2011 – mars : il était une fois Liz Taylor

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

23 mars 2011. A 79 ans, Elizabeth Taylor, londonienne de naissance, s'éteint dans la ville des Anges et des étoiles. La force du destin. Même si le miroir était brisé depuis longtemps. Beauté sensuelle aux yeux d'améthyste, enfant star, icône des soirées caritatives de lutte contre le SIDA, vedette people avant l'heure avec ses innombrables amants ou maris (et caprices), amie fidèle de tous les discriminés jusque dans leurs souffrances, elle tourna durant sept décennies! Elle fut l'une des premières actrices à toucher un million de $ pour un rôle. Taylor fut filmée par les plus grands : Mankievicz, Huston, Losey, Vidor, Thorpe, Minnelli, Donen, Curtiz, ... et malgré son don pour le drame, elle s'amusa aux comédies tant au début qu'à la fin de sa carrière. Géante parmi les géants, oscarisée deux fois, anoblie, Liz était une grande dame (sans camélias) qui pouvait se jeter sur un fauteuil en jurant comme un marin. Il faut avoir une certaine classe pour se le permettre : être drôle et séduisante à la fois.

Tout le bilan 2011

2011 – février : Annie Girardot disparaît

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

28 février 2011. Immense émotion dans le cinéma européen. Une grande comédienne nous quitte. Annie Girardot, 79 ans, succombe à sa longue maladie. Populaire (elle fut longtemps l'actrice la mieux payée du cinéma français) et talentueuse (primée à Venise et 3 fois césarisée), Girardot avait été de tous les plateaux : théâtre, cinéma, télévision, doublage. Jeune et belle, avant que l'alcool et ses passions ne la dévorent,  elle a ému aux larmes quand elle avoua un soir que le cinéma français l'avait oubliée. Pour ne pas dire laisser tomber. Elle disait cela alors que sa mémoire allait lui jouer un dernier tour en se perdant dans la maladie. Entre France et Italie, Girardot a tourné avec Visconti, Oury, De Broca, Lelouch, Ferreri, Pinoteau, Bertucelli, Boisset, Comencini, Blier, Haneke, Nakache et Toledano, ... Tragédienne et comique, vieille dame bouleversante ou jeune femme en furie, épouse mélancolique ou flic qui porte la culotte, elle était toutes les femmes à elle seule.

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2011 – février : Des Hommes et des Dieux sanctifiés aux Césars

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

25 février 2011. 11 nominations et 3 récompenses à l'issue des 36e César : Des hommes et des dieux repart avec le titre de meilleur film, en plus de deux trophées pour Michael Lonsdale et la chef opérateur Caroline Champetier. L'année 2010 avait été celle des films porteur de foi  (Un poison violent, Qui a envie d'être aimé?). le sacré séduisait en ces temps de crise (économique) et de doute (sur le pouvoir). Les Français avaient sans doute besoin d'une histoire de solidarité et de don de soi. Xavier Beauvois réalise un film dans l'air du temps, permettant la communion des 3,2 millions de spectateurs qui ont suivi les critiques souvent très favorables au film. Juste avant les César, le film est sorti, avec succès, en DVD, conjointement à la publication d'un livre sur le massacre de Thibérine.

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2011 – février : Une séparation gagne l’Ours d’or

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

19 février 2011. Le jury présidé par Isabella Rossellini décerne l'Ours d'or au film iranien d'Asghar Farhadi, Une séparation. Le film repart avec deux Ours d'argent pour les interprètes masculins et féminins, le prix du jury oecuménique, le prix des lecteurs du Berliner Morgenpost. Les prix ont d'autant plus de résonance que des cinéastes iraniens sont condamnés, emprisonnés, assignés à résidence. Cet Ours ne sera que le début de sa longue marche triomphale. Au cours de l'année, il remportera plus d'une quarantaine de prix. Il est le favori pour l'Oscar du film en langue étrangère. Cette tragédie subtile qui scrute de son regard perçant les contradictions de la société iranienne et les conflits humains nés de schémas préconçus emballe aussi le public. En France, sorti à la fin du printemps, il séduit 922 000 spectateurs. Un record pour un film iranien, et un score exceptionnel pour un film asiatique.

