Cannes 2011 : Emir Kusturica, président du jury Un certain regard

Posté par vincy, le 25 mars 2011

Deux fois Palme d'or (Papa est en voyage d'affaires, Underground), six fois en sélection officielle (un prix de la mise en scène au passage), Président du jury de la compétition en 2005, de celui des courts métrages Cinéfondation en 2003, membre du jury de la compétition en 1993 : Emir Kusturica est un artiste lié à l'histoire contemporaine du festival de Cannes.

En attendant ses prochains films, il reviendra sur la Croisette pour présider le jury Un certain regard, lors du 64e Festival (11-22 mai). Il devra, avec son jury, choisir parmi la vingtaine de films de la sélection pour décerné le successeur de Ha Ha Ha de Hong sang Soo, Prix Un certain regard 2010, actuellement à l'affiche.

L’instant Court : Born That way, réalisé par Tony McNeal

Posté par kristofy, le 25 mars 2011

born that wayComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Thriller, un lip dub de l’IUT de Rouen, voici l’instant Court n° 25.

Depuis mercredi dernier est visible dans les cinémas Hell Driver 3D : un Nicolas Cage d’outre-tombe qui en fait des caisses au volant d’une caisse qui démarre en trombe, sur sa route les méchants seront méchamment mis en déroute… Un film d’action malheureusement poussif et joyeusement régressif, ce spectacle en 3D n’arrive pas à dépasser les films spectaculaires 2D à l’ancienne dont le souvenir l’inspire.

Réussir à exploiter cette figure classique du film d’action dans un court-métrage est un vrai challenge quand il faut montrer aussi en même temps à la fois une intrigue, un peu d’émotion, une scène de bagarre... en seulement une dizaine de minutes. Un film court de ce genre est à la fois complexe à produire et à réaliser, mais si le résultat est bon, c’est comme une carte de visite à présenter à un studio afin de travailler ensuite sur un long-métrage.

Voila donc le court-métrage Born That way, réalisé par Tony McNeal. Ce film court ressemble aux codes d’une production hollywoodienne (casting, cadrage, montage, impact de balles, et même générique de fin), dont il pourrait même être la première séquence. Tony McNeal, par ailleurs déjà réalisateur de publicités, montre ce court comme une bande-démo afin de convaincre un studio de lui confier un projet de film à réaliser. La gamine Adair Tishler est une jeune actrice précoce qui a déjà joué pour des épisodes de la plupart des séries télé (Urgences, Charmed, Grey's Anatomy, Heroes, Lost…) en attendant d’être révélée au cinéma. Le personnage principal Kevin Gage est déjà apparu dans des petits rôles dans des films comme Blow, Heat, ou Les ailes de l’enfer (avec Nicolas Cage!), sa tête rasée qui le fait ressembler à Bruce Willis en fait un héros idéal pour ce film court. L’histoire est celle d’un homme qui revoit sa fille pour la première fois depuis six mois, il l’emmène déjeuner lorsqu’ils se retrouvent au milieu d’un hold-up… (court-métrage sans sous-titres mais le peu de dialogues est compréhensible même pour les nuls en anglais).

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Born that way.

Les éditions René-Château lourdement condamnées

Posté par vincy, le 25 mars 2011

L'arrêt date du 23 février mais nous n'en avons eu connaissance qu'en fin de semaine dernière. Les éditions René-Château, créées en 1975 (3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires), ont été condamnées pour un film de Julien Duvivier.

La justice a interdit un quelconque éditeur la commercialisation en format vidéo du film La Belle Equipe (1936, avec Jean Gabin et Charles Vanel). En plus de cette interdiction, la cour d'appel de Paris a condamné l'éditeur pour avoir diffusé la fin heureuse du film et non sa version tragique, qui avait la préférence du cinéaste. Ainsi, les éditions René-Château ont porté atteinte au droit moral des auteurs.

