Netflix se prépare à envahir l’Europe

Posté par vincy, le 18 juillet 2011

Netflix s'apprête à envahir l'Europe au premier trimestre 2012, en commençant par le Royaume Uni, marché déjà très convoité (Lovefilm d'Amazon, BSKYB), et l'Espagne (pays victime d'un fort taux de piratage). Le Portugal pourrait être le troisième pays européen, puisque Netflix développe une offre lusophone pour le Brésil.

La compagnie californienne a listé les pays où l'accès à son service serait possible. Netflix a commencé son expansion internationale l'an dernier en s'ouvrant au Canada. Depuis, elle a opté pour une course de vitesse, avant que des concurrents ne s'installent durablement. Déjà, la France et l'Allemagne, deux des marchés les plus importants sont considérés comme des obstacles car d'importants opérateurs nationaux fournissent un service presque équivalent de vidéo à la demande par abonnement.

En France, il y a le modèle Vidéofutur, qui dispose d'un catalogue de 20 000 titres et possède de bons rapports avec les distributeurs ; il permet de louer à la demande comme de recevoir les DVD et Blu-Ray à domicile. Clairement, Vidéofutur anticipe l'arrivée de son concurrent américain, avec incertitude. Car la réglementation nationale ne facilite pas l'arrivée du service tel que proposé par Netflix. La chronologie des médias est très stricte dans l'hexagone. Selon l'Idate, "il est donc difficile d'envisager l'émergence d'un service de vidéo à la demande par abonnement à la Netflix qui par exemple viendrait se positionner juste après Canal+". Mais rien ne l'empêcherait d'aller conquérir l'Italie, beaucoup plus souple dans ce domaine.

Or Netflix veut devenir une marque globale dans un secteur qui pourrait peser 2 milliards de $ en 2012, selon les chiffres de Wedbugs Securities. 23 millions de foyers sont déjà abonnés à ce service de vidéo (films, émissions de TV) en streaming en Amérique du Nord.

L'opérateur de Streaming a commencé son invasion mondiale avec l'Amérique Latine, où son implantation est prévue pour la fin 2011. 43 pays qui recevront des contenus en anglais, espagnol et portugais. Il a aussi étendu son offre en proposant de recevoir les films par courrier, en échange d'une augmentation du prix de l'abonnement. Actuellement, l'abonnement est de 7,99 $ par mois pour un accès illimité à un catalogue de contenus vidéos.

Il reste l'inconnue financière. Netflix a besoin d'une capacité de trésorerie qui dépasse largement ses recettes actuelles. En misant sur l'international, la société espère attirer les investisseurs et les actionnaires pour se développer.

De nombreux experts attendent de voir comment les studios vont laisser vivre Netflix. La moindre innovation peut bousculer le marché, encore émergeant. Mais la plate-forme a commencé à acheter des séries en exclusivité, au nez et à la barde des acquéreurs traditionnels, les chaînes TV. Tous anticipent l'arrivée des TV connectées, renvoyant la VOD actuelle à la préhistoire de la convergence des médias.

Selon les études les plus récentes, ce sont les services liés à la connexion des TV à Internet (comme la Vidéo à la Demande), qui profiteront de la croissance audiovisuelle. Le marché de la vidéo devrait augmenter de 4% par an dans la prochaine décennie. Cela explique pourquoi Youtube (Google), Hulu (convoité par Google,  Yahoo et Microsoft) ou Disney cherchent à contrer Netflix.

Dans un marché vidéo en pleine dépression, Netflix mise sur le seul segment en croissance. A toute vitesse...