Cannes 2011 : les excuses de Lars Von Trier

Posté par vincy, le 18 mai 2011

Suite à ce qu'il pensait être une provocation lors de sa conférence de presse, qui a entraîné un profond malaise au Festival de Cannes, le réalisateur danois Lars Von Trier a présenté ses excuses. "Si j'ai pu blesser quelqu'un par les propos que j'ai tenu ce matin, je tiens sincérement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi", a affirmé le cinéaste.

La direction du Festival avait réagit assez vite en se déclarant "émue" par ces propos (voir actualité à ce sujet) et l'a invité à s'expliquer. Le communiqué de Von Trier n'a pas tardé. Business oblige : on imagine la réactions des acheteurs potentiels de son film dans certains pays... Mais il y a aussi le risque de ne parler que de cette polémique, au détriment du film, qui mérite de bonnes critiques. "Le cinéaste précise qu'il s'est laissé entraîner à une provocation. Il présente ses excuses", ajoute le communiqué. "La direction du Festival en prend acte et transmet les excuses de Lars Von Trier. Elle tient à réaffirmer qu'elle n'admettra jamais que la manifestation puisse être le théâtre, sur de tels sujets, de semblables déclarations". Et elle a raison...

Que le réalisateur exprime son sentiment sur Israël et sa politique, ce n'est pas le premier. Mais là, Lars Von Trier a essayé de plaisanter avec un sujet où il faut être très doué en humour pour que cela passe. Et Von Trier n'est pas franchement connu pour être un clown...

Cannes 2011 : une Palme d’or pour Jean-Paul Belmondo

Posté par vincy, le 18 mai 2011

La soirée hommage du Festival de Cannes à Jean-Paul Belmondo était sous le signe de l'émotion et acclamations. Lors d'une montée des marches symboliques, sur la musique culte du "Professionnel" signée Enio Moriccone, la star française a vu les 240 photographes accrédités l'applaudir, ce qui constitue une première. Ils avaient décidé de leur coup le matin même et ont posé leurs appareils le temps du triomphe. La foule envahissait la Croisette. Aucun doute, l'un des rares monstres sacrés du cinéma français n'a rien perdu de son capital populaire.

Dans la salle Debussy, c'était l'effervescence. On attendait ce moment depuis le 30 mars, date de l'annonce (voir actualité de ce jour là).  Thierry Frémeaux appelait un à un sur scène ses complices, ses copains, mais aussi ceux qui l'admirent : Claudia Cardinale, Claude Lelouch, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Rappeneau, Georges Laurner, Cédric Klapisch, Xavier Beauvois, Samy Naceri, Albert Dupontel, Danielle et Christopher Thompson, Nicole Calfan, Richard Anconina, son fils Paul Belmondo, ...

L'acteur est arrivé difficilement sur scène, aidé par sa béquille et son épouse. Visiblement ému, son premier mot fut assez concis : la salle était debout pour une ovation qui n'allait s'achever que de longues minutes plus tard, quand Gilles Jacob est venu lui remettre une Palme d'or. Le Festival l'a justifiée en évoquant "l'étendue du registre de Bébel, le charisme de sa personnalité, la précision de son jeu, la gouaille de ses propos, l'aisance de son allure en ont fait, avec Jean Gabin et Michel Simon, l'un des plus grands comédiens français de tous les temps".

Bébel a alors souhaité faire un deuxième discours, tout aussi bref que le premier : "Je suis très ému par cette Palme qui me va droit au coeur. Je veux remercier tous ceux qui sont ici, ceux que je connais et ceux que je ne connais pas. Un grand merci du fond du coeur !". Après 27 ans de brouille, l'acteur qui a tourné avec tant de grands cinéastes, dans tant d'énormes succès, qui a été si peu récompensé, se voit enfin reconnu à sa juste valeur. Même s'il est abimé physiquement, il garde un sourire contagieux. Le documentaire de Vincent Perrot et Jeff Domenech a prouvé qu'il était toujours bien ancré dans la vie. Mais ne parlos pas (tout de suite) de ce documentaire. Ce n'est pas le moment de gâcher la fête.

Cannes 2011 : dérapage (contrôlé ?) pour Lars Von Trier

Posté par vincy, le 18 mai 2011

Conférence de presse ce matin de Lars Von Trier, venant faire la promotion de son dernier film (éblouissant), Melancholia. Evidemment il a parlé sexe, rêvant toujours d'un film porno, puis il a embarrassé tout le monde avec une blague douteuse: « La seule chose que je peux vous dire c’est que j’ai longtemps pensé que j’étais juif. Puis j’ai rencontré  Susanne Bier (cinéaste danoise juive, récipiendaire récente de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère) …non c’est une blague. » Hélas, il ne s'est pas arrêté là. Dérapage volontaire pour que l'on parle de lui?

