration de l'Association du Festival de Cannes a rendu son verdict mardi 20 décembre. Gilles Jacob ne sera remplacé par aucun de ceux qui convoitaient son poste : il conservera la présidence du festival de Cannes jusqu'en 2014, tout comme Thierry Frémaux, dont les prérogatives sont désormais élargies.

Le duo a été reconduit par "acclamation". manière de renvoyer les prétendants et les jaloux aux vestiaires. Après tout, ni l'un ni l'autre n'ont démérité. La dernière sélection de Frémaux, tant la compétition officielle qu'Un certain regard, a prouvé au fil des mois sa qualité : succès publics (Polisse, Drive, The Artist ont dépassé le million d'entrées en France) et dans les palmarès (The Artist est dans les favoris pour les Oscars, Melancholia a reçu le prix du meilleur film européen, Le Havre a obtenu le prix Louis-Delluc, ...).

Il n'y a pas eu besoin de changer les règlements. La continuité a été plébiscitée. Gilles Jacob, 81 ans, président du Festival depuis 10 ans, a su éviter tous les écueils politiques et diplomatiques pour garder son fauteuil face à une meute de personnalités avides de le remplacer. Thierry Frémaux, 50 ans, délégué général depuis 3 ans, rempile aussi, avec des fonctions plus larges, lui donnant quasiment tous les pouvoirs : il aura à sa charge l'ensemble des fonctions exécutives du festival : budget, ressources humaines, développement... Parmi les chantiers à surveiller : le nouveau Palais des Festivals, les relations tendues avec la Quinzaine des réalisateurs, l'émergence du cinéma sur le web.

Cette nouvelle gouvernance arrange ainsi les deux protagonistes, mais aussi le conseil d'administration qui souhaitait éviter une crise médiatique. A quelques mois de l'élection présidentielle et après des nominations hasardeuses par le Ministre de la Culture, les institutions ne voulaient certainement pas être accusées de "fait du Prince" ou de "parachutage" politico-amical. La tentation fut grande - qui résisterait d'être à la tête du plus grand (et du plus flamboyant) Festival de cinéma du monde? - mais la sagesse l'a emporté.

Le 65e Festival de Cannes se déroulera du 16 au 27 mai 2012.

Le jour le plus court 2011 : Il fait beau dans la plus belle ville du monde de Valérie Donzelli

Posté par kristofy, le 20 décembre 2011

Le 21 décembre, c'est le Jour le plus court ! Ecran Noir s'associe à cet événement national et vous propose une semaine de courts métrages.

Après Avenue de France de Didier Blasco, voici Il fait beau dans la plus belle ville du monde réalisé par Valérie Donzelli.

Pour les nominations des meilleurs films étrangers aux Oscar 2012 la France a choisi La guerre est déclarée, ce deuxième long métrage de Valérie Donzelli a été l'une des belles surprises de  l’année. Elle s’est fait connaître d’abord comme actrice surtout avec Martha...Martha à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2001, et c’est au même endroit en 2008 qu’a été présenté son premier court métrage en tant que réalisatrice Il fait beau dans la plus belle ville du monde.

Adèle, une jeune trentenaire, décide de rentrer en contact avec Vidal, un musicien qu’elle admire. À sa grande surprise, celui-ci lui répond. Quelques messages sont échangés et une date de rendez-vous est fixée. Avec beaucoup d’enthousiasme, Adèle va à la rencontre de Vidal. Mais il y a une chose qu’elle n’a pas précisée : elle est enceinte.

Attention, dans le cadre du Jour le plus court, ce film ne sera visible que jusqu'au 21 décembre.

Rencontres Henri Langlois 2011 : retour sur les films primés

Posté par MpM, le 20 décembre 2011

rihl poitiers 2011On a beau être habitué à la qualité des films sélectionnés par les Rencontres Henri Langlois de Poitiers, c'est un plaisir toujours renouvelé de découvrir le dynamisme et l’inventivité des tout jeunes réalisateurs contemporains. Il faut dire que la sélection est drastique (cette année, 40 œuvres retenues sur les plus de 1300 reçus), et la concurrence rude. Dans les écoles de cinéma du monde entier, on se bat pour figurer parmi les heureux participants au festival.

