Les révélations en lice pour les César

Posté par vincy, le 22 novembre 2011

Ils sont 32 comédiens et comédiennes à avoir été retenus par l'académie des Arts et techniques du Cinéma. Seulement 10 seront nommés dans la catégorie espoir. La liste finale sera dévoilée le 27 janvier prochain.

Cette première liste est proposée "à titre indicatif afin de faciliter le vote, sans avoir aucun caractère d’obligation", souligne l'académie. Enfin bien malin sera celui qui spontanément citera le nom d'un jeune comédien dans un film. Omar Sy, star d'Intouchables, pourrait cependant faire exception. Il est éligible et n'est pas représenté dans la liste.

4 des 16 comédiennes en lice pour les nominations ont joué dans L’Apollonide, souvenirs de la maison close. Notons qu'hormis Astrid Bergès-Frisbey dans La fille du puisatier et Naidra Ayadi dans Polisse, aucune actrice n'a joué dans un film vu par plus d'un million de spectateurs.
Enfin Angèle et Tony et Mon père est femme de ménage sont les seuls films présents dans les deux catégories sexuées.

Pour le César du meilleur espoir féminin 2012 :
Naidra Ayadi dans Polisse
Anne Azoulay dans Léa
Alice Barnole dans L’Apollonide, souvenirs de la maison close
Astrid Bergès-Frisbey dans La fille du puisatier
Agathe Bonitzer dans Une bouteille à la mer
Lola Créton dans Un amour de jeunesse
Marie Denarnaud dans Les adoptés
Amandine Dewasmes dans Toutes nos envies
Golshifteh Farahani dans Si tu meurs, je te tue
Adèle Haenel dans L’Apollonide, souvenirs de la maison close
Clotilde Hesme dans Angèle et Tony
Joséphine Japy dans Le moine
Céline Sallette dans L’Apollonide, souvenirs de la maison close
Christa Théret dans La brindille
Alison Wheeler dans Mon père est femme de ménage
Iliana Zabeth dans L’Apollonide, souvenirs de la maison close

Pour le César du meilleur espoir masculin 2012 :
Nicolas Bridet dans Tu seras mon fils
François Civil dans Nos résistances
Jérémie Duvall dans Mon père est femme de ménage
Franck Falise dans La fin du silence
Raphaël Ferret dans Présumé coupable
Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Iabe Lapacas dans L’ordre et la morale
Nicolas Maury dans Let my people go !
Pierre Moure dans Où va la nuit
Pierre Niney dans J’aime regarder les filles
Pierre Perrier dans American Translation
Aymen Saïdi dans L’assaut
Mahmud Shalaby dans Les hommes libres
Alexandre Steiger dans L’ordre et la morale
Dimitri Storoge dans Les Lyonnais

L’avant-première d’Or noir troublée par un conflit avec le producteur

Posté par vincy, le 22 novembre 2011

L'avant-première d'Or noir, le nouveau film de Jean-Jacques Annaud, lundi 21 novembre au Gaumont Champs-Elysées, a été troublée, de manière très sage, par les employés de LTC, filiale à 100% de Quinta Industries. Le Syndicat national des techniciens et réalisateurs de la production cinématographique et de télévision (SNTR / SGTIF - CGT) a distribué un tract aux invités qui faisaient la queue. Quelques employés brandissaient des pancartes, accusant principalement l'actionnaire Tarak Ben Ammar, le long du tapis rouge.

Rappel des faits : LTC (32 millions d'€ de chiffre d'affaires en 2010, 24 millions prévus cette année), mais aussi Scanlab (6,3 millions d'euros) et Quinta Industries (6,6 millions d'euros) sont en redressement judiciaire depuis le 3 novembre. Les trois sociétés regroupent 182 employés. Le groupe Quinta industries, qui englobe les trois sociétés, détenu à 83% par Tarak Ben Ammar et à 17% par Technicolor, elle-même en procédure de sauvegarde, est en cessation de paiement depuis le 1er septembre et les salaires d'octobre n'ont pas pu être payés. Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) devrait être présenté d'ici deux mois aux 182 salariés des trois sociétés. Les difficultés financières des trois sociétés sont liées notamment au déclin de l'activité photochimique, qui a accéléré sa chute à partir du 2e semestre 2010, notamment liée au processus de numérisation des salles de cinéma, en forte accélération ces derniers mois. Le Conseil de la concurrence a rejeté la fusion des laboratoires LTC avec ceux d'Eclair, dont Tarak Ben Ammar est aussi actionnaire à hauteur de 43%. Tarak Ben Ammar justifie qu'il a anticipé la mutation technologique en orientant les activités de ses laboratoires vers la numérisation des oeuvres mais qu'il n'a pas réussi à trouver les financements nécessaires pour répondre aux besoins de cette montée en charge. Il compte démarrer la numérisation de son catalogue (500  films environ) dès décembre.