Depuis 11 ans, les ayant-droits, le fils de Julien Duvivier et l'épouse du scénariste Charles Spaak, alertaient l'éditeur qu'il exploitait ce film sans autorisation. En 2006, le Tribunal de grande instance de Paris leur donne raison  et interdit à René-Château de commercialiser le film sous prétexte que la société ne détenait pas les droits d'exploitation ni aucun droits d'auteur. Le préjudice patrimonial avait été évalué à 20 000 euros.

Ce 23 février, la cour d'appel a évalué cette même contrefaçon à 60 000 euros (et a ajouté 35 000 euros de frais de justice). Pire, elle a aggravé la sentence en condamnant l'accusé pour préjudice moral. En 1936, sous la contrainte de son producteur, Duvivier avait du se résigner à refaire la fin du film à cause de son échec commercial. En 1966, les auteurs ont autorisé la diffusion télévisée du film à condition que le film soit désormais exploité dans sa version d'origine, qui comprenait un dénouement beaucoup plus tragique. René-Château, pour avoir réutilisé la fin heureuse, va devoir verser 6 000 euros de dommages et intérêts supplémentaires.

Il reste la cassation. Mais il faudrait que l'éditeur apporte des preuves et des justificatifs qui, jusque là, manquaient.

Daniel Auteuil fait une OPA sur Pagnol

Posté par vincy, le 24 mars 2011

La première réalisation de Daniel Auteuil sort en salles le 20 avril. La fille du puisatier est le remake du film de Marcel Pagnol, tourné en 1940 avec Raimu et Fernandel.

Alain Sarde et Pathé ont signé pour qu'il poursuive sa réinterprétation de l'oeuvre de l'auteur provençal. Trois pièces de théâtre de Pagnol - Marius, Fanny, César - seront donc adaptées par Auteuil, dès 2012. Marius en 1931, Fanny en 1932 et César en 1936 ont déjà existé au cinéma, respectivement filmés par Alexandre Korda, Marc Allégret et Marcel Pagnol lui-même. Fanny a aussi fait l'objet d'une adaptation à Broadway sous forme de comédie musicale et et à Hollywood en film musical. La trilogie avait aussi été tournée pour la télévision en 2000.

L'oeuvre de Pagnol a toujours été populaire au cinéma, même après sa mort. Yves Robert a rencontré un immense succès avec La gloire de mon père et Le château de ma mère. Claude Berri fut sacré grâce au diptyque de L'eau des Collines (Jean de Florette, Manon des Sources)... dans lequel on croisait un certain Auteuil dans le rôle d'Ugolin. Avec ce personnage, sa carrière a viré de bord, passant des comédies potaches et séries B aux films d'auteur français les plus respectables. Et il gagna son premier César.

Elizabeth Taylor (1932-2011), une Géante disparaît

Posté par vincy, le 23 mars 2011

Elizabeth Taylor est morte ce mercredi 23 mars, après deux mois d'hospitalisation. C'est l'une des plus grandes stars - le mot n'est pas galvaudé - du XXe siècle qui disparaît à l'âge de 79 ans. Outre son immense carrière, elle fut aussi l'une des premières militantes à se battre contre le SIDA.

Elle commence sa carrière à l'âge de 10 ans avec le culte Fidèle Lassie. Enfant-star, elle tourne avec Michael Curtiz et Richard Thorpe quand elle est adolescente. On la repère aussi dans des adaptations classiques telles que Jane Eyre et Les quatre filles du docteur March.
En 1950, elle est la vedette de la comédie de Vincente Minnelli, Le père de la mariée, avec Spencer Tracy dans le rôle de son géniteur. Ce succès en salles la propulse dans la cour des nouveaux visages de l'Hollywood d'après guerre.
Elle poursuit son ascension avec Une place au soleil, où elle partage l'affiche avec son ami Montgomery Clift. Ils forment l'un des plus beaux duos d'acteurs du cinéma américain. Elizabeth Taylor devient alors l'une des actrices les mieux payées. Ivanhoé conforte sa place dorée. Stanley Donen la choisit pour Une vedette disparaît.