Que dire, alors, de ceux qui ressortent vainqueurs de la compétition finale, remportant un (ou plusieurs) prix parmi la petite dizaine qui est décernée ? La première impression, c'est que les différents jurys ont probablement bien travaillés, tant les films primés sortent du lot. Sur les cinq que l'on a pu voir (parmi les 6 qui se partagent les récompenses 2011), pas une seule fausse note. C'est à peine si, parfois, on aurait inversé les niveaux de prix... question de sensibilité subjective plus qu'autre chose.

Chose amusante, sur les cinq films, quatre sont l’oeuvre de réalisatrices, preuve que la relève sera plus homogène que ne l'est l'offre actuelle ! Côté géographie, l'Europe est surreprésentée, avec deux films allemands, un britannique (tourné en Argentine, malgré tout), un polonais et... un russe. Pour sauver l'honneur, le 6e film, un long métrage qui n'était pas présenté lors de la reprise du palmarès à la cinémathèque française, est sud-coréen !

Animation, documentaire, comédie, tragédie... tous les styles ont séduits les jurys, qui ne boudent ni leur plaisir, ni leur conscience politique. Un bel équilibre qui donne un aperçu captivant des préoccupations des jeunes cinéastes. Si l'on devait malgré tout faire un reproche un peu général, ce serait sur la difficulté qu'ont les cinéastes de finir leurs histoires. Souvent, les "chutes" ne sont pas à la hauteur du reste, laissant clairement le spectateur sur sa faim. Mais trêve de généralités et retour sur les cinq films en question.

Reaching out to mama d'Olga Tomenko
Le monde, vu à travers le regard d'une petite fille boudeuse, se pare d'une étrange tonalité fantastique. La jeune réalisatrice distord le réel, rend inquiétant un simple tiroir, et capte la fantaisie cruelle de l'enfance. On est surtout séduit par l'ambiance inconfortable qu'elle parvient à créer, et par le naturalisme saisissant de son actrice.

L'échange de Maria Steinmetz
Un jeune couple se promène fièrement avec un nouveau né. Mais l'enfant est remplacé à leur insu par un bébé troll. De ce conte humaniste en forme d'hymne à la tolérance, la jeune réalisatrice allemande fait une nativité ironique et décalée, en mêlant icônes religieuses et personnages d'heroic fantasy. L'animation, épurée et fluide, apporte une véritable inventivité visuelle au récit, et en renforce l'universalité.

Silent River de Anca Miruna Lazarescu
Dans la Roumanie de Ceaucescu, deux hommes décident de risquer le tout pour le tout : traverser le Danube pour fuir à l'Ouest. Tandis que l'échéance se rapproche, la tension monte, et les obstacles surgissent. On est saisi par l'urgence du propos, qui emprisonne spectateurs et personnages dans un climat de plus en plus anxiogène. Au-delà du récit et de ses conséquences, on ne peut aussi s'empêcher de faire le parallèle avec Welcome de Philippe Lioret, où un jeune homme tentait de traverser la Manche à la nage pour rejoindre l'Angleterre-terre promise. Les époques et les circonstances changent, mais pour les êtres humains qui en sont victimes, le prix de la liberté est toujours aussi dur à payer.

Abuelas d'Afarin Eghbal
Il fallait oser aborder un sujet aussi grave (les enlèvements d'enfants pendant la dictature argentine) dans un film d'animation débridé et fantaisiste. Et pourtant, tout fonctionne à la perfection, des cadres photos qui prennent vie aux jouets qui reconstituent les enlèvements. En voix-off sur ces images presque joyeuses, les témoignages des grands-mères-courage apportent juste l'éclairage nécessaire, sans pathos ni émotions forcée. Malgré une durée réduite (9 minutes), tout est (admirablement) dit.

frozen storiesFrozen Stories de Grzegorz Jaroszuk
Les deux pires employés du mois d'un supermarché froid et anonyme se voient confier une mission étrange : trouver un but à leur existence. Le ton ultra-décalé de cette comédie ironique créée une ambiance à la fois surréaliste et désespérante. Mais surtout, les personnages qui semblent totalement désincarnés sont servis par des comédiens si convaincants (mention spéciale au patron neurasthénique) qu'ils rendent crédibles les situations les plus farfelues.

