491 540 spectateurs ont vu le Tintin de Spielberg mercredi

Posté par vincy, le 28 octobre 2011

Les aventures de Tintin - le secret de la Licorne ont attiré, en pleines vacances de la Toussaint, 491 540 spectateurs en France. Distribué sur 850 copies (tout de même), le film s'octroie une moyenne de 578 spectateurs par copie, 4 fois supérieure à tous ses concurrents (2e et 3e, La couleur des sentiments et Les marches du pouvoir se contentent de 37 794 et 36 522 spectateurs respectivement). A Paris et dans sa région, le film a séduit 78 647 spectateurs (soit un spectateur sur trois).

C'est le deuxième meilleur démarrage de l'année derrière Harry Potter et les reliques de la mort 2e partie, mais largement devant Rien à déclarer. Certes ont est loin du record toujours détenu par Spider-Man 3 (804 345 spectateurs).

Le Tintin de Spielberg devrait largement dépasser le record de Tintin et le mystère de la toison d'or (3,64 millions d'entrées en 1961). Rappelons que l'objectif du distributeur est de franchir le cap des 5 millions d'entrées en France, ce qui en ferait l'un des dix films d'animation en 3D les plus vus dans le pays.

L’instant Court : Pixels, réalisé par Patrick Jean

Posté par kristofy, le 28 octobre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Good morning Good afternoon Good night, réalisé par Pedro Becker, voici l’instant Court n° 51.

Il arrive, une ou deux fois dans l’année, que certains cinémas proposent en plus de la multitude des sorties hebdomadaires une affiche pas comme les autres : un programme de courts-métrages. C’est court mais bon, et les spectateurs peuvent à cette occasion découvrir des courts sur grand écran. Le dernier programme en date Logorama and co proposait 6 films dont le dénominateur commun était d'utiliser différentes techniques d'animation. Il y avait le célèbre Logorama (festival de Cannes 2009) qui a remporté l’Oscar 2010 du meilleur court-métrage et aussi le César (en 2011), L'Homme à la Gordini (produit en 2009 et  également nommé aux Césars 2011) , Fard, La Vénus de Rabo, Rubika, et enfin Pixels. Si cette reconnaissance est un peu tardive (trois de ces courts ont été produits en 2009 !), mieux vaut tard que jamais.

Voila donc Pixels réalisé par Patrick Jean, une véritable pépite qui a fait le tour du monde. Ce court métrage produit en 2010 a récolté des récompenses presque partout où il est passé : du grand prix au festival d'Annecy 2011 à de nombreux prix du public ou du jury comme aux festivals de Trouville, Brest, Bordeaux, Madrid, New-York… Pour Patrick Jean « le fait est qu'avant internet, les voies de diffusion des courts étaient encore plus étroites. Maintenant, on a en gros internet pour le "grand public" et les festivals pour les professionnels et les passionnés. Je pense que les deux sont complémentaires. »

A cette occasion le réalisateur Patrick Jean nous commente l’expérience de Pixels où des créatures envahissent New-York :

Ecran Noir : Comment est arrivée l’idée de la destruction d’une ville réduite en pixels ?
Patrick Jean :
Je voulais mettre en scène une perte d'informations progressive qui aboutirait à l'information la plus simple qui puisse exister : un bit (0 ou 1), représenté dans le film par le cube final. C'est issu d'une réflexion sur le numérique et l'effet qu'il a sur notre quotidien. En effet, ce qui fait la valeur d'une information, c'est sa rareté. En démultipliant l'information à l'infini, le numérique tue la rareté et donc aboutit à cette perte de valeur de l'information qui est représentée sous la forme d'une allégorie dans le court-métrage.

EN : Dans quelle mesure est-ce difficile de produire ce genre de court métrage, avec un univers de jeu vidéo qui pourrait peut-être limiter son public ?
PJ :
Pixels a été produit par OneMoreProd, qui m'a trouvé le matériel et payé le billet d'avion pour New-York City. La suggestion de tourner à NYC, je la dois à Benjamin Darras, producteur du film. Le film était prévu pour être une bande-démo de réalisateur en fait. Et aussi pour le fun. Sinon, je pensais effectivement qu'il ne toucherait qu'un public limité, mais je me suis trompé ; étrangement, beaucoup de gens se sont reconnus là-dedans. Le fait est que tout le monde de nos jours est en rapport avec l'informatique à un moment ou un autre. C'est devenu impossible d'y échapper.

EN : Dans Pixels on voit en quelque sorte une révolution numérique devenir une invasion numérique, quel regard avez-vous sur d’autres films où l’informatique arrive au premier plan ?
PJ :
Je suis un grand fan de Tron, l'original, c'est rare de voir un film aussi créatif graphiquement et narrativement parlant. J'ai aussi apprécié The last Starfighter en son temps. Toutefois, mon ambition avec ce court était de faire quelque chose qui se rapproche plus de Qui veut la peau de Roger Rabbit?, mais avec des pixels. C'est un film incroyable, avec 15 idées à la minute, et où aucun plan n'est de trop.

EN : Qu’en est-il d’une possible extrapolation du concept de Pixels dans le domaine du long-métrage cinéma ou du spot publicitaire ?
PJ :
Il y a un petit peu de cette idée dans le clip de Madonna 4 minutes. Pour ce qui est du long-métrage, l'idée est de faire une sorte de Ghostbusters, où une équipe de nerds sauve le monde en combattant des personnages de jeu-vidéo qui l'envahissent.

EN : Le CNC va organiser une nouvelle opération ‘Le jour le plus Court le 21 décembre pour promouvoir le format court, avec une journée spéciale le 21 décembre, qu’en pensez-vous ?
- PJ :
Le CNC, c'est génial d'avoir ça, mais trop d'auteurs en France se reposent dessus. Personnellement, je conseillerais plutôt aux jeunes auteurs de ne pas attendre d'hypothétiques subventions et de se mettre au boulot tout de suite. Mais j'ai conscience que tout le monde n'est pas autodidacte, donc c'est probablement un peu plus compliqué que ça...

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Pixels.