L’instant Court : Thriller, un lip dub

Posté par kristofy, le 19 mars 2011

lip dubComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Bumf de Julien Lemore voici l’instant Court n° 24.

Chaque semaine, nous montrons ici les différentes formes que peut prendre un court métrage : en couleurs ou en noir et blanc, filmé avec une caméra ou un appareil photo, animation par ordinateur, clip musical, diaporama, spot publicitaire… Aujourd'hui, un autre format : le lip dub.

Le lip dub est un film court dont la vocation est d’ailleurs de circuler sur internet, il est fait par des amateurs qui font semblant de chanter une chanson. La particularité d’un lip dub est d’être réalisé en un seul plan-séquence où la caméra passe devant chaque participant en circulant dans le lieu qui les rassemble. La vidéo d’un lip dub (traduisible par doublage avec les lèvres, soit chanter en playback) peut vouloir valoriser une association (ou une école, ou une entreprise… ou un parti politique) et aussi renforcer la cohésion dans le groupe de personnes liées à ce projet. La chanson choisie est utilisée sans en avoir légalement le droit mais la tolérance est d’usage, le buzz sur le web peut aussi être bénéfique pour certains artistes (les Black Eyed Peas à la télévision ont félicité des étudiants pour leur vidéo).

Depuis mercredi dernier est visible dans les cinémas The silent house de Gustavo Hernandez, un film d’épouvante avec un unique plan-séquence dans une maison isolée. Puisque le plan-séquence est la règle pour un lip dub, en voici un bon exemple : la vidéo du lip dub d’étudiants de l’IUT de Rouen, avec le tube Thriller de Michael Jackson. Plus un lieu est vaste (avec des escaliers) et plus il y a de participants (déguisés) alors plus le lip dub sera réussi...

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du lip dub Thriller.

SXSW Festival : The Dish and The spoon ou la réussite du mumblecore

Posté par Sarah, le 19 mars 2011

dish and spoonIl est pratique courante ces dernières années, d'associer une certaine catégorie de films indépendants au mouvement "mumblecore". Il s'agit de film réalisés avec une équipe et un budget réduit, un peu à la DIY (Do It Yourself), et où les dialogues, parfois marmonnés (to mumble veut dire marmonner en anglais),  jouent un rôle important. En France, on connaît déjà Cyrus de Jay et Mark Duplass ou encore Humpday de Lynn Shelton, malgré une méconnaissance générale du concept en lui-même.

Le festival SXSW de l'an dernier avait présenté la révélation mumblecore 2010, Tiny Furniture de Lena Dunham et l''édition 2011 a été encore plus riche. On a notamment pu voir le dernier Jay Duplass, Kevin, Silver Bullets de Joe Swanberg, et surtout le dernier film d'Alison Bagnall (Piggie, Buffalo 66), The Dish and The Spoon (photo de gauche).

Dans ce dernier, on voit Greta Gerwig jouer Rose, une femme qui vient d'apprendre que son mari l'a trompée, et qui vagabonde sur les côtes du Delaware pour tenter d'apaiser sa douleur. Elle rencontre un jeune homme anglais, joué par Olly Alexander (révélation britannique), qui vient de se faire plaquer par sa petite amie et qui va l'accompagner dans ce voyage. Une relation silencieuse, aride et parfois agressive va se nouer entre eux. Rencontre avec la réalisatrice Alison Bagnall et l'acteur Olly Alexander.

Comment vous est venu l'envie de réaliser des films?

Alison Bagnall : J'ai grandi dans une ferme dans le Connecticut et je faisais des petits films avec des animaux, des moutons principalement. J'ai d'abord voulu être une actrice, je regardais beaucoup la télévision à l'époque, puis, vers 20 ans, j'ai eu envie de faire des films lorsque je suis allée à l'université. J'ai réalisé 5 courts-métrages lors d'un cours d'été à NYU (New York University) et je les ai montrés à mes amis et ma famille, qui les ont beaucoup aimés. Et donc, j'ai continué à en faire.

D'où vient l'idée d'une histoire portant sur la trahison amoureuse ?

AB : De mon expérience personnelle. J'ai trompé, j'ai été trompé, et je l'ai vraiment mal vécu. Olly [Alexander] aussi a été trompé Il sourit et acquiesce. J'avais ce petit ami et une femme l'a draguée, et il est resté avec elle. Il m'a avoué toute l'histoire, ce qui m'a complètement détruite sur le coup. Surtout, je trouve que c'est un sujet intéressant, de voir à quel point une personne plutôt stable peut devenir obsessionnelle et folle à cause de cela. Et cela prouve à quel point les gens sont possessifs, que le partenaire est vu comme un territoire, en particulier les parties génitales de l'autre. Je voulais donc explorer ce thème-là.

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