Cependant, les syndicats reprochent à Tarak Ben Ammar de ne pas faire face à ses responsabilités. "L'administrateur judiciaire a annoncé aux élus du personnel qu'un plan massif de licenciement était nécessaire et que les mesures d'accompagnement seraient au minimum conventionnel à moins que l'actionnaire y participe financièrement". Un premier plan de licenciements de 34 personnes avait été enclenché l'été dernier. Le plan avait été annulé, et celui qui s'annonce semble bien plus "massif". Le tribunal a accordé une période d'observation de six mois. Le plan de continuation prévoit un plan de sauvegarde de l'emploi et la cession du site de Saint-Cloud, qui rapporterait 13,5 millions d'euros (soit un peu moins que la dette financière, qui s'élève à 15 millions d'euros).

Les salariés reprochent à l'actionnaire une certaine désinvolture. "Si vous allez pouvoir voir (...) le film Or noir (...), c'est parce que les salariés de LTC, Scanlab et Quinta Industries continuent à travailler alors qu'ils ne sont même pas certains que, comme le mois dernier, leur salaire sera versé. Les salariés réclament qu'en juste contrepartie de 10 ans au travail au seul bénéfice des sociétés du groupe Quinta Communications, Tarak Ben Ammar mette la main à la poche pour assurer dignement le départ et la reconversion des salariés." Ce dernier ne s'est toujours pas engagé à participer financièrement aux licenciements alors que les salaires n'ont effectivement pas été versés en octobre et qu'il affirme que son groupe Quinta Communications "va très bien".

Des amis nommés Ben Ali, Khadafi, Berlusconi

A cela s'ajoute une controverse liée aux conditions de tournage d'Or noir. Le syndicat exige, "compte tenu des conditions sociales iniques qui ont permis la réalisation de ce film", que soient revues très rapidement les conditions de l'agrément de ce film, agréé par le Président du CNC, en dépit d'un avis défavorable de la Commission des professionnels. Le 21 septembre dernier, le syndicat expliquait que "la société Quinta Communication avait imposé aux ouvriers et techniciens de travailler en qualité d'expatriés via une société tunisienne, ceux-ci ne bénéficiant alors d'aucune couverture sociale et conventionnelle, la commission d'agrément dont l'avis est consultatif, avait unanimement émis un avis défavorable à la délivrance de l'agrément pour ce film, à deux reprises. En délivrant l'agrément sans même en informer la commission, le Président du CNC fait preuve d’une véritable défiance vis-à-vis des professionnels du cinéma ; en conséquence, les organisations professionnelles de la CGT, artistes et techniciens, siégeant à la Commission ont décidé de quitter la séance qui a du être ajournée."

Sales temps pour Tarak Ben Ammar, qui avait déjà du affronter la révolution tunisienne en plein tournage d'Or noir (voir aussi actualité du 19 janvier) et qui est, en tant qu'actionnaire de la chaîne télévisée Nessma, au coeur d'un procès en Tunisie pour avoir diffusé Persépolis (voir actualité du 14 octobre). Ce dernier point serait plutôt à mettre à son actif. Hélas, ses amitiés qui lui ont permis de construire son empire s'effondrent autour de lui. Après son ami Ben Ali, l'ancien dictateur tunisien, c'est au tour de Silvio Berlusconi (co-actionnaire de Quinta Communications) de tomber ; et il est aussi fragilisé par la révolution libyenne : en 2009, il avait reçu du régime de Khadafi, via le fonds souverain Libyan Foreign Investment Co, 19 millions d'euros soit 10% du capital de sa société.

John Neville, le baron de Münchausen, nous quitte (1925-2011)

Posté par vincy, le 22 novembre 2011

Né le 2 mai 1925 à Londres, Sir John Neville, figure sublime et longiligne (1m87) du théâtre et du cinéma anglo-saxon, est mort à 86 ans à Toronto, le 19 novembre dernier. Il souffrait de la maladie d'Alzheimer. Il restera à jamais le fameux baron de Munchausen, dans le délire de Terry Gilliam (1988). Il doit beaucoup à Gilliam. Quand il obtient le rôle principal de cette fantaisie baroque, il met fin à 18 ans de disette dans le cinéma. Son éclectisme l'a conduit à tourner avec des cinéastes aussi divers que Peter Sellers, Alan Parker, Luc Besson (il était le Général Staedert dans Le Cinquième élément), Roland Joffé, Istvan Szabo (dans le beau Sunshine), David Cronenberg (Spider) ou encore Norman Jewison. L'essentiel de sa carrière sur grand écran se fera après le film de Terry Gilliam, alors qu'il avait dépassé la soixantaine.

