Désastre au box office japonais

Posté par vincy, le 17 mars 2011

Même Godzilla semble un jouet amusant à côté des événements récents survenus au Japon : tremblement de terre d'une force inouïe, tsunami ravageur, centrale nucléaire prêt à imploser, Tokyo déserte...

Première conséquence : l'annulation des deux grandes foires du manga (ce qui comprend les films et les dessins animés) prévues à Tokyo la semaine prochaine.

Le second effet touche évidemment le cinéma. Le box office  du week end qui a suivi le séisme s'est effondré de 41%, selon les chiffres de Rentrak. De nombreux cinémas (110 à Tokyo) ont baissé le rideau par mesure préventive, sans parler de toute la région au nord de Tokyo, gravement touchée, où une vingtaine de salles a été tout simplement détruite.

Les sorties de la semaine, SP : kakumei hen et Raiponce, affichent ainsi des scores largement moindres à ceux attendus. Les continuités voient leur fréquentation chuter de 63 à 91% par rapport au week end précédent. C'est le plus mauvais week end de l'année, et le plus mauvais week end depuis celui du 13 novembre.

Les prévisions pour le week end prochain s'annoncent pire. Hollywood s'inquiète déjà fortement : le Japon est l'un des de ses plus gros marchés à l'exportation (2,5 milliards de $). Certains annoncent que la situation ne s'arrangera pas avant l'été. Les coupures d'électricité, le désordre dans les transports, la paranoïa des japonais par rapport à un air possiblement contaminé, le manque d'essence pourraient déstabiliser les habitudes des japonais. Les vacances de printemps, traditionnellement très importantes pour les salles de cinéma, peuvent cependant limiter la casse.

Le film catastrophe de Clint Eastwood, Au delà, qui s'ouvre avec une séquence de tsunami, a été retiré des écrans. Tandis que World Invasion : Battle Los Angeles et The Rite ont été décalés sans date précise. Aftershock, qui retrace l'histoire d'un tremblement de terre en Chine, a été reporté pour les mêmes raisons.

En attendant, certains doivent déjà imaginer un film sur les événements en cours...

SXSW Festival : les productions locales ont la côte

Posté par Sarah, le 17 mars 2011

Le festival SXSW commence à se vider de ses cinéphiles et à être pris d'assaut par les musiciens, c'est donc l'heure de faire un premier bilan, bien que les projections continuent jusqu'au 19 mars. Les grands favoris du festival restent les productions locales, pour lesquelles le public était souvent au rendez-vous.

Blacktino de Aaron Burns, Otis Under Sky de Anlo Sepulveda ou encore My Sucky Teen Romance d'Emily Hagins (18 ans et déjà trois films au compteur), sont souvent des premiers films, avec un petit budget, et qui ont vu le jour grâce à l'entraide des proches et de la famille des réalisateurs.

Les thèmes abordés sont divers et font preuve de beaucoup de créativité, malgré leurs manques de moyens financiers Surtout, ces films ont souvent reçu l'aide de sites internet tel Kickstarter, collecteur de fonds qui marche sur la base du mécénat collectif, et qui permet de réaliser des films à l'échelle individuelle.

Les sujets abordés sont aussi divers que la réalisation. Blacktino d'Aaron Burns aborde la quête d'identité d'une adolescent métisse, en surpoids et très geeky alors que My Sucky Teen Romance est une comédie qui parodie avec humour et charme le thème archi-exploité des vampires .

Le film d'Anlo Speulveda, Otis Under Sky, appartient à une catégorie différente. Otis, un web artiste replié sur lui-même, rencontre otisUrsula, une lesbienne qui attend le retour de sa copine, partie à l'étranger. Une relation forte va se nouer entre les deux, comme par alchimie. Le film est très poétique et beaucoup basé sur l'improvisation des acteurs.

Anis Mojgani (Otis), qui est avant tout un poète slammer, nous confie la vision de son travail : « Lors de mes performances de poète, je souhaite principalement être dans le moment, le plus honnêtement possible, et si un lien émotionnel et organique se crée avec le public, c'est super. J'ai essayé de recréer cela dans le film ».

Le réalisateur Anlo Speulveda a gardé de bons souvenirs du tournage du film: « C'était un vrai plaisir de pouvoir tourner dans la ville où j'ai grandi, découvrir de nouveaux endroits lors des repérages et de travailler avec une petite équipe. C'était aussi une bénédiction de pouvoir tourner avec Anis. Parfois j'allais le voir avec une partie du script et je lui disais 'Arrange-moi ça s'il-te-plaît' et il le faisait. Au final l'écriture du film s'est faite à plusieurs, au fur et à mesure du tournage ». Le film a été très bien reçu par la critique indépendante du festival. Espérons que celui lui serve de tremplin !

Emir Kusturica reconstitue le village en pierre du « Pont sur la Drina »

Posté par MpM, le 17 mars 2011

Pour les besoins de son prochain film, Emir Kusturica a élaboré le projet de construction d'un ancien village en pierres d'une cinquantaine de maisons. Le réalisateur serbe deux fois palmé à Cannes a en effet décidé d'adapter Le pont sur la Drina de l'écrivain yougoslave Ivo Andric (prix Nobel de littérature en 1961), un roman retraçant l'histoire de la Bosnie et de ses communautés qui se croisent et se déchirent.

"Nous construirons une ville qui sera comme si elle était édifiée il y a 400 ans", a déclaré le cinéaste. "Dans les rues de cette ville, sur ses places, sur les façades, les remparts, les toits et les pavés, on lira l'histoire qui s'est évaporée comme l'eau salée au soleil et qui a laissé derrière elle le scintillement des cristaux." Le projet bénéficie du soutien des dirigeants de la Republika Srpska, l'entité des Serbes de Bosnie où sera construit le village.

Les travaux de construction devraient commencer en juin à proximité du célèbre pont ottoman du XVIe, sur quelque 14 000 m2. Ils coûteront plus de dix millions d'euros, en partie financés par la Republika Srpska et le gouvernement de Serbie. Après le tournage, "Kamengrad", ou  "La ville d'Andric" comme on appelle également le projet, devrait se transformer en attraction touristique.