8,2 millions de spectateurs : Intouchables imbattable

Posté par vincy, le 25 novembre 2011

intouchablesIntouchables est devenu le plus gros succès de l'année en France. En 22 jours, le film a cumulé 8,2 millions de spectateurs, battant ainsi aisément Rien à déclarer de Dany Boon.

Sa troisième semaine a même été meilleure que sa première (2 460 842 de spectateurs contre 2 126 545). Les prévisions tablent désormais pour un final au dessus de 13 millions d'entrées. D'autant que de nombreux spectateurs reviennent le voir et la période de fêtes devrait être faste.

La comédie d'Eric Toledano et d'Olivier Nakache vire au phénomène de société. Avec ce score, il se situe dans le Top 50 des films les plus vus depuis 1946. Depuis 2000, c'est le 11e film à atteindre un tel niveau au box office. S'il atteignait les 13 millions d'entrées, il appartiendrait au club fermé des 15 films les plus vus.

Côté films français, Intouchables, 21e du classement post-1946, s'approche du box office d'Amélie Poulain. Seuls 9 films ont franchi la barre des 10 millions d'entrées. Avec plus de 13 millions de français, il serait dans le club des 5 composé de Bienvenue chez les Ch'tis, La Grande Vadrouille, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre et Les Visiteurs.

Droit de réponse de M.Tarak Ben Ammar

Posté par redaction, le 25 novembre 2011

Ecran Noir publie un droit de réponse de M. Tarak Ben Hammar, producteur d'Or noir et patron de Quinta Communications.

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Je ne peux rester indifférent à votre article publié le 22 novembre 2011.

Si Internet permet de nos jours de prendre des libertés avec la réalité des choses, il y a, ou il devrait y avoir, des limites à ne pas dépasser.

Quant elles le sont, comme vous le faites, on s’approche dangereusement de la diffamation.

Il est habituel que des salariés dans l’attente d’un plan social fassent état d’ « arguments » qui ignorent les vérités économiques et juridiques dont la CGT, il est vrai, n’est pas le spécialiste le plus pointu.

Rétablissons quelques faits :

  • LTC, Scanlab et Quinta Industries (alors dénommé Dataciné) étaient en 2002 sous mandataire ad hoc, au bord du dépôt de bilan. Quinta Communications a été le seul repreneur prêt à relever le défi de leur rétablissement. Sans Quinta, les salairiés de LTC auraient perdu leurs emplois depuis 10 ans. Tout au long de cette période, Quinta a contribué plusieurs millions d’euros et apporté un important chiffre d’affaires (payé souvent au-dessus des prix de la concurrence), sans tirer un centime de dividendes. Il est donc ahurissant de prétendre que Quinta Industries/LTC/Scanlab ont opéré pour le « seul bénéfice de Quinta Communications » quand cette dernière a consacré une partie de ses ressources au seul bénéfice de ses filiales des industries techniques.

Ses filiales ont été les dernières parmi leurs concurrents à se mettre sous la protection des tribunaux après que GTC ait été liquidé et qu’Eclair soit entré en plan de sauvegarde, tout comme Technicolor, le leader mondial de l’industrie.

  • Si le public pourra voir « Or Noir », ou Intouchables ou Polisse d’ailleurs, c’est effectivement grâce à l’excellent travail des salariés de Quinta Industries, LTC et Scanlab. Mais, à moins que je ne me trompe, c’est précisément pour cela que ces salariés perçoivent un salaire. Salaire qui contrairement à ce qui est dit, ont été régulièrement payés tout au long de l’année, malgré les difficultés naissantes, alors que ceux du dernier mois l’ont été dans le cadre de la procédure de règles judiciaires. Quant aux salaires futurs, ils sont garantis par l’Administrateur Judiciaire et les organismes étatiques.
  • La « controverse » liée aux conditions de tournage d’Or Noir n’engage que ses auteurs. Le directeur du CNC n’a pris la décision d’accorder l’agrément qu’après s’être assuré auprès des autorités compétentes que Quinta Communications avait respecté toutes les réglementations en vigueur. Les explications du syndicat prétendant que Quinta avait « imposé » quoique ce soit à qui que ce soit sont l’objet d’une plainte en diffamation, actuellement instruite par un juge d’instruction à Paris.
  • Je suis fier d’être l’actionnaire d’une chaîne qui a diffusé Persépolis pour défendre les valeurs de liberté et de tolérance dans un pays qui n’y a pas été habitué.
  • Mon « amitié » avec Ben Ali m’a valu une menace de fermeture de ma chaîne à la suite de la diffusion d’une émission sur les évènements de Sidi Bouzid, émission saluée par le Nouvel Observateur comme une « initiative sans précédent dans les annales des médias Maghrébins»
  • Ce n’est pas Mr Berlusconi qui est mon actionnaire mais une filiale du groupe Fininvest, un des plus importants groupes de média en Europe. Ce groupe est notamment éditeur en France des magazines Grazia, Closer et Le Film Français. Il est actionnaire depuis bien avant que Mr Berlusconi n’entame une carrière politique et notre partenariat ignore totalement les hauts et les bas du destin de quelque homme politique que ce soit.
  • Enfin, la Libyan Investment Authority, fonds souverain d'un pays alors reconnu par la totalité de la communauté internationale, a effectivement pris en 2009 une participation de 10 % dans le capital de Quinta Communications. Si cette participation devait être interprétée comme le signe d'une amitié avec Khadafi, il conviendrait de joindre à la liste de ses amis du dictateur déchu les sociétés Vodafone, Exxon, Lagardère, EDF, BNP Paribas, EDF, Vinci et Nestlé, qui ont toutes la LIA comme actionnaire. La LIA a été reconnue par le Conseil National de Transition comme une émanation légitime de l'État libyen. Son investissement dans Quinta Communications n'est donc certainement pas de l'argent reçu de Khadafi.

