Cannes 2011 : Qui est Riccardo Scamarcio ?

Posté par vincy, le 13 mai 2011

S'il y a un jeune acteur italien qui a émergé dans ce début de siècle, c'est lui. Riccardo Scamarcio n'a pas seulement une belle gueule, il est aussi très doué. Il peut jouer les voyou viril comme les bourgeois homos, les amoureux rêveurs comme les communistes résistants.

En Italie, il est surtout connu pour être le fiancé de Valeria Golino, rare actrice italienne de dimension internationale. Il se revendique cependant provincial, respectueux de ses valeurs, humble et refusant le strass de son statut.

Populaire grâce à de nombreux gros hits en Italie, il a pu percer à l'étranger avec des films souvent sélectionnés dans les grands festivals.

8 ans de carrière et il a déjà à son actif le culte Romanzo Criminale. C'est bien ce polar sanglant et noir, en compétition à Berlin, qui l'a consacré en 2005. Il y incarne "le noir", petit con néofasciste adepte des arts martiaux. Mais c'est à Cannes qu'il fut révélé avec Nos meilleures années, prix Un certain regard, où il avait un petit rôle dans une grande épopée retraçant l'histoire contemporaine de l'Italie.

Son physique de jeune premier va le conduire à des films romantiques ou des comédies gentillettes. Il s'épanouira davantage au théâtre. Mais après Romanzo Criminale, il se voit offrir le personnage de Nicola, paralysé après un accident de voiture et tombant sous le charme de sa physiothérapiste Monica Bellucci. Manuale d'amore 2, suite d'un triomphe en salles, raconte par épisodes des histoires de rencontres amoureuses. Sa cote monte et il continue de faire le grand écart entre films d'auteur et "produits" formatés. Mon frère est fils unique est présenté en 2007 à Un certain regard. Histoire tragique de deux frères aux itinéraires politiques différents : il est dans le camp des gauchistes... Son frère choisit, dans un premier temps, celui des fascistes : il est interprété par Elio Germano, prix d'interprétation à Cannes l'an dernier. Toujours en 2007, il est à Cannes, hors-compétition avec Go Go Tales, d'Abel Ferrara.

L'an dernier, il est en tête d'affiche de Le premier qui l'a dit, comédie gay-friendly sur la difficulté de faire un coming-out et de réaliser ses rêves dans un contexte social et familial très contraignant. Le film fait le bonheur des festivaliers de Berlin avant de charmer le public italien.

Scamarcio connaît en 2011 une belle année avec Roméo et Juliette au théâtre, sa présence dans Manuele d'amore 3, avec encore Bellucci mais aussi un certain Robert De Niro, président du jury cannois. Ricardo est à Cannes avec un film français, Polisse, de Maïwenn.

Cannes 2011 – le chiffre du jour : 6 000 000 d’euros

Posté par vincy, le 13 mai 2011

6 millions d'euros pour couvrir Cannes. C'est le budget total de la couverture de Canal + durant le Festival. 350 heures d'antenne, 500 personnes déplacées (les stars dans les Palaces, les autres au Pierre & Vacances de La Bocca), les cérémonies d'ouverture et de clôture retransmises en direct : c'est une dépense non négligeable. Certaines années, comme en 2010, les audiences ne sont pas au rendez-vous faute de stars (explication officielle) et faute d'intérêt (explication subjective). La qualité éditoriale n'est pas forcément à la hauteur de la chaîne du cinéma. Les invités sont davantage "people" que liés à l'actualité des sélections.

Canal + diffusera en direct le Grand Journal de Michel Denisot, les Guignols de l'Info, Le Cercle de Frédéric Beigbeder, très occupé par son premier long métrage, et les Rencontres de cinéma de Laurent Weil. Les marches seront aussi commentées chaque soir vers 19h30.

Pour les abonnés, les films de Cannes 2010 seront diffusés : Tournée, Tamara Drewe, Robin des Bois, Copie Conforme, Film Socialisme, avec une soirée spéciale Godard incluant un documentaire 2 ou 3 choses de Jean-Luc Godard.

Enfin, Hors-Jeu de Jafar Panahi et un documentaire sur le cinéma iranien sont prévus ce soir à 23h sur le petit écran.

Cannes 2011 : Qui est Joseph Cedar ?

Posté par vincy, le 13 mai 2011

Il appartient à cette nouvelle vague israélienne. Des cinéastes qui osent se confronter à la pensée majoritaire de leur pays en montrant les failles de la politique d'Israël, en critiquant les guerres à répétition, en tentant un dialogue avec la Palestine et les autres pays voisins.

Joseph Cedar, 42 ans, arrive dans la compétition cannoise avec son quatrième film, Hearat Shulayim (Footnote). Né à New York, il a grandit dès l'âge de cinq ans à Jérusalem.

Dès son premier long métrage, en 2000, Ha-Hesder, il remporte les Oscars israéliens du meilleur film et du meilleur scénario. La guerre, les soldats, la colonisation des territoires occupés : toutes ses obsessions sont déjà là.

Son deuxième film, Medurat Hashevet, confirme sa volonté d'offrir un regard humaniste, fondé sur les convictions personnelles d'individus qui refusent la fatalité et la destruction de l'autre. Il reçoit là encore les prix israéliens de meilleur film, meilleur scénariste et s'ajoute celui du meilleur réalisateur. Le film présenté à Berlin reçoit une mention spéciale. Au Festival de Chicago, la critique le récompense.

L'ascension  de Cedar ne va pas s'arrêter là. En 2007, il présente Beaufort. Un désert des Tartares de Buzzati sur le front libanais. Gros succès en Israël (300 000 entrées), le film remporte l'Ours d'argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin. Sa mise en scène, presque abstraite, fait d'un camp militaire sur la ligne de front, rend le huis-clos oppressant. Le fort pourrait être celui de n'importe quel pays dans n'importe quelle bataille. Cette allégorie souligne l'absurdité des conflits. Son talent rend ses oeuvres fortes, sèches mais aussi sensuelles.

Depuis quelques années, le cinéma israélien est omniprésent sur la Croisette. Sa richesse, sa diversité en font une cinéphilie incontournable. Le cinéaste, diplômé en philosophie et en histoire du théâtre, évoque dans son nouveau film la religion. La sienne. Juif orthodoxe. Ironiquement la presse a vu le film un vendredi... Après tout Cannes est un territoire laïque.

Cannes 2011 : Scorsese et Von Trier vont coréaliser un documentaire

Posté par vincy, le 13 mai 2011

Martin Scorsese and Lars von TrierMartin Scorsese va faire équipe avec Lars Von Trier pour coréaliser ensemble un documentaire, The Five Obstructions.

Il s'agira de la suite d'un film qui a le même titre, que le réalisateur danois avait coréaliser avec Jorgen Leth. Le concept est de lancer cinq défis cinématographiques afin de comprendre au mieuxle processus de réalisation.

Dans le premier film, Von Trier jouait les instructeurs de Leth, qui devait réaliser le remake d'un court métrage cinq fois, avec, à chaque fois, une contrainte à respecter.

Le documentaire sera coproduit par les sociétés des deux cinéastes, Zentropa pour le danois, Sikelia pour l'américain. Le tournage débutera l'an prochain.

Lars Von Trier présentera son nouveau film Melancholia en compétition mercredi. Hugo Cabret, le prochain Scorsese, sortira sur les écrans à la fin de l'année.