Mais c'est en 1956 que Taylor devient une star incontournable grâce à des drames sociaux et des films d'auteurs brillants. Sa fidélité aux cinéastes se paye. George Stevens l'engage pour Géant, en 1956, avec James Dean et son ami Rock Hudson. Elle poursuit son parcours glorieux avec L'arbre de vie, qui lui offre sa première nomination à l'Oscar, La chatte sur un toit brûlant, Soudain l'été dernier, en 1959. Dans L'arbre de vie, elle retrouve Montgomery Clift. Dans La Chatte sur un toit brûlant, elle est l'épouse frustrée et colérique de Paul Newman. Le film devient aussi célèbre que la pièce de Tennessee Williams. Elle est alors au summum de sa beauté. Brune, la peau claire, les yeux violets. Deuxième nominations aux Oscars. La troisième sera pour Soudain l'été dernier, de Joseph L. Mankiewicz, avec Clift et la grande Katharine Hepburn.

Ces mélodrames en font une femme sublime victime de sa beauté. Excellant dans la tragédie, elle a été l'équivalente d'une Brando au féminin. Si, contrairement à Audrey Hepburn à la même époque, elle a tourné le dos à la comédie, elle a su assoir son pouvoir grâce à des choix audacieux et souvent payants. Elle obtiendra finalement son Oscar pour La Vénus au vison en 1961, drame pourtant modeste.

C'est alors qu'elle devient Cléopâtre. Trois ans d'absence au cinéma pour le plus grand fiasco financier de l'époque. Un rôle aussi iconographique que poisseux. Le symbole de la fin du star système. Elle aura du mal à s'en remettre et devra attendre 1966 pour revenir en force. Hollywood va changer, mais sa prestation hallucinante dans Qui a peur de Virginia Woolf ? du jeune Mike Nichols, avec Richard Burton, enrichit un peu plus sa magnifique carrière. Elle devient alors La mégère apprivoisée, de Franco Zeffirelli. Dans Reflets dans un oeil d'or, de John Huston, avec Marlon Brando, elle continue à explorer les facettes les plus sombres de la folie et de la noirceur humaine. Il y a quelque chose de Bette Davis en elle. Avec la beauté d'une Ava Gardner. C'est une croqueuse d'hommes dans la vie, de stars viriles sur la toile, de pierres précieuses aussi... elle en écrira même un livre.

Sa filmographie s'étend avec les années. Elle tourne avec Joseph Losey (Cérémonie secrète avec Mia Farrow et Robert Mitchum), Peter Ustinov (Hammersmith is Put lui vaut un prix d'interprétation à Berlin), puis se tourne vers la télévision à partir de la fin des années 70. Ultime apparition cinématographique (à 2,5 millions de $ de cachet) : la comédie Les Pierrafeu, triomphe de l'année 1994 avec un box office mondial de 350 millions de $.

Depuis, Taylor envahissait davantage les magazines à scandales entre mariages, divorces, problèmes de santé. Elle avait perdu sa beauté, grossissant, parfois se déplaçant en fauteuil roulant mais gardait toujours son glamour avec ses bijoux ostentatoires et ses robes de haute-couture colorées.

L'American Film Institute la désigne comme la septième plus grande actrice de tous les temps. Un chiffre idéal pour celle qui se brûla la peau au contact du 7e art. Incandescente, Elizabeth Taylor sait que sa flamme brillera éternellement grâce à des oeuvres qui symbolisent la civilisation américaine, qu'elle soit sauvage ou tragique. Elle n'était pas le mythe qu'a incarné Marilyn. Mais elle était une légende. une vraie.

Les 10 films français les plus chers de l’année

Posté par vincy, le 22 mars 2011

261 films ont été produits en 2010, pour 1,4 milliards d'euros. La crise est désormais passée. Tout est en hausse : coproductions, productions, ... Pourtant, on produit un peu moins de premier et deuxième films (47,3% des productions). Cela n'empêche pas les devis d'exploser : 5, 48 millions d'euros pour le coût moyen d'un film. La moitié des films dépassent les 4 millions d'euros. Les producteurs investissent directement 300 millions d'euros, mais la source principale de financement reste les préachats TV (321 millions d'euros).

