Harry Potter : toute la saga, du meilleur au moins bon

Posté par vincy, le 13 juillet 2011

8 films. 8 notes. Ecran Noir a parfois été emballé, parfois déçu par les épisodes de la série Harry Potter. Passage en revue, du meilleur au pire.

La Coupe de feu. Le grand saut. ****
"Candeur à la séduction, magique inexpérience amoureuse, chocs culturels, lâchers de bonne conscience avec ce délicieux bal de Noël qui finira underground… Maturation, clashs, pression/décompression de nos personnages, direction d'acteurs millimétrée, toujours en mouvements."

Le Prisonnier d'Azkaban. Harry mage solide. ***
"Un cinéaste peut faire la différence. Ce troisième Harry Potter possède la touche de magie nécessaire pour être un cran au dessus des autres : plus court, plus adulte, plus dynamique."

Les Reliques de la mort, 2e partie. Vol de morts. ***
"Apocalypse pas joyeuse, où chacun doit choisir son camps à l’aube d’un nouveau monde. Pour ceux qui n’ont vu aucun des épisodes précédents, cet ultime opus serait incompréhensible, et apparaîtra comme une énorme production, très soignée, vide de sens. (Mais c')est tout autant nerveux que spectaculaire, fidèle au livre et ça conclut joliment l'épopée cinématographique."

L'Ordre du Phénix. L'armée des ombres. ***
"L'épisode de la transition qui traduit aussi bien l'évolution intime des personnages que la mise en place d'un monde bipolaire dans lequel chacun doit choisir son camp. (...) Moins en lien avec l'imaginaire (peu de magie et d'effets spéciaux), plus ancré dans le réel (au travers notamment de la ville de Londres et des codes vestimentaires contemporains), il gagne en profondeur ce qu'il perd en pur divertissement."

Les Reliques de la mort, 1e partie. Le sacre du Prince Harry attendra. ***
"La tonalité finale est morbide et inquiétante, mais manque de panache. L’achèvement de cette première partie n’a aucun élan et repose juste sur un suspens, dont on peut rester à l’écart tant cette aventure s’étire."

L'Ecole des Sorciers. C'est pas sorcier. ***
"La force de l'illusion et le poids des images retraitées numériquement font de Harry Potter, le film, une oeuvre dans l'air du temps, passe-partout, habile, mais sans génie."

Le Prince de sang-mêlé. Mon sorcier bien-aimé ***
"Si le film répond à peu de questions et donne l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose de spectaculaire, ce serait pourtant une erreur d’y voir une simple parenthèse entre deux combats. Car, bien que moins profond et plus divertissant que les précédents opus, (il) pose avant tout les bases du dénouement final."

La Chambre des secrets. Harry cantonné. **
"Du spectacle consommable qui ne dégage pas une magie suffisante pour faire oublier le pouvoir évocateur de l'œuvre littéraire d'origine. La tâche mériterait sans aucun doute un réalisateur un peu plus audacieux…"

Harry Potter : J.K. Rowling a l’avenir devant elle

Posté par vincy, le 13 juillet 2011

Cela fait 16 ans qu'elle est à la fois la mère créatrice, protectrice, et dépendante de Harry Potter. J.K. Rowling est depuis longtemps la Britannique la plus riche du monde. Sa fortune a dépassé les 600 millions d'euros : entre ses 450 millions de livres vendus, les royalties sur les produits dérivés et les pourcentages sur les films, l'écrivain est devenu un modèle. Ironique, quand on sait que quinze éditeurs ont refusé son premier manuscrit...

Outre ses activités caritatives et philanthropiques (nombreuses et généreuses), elle a de quoi encore s'occuper avec ses sorciers. Fin juin, elle a lancé avec fracas le site Pottermore.com, qui permettra de télécharger la saga littéraire en format numérique (pour tous types de tablettes et de "readers"). Dès octobre, le premier tome sera disponible. En plus de devenir éditrice électronique, Rowling proposera sur le site des jeux interactifs et surtout des chapitres inédits. Car Rowling a de la matière pour densifier ses livres déjà vendus avec davantage de précisions ou des récits annexes. Elle cache dans ses tiroirs de nombreux détails (des vertus du sang de dragon aux origines des Weasley) qu'elle peut exhumer pour ravir les fans.

Hormis Harry Potter, Rowling n'a écrit qu'une aventure : Les contes de Beedle le Barde, en 2008. Spin-off de Potter (un livre pour enfants traduit par Hermione Granger et commenté par Albus Dumbledore), les Contes est un recueil qui sert l'intrigue d'Harry Potter et les Reliques de la mort.

Mais sinon, Rowling n'a rien publié. Elle évoque même la possibilité de prolonger un jour d'autres tomes d'Harry Potter. Mais surtout, l'écrivain n'a jamais caché qu'elle avait beaucoup écrit en marge de sa volumineuse série. Elle a accumulé suffisamment d'idées et de récits pour se lancer dans l'Après-Potter.