« Mais je n’étais pas juif... Il y a toute cette hiérarchie dans la religion juive. J’ai alors découvert que j’étais un nazi, car ma famille est allemande. Aussi ça m’a fait plaisir. Que puis-je dire, je comprends Hitler, mais je pense qu’il a fait beaucoup de mal. Je crois que je comprends l’homme, l’homme n’est pas intrinsèquement bon, mais je le comprends dans un sens, je sympathise un tout petit peu. Mais je ne suis pas pour la Seconde Guerre mondiale, je ne suis pas contre les juifs, surtout pas. »

Bon finalement, tout le monde va reprendre ses propos un peu nauséeux. Mais comment s'étonner de cette complaisance inutile quand au Danemark le parti d'extrême droite est devenu la troisième force politique du pays.

Lars Von Trier est un provocateur né, un dépressif permanent. Cela n'excuse en rien sa "sympathie" pour le Diable.

Cannes 2011 – le chiffre du jour : 324

Posté par vincy, le 18 mai 2011

324? C'est le nombre de professionnels africains (producteurs, distributeurs, réalisateurs) venus à Cannes en 2010. C'est le plus petit contingent parmi tous les continents. Rien que le Canada envoie 432 professionnels. Le Moyen-Orient et l'Asie Centrale sont représentés par 569 professionnels, autant que ceux d'Amérique Latine (568).

Si la France est largement leader (11 033 professionnels, y compris le moindre aspirant scénariste ou producteur de court métrage), les Américains, à eux seuls, avec 2 659 personnes, sont plus présents que leurs confrères d'Asie de l'Est et de l'Océanie.

Au total, plus de 25 369 professionnels venus de 123 pays se sont déplacés sur la Croisette en 2010.

Cannes c'est aussi une migration massive de journalistes (et techniciens) : 4 512 l'an dernier (dont 339 du web) venant de 90 pays.

Cannes 2011 : Qui est Alexander Skarsgård ?

Posté par vincy, le 18 mai 2011

La plupart d'entre vous connait ce corps sculpté et ce regard glacial grâce au petit écran. Il est Eric Northman, le Vampire millionnaire, patron du Fangtasia, d'origine Viking, de la série True Blood. 1 000 ans d'âge. Et déjà trois saisons de télé. Entre sang et chair, il est devenu, avec ses deux partenaires, une icône de la télévision contemporaine, faisant le bonheur des unes de magazines branchés. Alexander Skarsgard est certes admiré pour sa plastique (au point de jouer dans un clip de Lady gaga, Paparazzi), d'être élu plusieurs fois homme le plus sexy de Suède, et de partager son lit avec la jolie Kate Bosworth (Superman Returns).

Ce serait oublié qu'il est avant tout un comédien. S'il vient à Cannes cette année, c'est grâce au danois Lars Von trier, qui aime mélanger les acteurs scandinaves aux stars venues d'ailleurs. Dans Melancholia, il est au côtés de Kirsten Dunst, Kiefer Sutherland, Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling, John Hurt et son père Stellan Skarsgard (Amistad, Pirates des Caraïbes 2 et 3, Mamma Mia, Thor).

A 35 ans, ce géant d'1m93 pourrait faire sensation. Jusqu'en 2001, sa carrière était "locale" : télévision ou cinéma nordique. Son premier succès public et critique arrive en 2000 avec Wings of Glass, prix du public au festival de Moscou et joli succès en Suède. Ben Stiller le repère et l'enrôle pour son pastiche du monde superficiel de la mode, Zoolander.

Il bosse beaucoup, pas forcément dans des oeuvres marquantes au cinéma, mais la télé alimente sa notoriété. Consciencieux et professionnel, Skarsgard est appliqué. Il peut avoir une coiffure un peu punk, se montrer en caleçon sur une affiche : peu importe, un comédien qui ne travaille pas n'est pas comédien. Il commence à percer avec Hundtricket - The Movie, comédie romantique, où en second-rôle il reçoit les éloges de la critique.

Avec Exit en 2006, il donne la réplique à la star montante scandinave, Mads Mikkelsen. Polar qui s'exporte. En 2009, il est dans Beyond the Pole, comédie qui régale les festivals où il passe. Car Skarsgard peut jouer les drôles comme les inquiétants, les salauds comme les innocents. Dans 13, il est partenaire de Jason Statham et Mickey Rourke. Dans Straw Dogs, qui sortira cet automne, il semble s'abonner au thriller, avec l'autre beau blond James Marsden. Guerre de gueules anguleuses et de regards foudroyants en perspective. En attendant le film de SF, Battleship, avec Liam Neeson.

Il a encore quelques marches à monter avant de s'imposer à Hollywood. Mais, avec un Lars Von Trier dans sa filmographie, nul ne doute que l'espoir est permis.