Les dix plus gros budgets ne versent pas dans la démesure. Disons qu'on a connu plus flamboyant... Notons qu'Europacorp, la société de Luc Besson, classe quatre films dans ce palmarès des films chers.

1. Le marsupilami (Chez Wam) d'Alain Chabat. 39,34 millions d'euros

2. Columbiana (Europacorp) d'Olivier Megaton. 32,13 millions d'euros

3. Un monstre à Paris (Europacorp) de Bibo Bergeron. 28,22 millions d'euros

4. La Vérité si je mens ! 3 (La Vérité) de Thomas Gilou. 25,5 millions d'euros

5. Largo Winch II (Pan Européenne) de Jérôme Salle. 25,5 millions d'euros

6. Rien à déclarer (Pathé) de Dany Boon. 24,43 millions d'euros

7. Dans la lumière (Europacorp) de Luc Besson. 22,11 millions d'euros

8. La mécanique du coeur (Europacorp) de Mathias Malzieu et Stéphane Berla. 19,56 millions d'euros

9. On the Road (MK2) de Walter Salles. 19,28 millions d'euros.

10. Les Lyonnais (LGM) d'Olivier Marchal. 18,68 millions d'euros

(source Le film français)

Cannes 2011 : Orange mécanique en copie restaurée et Malcom MacDowell en Master Class

Posté par vincy, le 21 mars 2011

Alors que Stanley Kubrick est la star d'une exposition impressionnante à la Cinémathèque française à partir de mercredi prochain, le Festival de Cannes s'offre une projection exceptionnelle de la copie restaurée d'Orange mécanique.

Film culte. Succès populaire (7,6 millions de spectateurs en France en 1972, le plus gros hit de cette année là). Sujet toujours d'actualité.

Malcom MacDowell sera présent pour la projection, qui devrait avoir lieu en deuxième partie de festival, et donnera une Master Class.

Water makes money : un documentaire qui coule de source

Posté par MpM, le 21 mars 2011

water  makes money"Tout fonctionne avec des crédits dont les usagers sont les garants."

L'histoire : Leslie Franke et Herdolor Lorenz, qui s'étaient penchés sur la privatisation de l'eau en Grande-Bretagne et en Allemagne dans Eau publique à vendre, se sont intéressés à la situation française où domine le modèle "partenariat public-privé" et où Veolia et Suez se partagent 80% de l'approvisionnement en eau courante. Pour ce faire, ils ont rencontré de nombreux élus et membres d'association qui décortiquent les rouages des marchés d'attribution : "droits d'entrée" exorbitants supportés par les seuls usagers, corruption massive, manque d'entretien des infrastructures... Une analyse captivante et édifiante.

Notre avis : Il ne faut surtout pas se laisser décourager par le début de Water makes money qui tente de démonter les manoeuvres financières abusives et les montages financiers complexes qui ont souvent accompagné la création des fameux "partenariats public-privé" chargés de l'approvisionnement de l'eau. C'est de loin la partie la plus ardue du documentaire, mais si elle peut sembler rebutante, elle s'avère indispensable pour comprendre les mécanismes lucratifs qui se cachent derrière le marché de l'eau courante. Les réalisateurs Leslie Franke et Herdolor Lorenz donnent en effet la parole à des élus, des associations et des spécialistes qui expliquent, chiffres et faits à l'appui, comment un astucieux système de pots de vin a permis aux deux grands leaders du marché de l'eau privatisée, Veolia et Suez, de s'imposer dans de nombreuses grandes villes de France.