La mujer sin piano : c’est beau, une femme, la nuit

Posté par Sarah, le 13 juillet 2011

mujer sin piano« J'aime réparer les choses, après elles fonctionnent. »

L'histoire : Un soir, Rosa décide de s'en aller. Elle laisse son mari endormi et échoue à la gare, parmi d'autres voyageurs eux-aussi en transit.

Notre avis : Rosa vit une vie plutôt banale et tranquille à Madrid, avec son mari. Il est chauffeur de taxi, elle est esthéticienne à domicile. Leur quotidien, rythmé par le travail, l'organisation de la maison et les repas, est illustré en quelques plans. La vie semble couler sur eux sans réel intérêt ni aucune passion. Rosa, très justement interprétée par Carmen Machi, répète les gestes du quotidien avec une lassitude et un manque d'entrain tels qu'on devine qu'elle a dû les répéter inlassablement depuis des décennies. Le volume de la télévision et de la radio, tournées au maximum, pour qu'elle ne puisse pas entendre le sifflement permanent qui règne dans ses oreilles, sont les seuls bruits vifs de la maison.

Cependant, le temps d'une nuit, Rosa va décider de fuir son quotidien. On la voit faire sa valise, se parer comme elle n'a pas dû le faire depuis longtemps et partir dans la nuit noire. Les rencontres qu'elle va faire, les lieux qu'elle va traverser peuvent apparaître aussi grotesques que son quotidien est mou, mais elle semble évoluer dans ce nouveau monde avec intérêt et même, parfois, de l'aisance. Elle va être confrontée aux petites absurdités du monde contemporain, rencontrer des personnalités fantasques et passer une nuit que l'on peut qualifier de surréaliste.

Cette échappée permettra au personnage de Rosa de se poser dans sa vie, comme si elle ne cherchait qu'une raison pour ne pas sombrer. Elle va côtoyer des personnes qu'elle n'a certainement pas l'habitude de fréquenter, se perdre dans les rues de la capitale... mais on ne la sentira jamais autant éveillée que lors de cette nuit-là. Ce film assez lunaire et à forte tendance surréaliste, nous montre à quel point une échappée belle peut faire du bien. Le réalisateur ne juge jamais Rosa, que ce soit dans son quotidien ou dans sa virée nocturne.

De même, il n'y aura pas de morale. La caméra semble se laisser guider par le bruit de pas de Rosa, au gré de ses envies. En effet, ses talons claquent sur les pavés des rues sombres de Madrid et c'est parfois tout ce que l'on perçoit à l'écran. La beauté de ce portrait de femme réside dans cette distance que le réalisateur a réussi à instaurer entre la caméra et le personnage, tout en la dévoilant tout en pudeur au spectateur. Un beau film intimiste qui permet de s'évader pour quelques temps du train-train quotidien.

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La mujer sin piano de Javier Rebollo
Violette d'Or du Meilleur Film au Festival Cinespana à Toulouse et Concha de Plata pour le Meilleur Réalisateur au Festival de San Sebastian.

Paris Cinéma 2011 : triple victoire pour La guerre est déclarée de Valérie Donzelli

Posté par kristofy, le 13 juillet 2011

La guerre est déclarée, qui avait cartonné à la semaine de la Critique à Cannes cette année, a été plusieurs fois primé lors du 9ème Festival Paris Cinéma 2011. Certes, cela semblait prévisible mais la surprise est venue du plébiscite général : trois jurys sur quatre du festival ont choisi ce film.

- Prix du Jury: La guerre est déclarée de Valérie Donzelli

- Mention spéciale du Jury : Sur la planche de Leila Kilani

- Prix des Blogueurs: La guerre est déclarée de Valérie Donzelli

- Prix des Etudiants: The Prize de Paula Markovitch

- Prix du Public: La guerre est déclarée de Valérie Donzelli

Le jury des professionnels était composé de Lubna Azabal, Mathieu Demy, Pauline Lefèvre et Gilles Marchand, et de Thierry Jousse qui a d'ailleurs salué une compétition de qualité : « ça a été difficile de départager les films, nous avons eu des discussions passionnées, parfois conflictuelles, mais passionnantes. »

Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm sont partenaires à l’écran et à l’écriture du scénario. Avant ces trois prix, ils avaient déjà remporté le grand prix du dernier Festival Romantique de Cabourg.

La guerre est déclarée raconte la grande histoire d’amour d’un couple dans leur combat face à la maladie de leur enfant. Le film sortira en salles le 31 août sous de bonnes augures pour être un succès à la rentrée voire pour devenir l'un des meilleurs films français de l’année.

Quant aux deux autres lauréats, The prize et Sur la planche, ils abordaient respectivement le quotidien d'une fillette dans l'Argentine dictatoriale des années 70 et celui d'un gang de jeunes filles à Tanger.