Je prends donc l’expression « sales temps pour Tarak Ben Ammar » plus comme un commentaire sur les conditions météorologiques prévalant actuellement en France que comme un diagnostic sur la situation de mon groupe.

Tarak Ben Ammar

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M. Ben Ammar est un producteur respectable. Nous n'en avons jamais douté. Héritier des nababs qui manquent tant par leur prises de risques, le producteur a, ne le négligeons pas, le mérite d'avoir construit une société qui a produit de grands cinéastes (Chabrol, Rossellini, Zeffirelli, Schatzberg, Polanski, Verneuil, Bouchareb...). Nous n'avons jamais critiqué ses ambitions.
Concernant notre article du 22 novembre et  ce droit de réponse, nous allons préciser quelques points qui méritent d'être clarifiés, et qui permettront de comprendre que nous n'avons diffamé personne.

1) Les accusations portées contre sa société concernant le conflit syndical sont extraites du tract syndical qui a été distribué lors de l'avant-première d'Or noir. Ces accusations sont donc celles du SNTR CGT, que nous avons placées en italiques et entre guillemets pour bien comprendre qu'il ne s'agissait pas de notre point de vue. Nous laissons aux deux parties le soin d'en discuter.

2) Le non paiement des salaires est là aussi une affirmation des syndicats, reprise dans différents journaux comme La Tribune. M. Ben Ammar a raison, cependant, quand il explique que les salaires sont garantis par l'Administrateur judiciaire. En revanche, nous ne savons toujours pas si le groupe Quinta est prêt à financer le plan de licenciement ou la reconversion des employés de Quinta Industries. De même nous ignorons si ce plan social est en effet plus important que celui prévu cet été (34 licenciements).

3) La controverse liées au conditions de tournage d'Or noir n'est pas une invention de notre part. Elle est exprimée clairement par les syndicats (voir Pour quels motifs obscurs le CNC délivre-t-il l’agrément à Tarek Ben Ammar ?). Par ailleurs, le magazine professionnel Le Film Français avait évoqué le problème de l'agrément dès mars 2011 (voir "L'or noir" de Jean-Jacques Annaud toujours en quête d'agrément) où les deux parties se renvoyaient la balle, campant chacun sur leurs arguments. Le film a reçu l'agrément du CNC, jugeant le dossier conforme juridiquement. La décision est discutée par les syndicats. mais là encore Ecran Noir ne fait que les citer afin d'expliquer un contexte de défiance ; il ne s'agir pas de remettre en question une décision dont on ne connait pas tous les détails.

4) Sur la diffusion de Persépolis, nous aussi nous sommes fiers que la chaîne TV Nessma l'ait diffusé. Nous ne disons pas le contraire. Nous l'avions déjà exprimé en soutenant cette initiative : "La censure est une atteinte aux libertés, et ça c'est sacré! Personne n'est obligé de regarder les films."

5) Concernant les relations avec MM. Ben Ali, Berlusconi et Kahdafi, nous proposons d'en parler directement avec M. Ben Ammar pour nous expliquer sans détour ses positions concernant leurs politiques. Certes il s'agissait de dirigeants "reconnus" par la communauté internationale. Mais nous sommes en droit de nous interroger si la fin (produire, diffuser, cultiver) justifie certains moyens...

Comme il nous l'a proposé, c'est avec plaisir que nous acceptons de le rencontrer. Le débat est un ingrédient fondamental de nos civilisations. Nous le remercions pour avoir apporté son point de vue face à celui des syndicats. Nous espérons que le dialogue entre les deux parties se résoudra positivement pour tous les employés de son groupe.

Une séparation remporte le prix du meilleur film aux Asia Pacific Screen Awards

Posté par vincy, le 25 novembre 2011

Il y en a eu un peu pour tout le monde aux 5e Asia Pacific Screen Awards. La cérémonie qui s'est déroulée en Australie hier soir a récompensé Une Séparation d'Asghar Farhadi (en photo), Ours d'or à Berlin cette année, et gros succès dans les salles françaises (un record pour un film iranien), comme meilleur film de l'année.