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2011 – février : Razzia de prix pour Le discours d’un roi

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

13 février et 28 février 2011. Avec sept prix aux British Films And Television Awards et 4 Oscars, Le discours d'un roi a vaincu tous ses concurrents lors des cérémonies hivernales. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, les Oscars n'ont pas fait dans la dentelle : ils ont enfin consacré Colin Firth comme meilleur acteur. Le comédien a gagné pas moins de 21 lauriers pour ce rôle, dont, le plus récent, celui du meilleur acteur européen. Le film a aussi été un large succès public avec 3 020 499 entrées en France, soit le 8e film le plus vu de l'année. Il a cumulé 415 millions de $ de recettes dans le monde : pas mal pour un film qui n'en a coûté que 15 millions de $ (hors marketing).

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2011 – janvier : Rien à déclarer explose les compteurs dans le Nord et en Belgique

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

26 janvier 2011. Le nouveau film de Dany Boon, Rien à déclarer, sort d'abord dans le nord de la France et en Belgique, une semaine avant son exploitation nationale. Très attendu après le triomphe historique de Bienvenue chez les Ch'tis, la comédie transfrontalière attire 309 317 spectateurs dans le Nord en première semaine et 211 271 spectateurs en Belgique les cinq premiers jours. Le film terminera à plus de 8 millions d'entrées en France et 800 000 en Belgique. Au total, il cumule 90 millions de $ de recettes dans le monde.

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Intouchables : un film « raciste », « réactionnaire », « sarkozyste » élu événement culturel de l’année

Posté par redaction, le 24 décembre 2011

Avec bientôt 15 millions de spectateurs, Intouchables est devenu cette semaine le 3e plus gros succès français depuis 1945, le 5e toutes nationalités confondues, battant Avatar, au passage. Un phénomène qui, logiquement, a été choisi comme l'événement culturel le plus marquant de l'année 2011 (sondage BVA/FNAC/Le Parisien/Europe 1 auprès de 1003 personnes). 52% des Français interrogés l'ont plébiscité.

Il est donc loin devant The Artist, Harry Potter, les Césars pour Des Hommes et des Dieux et Polisse. Le cinéma squatte une bonne moitié des dix premières réponses, laissant un peu de place à la musique, aux expos et reléguant les livres en queue de peloton.

Évidemment, tout phénomène amène une série d'analyses plus ou moins sérieuses, cherchant les causees de cette irrationalité qui dépasse les esprits les plus cartésiens. D'un point de vue cinématographie, on peut y voir une bonne comédie, bien écrite, bien interprétée, mise en scène avec efficacité, sans être médiocre. Intouchables est plus proche de Trois hommes et un couffin que des Visiteurs ou Bienvenue chez les Ch'tis.

Acte 1 : Marcela Iacub accuse le film d'être sarkozyste

Libération a publié deux textes voulant absolument rendre le film abject. Le raisonnement peut tenir, l'équation ne convainc pas. Ainsi Marcela Iacub (lire le texte intégral), qui a décidément un problème dès qu'elle analyse la culture après avoir attaqué prétentieusement l'exposition de Lilian Thuram au Musée du Quai Branly, qualifie le film de "propagande voilée des politiques sociales de Nicolas Sarkozy." Rien que ça. "Le succès de ce film montre à quel point la société française lui reste fidèle sur le fond et pourrait annoncer, mieux que d’autres enquêtes d’opinion, celui de l’actuel président dans les urnes de 2012. Car on sait que si jamais le chef de l’Etat était amené à faire un second mandat, son but sera de rendre chaque œuf volé au lieu d’ouvrir de grands débats afin de savoir qui devrait être considéré comme leur véritable propriétaire." Elle reproche en effet que Philippe/François Cluzet veuille récupérer l'oeuf de Fabergé que lui a volé Driss/Omar Sy. Le vol est certainement pardonnable,le personnage de Cluzet aurait pu en effet transmettre cette valeur à celui de Sy, comme une sorte de redistribution des richesses. Mais aux dernières nouvelles, l'handicapé ne porte pas plainte contre le noir, et ne fait que récupérer un objet qui lui rappelle sa défunte épouse. L'attachement sentimental n'a donc aucune valeur?

