Mobilisation pour la comédienne et réalisatrice iranienne Marzieh Vafamehr

Posté par MpM, le 13 octobre 2011

Le Comité de soutien aux Cinéastes iraniens emprisonnés ne semble pas près de pouvoir arrêter ses activités. Après l'emprisonnement de sept artistes issus des milieux cinématographiques iraniens fin septembre, la comédienne et réalisatrice Marzieh Vafamehr vient d'être condamnée par le tribunal islamique de Téhéran à un an de prison ferme et 90 coups de fouet. La jeune femme avait déjà été arrêtée en juin puis libérée sous caution courant juillet.

Il lui est reproché d'avoir joué dans la coproduction australienne Téhéran, ma foire, jugée immorale par le régime, et de n'avoir pas respecté les droits religieux de la constitution iranienne. Le film raconte le destin d'une jeune actrice dont la pièce de théâtre est interdite par les autorités et qui passe dans la clandestinité pour s'exprimer. Bien qu'ayant bénéficié de l’autorisation de production du ministère de la culture et des mœurs islamiques, il était jusqu'à présent distribué en DVD sur le marché noir iranien.

Les protestations ont (une nouvelle fois) suivi de près l'annonce de ce verdict d'un autre temps. Le mari de l'accusée, Naser Taghvaï, lui-même metteur en scène, a exhorté l’Organisation des Nations Unies à "veiller aux conditions de détention des cinéastes et artistes emprisonnés et de défendre leurs droits humains". Le Comité de soutien aux Cinéastes iraniens emprisonnés (composé de la Cinémathèque française, le Festival de Cannes, la SACD, la SRF, France Culture, l’ARP et la SCAM) a quant à lui demandé aux instances internationales et aux organisations de défense des droits de l’homme "de condamner la sentence infligée à Marzieh Vafamehr par le tribunal islamique de Téhéran".

Par ailleurs, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a dénoncé l'indignité de cette "parodie de justice". "Les flagellations constituent une pratique barbare proscrite par le droit international", a-t-il précisé. "L'Iran doit les bannir et respecter les engagements internationaux qu'il a librement contractés, en particulier le plein exercice de la liberté d'expression et de création".

Dans l'attente de l'éventuelle révision de son procès demandée par son avocat, Marzieh Vafamehr est détenue à la prison Ghartchak-Varamine de la banlieue de Téhéran.

Dernier métro pour le comédien allemand Heinz Bennent (1921-2011)

Posté par vincy, le 13 octobre 2011

Le public français le connaissait surtout pour son interprétation du mari de Catherine Deneuve dans Le dernier métro de François Truffaut. Il y était un auteur et metteur en scène de théâtre, jaloux de Gérard Depardieu, réfugié dans les sous-sols du théâtre d'où il écoute les répétitions et les représentations.

Décédé le 12 octobre à Lausanne en Suisse, Heinz Bennent avait 90 ans. L'annonce de son décès a été faite par le théâtre berlinois "Renaissance".

Il avait retrouvé Catherine Deneuve dans le téléfilm Princesse Marie, de Benoît Jacquot, où il jouait Sigmund Freud et elle, sa patiente et amie. Il a souvent tourné en France : Section Spéciale et Clair de femme de Costa Gavras, Possession d'Andrzej Zulawski, Une femme française de Régis Wargnier et aussi avec Alain Fleischer, Yves Boisset, Maurice Dugowson, Marion Hänsel, Nelly Kaplan, le suisse Alain Tanner. Il a surtout été remarqué dans L'Honneur perdu de Katharina Blum, de Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta et dans Le Tambour, du même Schlöndorff, Palme d'or à Cannes en 1979. On l'a aussi vu dans L'oeuf du serpent, d'Ingmar Bergman.

Bennent avait été nommé aux Césars du meilleur second rôle masculin pour Le dernier métro et avait reçu un prix honorifique au German Film Awards à l'occasion de Im Jahr der Schildkröte d'Ute Wieland.

Né à Aix-la-Chapelle en 1921, résidant en Suisse depuis les années 70, sa carrière fut cinématographique, télévisuelle (Tatort, Derrick, Maigret) et théâtrale.