Toujours sur le même mode (témoignages et commentaires en voix-off), le film s'intéresse ensuite aux conséquences pratiques d'une gestion privée de l'eau. D'un point de vue économique, d'abord, avec l'augmentation exponentielle (et planifiée) des factures, puis d'un point de vue plus large qui englobe réflexions sanitaires, écologiques et humanistes. On apprend ainsi qu'en France, un litre d'eau potable sur quatre n'arrive jamais au consommateur, du fait de nombreuses fuites présentes sur le circuit d'acheminement. Soit des millions de litres gaspillés par négligence, et qui sont bien évidemment facturés aux usagers finaux. Dans le même esprit, le film démontre qu'il est plus rentable de mettre au point des techniques de filtrage toujours plus pointues (et de noyer l'eau dans le chlore) que de veiller au bon entretien des canalisations, ou à la protection des zones de captage...

Exemples d'actions concrètes

Heureusement, Water makes money ne se contente pas d'aligner les constats pessimistes. Les interventions de la directrice du développement durable de Suez apportent une bonne touche d'humour, tant elles sont creuses et vides. La malheureuse est incapable de défendre les agissements de sa société, et cela se voit. Plus sérieusement, le documentaire met un point d'honneur à présenter des exemples concrets d'initiatives permettant justement de lutter contre le gaspillage et la pollution. S'il est possible de boire de l'eau sans chlore ni additifs chimiques dans la ville de Munich, cela doit être possible de la même manière dans de nombreuses communes de France ! Le film montre d'ailleurs que la tendance générale est plutôt à la "recommunalisation" du marché de l'eau, ce qui permet des prises de décision sur le long terme, libérées de la nécessité d'un profit immédiat. Un "retour en arrière" qui pourrait se généraliser dans la mesure où de nombreux "partenariats public-privé" arrivent à échéance en 2012.

Toutefois, le problème est loin d'être typiquement français ou même européen. water makes money Partout, des mouvements citoyens se sont mobilisés pour protester contre les hausses exorbitantes du prix de l'eau opérées par des compagnies privées. Comme le montre Même la pluie d'Iciar Bollain, des heurts violents ont éclaté en Bolivie. Le Kenya, le Guatemala ou encore l'Uruguay ont été confrontés au même problème. Water makes money touche ainsi à une  question de société actuelle qui va au-delà de la simple tentation militante. Ce sont d'ailleurs des municipalités et des citoyens sensibilisés aux enjeux de la gestion de l'eau qui ont financé le tournage à hauteur de 120 000 euros. C'est pourquoi il serait vraiment dommage de passer à côté. Dommage et inexcusable, dans la mesure où le film est disponible sur plusieurs supports : il est diffusé ce mardi soir sur Arte puis disponible dès le lendemain en DVD. Par ailleurs, le cinéma La Clef en propose en exclusivité à Paris une version longue accompagnée chaque jour d'un débat différent.

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Water makes money de Leslie Franke et Herdolor Lorenz
Avec : Jean-Luc Touly, Marc Laimé...

Sur Arte le 22 mars à 20h40.
En DVD et en exclusivité au cinéma La Clef à Paris dès le 23 mars.
Horaires et détail des débats sur le site du Cinéma La Clef

SXSW Festival : bilan et palmarès

Posté par Sarah, le 21 mars 2011

attack the blockLe 25e festival SXSW referme ses portes sur une ambiance survoltée et quelque peu dramatique. En effet, lors du concert donné par Kanye West samedi soir, des spectateurs se sont invités à la fête et 4 personnes ont fini à l'hôpital lors d'un autre concert, heurtées par une caméra.

Cependant la programmation cinéma du festival est à détacher du reste. La sélection inclut chaque année des réalisateurs et des acteurs de plus en plus connus et cherche toujours à proposer une grande variété de films, courts, moyens métrages et documentaires. Le festival SXSW est donc résolument jeune, indépendant et l'un des plus décontractés des Etats-Unis.

La cérémonie de clôture a vu le triomphe du film de Robbie Pickering, Natural Selection, récompensé en tant que meilleur long-métrage, tandis qu'Attack the block de Joe Carnish (photo ci-dessus), Building Hope de Turk Pipkins et le documentaire Love Shines de Ron Sexsmiths ont remporté les trois meilleurs prix décernés par le public. Pour conclure cette semaine de projections intenses, voici la liste des 5 films qui nous ont le plus marqués et les réalisateurs qui semblent à suivre.