Acte 2 : Intouchables, un conte à la Cendrillon réactionnaire

Dans un autre texte (lire le texte intégral), le quotidien dit de gauche, le professeur de philosophie en classes préparatoires (c'est un métier honorable, mais à quand la tribune d'une maîtresse en cours préparatoire?) Jean-Jacques Delfour trouve Intouchables "parfaitement réactionnaire". Pour lui il s'agit de l'histoire de deux saints, "le saint crucifié par sa tétraplégie et l’autre saint qui le sert, crucifié par son milieu de naissance et sa peau, forment un couple sacré, intouchable. Leur rencontre et leur amour sont une rédemption qui les lave de tous leurs péchés : l’arrogance et la hauteur sociale pour l’un, la délinquance et la déchéance pour l’autre. Un film religieux, sans autre Dieu que la richesse qui a permis cette rencontre."

Pour lui, ce film doit son succès public, entre autres, au conte revisité de Cendrillon. "Ce conte misogyne enseigne comment changer sa vie lorsqu’on est une pauvre fillette exploitée. La beauté de cette souillon ne peut suffire : il lui faut une jolie robe, de jolies chaussures, une belle bagnole avec de beaux canassons. Mais cela ne suffit toujours pas, il lui faut de la chance : un prince riche et puissant qui daigne la trouver ravissante et ne point s’émouvoir de sa basse extraction. Le message du conte est simple : l’instruction, la culture, le désir d’émancipation, la révolte sont inutiles ; la beauté cosmétique et le hasard ont seuls quelque puissance."

Nous aurions tendance à le conforter dans son analyse, en ajoutant une donnée : si ce film est bien tel qu'il le décrit, alors il s'agit d'une comédie réaliste. Elle reflète en tous points l'Etat de notre société, la valeur de l'humain dans une civilisation consumériste et matérialiste. On peut s'en désoler, mais c'est ainsi. On taxe la culture à 7% et non pas comme un bien de première nécessité, et ça ne choque personne. On préfère le cinéma aux livres, le people à la critique, la propagande à la réflexion. Intouchables est bien un film symptomatique de notre époque, avec, en bonus, un morale basée sur la confiance en l'autre et la transgressions des barrières sociales. Mieux, Intouchables est un film sur deux minorités qui s'unissent pour retrouver une liberté, une "normalité". Il brise le tabou des handicapés, isolés, et des immigrés de deuxième génération, parqués en banlieue, sans espoir d'ascenseur social, rejetés.

Iacub a tort en expliquant qu'il n'y a pas de redistribution des richesses : le personnage d'Omar Sy trouve un job grâce à un riche un peu illuminé. Delfour n'a pas plus raison. Le personnage d'Omar Sy se met à peindre - c'est bien de la culture, non? - et grâce à son patron, se fait un beau pactole, après avoir vendu une de ses toiles à un avocat méprisable et payant certainement l'ISF.

Acte 3 : Variety n'y voit que des stéréotypes raciaux et sociaux

Avant d'en arriver à notre conclusion, on doit aussi relever la critique du magazine professionnel américain Variety. Son auteur, Jay Weyssberg, estime que Driss  (Omar Sy) est "traité comme un singe de compagnie qui apprend au blanc coincé à s'amuser, en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland, et en lui montrant comment on bouge sur la piste de danse".  Le journaliste trouve qu'il est "pénible de voir Omar Sy, un acteur joyeusement charismatique, dans un rôle qui se détache à peine de l'époque de l'esclavage, dans lequel il divertit le maître blanc, en endossant tous les stéréotypes raciaux, et de classe."

Intouchables raciste. En plus d'être sarkozyste et réactionnaire. N'en jetez plus.

Intouchables est adapté d'une autobiographie, une histoire vraie. En écoutant les témoignages des deux véritables protagonistes de cette histoire, on se dit que leur vie est incompréhensible pour ceux qui la jugent. Pas l'impression de voir Driss/Abdel Sellou/Omar Sy maltraité et malheureux, même encore aujourd'hui. La fin est d'autant plus ouverte que le personnage d'Omar Sy a la vie devant lui, de l'argent, et s'est sorti de la spirale infernale des Cités sans emploi.

Au delà de tout ce pataquès philosophico-intellectuel, le film est davantage une histoire d'amitié, certes un peu misogyne, qu'un manifeste politique.

Finalement ce n est pas Intouchables qui est raciste reactionnaire et sarkozyste mais bien la France. Le film insuffle en plus un peu d'espoir, de générosité et d'altruisme, pour nous faire croire que ce n'est pas une fatalite.

L’instant Court : Noël au rabais, film d’animation… de circonstance ?

Posté par kristofy, le 23 décembre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip I thought I was an Alien réalisé par Soko avec la complicité de Spike Jonze, et afin de finir en beauté cette semaine du court métrage, voici l’instant Court n° 60.

