Cannes 2011 : un Palmarès contestable qui ternit une très belle édition

Posté par vincy, le 22 mai 2011

Retrouvez tous les prix du 64e Festival de Cannes.

C'était un magnifique Festival. Des films généreux, variés, souvent bons, et même très bons, rarement complètement ratés. Il y avait un réel plaisir à aller au cinéma trois, autre, cinq fois par jours cette année. On y reviendra dans un bilan par sélection. A la hausse : Un certain regard, à la baisse : la Quinzaine des réalisateurs.

Hélas, le palmarès est très loin de nos attentes. Les plus beaux films, les plus grandes interprétations ont été oubliées. Alain Cavalier, Aki Kaurismäki, Sean Penn, Tilda Swinton et Pedro Almodovar sont les grands absents de cette liste de primés. C'est d'autant plus étonnant pour Le Havre, de Kaurismäki, qu'il était l'un des trois grands favoris des festivaliers, ayant même reçu le prix de la critique internationale.

Ce jury a préféré un certain cinéma : plutôt confus dans sa narration, rarement maîtrisé de bout en bout, écrasé par une esthétique impressionnante. La Palme d'or en est le symbole parfait. The Tree of Life fut une déception tant le message manichéen est broyé par une complaisance du cinéastes à se noyer dans de belles images au message qui nous laisse perplexe. Ainsi, le Lars Von Trier est cent fois plus beau et émouvant. D'ailleurs Melancholia, tout comme The Artist, méritaient un prix, ce n'était pas forcément pour leur interprétation. Le énième prix pour les Dardenne et leur Gamin au vélo, avec une oeuvre plus lumineuse mais si prévisible, répétant déjà tout ce qu'ils ont déjà dit, valorise un film certes bien fait mais qui n'a rien d'exceptionnel. Quant à l'autre Grand prix, Il était une fois en Anatolie, qui est aussi vénéré que détesté, c'est une caricature de film d'auteur, hermétique et ennuyeuse.

Nous nous consolerons avec trois prix : le scénario pour l'habile dialogue philosophique (et ludique) de Footnote, le prix du jury pour l'imparfait mais attachant Polisse et surtout le prix de la mise en scène à Nicolas Winding Refn pour Drive : logique, évident, incontestable.

Le palmarès ne doit donc pas gâcher cette belle fête que fut Cannes cette année, malgré l'actualité extérieure, les polémiques intérieures. Le plus important est d'avoir aimé les films, et désormais de vous faire partager nos coups de coeur quand ils sortiront en salles. La meilleure façon de conjurer ce palmarès, c'est que le public aille voir ceux qui ont été appréciés dans les les salles mais boudés par le jury.

L’instant Court : un nouveau clip de Michel Gondry, How are you doing ?

Posté par kristofy, le 22 mai 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le making-of du court-métrage Mourir auprès de toi de Spike Jonze et Simon Cahn, voici l’instant Court n° 33.

Cette année le Festival de Cannes a choisi comme président du jury de la Cinéfondation et des courts-métrages le réalisateur Michel Gondry. Dans sa tâche de départager les différents courts en compétition, il est entouré des réalisateurs Corneliu Porumboiu, Joao Pedro Rodrigues, Jessica Hausner et de la lumineuse Julie Gayet. Michel Gondry travaille sur différents projets dont une adaptation du roman de science-fiction Ubik de Philip K. Dick, mais aussi des films en collaboration avec Bjork ou avec son fils Paul Gondry.

Entre la promotion de son film The Green Hornet 3D et la supervision de l’Usine des films amateurs, Michel Gondry a réalisé un nouveau clip qui encore une fois est un petit bijou d’originalité. On y voit un split-screen divisé en trois parties, un triptyque dans lequel se déroule une action selon trois points de vue au même moment. Cette narration à suivre sur plusieurs écrans en même temps était d’ailleurs le concept même du film Time Code de Mike Figgis où différents personnages dans différents lieux allaient se croiser durant un tremblement de terre. Ce clip de Gondry montre une femme enceinte qui se rend à l’hôpital pour accoucher pendant que ses deux sœurs essayent de la rejoindre tant bien que mal : l'une se retrouve dans une voiture de bandits après que sa maison ait pris feu, l’autre fait du stop en moto après que son avion se soit crashé dans une tour. Survient alors un tremblement de terre…

Voila donc le clip réalisé par Michel Gondry How are you doing ?, pour The Living Sisters. On y remarque une alternance entre scènes à l’échelle réelle avec des comédiens et scènes à l’échelle réduite avec des maquettes et des jouets.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film How are you doing ?