Metropolis retrouve sa splendeur originelle et s’expose à la Cinémathèque

Posté par MpM, le 20 octobre 2011

A l'échelle du cinéphile, c'est un petit miracle. Metropolis, dont chacun connaît l'histoire mouvementée (des pans entiers du film avaient disparu suite au 2e montage imposé par les distributeurs de l'époque, puis retrouvés en 2008 grâce à la découverte d'une copie argentine complète), est de retour à Paris, dans une version restaurée et flamboyante, presque identique à celle souhaitée par Fritz Lang en 1927. Et de ce fait, à la fois plus compréhensible et surtout plus impressionnante.

Bien sûr, le métrage conserve à jamais les traces des mutilations passées (la copie retrouvée était un contretype négatif 16mm, donc de qualité inférieure), mais il n'en a pas moins retrouvé une force d'évocation et une puissance visuelle suffisantes pour laisser bouche bée les spectateurs de 2011, pourtant gavés à la science fiction ultra spectaculaire. Il faut dire que la fluidité du film, l'adéquation entre les images et la musique exceptionnelle de Gottfried Huppertz, ainsi que la démesure des décors, apportent à Metropolis une modernité saisissante, confirmant son statut de chef d’œuvre futuriste et atemporel. On y retrouve non seulement des éléments qui ont influencé des générations de cinéaste, mais également une qualité de production artistique désormais exceptionnelle.

La première française du film (plus d'un an après sa projection en ouverture de la 60e Berlinale), s'est tenue mardi soir à la cinémathèque Metropolisfrançaise, lors de l'inauguration de la grande exposition que la Cinémathèque consacre à l'histoire de Metropolis, et en présence de Micheline Presle (qui a tourné avec Fritz Lang dans Guérillas en 1950) et de Jeff Mills, mais surtout d'une foule de spectateurs allant de 8 à 88 ans. Pour l'exposition, qui se tient jusqu'au 29 janvier prochain en partenariat avec Groupama, grand mécène de la Cinémathèque, l'affluence était même telle que de longues files se sont formées sous la pluie à l'entrée du bâtiment. Mais une fois l'attente passée, la récompense était là : photos de tournage, pages du scénario, partition, reproduction de costumes, projets de décors et de maquettes, extraits... C'est toute l'aventure Metropolis qui défile sous les yeux du visiteur, agencée par "espaces" faisant références aux différents lieux du film (la cité moderniste, la ville ouvrière, les catacombes... )

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