Il était une fois en Anatolie, actuellement à l'affiche en France, de Nuri Bilge Ceylan, Grand prix au dernier Festival de Cannes, a récolté trois prix : meilleur réalisateur, meilleure image et Grand prix du jury.

Elena, film russe présenté à Un certain Regard à Cannes, a été distingué pour son actrice, Nadezhda Markina, en plus d'une mention spéciale pour le réalisateur, Andrei Zviagintsev.

Parmi les autres mentions spéciales, il y a eu celle pour l'ensemble des comédiennes de Cairo 678.

Le prix du meilleur acteur a été décerné au chinois Wang Baoquiang pour Hello! Shu Xian Sheng (Mr Tree).

Le meilleur scénario revient à Denis Osokin pour le film russe Ovsyanki (Silent Souls). Une mention spéciale a été donnée à Bleak Night, le film coréen de Yoon Sung-hyun.

Le meilleur documentaire est Jag Var Värd 50 Lamm (I Was Worth 50 Sheep) de Nima Sarvestani. Une mention spéciale a été donnée à Pink Saris, le film indien de Kim Longinotto.

Un film d'Azebaïdjan a reçu le prix du meilleur film pour enfants : Bata d'Ilgar Najaf. L'iranien Bad o Meg (Wind and Fog) de Mohammad Ali Talebi a eu le droit à une mention spéciale.

Côté animation, c'est un film coréen qui a été honoré : Madangeul naon amtak (Leafie) de Oh Seongyun.

La cérémonie a aussi rendu hommage au cinéaste chinois Zhang Yimou pour l'ensemble de sa carrière.
Et le prix de l'UNESCO est revenu au film australien Toomelah, de Ivan Sen, pour sa contribution à la promotion et la sauvegarde de la diversité à travers une oeuvre cinématographique.

L’instant Court : Bandit Manchot, avec Marie Denarnaud

Posté par kristofy, le 25 novembre 2011

bandit manchotComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après les publicité de prévention contre la drogue The Meth Project réalisées par Darren Aronofsky, voici l’instant Court n° 55.

C’est après un parcours devant les caméras, sur les planches, derrière un micro, que Mélanie Laurent présente maintenant son film en tant que réalisatrice : Les adoptés. Il s’agit de son premier long-métrage mais ce n’est pas son premier film : elle avait déjà réalisé plusieurs courts-métrages (dont De moins en moins sélectionné au Festival de Cannes) auparavant, et ce depuis le lycée où elle a passé le bac option cinéma.

Les adoptés permet – enfin – de retrouver une actrice des plus attachantes parmi les plus injustement méconnues : Marie Denarnaud. Elle figure maintenant dans la liste des comédiennes en lice pour être nominée pour le César du meilleur espoir féminin 2012.

Son parcours à elle a d’ailleurs croisé plusieurs fois celui de Mélanie Laurent. Lorsque l'actrice-réalisatrice écrivait sa pièce Mi-cuit cœur pistache (reportée car est arrivé le tournage du Tarantino), elle avait déjà choisi Marie pour en être l'interprète. Marie Denarnaud apparaît dans un clip du chanteur Jérôme Attal, qui lui chante une autre chanson en duo avec Mélanie Laurent. Elles sont toutes les deux dans le court-métrage Exs déjà présenté ici par son réalisateur Benoît Petré (du collectif Les Quiches qui comptait Morgan Perez qui est d’ailleurs co-scénariste de Les Adorés) qui nous disait que " Marie fait partie des meilleures actrices françaises, le public ne le sait pas encore mais quand il sera au courant, ça va faire mal ! "

Marie Denarnaud est une actrice trop rare sur grand écran. Avant Les adoptés, ses autres grands rôles ont été dans Les Corps impatients de Xavier Gianolli (beaucoup apprécié) en 2003 et T’aime de Patrick Sébastien (beaucoup moqué) en 2000, le film qui l'a pourtant révélée. Car Marie Denarnaud est toujours juste, enjouée, sensuelle, émouvante à chacune de ses apparitions, qu’il s’agisse d'un téléfilm (une bonne vingtaine dont Les Vivants et les Morts en 8 épisodes), d’une pièce de théâtre (L’Amour, la mort, les fringues mise en scène par Danièle Thompson), ou d’un court-métrage comme Bébé de Clément Michel où elle montre sa nature comique. Elle apparaît aussi dans le court Tremblay en France qui est d'ailleurs nommé aux Césars 2012.

Voila donc le court-métrage Bandit Manchot réalisé par Dominique Heinry, dans lequel Marie Denarnaud fait une petite apparition comme serveuse (avec une perruque). C’est en fait un film d’hommes (dont Marc Barbé) réunis pour un braquage qui ne se déroule pas comme prévu. Un fourgon blindé en fin de tournée, des gars solides pour un coup facile… (attention, après le générique de fin, il y a une dernière scène...)

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Bandit Manchot.