Festival d’Art numérique d’Epinal : le court métrage photo à l’honneur

Posté par MpM, le 28 avril 2011, dans Courts métrages, Festivals.

En 1961 naissait à Epinal le Festival de l'Image, l'un des premiers à proposer cet art alors nouveau du "diaporama". Le public, qui se déplaçait en masse, venait admirer la prouesse technique consistant à projeter des diapositives en fondu enchaîné (sans noir à l'écran) avec une bande sonore. "C'est comme du cinéma !" s'enthousiasmaient les premiers spectateurs.

Cinquante ans plus tard, bien sûr, le média a fortement évolué. Paradoxalement, c'est l'arrivée du numérique qui, au lieu de provoquer sa perte, lui a permis de renaître de ses cendres et de repartir sur de nouvelles bases. Pour imaginer cela, il faut oublier tous les fichiers powerpoint qui fleurissent sur internet (présentant des séries de fleurs, d'animaux ou de paysages avec une musique lénifiante) et qui dévoient le terme. Car le diaporama du XXIe siècle est un véritable court métrage photographique qui inclut des effets vidéo, un scénario rigoureux et une bande-son soignée.

Avant tout, il raconte une histoire, en choisissant le format (fiction, documentaire, reportage, essai...) et le ton qui lui conviennent. Tous les sujets peuvent être abordés, des ravages du sida à la nécessité de scolariser les enfants jugés "différents", en passant par des intrigues de polar ou la vie de telle ou telle célébrité. Comme au cinéma, en somme, les 24 images par seconde en moins.

Depuis mardi se tient donc la 50e édition de ce Festival de l'Image devenu en 2009 Festival d'Art numérique. Au programme, des rétrospectives thématiques, un panorama des auteurs qui ont marqué les 50 dernières années et une compétition présentant 65 montages réalisés en 2010 et 2011. Mais aussi, parce que le Festival d'Epinal a toujours été ancré dans son époque, une exposition consacrée à un diaporamiste tunisien, Trabelsi Marwen, ayant immortalisé la Révolution qui vient d'avoir lieu dans son pays.

Enfin, dans une esprit de multidisciplinarité, le Festival propose la création mondiale d'une pièce musicale, Les 7 péchés capitaux du compositeur Daniel Hue, qui sera interprétée en direct sur la scène du théâtre d'Epinal pendant que seront projetés sept courts métrages photographiques spécialement créés pour l'occasion. Une version diaporamique du Ciné-concert, en quelque sorte. Preuve que ce qui rapproche les deux genres est plus important que ce qui les distingue.
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Festival international d'Art numérique d'Epinal
Jusqu'au 1er mai 2011
Renseignements et programme sur le site de la manifestation
Pour découvrir et visionner (gratuitement) des diaporamas : le musée virtuel du diaporama créatif
A voir aussi : Le jour d'avant de Denys Quélever, diffusé sur notre site dans le cadre de l'Instant court

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