Le jour le plus court 2011 : Avenue de France de Didier Blasco

Posté par MpM, le 19 décembre 2011

Le 21 décembre, c'est le Jour le plus court ! Ecran Noir s'associe à cet événement national et vous propose une semaine de courts métrages.

Après Tôt ou tard de Jadwija Kowalska, voici Avenue de France de Didier Blasco, un film tendu et intense qui décortique en dix minutes un dysfonctionnement profond de la société française : le délit de faciès. Kamal, qui essaye d'endormir son bébé en marchant, de nuit, dans la rue, est contrôlé par des policiers zélés pour qui origines étrangères riment forcément avec alcoolisme, pédophilie et violences familiales.

On est comme en apnée, saisi par le réalisme et l'actualité du propos. Les acteurs, tous excellents, permettent à chacun de se projeter dans une situation tristement kafkaïenne et insupportable. Le coup de massue survient au générique final, quand on comprend qu'Avenue de France est directement inspiré de faits réels.

Lorsque le film court se met aussi efficacement au service d'un propos engagé et intelligent, il n'a vraiment rien à envier au long métrage.

Attention, dans le cadre du Jour le plus court, ce film ne sera visible que jusqu'au 21 décembre à minuit.

Prix Lumière 2012 : un parfum de Cannes (et de classe)

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Les films cannois se taillent la part du lion dans la liste des nominations des 17e prix Lumière (correspondants de la presse étrangères). Seulement 11 citations, sur 40, ne sont pas reliées à un film présenté au festival de Cannes.  Les vainqueurs seront connus le 13 janvier. Notons la mention spéciale au chien de The Artist, fantaisie bienvenue dans ce long calvaire de remises de prix qui s'annonce.

Meilleur film

L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
The Artist de Michel Hazanavicius
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
Le Havre d'Aki Kaurismäki
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Meilleur réalisateur

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Michel Hazanavicius pour The Artist
Aki Kaurismäki pour Le Havre
Maïwenn pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleur scénario

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Robert Guediguian et Jean-Louis Milesi pour Les neiges du Kilimandjaro
Michel Hazanavicius pour The Artist
Maïwenn et Emmanuelle Bercot pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleure actrice

Bérénice Bejo dans The Artist
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni dans Les bien-aimés
Valérie Donzelli dans La guerre est déclarée
Marina Fois et Karin Viard dans Polisse
Clothilde Hesme dans Angèle et Tony

Meilleur acteur

Jean Dujardin dans The Artist
Olivier Gourmet dans L’exercice de l’Etat
JoeyStarr dans Polisse
Omar Sy dans Intouchables
André Wilms dans Le Havre

Meilleur espoir féminin

Alice Barnolle dans L’Apollonide…
Adèle Haenel dans L’Apollonide…
Zoé Heran dans Tomboy
Céline Sallette dans L’Apollonide…
Anamaria Valtoromei dans My Little Princess

Meilleur espoir masculin

Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Raphaël Ferret dans Présumé coupable
Denis Menochet dans Les adoptés
Mahmoud Shalaby dans Les hommes libres

Meilleur film francophone (hors France)

Curling de Denis Cote (Canada)
Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (France, Liban, Italie)
Incendies de Denis Villeneuve (Canada)
Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique, France, Italie)
Les géants de Bouli Lanners (Belgique, Luxembourg, France)

3 catégories des César font leur 5 à 7

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

L'assemblée générale de l'Académie des arts et techniques du cinéma a décidé de donner davantage de visibilité à trois catégories reines des César, qu'elle organise. Il y a deux ans, le nombre de nominations pour les films était déjà passé de 5 à 7. Cette année, à leur tour, les réalisateurs, acteurs et actrices ne seront plus cinq mais sept.