Sinon, il a fait Sherlock Holmes (contre Jack l'éventreur) dans le film de James Hill, serveur dans Esprits rebelles, Lord dans son dernier film, Separate Lies. Et surtout, il fut mondialement connu pour avoir incarné l'homme manucuré dans la série X-Files et sa déclinaison cinématographique X-Files : Aux frontières du réel (1998).

Depuis ses débuts, en 1950, Neville avait souvent joué pour le petit écran, dans des séries comme dans des téléfilms, passant de la tragédie classique aux comédies les plus loufoques. Il fut même Isaac Newton dans Star Trek : The Next Generation. On le vit aussi dans la série gay Queer as Folk. De Henry V à Simenon, tous les univers lui convenaient.

John Neville fut aussi un grand homme de la scène. En 1947, il avait éblouit la critique et le public avec son Richard II. Directeur artistique du Festival Shakespeare de Stratford au Canada dans les années 80, il joua Hamlet sur Broadway (en 1958) mais aussi du Feydeau et du Molière (Les fourberies de Scapin).

Avec sa vie privée très sage (un seul mariage, en 1949, et six enfants), il n'a jamais défrayé la chronique "people". Malgré son immense talent, il n'a jamais reçu de prix. John Neville était un homme discret, loin du fantasque baron qui le rendit célèbre. Généreux et charmant, dévoué à son art, simple.

Paris s’offre un nouveau festival avec le Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF)

Posté par geoffroy, le 22 novembre 2011

Le festival international du film fantastique de Gérardmer ne sera bientôt plus le seul à nous terroriser. En effet, sous l’impulsion conjointe de l’association Paris Cinéma Fantastique et du magazine MadMovies, un tout nouveau rendez-vous célébrant le cinéma fantastique ouvre ses portes dans la capitale du 23 au 27 novembre prochain au Gaumont Capucines (Paris 9ème)  : le Paris International Fantastic Film Festival.

Doté d’une programmation ambitieuse (sélection officielle longs métrages, sélection officielle courts métrages internationaux et français, séances spéciales, films hors compétition, avant premières…), tout est réuni, semble t-il, pour faire du PIFFF une manifestation d’importance d’un genre en demande de reconnaissance.

Mais alors, quid de Gerardmer, festival vosgien et neigeux organisé chaque année au mois de janvier ? Et bien qu’il risque de prendre de plein fouet cette « concurrence » intestine capable d’attirer nouveaux talents et valeurs sûres pour le plus grand plaisir d’un public cosmopolite (Paris oblige) en demande de sensations fortes. Paris offre deux avantages : une logistique permettant d'accueillir de nombreuses équipes, et un public beaucoup plus large. Les fans de L'Etrange festival devraient ainsi se régaler une fois de plus dans l'année.

Néanmoins, il faut saluer la démarche, tant il est difficile de nos jours de monter un festival international aussi ambitieux. Avec Roger Avery en président de ce premier jury, on peut au moins parier que cette édition sera suivie.

SELECTION OFFICIELLE – EN COMPETITION

Extraterrestre de Nacho Vigalondo (Espagne)

Retreat de Carl Tibbetts (Grande-Bretagne)

The Dead de Howard et Jonathan Ford (Grande-Bretagne)

The Innkeepers de Ti West (USA)

Masks de Andreas Marschall (Allemagne)

A Lonely Place to Die de Julian Gilbey (Grande-Bretagne)

Blind Alley de Antonio Trashorras (Espagne – Colombie)

Cassadaga de Anthony DiBlasi (USA)

Bellflower de Evan Glodell (Australie)

SÉANCES SPÉCIALES

Malveillance de Jaume Balaguero (ouverture)

4:44, Last Day on Earth de Abel Ferrara

Ray Harryhausen – Le Titan des Effets Spéciaux de Gilles Penso

The Violent Kind des frères Butcher

The Ward de John Carpenter

Détention de Joseph Kahn (clôture)

Le Jury

Roger Avary, réalisateur et scénariste canadien (Killing Zoe, Les Lois de l’attraction)

Jaume Balaguero, réalisateur espagnol (Darkness, Fragile, [Rec])

Christophe Gans, réalisateur français (Crying Freeman, Le Pacte des Loups, Silent Hill)

Lucile Hadzihalilovic, réalisatrice et scénariste française (Innocence)

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ACCÈS

Du 23 au 27 novembre 2011

Gaumont Opéra Capucines ; 2 boulevard des Capucines 75009 Paris

Tél. : 01 47 42 98 85