- La plus jeune des réalisatrice, Emily Hagins (18 ans) nous a étonné avec son troisième film My sucky teen romance, une parodie de films de vampire avec des jeunes acteurs. Un long métrage inégal, mais une réalisatrice prometteuse.

- Le film "mumblecore" du festival reste sans contestation, The dish and the spoon d'Alison Bagnal (voir notre interview), même si Silver Bullets de Joe Swanberg nous a aussi marqués par son caractère sensuel et mystérieux.

- Un des meilleurs films décalés de la sélection est The FP de Brandon et Jason Trost. Le film se situe entre le jeu vidéo, une annonce apocalyptique du future, l'affrontement de deux gangs à travers la danse et un langage totalement inventé par eux.

- L'histoire d'amour qui nous a le plus touchés reste celle de deux gays qui vont passer quelques jours ensemble et parler de l'amour, du couple et de sexe sans tabou et de façon très intime dans Weekend d'Andrew Haigh.

-Pour finir, la meilleure surprise, qui est aussi un premier film, est A bag of hammers de Brian Crano, histoire touchante et fantasque de deux adultes-enfants, qui volent des voitures lors des cérémonie d'enterrement et qui se lient d'amitié avec le fils de leur voisine.

L'édition SXSW 2011 était définitivement passionnante, espérons qu'il en sera de même pour les autres festivals à venir cette année !

Le Palais des Festivals de Cannes commence sa métamorphose

Posté par vincy, le 20 mars 2011

On l'appelle le bunker. Il ne plaît pas. Il est moqué. Ce mastodonte de béton, entre la Croisette et le port de Cannes, n'a pas la grâce que l'on attend du temple où l'on projette la future Palme d'or. Seules les marches sont prises en photo...

Ce centre de congrès sans aucune ambition architecturale, plus massif que glamour, ne devait pourtant pas être aussi terne. L'architecte François Druet avait imaginé un palais de pierres blanches et de verrières, avec un chapeau en aluminium laqué.

Les contraintes ont eu raison du projet. Conçu en hâte, le chapeau devient toit plat, les pierres se muent en béton et les verrières se réduisent en taille. Un éléphant au lieu de la porcelaine.

Depuis son inauguration en 82, le Palais a (mal) vieilli. Les organisateurs du Festival de Cannes s'en sont souvent plaints, les festivaliers aussi. Finalement, conscients de l'importance en matière d'image du Festival, les pouvoirs publics (Ministère de la culture, ville de Cannes) ont décidé d'offrir un sérieux lifting au bunker en rappelant l'architecte pour qu'il opère une première mue. Le nouveau Palais va cacher son béton par des pans blancs (4 000 litres de peinture ont été nécessaires) et les verrières seront agrandies.

Les festivaliers vont aussi découvrir une nouvelle salle Debussy (la bleue, celle d'Un certain regard et des projections presse du soir). Le béton du foyer sera transformé par de grandes baies vitrées, tout en étant agrandit et, promet-on plus "design". Un escalier a été rajouté, l'accès au casino refait, l'aération a été mise aux normes...

À partir de juin 2012, et jusqu'en avril 2013 (les travaux sont programmés pour ne jamais déranger le Festival de cinéma (et tant pis pour le Midem et le Mipcom), un nouvel architecte prendra le relais : Jean-Michel Wilmotte. Il aura la charge de rénover le parvis, qui surplombe les marches, menant au Grand auditorium Lumière. Là encore le design, plus contemporain, se substituera au décor vieillot de vieux théâtre clinquant. Quant au Grand auditorium, il sera agrandi de 300 sièges (pour atteindre 2 500 places), son insonorisation sera modernisée et son cadre lifté. Les neuf autres salles de conférences auront aussi le droit à leur réfection.

La première phase qui vient de s'achever a coûté 8 millions d'euros de travaux. Au total, le "nouveau" Palais coûtera 57 millions d'euros. Un budget de gros film français...