Les 37e César se dérouleront le 24 février sous la présidence de Guillaume Canet. Pour la huitième fois, Antoine de Caunes sera le Maître de cérémonie.

Le public pourra voir les films en compétition au cinéma parisien Le Balzac du 8 au 22 février.

Berlin 2012 : 8 jurés et 10 films déjà connus

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Le jury du prochain Festival de Berlin est désormais bouclé. Autour de son président Mike Leigh, on retrouve les français Charlotte Gainsbourg et François Ozon (un chouchou de la berlinale), le flamand Anton Corbijn (Control, The American), l'iranien Asghar Farhadi (Une séparation, Ours d'or l'an dernier), l'américain Jake Gyllenhaal, l'algérien Boualem Sansal et l'allemande Barbara Sukowa. Belle affiche.

Par ailleurs, le 62e Festival International du Film de Berlin a révélé dix films sélectionnés.

3 en compétition - Captive (de Brillante Mendoza avec Isabelle Huppert), Dictado d'Antonio Chavarrías et Postcards from the Zoo d'Edwin (qui avait été présenté à L'Atelier de la Cinéfondation de Cannes).

2 hors compétition : Extremely Loud and Incredibly Close de Stephen Daldry avec Tom Hanks, Sandra Bullock et Max von Sydow, et The Flowers of War de Zhang Yimou avec Christian Bale.

5 dans la sélection Berlin Spécial : un documentaire de Werner Herzog (Death Row), Don: The King Is Back de Farhan Akhtar, Keyhol de Guy Maddin, La chispa de la vida d'Álex de La Iglesia avec Salma Hayek, et Marley, documentaire de Kevin Macdonald.

Le Lincoln ferme à son tour ses portes pour Noël

Posté par MpM, le 19 décembre 2011

Le Lincoln, c'est l'autre cinéma indépendant des Champs Elysées, qui peut lui-aussi s’enorgueillir d'une programmation de qualité. Jusqu'à mardi soir, on peut notamment y découvrir Le cheval de Turin, chef d’œuvre de Bela Tarr que l'on ne recommandera jamais assez, et Le tableau de Jean-François Laguionie, un conte animé plein de poésie et de délicatesse.

Or, le Lincoln, comme son voisin Le Balzac, traverse une période particulièrement difficile. Faute d'un accès suffisant aux films d'art et d'essai "importants" et aux auteurs aujourd'hui reconnus que, bien souvent, il a contribué à révéler, le cinéma voit sa fréquentation s'éroder inexorablement.

"Il y a urgence ! Notre survie est menacée à court terme ! Et avec elle, celle de nombreuses salles indépendantes qui, très vite, connaîtront le même sort !", déclarent Jean-François Merle (exploitant du Lincoln) et Xavier Blom (programmateur) dans un communiqué commun. Ils expliquent ainsi leur décision de fermer le cinéma durant la semaine du 21 au 28 décembre. Avec un bémol bienvenu : afin de ne pas pénaliser Ne nous soumets pas à la tentation de Cheyenne Carron (en salle unique au Lincoln le 21 décembre), un écran restera spécialement ouvert pour le film.

Ce début d'épidémie de fermetures est un signal d'alarme inquiétant à destination des pouvoirs publics, mais aussi des spectateurs. Si de plus en plus de cinémas indépendants sont menacés dans leur propre survie, c'est toute la diversité de l'offre cinématographique française qui est en danger. Les grands circuits ne peuvent pas capter toutes les œuvres à potentiel économique, et ne laisser aux salles indépendantes que les films fragiles, exigeants ou difficiles, dont l'exploitation relève plus d'un choix artistique courageux que d'une perspective lucrative. Une répartition harmonieuse, partant d'une volonté ferme, doit être faite entre les différents écrans parisiens. Faute de quoi, on risque fort de se retrouver avec les mêmes quelques films diffusés sur tous les écrans ce qui, quelle que soit la qualité de ces heureux élus, serait un profond constat d'échec.