A quelques heures des fêtes de Noël, rien de tel qu’un petit dessin-animé fantaisiste pour laisser vagabonder son imaginaire. Celui-ci a été réalisé par un collectif réunis sous le nom de Code B'@rt Création, et composé d’étudiants d’un centre de formation aux images numériques (l’école Waide Somme, à Amiens). Ils ont représenté un futur en compagnie de clones avec un immense centre commercial qui incite à consommer plus…

Voila donc le court-métrage Noël au rabais. Un homme achète ce qu’il croit être une poupée mais suite à une méprise il découvre qu’il s’agit d’une petite fille, alors il va la jeter à la poubelle. Le chien va essayer de la sauver dans le broyeur à ordure…

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Noël au rabais.

L’instant Court : I thought I was an Alien, réalisé par Soko avec Spike Jonze

Posté par kristofy, le 22 décembre 2011

Le 21 décembre, c'était le Jour le plus court ! Ecran Noir s'est associé à cet événement national et vous propose une semaine de courts métrages, dont certains exceptionnellement visibles seulement jusqu’à cette date.

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, après cette première fête du court-métrage, voici l’instant Court n° 59.

Il était une fois une jeune actrice qui fut repérée dans le court-métrage L'escalier de Frédéric Mermoud, puis révélée dans la comédie Mes copines (comme Léa Seydoux). Elle tourna ensuite dans d’autres films plus sérieux comme A l’origine de Xavier Giannoli en compétition officielle à Cannes, ce qui lui valut une nomination pour le César du meilleur espoir féminin.

Cependant, c’est par la musique que la jeune femme veut s’exprimer. Elle compose et chante jusqu’à enregistrer un disque... qu’elle préfère finalement ne pas sortir pour en refaire un autre, meilleur. Elle continue de donner des concerts un peu partout dans le monde en parallèle avec ses tournages en tant que comédienne. Elle interprète le premier rôle face à Vincent Lindon dans le film Augustine que tourne en ce moment Alice Winocour, et on la verra au printemps dans le film Bye Bye Blondie de Virginie Despentes. Pour son parcours de musicienne, elle s’est choisi comme nom le diminutif  "Soko", et son album sera enfin disponible le 20 février.

Voila donc le clip I thought I was an Alien, réalisé par Soko elle-même. Celui-ci a été tourné à Echo Park en Californie durant le mois d’août, certains plans additionnels ayant été tournés par le célèbre Spike Jonze ! En fait, Spike Jonze avait déjà proposé à Soko de jouer dans son court-métrage de robots I’m here mais ça ne s’était pas fait, et ensuite ils ont travaillé ensemble sur le court Mourir auprès de toi (co-réalisé par Jonze et Simon Cahn) présenté à Cannes.

Ce clip de Soko a été filmé avec un téléphone portable, c’est l’occasion de vous rappeler que vous pouvez participer au prochain Mobile Film Festival (1 minute, 1 mobile, 1 film).

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film I thought I was an Alien.

Succès pour Le jour le plus court : 1,5 million de participants

Posté par vincy, le 22 décembre 2011

L'initiative du CNC pour promouvoir le court métrage à travers une fête nationale, Le jour le plus court, a dépassé ses objectifs. 1,5 million de passants, curieux, visiteurs, spectateurs, téléspectateurs et internautes ont participé aux  5 600 événements organisés le 21 décembre. Michel Gondry et Julie Gayet, deux des parrains de la manifestation, n'ont pas ménagé leurs efforts pour défendre le court métrage.

Les médias ont aussi adhéré à cette initiative, avec de nombreux reportages ou d'annonces (radios, télés, ...). De la soirée inaugurale au Centre Pompidou à la Gare Montparnasse transformée en salle de cinéma, en passant par des théâtres, des prisons, des établissements publics et des grands musées, Le jour le plus court a touché l'ensemble des publics. Les chaînes de télévision et les salles de cinéma ont donné un accès encore plus large à des spectateurs captifs.

Le web n'était pas oublié. Ecran Noir a ainsi enregistré 2 000 visionnages, un record, durant la seule journée du 21 décembre sur son compte Vimeo. Notre site diffusait une sélection des meilleurs courts métrages de notre rubrique "L'instant court".

Cela promet une 2e édition ambitieuse et encore plus populaire.